NOLÀN & BLANCHE ∞ Douce soirée au clair de lune aux allures de romance.

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NOLÀN & BLANCHE ∞

Douce soirée au clair de lune aux allures de romance.

J'aime l'entendre. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais, j'ai toujours aimé ce bruit mélodieux à mon oreille. La pluie. Un temps magnifique à mes yeux puisque dans les films romantiques elle est synonyme de scène magique avec un langoureux baiser. Alors, un sourire fend mon visage lorsque je l'entends, les prunelles encore closent. Je ne sais pas encore l'heure, mon réveil n'a pas daigné sonner mais, je sais qu'il ne va pas tarder. Alors, mes paupières papillonnent et s'ouvrent doucement. Je ne suis pas aveuglé par la lumière du jour, au contraire je m'acclimate facilement à la lumière et je m'assois dans mon lit lorsqu'il sonne enfin. Alors, je l'éteins et commence à me préparer. C'est toujours le même rituel. J'ouvre l'immense baie vitrée pour faire pénétrer de l'air dans la pièce et l'aérer, puis je m'en vais dans la salle de bain pour m'engouffrer dans ma cabine de douche. L'eau chaude - voir même brûlante - coule sur mon corps nu. Mes muscles sont encore endormis. J'aimerais pouvoir m'y attarder mais, comme toujours tout est millimétré à la seconde près. Je ne perds jamais de temps mais, du coup je ne prends jamais le temps d'avoir du plaisir. Tant pis. Je sais que ce soir j'en éprouverais puisque je passe ma soirée avec Nolàn. Un nouveau sourire fend alors mes lèvres, je ne peux l'empêcher lorsque je songe à lui. Que dire de lui ? De nous ? À l'instant même où j'ai croisé son regard j'ai compris que j'en étais irrémédiablement tombée amoureuse. Toutefois, tout doit se faire dans les règles. Nous devons nous fréquenter durant de long mois avant de passer aux baisers, du moins je le pense ... je ne sais pas. Cela me semble étrange, je m'engage sur un chemin que je ne connais absolument pas mais, bizarrement je n'ai pas peur puisque je sais que je m'y rends avec Nolàn. Et puis, je sors de la cabine, je m'enroule comme une crêpe dans une serviette bien chaude et je retourne dans ma chambre. Je ferme la baie pour ne pas prendre froid et je fais mon lit, soigneusement pour qu'il soit au carré comme l'on dit. & puis, je sors de mon dressing mes vêtements. Comme toujours je prends une chemise blanche impeccable, une jupe fendue derrière arrivant au-dessus de mes genoux et la veste allant avec puis, j'enfile ensuite mes magnifiques Louboutin et je m'en vais me maquiller légèrement et me coiffer. Il est six heures trente et je pars pour une longue journée de travail au cabinet d'avocats où je travaille.

Les heures défilent, les dossiers aussi. Je préfère négocier plutôt que d'aller jusqu'au procès & puis, je me rends compte que le soleil se couche et que je n'ai pas mangé. Comme toujours, lorsque je travaille j'oublie de m'alimenter ce qui explique ma taille de guêpe. Alors, je me rends à la cafétéria du bureau pour y prendre un café et un petit quelque chose à grignoter. Une salade au poulet suffit, j'y touche à peine, rêveuse. Je songe à la soirée qui m'attend et puis, je suis habituée à n'avoir rien dans le ventre. Alors, je prends le tout afin de le jeter à la poubelle. « Du gâchis. » Me dis-je intérieurement avant de m'en aller. Ce n'est pas mon habitude d'agir ainsi mais, je suis incapable de manger un quelconque morceau. Prenant mon sac et verrouillant mon bureau, je m'en vais dans les coups de huit heures du soir. Je grimpe alors dans ma limousine afin de me rendre aux dunes, je n'ai pas le temps d'aller me changer. Nolàn m'attends, je suis déjà en retard d'un petit quart d'heures et j'ôte mes Louboutin afin de les avoir dans mes mains. Il n'est pas simple de marcher avec des escarpins dans le sable, croyez-moi ! Le soleil se couche, il fait presque totalement nuit lorsque je l'aperçois enfin. « Nolàn ! » Je cris alors, en lui faisant un immense signe de la main. Je me surprends alors à courir pour le rejoindre, comme une enfant. Un sourire nait sur mon visage, je ressens une certaine chaleur grimpée en moi lorsque je m'arrête net devant lui. Mordant légèrement ma lèvre inférieure, je lui dis dans un quasi murmure : « Je te demande pardon. J'étais au bureau, je n'ai pas vu le temps passé avec tous les dossiers que j'ai à traiter. Comment vas-tu ? Tu ne m'as pas trop attendu ? »

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Je veux vivre sans reprocher les épines aux roses.

Le soleil se lève à peine que je suis déjà dehors, profitant des premiers rayons de ce soleil que j’espère majestueux. Musique dans les oreilles, je cours depuis une bonne quinzaine de minutes, comme je le fais tous les jours. Du moins, lorsque je suis disponible. Mais, il semblerait que ce soit assez calme en ce moment. Notre unité peut être au calme et nous n’avons pas besoin de quitter notre base qui se trouve à San Diego. Et dans le fond, cela m’arrange assez. Actuellement, je ne suis pas en état de partir au combat. Je préfère m’entrainer afin d’être au meilleur de ma forme. Je ne relâche jamais rien, et je donne toujours tout ce que j’ai. D’ailleurs, malgré ce qu’on me dit, et même si on me conseille souvent de me mettre au repos, je continue le sport que je pratique à outrance. Mais, c’est une façon pour moi de me vider la tête. En courant, en faisant des pompes ou autre exercice, je ne pense plus à rien : juste à ma performance. Je cesse de courir un instant lorsque le soleil est haut dans le ciel. Je m’étire en le regardant, fier, majestueux, royal. Il domine le ciel de toute sa splendeur.

Finalement, je rentre à la base militaire et file directement dans mes quartiers. Je prends mes affaires et part rapidement prendre une douche. Une longue journée m’attend. L’eau brûlante détend chacun de mes muscles et me permet d’être davantage en forme. Une fois douché, je me sèche et enfile ma tenue de marines. Je remets correctement mes plaques et glisse celles de mon frère dans la poche de ma veste. Je rejoins tout le monde à la cafétéria et salue mes supérieurs respectueusement. Bien évidemment, je salue aussi ceux qui sont moins gradés que moi. Nous fonctionnons de la sorte. Je prends de quoi me nourrir et petit-déjeune tranquillement et dans le silence. Une fois cela fait, je prends mon plateau et le met à sa place avant de partir et rejoindre des camarades. Nous partons en groupe au stand de tir, ce qui reste une phase importante de nos entrainements. Nous sommes entrainés à cela toutes les semaines et avons des épreuves tous les ans pour savoir si nous en sommes toujours capable. Et ensuite, je suppose que nous allons faire d’autres entrainements... Néanmoins, il me tarde d’être en soirée.

Une chance que nos journées se déroulent très vite. Parfois, on ne voit pas le temps passé, mais nous tombons tous très vite de fatigue. Je n’ai pas réellement le temps de me changer, mais peu importe. Je ne suis pas en permission, de fait, je reste en tenue de marines. C’est à pied que je me rend aux dunes, lieu de notre rendez-vous. J’y arrive avec quelques minutes d’avance, après avoir été acheté une rose rouge symbolique. Je regarde autour de moi, le soleil qui lentement se couche, le ciel qui doucement, change de couleur. Je ne saurai dire si je préfère le jour ou la nuit. Les deux me plaisent. Je jette un regard à ma montre et me rend compte que Blanche n’est toujours pas présente. Une angoisse sourde m’envahit. Et si elle ne venait pas ? Et si il lui était arrivé quelque chose ? Non, il faut que je pense positivement. Toutes les demoiselles ce font désirer, il faut que je me dise cela. Et d’ailleurs, preuve que mes craintes étaient infondés, je l’entend qui cri mon prénom. Je me retourne vivement et un sourire nait sur mes lèvres alors qu’elle arrive à mon niveau. Ses excuses me font davantage sourire, si c’était pour le travail, elle est pardonnée. « Ne t’en fais pas, je comprends très bien. » glissais-je en me montrant rassurant. D’ailleurs, comment pourrais-je lui en vouloir ? « Je vais bien et toi ? Ne t’en fais pas, j’aime le fait d’attendre une jolie demoiselle. » dis-je sur un ton taquin en lui adressant un petit clin d'œil. Je sors la rose qui se trouvait dans mon dos et la lui offre en déposant un baiser sur sa main. « Pour vous, demoiselle. » glissais-je dans un murmure en espérant que cela lui fasse plaisir. Je voulais prendre un bouquet, mais, je me suis dis que celui-ci ne serait pas très pratique lors de notre promenade.

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Douce soirée au clair de lune aux allures de romance.

Le bonheur. C'est exactement ce que je ressens à cet instant. Je n'ai pas eu une vie malheureuse, bien au contraire. J'ai toujours eu ce que je désirais, j'ai toujours été bonne dans toutes les disciplines, j'excelle même. Mais, ce bonheur que je ressens à cet instant est incomparable. Les instants de joie sont précieux, j'en profite donc au maximum à chaque fois. Dès l'instant que je vois Nolàn mon coeur s'emballe, j'ai l'impression d'être à l'un de ses soirs de Noël où j'attends patiemment mes cadeaux. Nolàn est mon plus beau cadeau, bien qu'il n'en soit pas véritablement un ou bien je pourrais dire que c'est un cadeau que la vie m'a fait. Alors, mon sourire s'étend, mes prunelles scintillantes s'ancrent dans les siennes et j'ai l'impression d'être dans un autre monde, un ailleurs. Une sorte de bulle protectrice où rien d'autre n'existe hormis lui et moi. Il me faut quelque minute pour remarquer un détail qui m'a alors échappé jusqu'à présent, sa tenue. Je fronce alors les sourcils, mordille ma lèvre inférieure et je ressens une certaine gêne. Bien entendu il m'a parlé de ce qu'il fait puisque durant tous nos rendez-vous nous avons passé le plus clair de notre temps à converser de tout et de rien. Nos métiers ont été un de nos premiers sujets de conversation mais, le voir ainsi rend encore le tout encore plus réel. Mon sourire s'éteint lentement à l'image d'une flamme de bougie qui perd vie. Je ne peux ôter mon regard de sa tenue vestimentaire & soudainement des sentiments contradictoires naissent en moi. Dois-je le fuir ? Tout arrêter avant que je l'aime davantage ? « C'est trop tard. » Je me dis alors à moi-même. « Je l'aime déjà trop pour le laisser s'en aller. » Alors, je soupire. La soudaine réalité qui s'impose à moi ne me plait guère, il pourrait être appelé demain pour partir je ne sais où, je ne sais combien de temps, il pourrait être blessé durant l'un des combats, perdre la vie ... des larmes commencent alors à submerger mes grosses billes bleutées. Je préfère alors regarder mes pieds, feignant d'être gênée par son attention envers moi, pour la rose et le baise main. « Merci » Je lui souffle alors. Les mots me manquent mais, j'ai surtout une énorme boule dans la gorge qui m'empêche de pouvoir parler. Je n'arrive pas à prononcer un seul mot, je sais d'ores et déjà que si j'en laisse sortir un nouveau je vais me mettre à pleurer comme une enfant. Je décide donc d'avancer, une main tenant mes escarpins et mon sac et dans l'autre ma si belle rose. Alors, pour ne pas lui montrer dans l'état dans lequel je me trouve, je l'hume délicatement. Son parfum me semble terne, tout s'est soudainement assombrie dans ce que je croyais un rêve éveillé. Peut-être que cet instant deviendrait cauchemar dans quelques minutes. Doit-il m'annoncer qu'il s'en va ? Pourquoi arborerait-il cette tenue ? Le suspens est insupportable alors, je me retourne pour lui faire face, des larmes traitresses dévorant mes prunelles. « Tu as quelque chose à me dire c'est ça ? Ôte moi ce fichu sourire de sur ton visage, tu pars hein ? Tu peux me le dire, pas de mensonges entre nous Nolàn. » C'est à cet instant que je les sens dévalées mes joues, j'ai l'impression que tout c'est soudainement effondré autour de moi, comme si ce rêve que j'ai cru réel n'a pas lieu d'être, du moins pas dans ma réalité. « Je ne veux pas que tu t'en ailles ... » Ses dires sont sorties à mon insu, me surprenant même.

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Je veux vivre sans reprocher les épines aux roses.

Aussi étrange que celui puisse paraître, lorsque je me trouve en compagnie de Blanche, le temps semble être suspendu. C’est comme si il s’arrêtait juste pour nous deux afin que nous passions le maximum de temps ensemble. Je dois dire que j’ai pris l’habitude de nos rendez-vous. C’est comme un rituel dont je ne me lasse pas. Et ce soir n’échappe pas à la règle. Alors que la demoiselle arrive, un sourire étire mes lèvres et y reste durant de longues minutes. Son regard est incroyablement beau et son visage me donne l’impression d’être celui d’un ange qui serait tombé du ciel. Je lui offre aussi cette rose que j’avais acheté un peu avant l’heure de notre rendez-vous. Néanmoins, je pensais que tout irait bien, mais il semblerait que les événements prennent une tournure que je n’avais pas imaginé. Elle baisse le visage en prenant cette rose. Je ne peux dire pourquoi et ce qui se passe dans son esprit. Ai-je fais quelque chose de travers ? Ai-je été maladroit ? Je ne saurai le dire. Et bien évidemment, cela m’inquiète énormément. Je suis tellement perturbé par cette réaction que je suis incapable de dire le moindre mot. Et lorsqu’elle commence à faire quelques pas dans le sable, je marche à ses côtés sans rien, une main dans la poche de ma veste. Je glisse les plaques de Thomas entre mes doigts, cela me permet d’être moins anxieux et elle me rassure énormément.

Et puis, elle s’arrête et se tourne vers moi, les prunelles envahis par les larmes. Bien évidemment, cela m’inquiète davantage encore. J’ai vraiment l’impression d’avoir été un boulet. Est-ce que j’ai raté quelque chose ? Une nouvelle coiffure ? Un truc du genre ? Merde, je ne sais pas, moi. Pourquoi ce regard ? Pourquoi cette tristesse ? Et pourtant, un sourire désolé s’installe sur mes lèvres. Il n’a rien de joyeux, il est là pour pardonner une quelconque maladresse si j’en ai fais une. Et finalement, j’ai les réponses à toutes mes questions. À ces propos, je fronce les sourcils. Si je pars ? Quelle idée saugrenue ! Non, je ne pars pas. Mon sourire s’efface et sa dernière phrase me paralyse quelques secondes. Je compte pour elle. Au moins autant qu’elle compte pour moi. Et je commence à comprendre d’où vient la confusion. Ma tenue laisse supposer que je vais partir, mais ce n’est pas le cas.

Je m’approche d’elle de quelques pas, et de mes pouces, j’essuie les larmes qui roulent sur ses joues. « Je ne vais pas partir. » lui dis-je calmement en faisant en sorte que les perles salés ne dévalent plus son adorable visage. « Je suis désolé si tu as cru cela. Je crois que c’est à cause de ma tenue, mais, ce n’est pas ce que tu crois. » Je lui adresse un doux sourire en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ceci est plus pour m’occuper qu’autre chose. Je dois dire, même si Blanche avait les cheveux en bataille, elle serait absolument divine et magnifique. « Je ne suis pas en permission. Et lorsque je ne suis pas en permission, je me dois d’être en tenue de marines. Mais, cela ne veut pas dire que je vais partir. Les autres fois, j’étais en permission, je pouvais être vêtu comme un civil. » lui expliquais-je en souriant de nouveau, espérant que mon explication ait été suffisante pour que sa tristesse s’envole aussi vite qu’elle n’est arrivée.

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Douce soirée au clair de lune aux allures de romance.

J'imagine d'ores et déjà le pire. Je me vois l'attendre des jours, des semaines, des mois mêmes quand un jour on frappera à la porte pour m'annoncer son décès. Je m'imagine en larmes, ne pouvant jamais m'en remettre puisque oui, je le sais, jamais je ne le pourrais. L'amour que je ressens pour lui n'est pas innocent, ce n'est pas un de ses amours qui va et vient, au plus profond de moi je le sais. Je l'ai su dès que je l'ai vu. J'aime éperdument Nolàn, il est l'homme de ma vie, celui avec qui j'aurais des enfants, celui qui deviendra mon époux. C'est une certitude. On dit que chaque pot à son couvercle et j'ai trouvé le mien. C'est comme une évidence qui vous saute soudainement aux yeux. Lorsque vous trouvez la personne qu'il vous faut vous le comprenez à la seconde où vous croisez son regard. Nolàn est mon évidence et je ne veux pas qu'il s'en aille. Je ne veux pas le perdre. J'en ai déjà la nausée, j'ai presque envie de m'enfuir pour courir des heures durant jusqu'à épuisement. Toutefois, je ne le fais pas. J'attends. Les secondes qui s'écoulent me semblent être des heures, le temps ne m'a jamais paru aussi long qu'aujourd'hui, qu'à cet instant. Puis, son sourire s'efface et je m'attends au pire. Je vois à peine son visage à cause de l'obscurité mais, je perçois toutefois ses superbes traits. Je ne sais quoi ajouter, que dire de plus ? Je viens de lui livrer ce que je ressens pour lui. Je ne peux faire mieux, hormis lui sauter au cou et l'embrasser. Je me surprends même à avancer d'un pas mais, je me retiens. Mordant ma lèvre, je sens ces traitresses roulées sur mes joues lorsqu'il s'approche de moi. Alors, des frissons m'envahissent au contact de sa peau. Nous ne nous sommes jamais touchés ni même frôlé et à présent ses doigts parcours mon visage pour effacer mes larmes. Je ferme un instant mes prunelles, je profite de cet instant comme je le peux et puis, il replace une de mes mèches folles. J'ai l'impression de suffoquer soudainement, de manquer d'air et naturellement je m'empourpre. Et enfin, ses dires me rassurent. Je m'apaise, me sentant même soudainement sotte mais, surtout le bonheur me submerge de nouveau. « Je suis désolée, je suis tellement idiote ! Mais, ce n'est pas de ma faute ! Je ... » Je m'arrête un instant pour ne pas faire trop long. Lorsque je suis nerveuse je fais souvent de longues tirades que personne n'aime suivre. Alors, je réfléchis, pèse mes mots et je lui dis dans un quasi murmure : « Je ne savais pas, pour ta tenue, j'ai imaginé les pires scénarios possibles. J'avais peur que tu me quittes comme ça alors que ... je ne veux pas que tu partes. » Je baisse alors mon regard, mordant ma langue puis ma lèvre et enfin j'attrape doucement ses mains dans les miennes. Un afflux de sang me monte aux joues et c'est aussi rouge qu'une tomate que je lui souffle : « Je t'aime Nolàn. » Je ne trouve rien d'autre à ajouter, je n'ose le regarder, serrant toutefois ses mains dans les miennes, m'y accrochant comme un naufragé à sa bouée de sauvetage.

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Je veux vivre sans reprocher les épines aux roses.

Les doutes se dissipent et s’envolent rapidement. Je ne pensais pas que ma tenue allait avoir cet effet si négatif sur Blanche. Bien évidemment, je parviens à comprendre les craintes qui avaient envahis son esprit. Il n’est jamais agréable de voir les gens que l’on apprécie, partir vers l’inconnu où le danger persiste. À chaque nouvelle mission, on ne sait jamais quand on va rentrer dans notre pays, mais surtout, comment les choses se passeront là-bas. Pour nous, c’est une angoisse assez profonde, mais, c’est aussi ce que l’on a choisit. Nous faisons ce travail pour protéger notre pays et ces habitants. C’est tout ce qui importe, lorsque nous sommes tous en mission. Et d’ailleurs, il me serait difficile de faire autre chose, je ne l’envisage pas. Les marines sont toute ma vie, ce que j’ai bâti avec les années, et je compte bien gravir d’autres échelons.

Je ne voulais pas qu’elle soit triste, bien au contraire. J’aimerai que cette soirée se passe au mieux comme toutes les autres. Nous avons toujours eu cette alchimie entre nous, comme si nous nous connaissions depuis des milliers d’années. Je ne sais pas, tout cela peut paraître tellement étrange lorsqu’on y pense. Mais, aux côtés de Blanche, je me sens être un autre homme. Quelqu’un qui voit enfin de la lumière au bout du tunnel. Et cela ne m’était pas arrivé depuis la mort de Thomas, autant dire que cela remonte vraiment à loin.

Je laisse mes doigts jouer avec une mèche de ses cheveux alors qu’elle me dit qu’elle est désolée. Je hausse les épaules comme pour dire que ce n’est pas grave, et c’est le cas. Je ne lui en veux pas, et je ne trouve pas qu’elle ait été idiote. Dans le cas inverse, peut-être aurais-je eu la même réaction. Et puis, c’est de ma faute. J’aurais du lui dire que je serai en tenue de marines, mais je n’avais pas prévu cela, on s’en doute bien. Puis, elle reprend la parole, exprimant le fait qu’elle avait eu peur que je la quitte ainsi. Cela n’est vraiment pas mon genre. Si un jour, je pars en mission, je lui dirais, mais certainement pas à la dernière minute, ce serait lâche et dégueulasse de ma part. Je ne suis pas ainsi, loin de là, même.

Mes mains dans les siennes, je sens mon cœur qui heurt violemment ma cage thoracique. Ce contact m’arrache quelques frissons que je ne peux contrôler. Et là, elle me dit ces trois mots que tous rêvent d’entendre un jour. Ces mots qui sont à l’image d’une vague immense qui s’échoue contre les rochers et qui efface tout le mal qu’il y a sur Terre. Ces trois mots me percutent violemment et me sonnent durant quelques secondes. « Blanche... » soufflais-je doucement en serrant ses mains dans les miennes, comme voulant m’assurer qu’elle est bien réelle et juste devant moi. J’ai l’impression que tout ceci n’est qu’un rêve. « Si tu savais comme j’ai attendu ce moment... Je l’attends depuis des semaines... » lui dis-je dans un murmure en collant mon front contre le sien. « Je t’aime tellement, Blanche... Si tu savais comme je t’aime... » glissais-je dans un doux murmure en remontant une main contre sa joue que je caresse doucement de mon pouce.

Puis, je décale mon visage de quelques centimètres, alors que j’ancre mon regard dans le sien. La lune fait son apparition, aussi majestueuse que les autres nuits. Elle nous englobe de sa plus belle et douce lumière. Elle domine le ciel et les étoiles, on ne voit qu’elle, mais présentement, je ne vois que Blanche qui est somptueuse sous les reflets de cette lune. Et puis, mes lèvres glissent doucement sur les siennes. Elles se caressent doucement et s’apprivoisent doucement. Je n’ai qu’une envie ; l’embrasser jusqu’à en perdre le souffle, mais je crains d’être trop brusque et je préfère que les choses se fassent naturellement entre nous.

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Douce soirée au clair de lune aux allures de romance.

C'est un de ses moments magiques que l'on voit dans les films. Je suis anxieuse, fixant mes pieds en attendant qu'il pipe mot. Les secondes défilent et se ressemblent et elles me paraissent terriblement longues. Mon souffle se coupe, se heurte et je m'empourpre. Je ne sais plus à quoi m'attendre et puis, je n'ai jamais vécu l'un de ses moments, ne les ayant vus qu'à la télévision ou au cinéma comme dans les films. Alors, comment agir à présent ? Si tout ce passe comme dans l'un deux, il va avoir une réaction, agir mais, selon moi cela devient trop long. Puis, je sens une pression sur mes mains ! « Ouf ! » Je me dis intérieurement, une réaction, un geste, du moins un petit quelque chose. Mon cœur heurte ma cage thoracique, j'ai l'impression qu'il va imploser et soudainement je me sens brûlante. Mes mains deviennent moites, mon pouls s'accélère et je fixe toujours mes pieds nus qui me semblent soudainement flous. Il commence enfin à parler mais, j'ai l'impression qu'il se trouve bien loin de moi. Je sers ses mains dans les miennes pour être sûre et certaine de ne pas m'écrouler. Il prononce alors mon prénom, mon cœur bat encore plus vite. J'ai envie de lui répondre, de lui faire comprendre mon malaise mais, je n'arrive pas à prononcer un seul mot. Je déglutis, sentant son front se poser soudainement contre le mien. C'est ainsi que tout doit se passer, naturellement, seulement mes réactions corporelles en ont décidé autrement. Mes prunelles se ferment, elles papillonnent et lorsque je sens son souffle chaud pénétrer ma bouche, ses lèvres frôler les miennes, je sens le sol se dérober sous mes pieds. « Oh ! » Je dis dans un souffle et je m'effondre dans ses bras puisqu'il a eu le réflexe de me rattraper. Je me sens nauséeuse et je prie pour ne pas déglutir sur lui. J'essaye alors de parler mais, c'est encore trop difficile. J'ai l'impression d'avoir perdu tous mes sens brusquement. Je me cale toutefois tout contre lui, contre son torse. Je sens son cœur battre et je me cale à son rythme. Doucement, je me calme, je dois toutefois prendre plusieurs minutes. Puis, j'ouvre doucement mes prunelles, je ne vois plus et soudainement je vois son visage flou au-dessus du mien. Je peux percevoir son inquiétude, j'arrive à le ressentir rien qu'à la façon dont il me tient contre lui, pourtant, je ne l'entends pas. « Merde » je me dis intérieurement. Je suis stupide, mon corps à des réactions stupides, il ne voudra plus jamais me voir. Je reprends doucement des couleurs, sentant des bouffées de chaleur regagner mes joues. « Je dois être rouge tomate. » Je me dis encore à moi-même et le silence se fait. Nolàn ne pipe pas mot, à moins que j'aie perdu l'ouïe. Je me demande alors à quoi il songe et bêtement j'hurle presque : « Pas l'hôpital, je vais bien. » J'essaye de me redresser doucement mais, tout tangue encore autour de moi. « Ouille. » Je souffle alors, me tenant à lui. « Je me sens bête, cela ne m'arrive jamais, enfin c'est une première ... » Alors, j'ouvre de nouveau mes prunelles et je les pose dans les siennes, restant accroché à lui. « Peux-tu m'aider à m'asseoir ou m'allonger ? » Puis, je le sens me porter et je ferme de nouveaux mes énormes billes. Je respire fort, doucement toutefois et je me laisse bercer par ses bras. Je sens ensuite le sable sous mon corps, à cette heure il est frais et me fait énormément de bien. Un sourire fend alors mon visage, je me sens déjà mieux.

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