ONCE UPON A TIME. Certaines personnes en ce monde ont tendance à oublier les choses essentielles de la vie. Que celles qui ne veulent pas d’enfants n’oublient pas de prendre une pilule contraceptive. Que les hommes, sombres idiots, n’oublient jamais que les préservatifs existent. Que les couples daignent être plus prudent, et qu’ils pratiquent l’abstinence. Les gens ce sont battus durant des années pour acquérir des droits que beaucoup bafouent à longueur de temps. Ces connes ont menées un combat afin d’avoir le droit d’interrompre une grossesse, et maintenant qu’elles l’ont, elles tombent encore en cloque par accident. Certaines leçons échappent à beaucoup. Elles ont échappées à mes parents biologiques. Dire que ma mère était une garce serait presque un euphémisme et quand à mon père, une ordure de première qui n’a jamais comprit que sa semence allait créer un monstre ; moi. Je m’appelle John Samuel-Logan Brooks et voici mon histoire.
BLESSED BY A BITCH FROM A BASTARD SEED. Tout commence neuf mois avant ma naissance. Mes parents biologiques sont des idiots nés et ne savent absolument pas ce qu’ils foutent de leurs vies. Sérieusement, ils n’ont aucune conscience et foutent que du bordel partout où ils passent. Mais peu importe. Comme d’habitude – parce qu’ils sont jeunes et cons -, ils font l’amour sans contraceptif. Et là, l’autre crétine tombe enceinte. Une grossesse qui dure neuf mois, et durant laquelle, au bout du cinquième mois, il découvre que nous sommes deux, dans le ventre. Mon frère jumeau et moi-même. Certains diraient que c’est merveilleux, des jumeaux, waou, les parents vont être trop heureux, mais non... À peine la grossesse achevée, la dinde accouche et nous abandonnent dans un hôpital de Chicago. Putain, elle abandonne ses enfants et ce crétin de père ne dit même rien. Bah non, ils préfèrent largement suivre cette vie de débauche puisque cela les amuse à ce point. Enfin... nous sommes donc conduits à l’orphelinat où nous faisons le bonheur des personnes qui s’occupent de nous. Il faut dire que nous sommes deux bambins adorables et craquant comme tout. Et puis, autant le dire, le fait que nous soyons jumeaux crée ce lien que personne ne peut comprendre. Ouais, mais voilà... encore une fois, des personnes sont trop connes pour comprendre qu’il ne faut jamais désunir des jumeaux.
THROUGH THE BLOOD HE CAN LEARN, SEE THE LIFE THAT IT TURN. Alors que nos un ans sont fêtés à l’orphelinat, une famille adopte mon frère jumeau. Enfin, c’est ce que je suppose à l’heure actuelle puisque je n’ai aucun souvenir de ces événements, soyons logiques ! Et voilà que quelques semaines plus tard, une famille m’adopte. Bah ouais, ces bandes de crétins ont pas songé un seul instant à prendre deux enfants, non, un, c’est vraiment mieux. Enfin, c’est ainsi que j’entre dans la famille Brooks. Une famille absolument charmante, du moins, en apparence. Le père, James, est un homme d’affaire très riche qui possède des entreprises un peu partout aux États-Unis et s’exporte même jusqu’en Europe. Autant dire qu’il roule réellement sur l’or et ne manque de rien. Quand à sa femme, Elizabeth, c’est une femme absolument charmante qui s’occupe de divers œuvres caritatives dans le but de rendre la vie des plus pauvres un peu plus joyeuse. Bien évidemment, chacun sait que cela n’est pas suffisant, mais au moins, ils font des efforts. Mais peu importe, en fait. Cela ne concerne absolument pas mon histoire. J’entre donc dans cette famille à l’apparence parfaite, même si l’homme ne voulait pas d’enfant. C’est encore une lubie de sa femme qui ne peut pas en avoir qui voulait absolument adopter un joli bambin. La chance, il fallait que cela tombe sur moi. Vivre dans une famille où le père s’en tamponne carrément de mon existence. Enfin, voilà comment je deviens un Brooks. Et à partir de ce moment, mon existence changera à jamais.
AS THE DAY DIVIDES THE NIGHT, HERE WE ARE SEARCHING FOR A SIGN. Je grandis assez tranquillement et simplement dans l’immense demeure où nous vivons. Malgré les apparences, ma mère s’occupe relativement bien de moi, lorsqu’elle est présente. Et quand ce n’est pas le cas, je suis confié à une nounou absolument charmante que j’aime énormément. Là, on se dit que c’est génial, malgré tout, le petit Samuel est heureux, c’est merveilleux, fin de l’histoire. Et bien non. Les deux premières années dans cette famille sont agréables et je me sens même aimé de quelques personnes. Mais, dès l’âge de mes quatre ans, je deviens différent des autres enfants. Je délaisse mes nombreux jouets et m’intéresse aux livres, aux instruments, aux choses que l’on réserve à des enfants plus âgés. Mais, peu importe. J’apprends très vite à lire, et je dévore ensuite des livres, c’est une chose que j’adore faire. Je ne me préoccupe plus des jouets, des jeux enfantins et m’enferme dans un monde qui me plait bien davantage. Mais, le comportement de mon père adoptif change brutalement. Si avant, il toléré ma présence sans en faire plus, il commence à porté un regard plus intéressé sur ma personne. Il comprend que je suis différent et que je peux être, dans l’avenir, un élément important pour son business. Ah oui... mon père n’est pas seulement un homme d’affaire comme les autres. Il est également à la tête d’un trafique de drogues qui lui apporte des millions de dollars tous les ans. Il savait déjà que j’allais être un successeur parfait.
YOUR REFLECTION I’VE ERASED, LIKE A THOUSAND BURNED OUT YESTERDAYS. Les années passent, les écoles privés également. Et moi, je grandis en me devant d’être le meilleur dans tous les domaines. James ne laisse rien passer. Mes résultats doivent être plus que respectable, ils doivent être une perfection sans aucune faille. Je dois être le premier de ma classe, premier de chaque promotion et le meilleur dans tout ce que j’entreprends. Je me tue à la tâche, un peu plus chaque jour. Entre les cours, les cours particuliers et le sport que je pratique, je ne trouve plus une seule seconde pour vivre ma vie de jeune adolescent. Je me perds dans les idées folles de cet homme qui se cherche coûte que coûte un successeur. Et si je fais mal les choses ? Il me frappe. Pour lui, la violence consiste à faire comprendre ce que les gens ne comprennent pas avec des mots. Alors, il cogne jusqu’à ce que je fasse la promesse de faire mieux la prochaine fois. Je n’ai pas le choix, je suis sous les ordres de ce fou et l’autre vieille ne peut rien dire, elle risquerait de s’en prendre plein la gueule également. Plus les mois et les années passent, et plus j’ai l’impression que je perds toute part d’humanité en moi. Je deviens sombre et méchant, je me montre cruel envers les gens et ceux-ci n’osent même plus me faire des réflexions. J’apprends aussi à me battre, j’apprends toutes ces choses qu’il me dit de faire. Je ne cherche même plus la discussion, je sais que ce serait inutile. Il a fait de moi son pantin et il me manipule avec aisance ; je suis exactement ce qu’il voulait que je sois.
I WANT TO RUN, I WANT TO HIDE. I WANT TO TEAR DOWN THE WALLS THAT TOLD ME INSIDE. I WANT TO REACH OUT AND TOUCH THE FLAME. Je suis un adolescent perturbé et cynique. Mes professeurs ne comprennent plus la personne que je suis devenu. Bien évidemment, mes résultats sont parfaits, j’excelle dans tous les domaines. Cela les surprend toujours, mais je m’accroche à ces bons résultats. Dans le fond, je l’emmerde, mon père adoptif. Je l’emmerde à un point qu’il n’imagine même pas. Et pourtant, je suis toujours son « fils », son successeur. Et je m’accroche à cette idée, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que ma mère se fiche royalement de ce que je deviens. Que ma nourrice n’est plus là et que plus personne ne me rappelle que le bien domine le mal. En fait, je suis plongé dans la noirceur d’un monde dans lequel je plonge les yeux fermés. Je ne me pose plus aucune question, je fais le saut de l’ange, et je deviens un monstre. C’est quand j’ai mes 16 ans que je réalise les vrais activités de mon paternel. Je pensais qu’il voulait que j’entre dans le monde de la finance pour reprendre ses entreprises, mais c’est tout le contraire ; il veut que je devienne son bras droit, son associé. Et pour cela, je vais devoir suivre des études de droit qui vont me permettre de passer à travers les mailles du filet lorsque je serai en mesure de le faire. C’est ce moment qu’il choisit pour me faire prendre une décision ; doit-il ou non faire du trafique d’armes ? C’est, bien entendu, illégal et très dangereux, mais il parvient à me convaincre en affirmant que cela rapporte de l’argent et que ce sera mon business. Alors, j’accepte et je deviens un malfrat à ce si jeune âge. Je perds le contrôle de mon existence, dans le fond, j’ai envie de hurlé parce que je ne sais plus ce que je fais, mais toutes mes émotions restent prisonnières au fond de moi. Je deviens cet être sans foi ni loi. Je m’intéresse aux femmes, je joue avec elles, je couche avec elles et les jettent ensuite comme si elles ne valaient rien. Je ne m’attache pas, jamais ; c’est une perte de temps.
I KNOW YOUR ANGER, I KNOW YOUR DREAMS, I’VE BEEN EVERYTHING YOU WANT TO BE. Fin du lycée. Grâce à mon acharnement et à ma persévérance, je termine major de ma promotion. Une fierté pour mes « parents » qui assistent à la remise du diplôme. Moi, je m’en fiche un peu, mais puisque c’est obligatoire... Je suis même contraint de faire le discours de fin d’étude, un truc abominable durant lequel il faut faire preuve d’une hypocrisie sans faille et faire semblant que nous aimons toutes ces personnes présentes. Personnellement, j’en avais rien à foutre. Un homme qui bosse pour James l’avait écrit pour moi, j’allais pas me faire chier à ce point. Durant les vacances, j’ai eu droit à quelques semaines de relâche durant lesquelles je me suis éclaté comme un fou. Je ne vais pas être prétentieux, mais je plais largement aux demoiselles et je ne me prive pas de me faire plaisir, surtout avec elles. Malheureusement, certaines s’accrochent et croient au coup de foudre, n’importe quoi. Je les remets directement sur le droit chemin, avec moi, cela ne va pas plus loin que quelques nuits, après, je me lasse très vite. Enfin, après ces vacances merveilleuses, il est temps que j’aille à l’université et j’entre à celle de San Diego. OK, y a mieux, bien qu’elle soit très bien classée, mais, c’était une idée du paternel qui voulait que je m’éloigne un peu. Et grâce à aux étudiants, je peux viser des consommateurs pour son trafique. Lui, il gratte l’argent où il le trouve. Grâce à mes repérages, un trafique s’installe à SD, et j’en suis assez ravi. Mes études de droit se passent à merveilles et j’excelle. Il ne relâche jamais rien, ce vieux fou. Les gens ne m’apprécient que très peu, je suis quelqu’un de froid, cynique et distant, ils ne comprennent pas comment je fonctionne. Et lorsqu’on s’intéresse un peu trop à moi, je deviens ironique et méchant. Je n’aime pas qu’on fouille dans mes affaires, c’est bien assez compliqué comme cela, inutile que quelques idiots en rajoutent davantage.
I EXPLOIT YOU STILL YOU LOVE ME. Mes études se passent toujours aussi bien, et pendant les vacances, je m’autorise quelques voyages à travers le monde. Ainsi, je découvre plusieurs pays d’Europe (mais je me rends surtout dans les « entreprises » de mon paternel qui ne sont que des couvertures, en réalité). J’aime assez ces endroits, ils sont si différents des États-Unis. J’apprends quelques langues afin de ne pas être ignorant durant des semaines entières et j’aime encore apprendre de nouvelles choses, même si je ne fais pas étalage de tout cela. Et, alors que les mois se suivent, je me spécialise dans le droit criminel, je ne sais pourquoi, mais cela m’intéresse fortement. D’autant que j’apprends des lois qui pourront me servir pour plus tard. Mais, hélas (ou par chance, je ne sais pas), James est tué lors d’un déplacement. Ouais, mon père adoptif vient de mourir. Suis-je triste ? En colère ? Avide de vengeance ? Non, rien de tout cela. En fait, je crois que je ne ressens absolument rien. Je ne l’aimais pas réellement, j’avais juste un peu de respect pour ce qu’il avait accomplit durant toutes ces années. Mais, je ne le considérais pas réellement comme mon père. Pour moi, je suis orphelin, point final. Je retourne donc à Chicago pour l’enterrement, et quelques jours plus tard, le notaire lit le testament de ce vieux dingue. Il me lègue tout, absolument tout. Ses entreprises, sa demeure et tout son argent. Bien sûr, il en laisse aussi à sa femme, la vieille aurait pu en faire une crise cardiaque dans le cas contraire. Alors, voilà, j’ai à peine 24 ans et je me retrouve à être millionnaire parce que ce vieux a assez confiance en moi. Il sait que, ceci est un gage de sa confiance et que je vais faire poursuivre ses trafiques. Il me connait assez pour avoir comprit que je fonctionne de la sorte. Il a fait son travail avant de mourir aussi brutalement. Il a fait de moi un robot, et j’agis comme un automate. Je suis adepte des trafiques de drogues et d’armes, j’aime la violence, j’aime mettre des coups à quelques personnes qui me cherchent. Je suis cruel au point de me servir de quelques armes, parfois. Ouais, il a fait de moi un monstre... Est-ce que je lui en veux ? Pas vraiment. Là encore, je m’en fiche. J’ai perdu tout ce que j’avais il y a bien longtemps.
EVERY STEP THAT I TAKE IS ANOTHER MISTAKE TO YOU. AND EVERY SECOND I WASTE IS MORE THAN I CAN TAKE. Et maintenant, j’ai 27 ans. Je suis diplômé et je suis officiellement un avocat, bien que je ne pratique pas mon métier de manière officielle. En fait, je m’occupe simplement des affaires de mon père, comme il me l’avait demandé... à sa manière. Mon comportement n’a pas changé depuis toutes ces années. Je suis toujours un connard fini, comme diraient les plus inconscients. Ma condition fait que j’ai pas mal d’ennemis, notamment lorsqu’ils savent qui je suis, et je dois subir quelques assauts où certains veulent ma mort. Une fois, un type m’a planté un couteau dans le dos, je l’ai reçu au niveau de l’omoplate, je dois dire que ce fut assez douloureux, mais je suis toujours vivant. De toute façon, je n’ai pas l’intention de mourir de suite, j’ai encore tellement de choses à faire. Des milliers de choses à accomplir. Parfois, je me dis que je suis fou, que je ne devrais pas faire ces choses, et pourtant... je me plais quand même dans cette vie. Je me plais à être un salaud sans attache qui ne respecte rien. Je vis avec mes souvenirs, avec mes démons, avec tous ces événements qui m’ont conduis à être ici. Je ne vais pas prétendre être heureux, je ne suis même pas « bien » dans ma vie, j’essaie juste de survivre. Cela fait bien longtemps que je ne vis plus... je ne sais même plus ce que ce mot veut dire, exactement.
“Je croyait que j’apprenais a vivre. J’apprenais seulement a mourir.”