« Maman, où est-ce qu'on va ? » Demandais-je en tirant sur la manche de ma mère. A cette époque j'avais à peine cinq ans et je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait autour de moi. Mes parents étaient chargés de leurs multiples valises et nous déambulions dans un aéroport. Ma mère m'a alors adressé un sourire et m'a expliqué que nous déménagions très loin. C'est clair que de l'Italie aux Etats-Unis, ca fait un sacré paquet de kilomètres. Mon père était déjà un grand homme d'affaires réputé. Et pour gagner encore et toujours plus d'argent, il avait décidé que notre petite famille allait devoir venir avec lui vivre à l'autre bout du monde. Ma mère n'avait jamais rien refusé à mon père, prête à sacrifier tout ce qui lui tenait à coeur pour l'unique bonheur de son mari. Mon paternel quant à lui, était plus du genre à faire comme lui le voulait. Il était d'un égoïsme sans limites et personne n'avait son mot à dire. C'est pourquoi ma mère fermait les yeux sur les nombreuses infidélités de son mari depuis des années. Il fallait que la famille Di Marzio paraisse parfaite en tout points. Même si tout était parfaitement faux. Cependant ma soeur Andrea et moi étions de vrais enfants pourris gâtés - surement que mon père agissait de cette façon là pour combler le manque de sa présence. Nous étions tellement gâtés que nous en étions devenus insatisfaits sur tout. Comme la fois où ma soeur et moi avons détruit une immense maison de poupée que ma mère avait acheté pour cette dernière. Ma soeur n'aimait pas les poupées et je dois reconnaitre que nous y étions allés de coeur joie pour mettre en pièce cette version miniature de notre propre demeure.

Bien que l'école soit très loin d'être ma grande amie, j'avais toujours eu un parcours scolaire relativement convenable. Etant dans une école privée et mon paternel étant derrière mon dos malgré tout, j'avais plutot intérêt de tenir la route si je ne voulais pas me faire virer. Au lycée j'avais même intégrer l'équipe de football. Celà ne m'empêchais pas pour autant de sortir faire la fête avec mes amis et d'être un véritable coureur de jupons. Cependant mon avenir professionnel était déja tout tracé par mon père. Il avait décidé - sans me demander mon avis bien entendu - que j'allais reprendre la boite après lui et donc qu'une fois que j'aurai mon diplome en poche, je ferai parti de tous ces connards de gosses de riches qui reprennent l'entreprise de leur très cher papa. Sauf que moi je ne l'entendais pas de cette oreille bien entendu. « J'espère que c'est une blague ! » Hurla mon père à travers le grand salon. J'ai bien cru que j'allais en perdre mon tympan. Pour lui, il était parfaitement hors de question que je devienne pompier. Mon père ne me prenait pas au sérieux et me croyais parfaitement incapable de devenir pompier. Seulement j'en avais toujours rêvé. Depuis que j'étais gamin. Le feu, sauver des vie, c'était mon truc et mon père ne pourrait jamais rien y changer. S'en est alors suivit une longue engueulade sous les yeux de ma mère qui n'osait pas dire le moindre mot. N'ayant pas la langue dans ma poche, je ne me suis pas gêné pour balancer ses quatre vérités à mon paternel. « Au bout de deux jours tu reviendras en rampant à la maison. » Me cingla t-il, sûr de lui. Manque de pot, je me suis barré de la maison et n'en suis jamais revenu. Ayant au passage précisé que je n'en avais strictement rien à faire de son fric et que j'étais capable de me débrouiller par moi-même. Deux ans que j'exerce cette profession et je ne l'échangerai pour rien au monde.