Une journée trop chargée, beaucoup trop de choses auxquelles je dois penser, sans compter que papa et maman sont partis en vacances pour deux semaines, et que papa m'a contacté ce matin, pour aller récupérer un colis important à la poste, un truc pour son boulot, qu'il préférerait savoir chez moi. Donc si je récapitule, poste, fleuriste parce que mine de rien j'ai travaillé ce matin, ensuite il faut que je passe à l'université pour déposer mon dossier de fin d'année, sans compter qu'il faut que je vois mon adorable petit ami Aaiden en fin d'après midi. Assise derrière le volant de ma voiture, je me gare sur le parking, regarde ma montre, il est déjà 15h30, il me faut être rapide. Je passais devant un starbuck du centre, hésitation, mais finalement j'y entrais pour prendre un mokaccino au caramel, histoire d'accompagner ma folle après midi. Dans mon monde, réfléchissant à mille et une chose, je ne vis pas la collision, et finalement mon café tant attendu, atterrit sur le pantalon de l'homme que je venais de percuter. Une main devant la bouche, honteuse... "Pardon, veuillez m'excuser, je ne vous ai pas vu!"

J'attrapais à la volée des serviettes en papier, alors que l'inconnu raccrochait son portable. "Mille pardon, je suis incroyablement maladroite aujourd'hui." Paniquée oui, je n'avais pas une minute à perdre de cette journée, et me voilà empêtrée dans cette situation tellement conne! Plus de café donc, et j'avais foutu en l'air le pantalon de ce mec, ma vie est... fabuleuse! Je relevais le regard vers son visage. "Bon..." Je fouillais dans mon sac à main, mais empêtrée avec trop de choses dans les mains. Je jetais le gobelet dans la poubelle la plus proche, et m'aidant de mon genou, j'attrapais mon portefeuille au fin fond de mon sac. J'ouvris mon carnet de chèque, prête à lui faire un chèque pour payer le pressing. "Je suppose que 30 Dollars suffira." Je fis une signature rapide et décrochais le morceau de papier, avant de lui tendre.

"Bon, comme vous voulez..." Je déchirais le chèque et le jetais dans la poubelle. Avant de sourire, comme une conne ne sachant pas quoi dire d'autre, je tournais les talons finalement pour recommander un autre café, que le patron du Starbuck m'offrit en dédommagement. Chouette, ça c'est gentil. Il était encore là, sur ma trajectoire, je lui adressais un hochement de tête. "Bonne journée à vous." Et sortis sans demander mon reste, direction la rue bondée du centre ville. Buvant mon café, tranquillement, je traçais ma route, direction une papeterie pour faire relier mon dossier de fin d'études, je pensais le faire relier avec des rubans, mais maman m'avait assuré que ça n'aurait pas plu au jury. Donc reliure plastique, pour un dossier tout ce qu'il y a de plus normal.

"Oui reliure noire s'il vous plait." Dis-je à la personne de la papeterie, absorbée dans mon monde, oubliant qu'il y a quelques minutes, j'avais ébouillante un inconnu. Non, je suis focalisée juste sur ma tâche présente. Elle me fit patienter quelques minutes, je regardais ici et là, les cartes postales, les magazines, faisant passer le temps. Mon portable se mit à sonner, je décrochais sans reconnaître le numéro. "Allo?" AU bout du fil ça grésillait, comme les vieilles télés qui n'avaient pas d'antenne assez puissante pour capter les chaines. "Allo?" Grimaçante, je raccrochais, c'était le troisième appel du genre depuis le début de la semaine. Je me disais que c'était maman qui tentait de me joindre, mais son aisance avec les portables n'était pas si évidente! La dame me remit mon dossier, je finis par payer, avant de sortir dans la rue, remettant mes lunettes de soleil sur le nez. Suivis? Je ne remarque même pas, quand je vous dit que je suis dans mon monde, c'est réel! Je bifurque dans une ruelle plus petite, piétonne, bondée de mondes pour arriver devant la poste. On me bouscule sans s'excuser, un mec dont je retiens pas vraiment la tête, juste l'accoutrement, bien sapé, trop friqué pour être éduqué, pas d'excuse rien. Connard. Je fais la queue quelques minutes, et finalement, récupère un colis, assez petit, de la taille d'une boite à mouchoirs et le range dans mon grand sac à main avant de ressortir. Je m'arrête devant la porte de la poste, lisant avec délectation le texto adorable d'Aaiden.

Marchant tranquillement, je rangeais mon portable pour aller lécher les vitrines. devant la vitrine d'une boutique de chaussures, je ressentis quelque chose de désagréable, comme les fois où l'on est épié par autrui. Je me retourne pour regarder tout autour de moi, mais non, les personnes autour, se baladent, parlent avec un tel ou un tel, et ne se soucient guère de ma petite personne. Une jeune femme vient regarder la même boutique et j'entends une sonnerie. "Votre téléphone sonne" Lui dis-je alors. Elle fronce les sourcils, cherche son portable et me fait signe que non. "Par contre c'est votre sac qui sonne." Me dit elle avant de partir avec un sourire. J'ouvris mon sac, mais non ce n'était pas ma sonnerie. Par contre le colis de papa, sonnait pour sur. Je fronçais les sourcils à mon tour, sortant la petite boite, je la secouais pour entendre plusieurs éléments bouger à l'intérieur. La sonnerie s'arrêta d'un coup. De quoi laisser perplexe, l'utilité d'envoyer un téléphone, c'était quoi? Je remis le colis dans mon sac, bien décidé d'en démordre, mais pas ici, pas au milieu de la rue, de perdre des éléments. J'entrais dans un petit café et m'installais devant la fenêtre instinctivement. "Un thé s'il vous plait." Je posais la boite sur la table. Je n'étais pas forcément la personne la plus curieuse de la terre et fouiner n'était pas ma spécialité, et pourtant, je déchirais soigneusement le scotch. Veillant à ce que personne ne regarde ce que je faisais, méfiante? Je sais pas, je le sens pas tout ça, et sans pouvoir me l'expliquer. L'intérieur de la boite, eut le mérite de me clouer sur place. Un portable, oui. Une arme à feu aussi. Ainsi qu'un passeport étranger, et un calepin contenant une liste de noms qui m'étaient inconnus. "Qu'est ce que c'est que ce délire..." Murmurais-je pour moi même. Le passeport était au nom de Slivenov, inconnu au bataillon, par contre la photo était bien celle de mon père... Incompréhensible. Je refermais la boite, pour cacher l'arme à feu. Soit mon père fait du tir, mais ça a toujours été un sport, je le suivais même de temps en temps... Mais de là, à tout ça... Non, la poste avait du se planter, c'est ce qui aurait été plus plausible, mais le passeport, sa photo... Je bus mon thé en silence, songeuse jusqu'à ce que la sonnerie du portable de la boite, posé sur la table, ne se remette à sonner. Une fraction de seconde d'hésitation et me voilà à décrocher. Le correspondant est russe.

"Квитанция?" Me demanda l'interlocuteur au bout du fil. Il connaissait donc mon père... Comment faire, je pris une voix grave et sûre de moi. "Da." Un silence au bout du fil, je transpire des mains, et je me sens très très mal, dans quoi était-je en train de mettre les pieds? Au secours. "Главное имя, порт, Светлячок лодки. Понятый ?" J'avalais ma salive, j'avais comprit, un mot sur deux. "Da." M'entendis-je dire d'une voix froide. "Я буду видеть результат газетами." Il raccrocha. Me laissant avec le nom d'un bateau se trouvant sur le port de san diego, et après il a parlé de journaux... Je fronçais les sourcils. Attendant que la réponse ne me tombe toute crue dans le bec, mais il ne fallait pas rêver! Je vidais le contenu de la boite dans mon sac à main, jetant la boite dans la poubelle la plus proche. Un homme me bouscula. "Шлюха, но взгляд где вы идут!" m'exclamais-je en russe, très contrariée. L'homme me regarda de haut en bas, et je remarquais la crosse d'un flingue contre sa poitrine. Il comprit que je l'avais vu et m'empoigna par le bras avec fermeté. "Pas... bougé..." Me dit il avec un fort accent italien. Je fronçais les sourcils, avant de lui éclater le menton avec mon coude pour me détacher, et fuir en courant par les cuisines du restaurant. Je ne savais pas franchement ce que je fuyais, mais le fait est que je courrais quand même persuadée, qu'il en voulait à ma vie.

Je pousse la porte, qui s'ouvre en grand, haletante, échevelée quelque peu, je regarde à droite, cul de sac, je regarde à gauche et je pose un regard féroce sur le mec au café, qui a son arme pointé sur moi. "Qui êtes vous?!" Il me demande de le suivre... Je crois pas non... Hésitante une seconde de trop, l'autre italo là m'attrape par le bras avec fureur. "Bouge pas pétas..." Il lève les yeux vers l'autre. "Dégage... connard." Dit il avec véhémence. Il ne fut même pas surpris du flingue pointé sur lui, ni rien. il mâchouillait un cure dent, qu'il finit par jeter sur le sol, me lâchant pour aller se placer en face de moi. "Non mais alors... je sais pas qui vous êtes... mais j'ai rien fait, je suis pour ainsi dire personne! pas besoin de vous la jouer, flingue and co... hein, je suis vraiment pas intéressante... donc... pas besoin d'un western mod..." "T'as gueule." Me coupa le gros et grand italo. Il a pas d'arme, du moins pas en main, et la légitime défense n'a pas sa place, et pourtant, je fais quelque chose de complètement barge, je charge le flingue et le pointe sur les deux mecs."MAINTENANT C EST VOUS QUI L A FERMEZ..." M'entendis-je dire avec force. C'est fou ce que l'adrénaline fait faire comme connerie des fois! Je regarde tout autour de moi, et remarque une possibilité de fuir, mais il me faut gagner du temps... Je recule encore un peu, et le gros comprend ce que je vais faire, il tente de m'empêcher de grimper, mais je lui colle un coup de pied dans la tête, je finis par me faufiler, difficilement de l'autre côté de la grille, me relève, me retourne à peine et cours en direction d'un ailleurs que je ne connais pas, l'arme au poing.

putain, putain, putain... C'est le seul mot que je suis capable de dire, ou même de penser, je comprends rien, qu'est ce que je suis sensée faire? Appeler mon père? Rentrer chez moi? Aller chez Aaiden? J'ai envie de fuir loin, puisqu'il me semble probant que mon père se retrouve mouillé dans une histoire pas claire! J'ai grimper à un escalier de secours, pour prendre de la hauteur, j'ai besoin de souffler là, et rapidement j'enjambe le muret d'un toit d'immeuble. Vide, je suis seule, et complètement paumée dans ma tête... Je pose mon sac à main, et commence à faire des ronds, pas rapides, oui, mais en rond comme un poisson, passant mes mains dans les cheveux. "Putain..." C'est loin de ma petite vie tout ça, je suis complètement larguée, et pire je m'en veux d'avoir braquée ces types, bon, y'en a un qui me voulait vraiment du mal, mais l'autre... enfin... l'autre me suivait cela dit! Ou alors c'était un flic, et j'ai braqué un flic... UN FLIC! Je m'accroupis, cachant mon visage de mes mains, avant de reporter mon attention sur mon sac à main. Je me relève, l'attrape et sors l'arme, qui est en effet chargée, 6 balles... Ok, j'ouvre le calepin rouge, et relis les noms, me prenant à les mémoriser un à un. Il faut que je me débarrasse de ça, moins de preuves possible. Je pris le briquet de mon sac, et commençais à faire flamber les pages dans un coin caché. Jim Pierson - Clovis Dayton - Giordano Pesolio - Elijah McKnight - Drew Füller - Clayton Daneel Forssbender.