Un jour je serai le meilleur dresseur, je me battrai sans répit, je ferai tout pour être vainqueur et gagner les défis Des fois, je laisse mon portable sonner juste pour entendre la chanson et l’avoir en tête toute la journée. J’ai la classe quand je chante Pokémon dans la rue
Ou encore mieux, à l’hôpital. Les enfants m’aiment encore plus et je les comprends. Ils ne voient pas souvent d’adulte chanter la chanson de leur dessin animé préféré. Enfin j’suis pas vraiment un adulte moi
J’en ai l’apparence mais c’est faux. Comme pour les vampires mais dans l’autre sens ! Eux, ils sont plus vieux qu’ils n’en ont l’air – bah oui, sont immortels
Moi, je suis un vrai gamin dans ma tête. J’vous jure, y’a pas pire. Enfin si, y’avait Berlioz quand il était vraiment gamin. Maintenant, j’ai quand même un peu de sens des responsabilités. Oui, un peu, faut pas exagérer non plus
Enfin bref, on en revient au téléphone qui sonne, faudrait peut-être décrocher. La photo de Noëlya maquillée en clown s’affiche. Cette photo me fait toujours rigoler. Un excellent souvenir immortalisé pour toujours et elle ne le sait même pas
« Allooo ? » « Nan à l’huile idiot ! » Ahah
Humour de merde dis donc.
« Tu veux quoi Noëlya ? j’suis occupé là. » Nan c’est pas vrai, j’étais en train de regarder une émission de cuisine à la télé pour me donner envie de choses que je ne saurais jamais faire
« Me dis pas que t’étais en train de te branler Davenport ! Nan je veux pas savoir en fait. J’ai retrouvé tes chaussettes chez moi, faudrait que tu passes les chercher. » Mes chaussettes
Je commençais à désespérer de les revoir un jour. Nan ce ne sont pas que des chaussettes, ce sont les meilleures chaussettes du monde. Oui, c’est vrai. Sinon comment vous expliquez que quand je suis revenu au magasin pour acheter les mêmes en triple, il y en avait plus ?
« Tu veux pas les déposer chez moi plutôt ? » « Bouge ton cul Berlioz, j’ai pas que ça à faire. En plus, j’suis pas chez moi là. Y’a une clé sous le pot de fleurs à côté de l’entrée. Bisouuuus ! » Elle est tellement pressée qu’elle me raccroche au nez. Quelle ingrate
Mais elle sait bien que j’y tiens à mes chaussettes. Alors j’abandonne ma télé et ce programme qui donne trop faim
Je mets des tongs et je sors de chez moi. Je m’arrête vite fait au MC drive, je commande quelques trucs à manger et je mange en chantant dans la voiture. Quand j’arrive devant la villa, je n’ai pas encore eu le temps de finir mes frites. Alors j’y vais avec dans la main et je prends aussi ma glace pour après. Il ne devrait y avoir personne normalement de toute façon. J’ai le droit de manger ici. Je prends la clé à l’endroit indiqué et j’ouvre. On pourrait croire que je suis un cambrioleur quand même
Mes chaussettes sont posées dans l’entrée. Je les fourre dans ma poche et m’apprête à repartir quand la soif se fait ressentir. Je vais donc me servir un verre d’eau dans la cuisine. Elle est bien plus propre que la dernière fois que je suis venu. Je vois assez mal Noë faire le ménage alors je suppose qu’elle a des femmes de ménage. Alors que je verse l’eau, j’entends une voix. Merde, je ne suis pas seul ici. La coloc bien sûr !
Je la connais d’ailleurs, c’est ma fiancée
Et un bon fiancé ne part pas sans faire un bisou à sa promise
Elle arrive quelques secondes plus tard, chantant à tue-tête une chanson et le plus important… totalement nue ! Le verre me glisse des doigts et s’éclate au sol. Le bruit la fait se retourner et je vois tout. Tout tout ! D’un réflexe, je mets ma main devant mes yeux.
« Meeeerde ! » Pourquoi elle se promène à poil ? Bon ok, elle est chez elle mais quand même
Inconsciemment, je desserre les doigts pour jeter un œil. Nan pas pour mater mais pour voir comment elle réagit. Ça va encore être moi le pervers j’suis sûr !
Je regarde rapidement autour de moi et je lui envoie le chiffon que je trouve. Ca ne suffira pas à tout cacher mais au moins, je me rattrape. Même si j’ai rien fait de mal. Je vais me faire engueuler, je le sens.
« J’aurais aimé être au courant que ma future femme avait des tendances nudistes. Enfin je suis pas contre au contraire, je te rejoins si tu veux » Ouais, je suis déjà dans la merde, autant m’enfoncer. Je bouge un peu les pieds et, comme un boulet – que je suis – je le pose sur un bout de verre. J’ai beau avoir une tong, ça la transperce et je crie, prenant mon pied entre mes mains et me dégageant des éclats de verre sur le sol.