•• Et elle, n'a jamais connu ça. Elle n'a jamais perdu que son père et jamais aucune douleur ne lui revient de manière aussi forte que celle qui l'étreint en ce moment. L'impuissance d'aimer un homme, enfin deux hommes, sans pouvoir en "profiter", sans pouvoir leur dire, sans pouvoir recevoir pleinement leur amour en retour. Elle se retourne alors, en chemise de nuit à petite dentelle et tout. Sans gênes, elle le regarde se déshabiller et se mordille la lèvre, parce que ça lui rappelle à elle aussi beaucoup de souvenirs. Il s'approche ; elle retient son souffle. Elle fronce les sourcils, prête à répliquer mais au final, elle n'en a pas le temps qu'il part se blottir sous ses couvertures. À sa place "habituelle". Son coeur se serre mais elle se dépêche d'aller le rejoindre. Le lit lui semble terriblement froid alors elle se rapproche, sans hésiter, pour se blottir contre lui. « Je me fiche de ça Harper. » murmure-t-elle doucement, posant sa tête sur son torse, cherchant sa main parmi les draps pour la serrer dans la sienne. « Toi ça.. ça va mieux ? »

•• Il caresse son bras ; elle frissonne. Elle adore toujours quand il fait ça, et sa chaleur la rassure et lui fait retrouver des souvenirs du temps où tout "allait bien". Elle fronce les sourcils en l'entendant dire tout ça. Elle serre un peu les dents et se pince la lèvre inférieure, parce qu'elle a envie de répliquer mais elle ne veut pas être méchante. Alors, elle soupire fort mais ne répond rien ; et on passe. Oui, ça va ? Elle sait bien que c'est relatif. Que non, ça ne va pas. Mais de toute façon, rien n'ira jamais. Et en même temps que lui, elle pense à Alessia. À cette femme qu'elle a toujours, sans même la connaître, admiré et voulu ressembler. Le premier et réel amour de son Priam. Celle qui l'a rendu si beau, si comme elle l'aime elle – même si elle l'aimerait peu importe comme il devient. Lui en veut-elle ? Pas à lui... à elle ? D'avoir rendu son amour ainsi ? Cette pensée lui enserre la poitrine et elle pousse un petit gémissement à peine audible, se serrant encore plus contre lui, emmêlant ses jambes aux siennes comme une noyée à sa bouée de sauvetage. « Elle doit me détester. » Et il sait très bien de qui elle parle, n'est-ce pas ?

•• Mais elle n'est pas d'accord. Puisque, vous savez que pour elle, elle est toujours la cause de ce qu'il est devenu. Elle secoue la tête. « Harper... » commence-t-elle, avant de s'interrompre, cherchant ses mots. Finalement, elle abandonne. « Ça sert à rien de parler de tout ça, on sera jamais d'accord... » Elle soupire doucement, regardant droit devant elle dans le vide et puis soudain, elle se redresse sur le coude, plusieurs minutes plus tard. Elle le regarde avec un regard étrangement taquin. « Dis, j'peux te poser une question ? (elle n'attend pas sa réponse) Est-ce que, avant les dunes et tout ça, ou même ce soir-là, avant que tu me "forces" à t'avouer mes sentiments ; tu soupçonnais le fait que j'en ai pour toi ou non ? » demande-t-elle, curieuse. Oui, elle est drôlement curieuse, car vous savez bien qu'elle n'est pas très douée, à la base, pour jouer la comédie. Pourtant là, elle s'est bien débrouillée. Elle n'était pas amoureuse de lui de la veille, c'est le moins qu'on puisse dire, ça datait un peu déjà.

•• Alors oui, elle a été bonne comédienne. Il n'a donc rien soupçonné. :HAN: C'est étonnant pour elle, elle ne se croyait pas si discrète. « Je suis fière de moi alors. J'ai réussi à te cacher ça longtemps. » Elle sourit. Au fond, parler de ça avec cette dose d'auto-dérision lui donne l'impression que l'atmosphère se détend. Elle sourit en l'entendant, ne résistant pas à lui caresser la joue affectueusement, parce que ce qu'il dit lui fait plaisir. Elle vient même l'embrasser doucement sur la joue. Elle n'a pas peur, elle n'a jamais peur avec lui. Enfin, quoique... « Des fois je me demande... si tout ça ne s'était pas passé, est-ce que j'aurais su me contenter de ton amitié ? Est-ce que j'aurais su me retenir... de te sauter dessus un jour ? » Elle se met à rire, enfantine, enlaçant sa main avec un large sourire et le regard pétillant. Comme si tout était normal. Comme s'il s'agissait d'une soirée comme une autre. Comme s'ils étaient ensemble & qu'ils le resteraient à jamais.

•• En effet, l'ambiance est bien plus agréable comme ça et Noë se félicite un peu de sa contribution à cela. Oui, elle se jette des fleurs toute seule, que voulez-vous, plus personne n'est là pour le faire. Il se met à rire et alors, c'est comme un flash qu'elle a en l'entendant. « Ça c'est certain ! » fait-elle en rigolant, avant de se calmer, jouant avec sa main, son innocence touchante et célèbre ressortant à fleur de peau dans ses yeux brillants. « Tu te souviens de notre première rencontre ? » demande-t-elle, rêveuse, avant de laisser son regard se perdre dans celui de Priam, se perdre dans ce souvenir si ancien et pourtant si frais encore dans sa tête. « C'était un jour de décembre, il faisait froid, il y avait du verglas partout sur le sol... Je suis passé à côté de toi et j'ai glissé mais tu m'as rattrapée. J'ai rougis, je me souviens, j'avais terriblement honte parce que je venais de me dire que t'étais drôlement mignon et fallait bien sûr que je gaffe. Puis tu m'as demandée mon nom, et tu m'as dis « Oh ! Ça fait Noë, comme l'arche de Noë ! » et, alors, même si on me l'avait fait et refait, j'ai rigolé. T'as rigolé aussi en me regardant... et c'est là que je suis tombée amoureuse de toi. » Raconter ça lui met la larme à l'oeil, touchante et un peu émue de lui avouer ça, qu'elle ne lui avait jamais dit. Mais bien qu'elle n'a jamais voulu se l'avouer, de son côté, il y a toujours eu cet amour sans faille pour Priam, en plus de cette grande amitié qui les liait.

•• Elle se souvient de ce jour comme si c'était hier. Ah, si elle avait pu lire dans l'avenir, peut-être lui aurait-elle déclaré sa flamme avant, peut-être n'aurait-elle pas attendu tout ce temps-là.. Peut-être, ainsi, seraient-ils ensemble depuis suffisamment longtemps pour que le retour de Liam n'ait jamais ébranlé l'amour qu'elle lui aurait porté. Elle l'écoute alors parler et des larmes d'émotion lui montent aux yeux. Elle se mordille doucement la lèvre, exactement comme lui, avant de lui relever la tête pour qu'il la regarde. « Tu mérites quelqu'un de bien. » répond-elle seulement, sans pour autant dire « de mieux que moi » même si elle le pense très fort au fond. Elle se penche alors, oubliant un peu le reste de la soirée, embarquée dans ces souvenirs magiques, et déposant ses lèvres sur les siennes sans rien dire pouvant expliquer son geste. Elle caresse doucement sa joue, faisant durer le baiser, délicate.

•• Oui oui, bon elle se tait vu qu'elle l'embrasse. Il prolonge d'ailleurs le baiser, ce qui la ravit, qui lui montre qu'il en a peut-être autant besoin qu'elle. Sa phrase lui sert le coeur mais elle ne détourne pas son regard du sien, comme si elle acceptait douloureusement le fait qu'elle ne puisse pas lui répondre la même chose que lui. Elle se sert un peu contre lui, caressant toujours sa joue. « J'ai besoin de toi moi aussi, terriblement besoin de toi.. » lui avoue-t-elle doucement, avant de caresse son bras, les yeux toujours rivés dans les siens. Le silence retombe mais Noëlya n'en veut pas ; une fois de plus, elle le brise. « Raconte-moi quelque chose. » demande-t-elle alors d'une petite voix, comme quémandant une histoire, de ce qu'il voulait, d'eux deux, ou d'Alessia et lui, peu importe à ce moment-là. Elle veut juste l'entendre parler, parler de quelque chose de joyeux même si, que ça soit sur Alessia ou sur elle, cela serait poignant, forcément.

•• Oui heureusement il s'était calmé, donc tout va bien. Elle voit bien qu'il réfléchit et elle attend alors, patiente, curieuse de voir ce qu'il va lui raconter. Elle hoche la tête, attendant ladite histoire en question ; il ne lui a, en effet, jamais raconté sa rencontre avec Alessia. Elle se mordille la lèvre, et tandis qu'elle l'écoute, elle ne peut empêcher quelques larmes de faire briller ses yeux gris-bleu, émue. Elle se met même à sourire, rêveuse. « Eh bien... comme quoi, elle se trompait, et tu avais raison ! » N'a-t-il pas dit lui même les plus beaux couples ? Sa gorge se serre un peu mais elle inspire à fond, et murmure : « Et ensuite ? Tu l'as revue en Australie ? Comment en êtes-vous arrivés à... vous marier ? » demande-t-elle, curieuse tout de même, malgré le fait qu'elle le pousse à se souvenir d'une histoire révolue depuis longtemps et où le temps s'est définitivement arrêté.

•• Elle l'écoute, elle ne cesse de l'écouter. Notre vie est faite de succession d'évènements tous plus ou moins importants, qui font de notre destinée quelque chose d'extraordinaire. Elle lui sourit tendrement. Elle sait qu'Alessia est morte dans une période très courte après leur mariage, ce qui ne lui a laissé, forcément, que les bons souvenirs d'une relation. La rencontre, les débuts, le mariage, la lune de miel... Comment rivaliser avec ça ? Noëlya aurait souhaité qu'elle ne meure jamais, pour que Priam ne soit jamais malheureux. Mais sans ça... l'aurait-elle connu ? L'aurait-elle aimé ? Quelle serait sa vie, alors ? Elle ne peut l'imaginer. « C'est magnifique... » Elle lui sourit de nouveau, caressant sa joue avec tendresse. « Les plus belles histoires sont celles dont on ne se remet jamais vraiment. » murmure-t-elle alors, soupirant doucement avec un fin sourire doux. Elle lui attrape la main, la serrant fort dans la sienne, accrochant son regard comme pour qu'il y voit tout l'amour qu'elle lui porte.

•• Après s'être emparée de sa main, elle plonge dans son regard sans s'en défaire. Elle se laisse guider, et il la pose sur son coeur. Elle sent alors ses battements effrénés, emballés. Elle humidifie ses lèvres, fermant les yeux quelques secondes. Finalement, elle glisse sa main libre sur le torse de Priam, caressant celui-ci doucement. Elle se mordille la lèvre et relève ses yeux. « Je le sens oui.. » Elle se met alors au-dessus de lui, s'allongeant presque sur lui comme pour mettre son coeur au-dessus du sien. Ses cheveux tombent par-dessus son épaule en une cascade dorée et elle esquisse un petit sourire. « Et sent comme moi je t'aime.. » murmure-t-elle en l'embrassant de nouveau, encadrant son visage d'une main et serrant toujours celle d'Harper dans sa main. Le souffle court, elle rompt le baiser pour le regarder et lui pose alors une question soudaine et inattendue. « Tu n'as jamais pensé à avoir des enfants ? »

•• Ah, mais voyons, vous savez bien que le fil des pensées de Noëlya est assez désordonné et tordu, donc que ses questions ne suivent aucune logique. Donc, ça me parait logique – ou pas d'ailleurs – qu'elle se pose des questions sans intérêt direct avec l'instant présent. Pas toujours facile le cerveau en étoile vous savez. Elle sent bien que sa question le crispe un peu et en entendant sa réponse, elle hoche simplement la tête sans rien répondre, restant comme ça, sur lui. Puis, elle se met à le fixer et une moue enfantine apparait sur son visage. « T'as d'beaux yeux, tu sais ? » dit-elle alors, avec une voix amusante, et amusée. Et puis, comme si c'était supertropdrôle, elle explose de rire toute seule, partant dans un fou rire absolument incontrôlable pendant... un moment. Elle en pleure presque – les nerfs qui lâchent peut-être ? Elle finit par se calmer et le regard, posant un regard presque désolé sur lui.

•• Il rit un peu quand même, ouf. Mais elle met un moment avant de se calmer quand même. Oh non, faut pas qu'elle rencontre un mec avec un cerveau en étoile parce que sinon vous imaginez les gosses ? Un cerveau en double-étoile = dix branches = ... non je veux même pas imaginer. En l'entendant, elle se mit à rire aussi, se laissant complètement aller. « Mais qu'en sais-tu donc mon cher, hein ? » fait-elle en plaisantant, riant encore quelques secondes. En quelques rapides caresses, il éveille lui aussi son envie mais Noë la repousse. Ça ne serait pas raisonnable. Elle le regarde, tiraillée, puis hoche docilement la tête en se laissant retomber à côté de lui, regardant le plafond. Elle laisse passer une minute de silence. Puis une deuxième. Mais pas plus. « Mais.. j'ai pas envie de dormir. » ronchonne-t-elle comme une enfant capricieuse, lui lançant un regard taquin, se retournant juste pour éteindre la lumière, restant toujours pratiquement collée contre lui.

•• En éteignant la lumière elle croit quoi ? Qu'elle va mettre un terme à son envie de le retrouver pleinement ? Bien sûr, Noë, c'est bien d'être naïve. Non, au contraire, le noir rend le tout encore plus intimiste. Mais ? Elle attend mais il ne rajoute rien d'autre. Mais ce n'est pas raisonnable, mais on n'a pas le droit, mais ça va encore plus nous faire souffrir... mais.. hé, depuis quand est-ce qu'on est raisonnables, toi et moi au juste ? Elle fronce un peu les sourcils et frémit soudain en sentant sa main sur sa hanche. Elle se tourne alors complètement vers lui, caressant son torse d'une main tout en plantant son regard dans le sien fixement. « Je crois que dormir ensemble c'était.. une mauvaise idée.. » murmure-t-elle tout en ayant un petit sourire malicieux. Elle le voit se mordre la lèvre et au fond d'elle, ça lui fait plaisir. Elle se rapproche encore un peu de lui et vient déposer un baiser brûlant dans son cou, avant de murmurer à son oreille : « J-Je veux pas te faire de mal.. »