Enfin ! La détente et la tranquillité m'avaient manqué. Je flânais dans le Marston House Garden, mon parc préféré à San Diego et ça, depuis toujours. Les fleurs étaient resplendissantes ici et on pouvait croiser ici et là, des petits écureuils. C'est un des rares endroits où je me sens bien. La semaine avait été chargé au Zoo. J'ai du intervenir une dizaine de fois, ce qui n'arrivait pas très souvent. Je m'étais prise la tête avec un collègue dès de lundi. Cela avait pourri ma semaine. Depuis hier dix-huit heures, j'étais en vacances. Je n'avais pas vraiment prévu de partir pendant les trois semaines de congés qui arrivaient mais peut-être que j'irai jusqu'à la Nouvelle-Orléans pour faire un peu la fête. La nuit commençait à tomber. Malgré cela, il faisait encore très chaud. Je portais un short en jeans bleu et un débardeur blanc. J'avais mis mes sandales préférées aux pieds. Une tenue relativement décontractée, disons. Elle changeait des blouses blanches que je porte toutes les semaines. Je déambulais toujours dans les allées du parc quand je décidai de m'asseoir sur un banc et de regarder le coucher de soleil, chose que je n'avais pas faite depuis très, trop longtemps. Je suis le genre de personne à toujours être à fond dans son travail. Et le plus souvent, j'oublie le fait que je pourrais avoir une vie privée. Depuis mon retour de France où j'ai passé un an, je me suis mise à travailler à fond. Sans doute pour ne pas penser à Lui. Je ne l'avais toujours pas oublier. Dites-moi comment oublier votre premier mari, l'homme en qui vous aviez confiance. La découverte de sa double personnalité m'avait tellement révolté que j'avais demandé à ce qu'il choisisse entre moi et son « travail ». Il l'avait choisi, donc je l'ai quitté. Je suis partie un an à Paris, pour l'oublier. Voyant que ça ne marcherait pas, je suis revenue ici. Je ne sais pas vraiment si j'espère le revoir un jour ou non. Je suis la fille la plus perdue au monde, actuellement. Je m'étais faite tatouer cette hirondelle sur l'avant bras dès mon arrivée à Paris en signe de libération. Malheureusement, je me sens plus prisonnière que jamais. Je fixais toujours l'énorme cercle rouge descendre à l'horizon quand un couple se posa sur la parcelle d'herbe, juste en face de moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de m'imaginer avec Lui, avec Fayçàl. Nous étions souvent venus ici quand nous étions encore ensembles. Le soir de notre mariage, nous nous étions éclipsés quelques heures juste pour aller l'observer, moi encore en robe blanche, lui encore en costume. Je soupirai et pour éviter de regarder le couple, je regardai autour de moi. Tout était calme, on entendait à peine le vrombissement des moteurs de voitures dans la ville. Une brise fraîche me fit frissonner. Une silhouette avançait vers moi, mais la personne ne me regardait pas. Il était bien bâti et ... Oh mon dieu, c'était lui.