Cher journal, je sais que j'ai attendu d'avoir 29 ans pour commencer à écrire un journal intime mais malheureusement la vie ne m'en a pas laissé choix. J'ai vraiment l'air idiote de parler comme ça alors que tu n'es qu'un simple bout de papier que je serais la seule à lire néanmoins j'ai tout de même réussi à écrire quelques lignes déjà. Je ne vais pas épiloguer la-dessus pendant de nombreuses heures, cela ne servirait strictement à rien si ce n'était que de me faire perdre du temps alors entrons de suite dans le vif du sujet, ma vie....

"Page 1 : Les enfances se ressemblent toutes, dans leur grandeur comme dans leur misère originelles. On ne connaît guère mieux son enfance que les enfances inconnues et secrètes des autres enfants. "


Allez papa raconte moi comment je suis née ! Il a tout de même fallu que j'insiste de nombreuses heures avant qu'il puisse me dire le moindre mot sur ma naissance, à croire que cela était une affaire d'état. Si j'avais su ce qu'il allait me répondre, je pense que jamais je n'aurais demandé. Il m'a fait m'asseoir doucement à ses côtés je devais avoir une dizaine d'années quand je lui ai demandé ça. C'est alors que je vis ces quelques larmes coulaient doucement sur sa joue. Je n'ai jamais connu ma mère, était-ce cette absence qui le faisait pleurer, je ne le saurais jamais, mais cela m'a bouleversée de le voir dans cet état. Et les premières paroles sortirent de sa bouche, ma mère n'était pas au ciel comme je le pensais depuis ma plus tendre enfance, mais divorcée de mon père, elle m'a abandonnée devant chez nous un beau matin avec une simple lettre lui disant qu'elle n'avait jamais voulu avoir un enfant et encore moins une fille. Mais personnellement, cela m'a permis de pouvoir vivre en compagnie de mon père, je n'ai jamais cherché à savoir qui était ma mère biologique d'ailleurs je ne chercherais jamais à le savoir, si la vie a décidé qu'une mère indigne abandonnerait son enfant devant une maison en plein hiver, elle ne méritait même pas revoir cet enfant un jour et ma "génitrice" n'était absolument pas une exception même loin de là..
Mais revenons à ce que je disais auparavant, mon père était présent pendant l'accouchement de ma génitrice ,il se souvenait encore de mes premiers pleurs, de la joie qu'il avait eue lorsqu'il avait vu mon premier sourire, mes premiers cris. Pour cet homme j'étais le centre d'intérêt, le centre du monde à ses yeux. Cependant, après quelques années je n'étais plus le beau petit poupon qui ne faisait que manger et dormir à longueur de journée, mes premiers pas sont arrivés, toujours en présence de mon père et de sa nouvelle épouse qui était comme une véritable mère à mes yeux et je commençais à me prendre pour le roi du monde. J'étais une enfant hyper-active, il me fallait toujours bouger, je ne pouvais rester en place ne serait-ce que quelques minutes sans avoir cette impression que je vais exploser et casser tout ce qui se trouve en ma portée.Mais l'âge de raison est alors arrivée, 6 ans, qu'ils sont loin mes 6 ans, je me souviens tenant mon premier crayon et ne le lâchant plus. Je m'était calmée et était devenue une enfant modèle, jamais mon père n'a du hausser le ton me concernant, il n'avait jamais de réflexion venant de l'école à mon sujet à mon plus grand bonheur. Je me souvins de nos sorties aussi, nos visites au musée, au cinéma, à la plage d'ailleurs en évoquant cet après-midi, j'en ris encore en y repensant. Je me trouvée sur cette plage accompagnée d'une autre enfant, j'étais très sociable ce temps-là, alors que nous étions en pleine construction de château de sable, il y avait ces turbulents qui ne pensaient qu'à piétiner leur travail, mais le voici apparaissant tel un super héros à mes yeux, vous voyez ceux qui font partir les méchants et sauvent les demoiselles en détresse, qui aurait cru de cet homme aurait un impact sur ma vie. ...

"Page 2 : L'adolescence et le présent ne sont-ils pas une merveilleuse crise de folie qu'il ne faut pas laisser passer sans trancher dans le vif de ses sensations. "


J'étais une jeune fille exécrable, ces mots là je les entendais bien trop souvent à mon goût malheureusement cela était tellement vrai. Les adultes parlaient de crise de l'adolescence, mais pour moi c'était une sorte de rébellion, de mutinerie que j'avais besoin. Il fallait que j'extériorise tout ce que je ressentais afin de pouvoir passer à une étape suivante, afin de pouvoir rentrer dans le monde des adultes mais je n'en avais pas conscience de cela, que c'était une phase de la vie, je ressentais simplement le besoin de dire tout haut ce que je pensais, de me sentir mal dans ma peau, d'essayer de nouveaux styles que ce soit au niveau vestimentaire physique, etc,... Et oui imaginez-moi quelques instants avec les cheveux courts, cela vous fait rire et pourtant c'est bel et bien arrivé, ou même habillée en gothique, vous avez du mal à le croire pourtant c'est vrai. Évitons de remuer le couteau dans la plaie. Je me cherchais tellement de fois, j'ai goûté à toute sorte de choses, et essayé pleins de nouvelles expériences, la plupart de mes premières fois ce sont faits durant mon adolescence, et même si je ne suis pas très fière de ce que j'aurais pu faire durant ces années, cela ne m'empêche pas que si l'on me demandait de recommencer ces années, je le ferais sans la moindre hésitation et de la même façon sans changer quoique ce soit. Mais l'adolescence s'en est allée vers l'âge de 15 ans à présent, j'avais repris un rythme de vie normale, enfin par normale je m'entends, je veux dire de jeune fille amourachée d'un garçon, un premier amour à mes yeux, d'ailleurs je me souvins aller constamment le voir jouer telle une groupie il y a quelques années, mais je n'avais pas arrêter, pourquoi n'arrivais-je pas à me dire qu'il avait quelqu'un dans sa vie ? C'était plus fort que moi je n'arrivais pas à passer à autre chose.

"Page 3 : Au seuil de la vie adulte, il est important de croire que nous créons nous-mêmes notre propre destin. "



En grandissant, j'ai mûri j'ai décidé de passer à autre chose et c'est le soir de mes 20 ans que j'ai rencontré cet homme, lorsque mes yeux croisèrent les siens je ne pus expliquer ce qu'il s'est passée, un jeune homme d'affaire reprenant son entreprise familial, pour mon père cela l'arrangeait que je côtoie des personnes de mon milieu. Au fur et à mesure j'ai appris à connaître ce jeune homme, je n'oublierais jamais le soir où je l'ai vu s'agenouiller afin de me demander en mariage, ce fut le plus beau jour de ma vie, même si une de mes pensées semblait ailleurs, je ne pouvais pas éternellement penser au passé, il fallait que j'aille de l'avant. J'ai donc accepté afin de devenir sa femme, avec lui je vivais le parfait amour, il avait tellement de choses à m'offrir, la vie que j'ai toujours voulu. De nombreux mois sont passés avant qu'il décide de m'annoncer sa mutation sur San Diego, je n'avais jamais voyagé ce fut un véritable choc pour moi, je devais tout quitter pour partir avec lui, mes amis, Elijah même si en ce moment on ne se voyaient que très peu de fois, je dus me résoudre à me faire à l'idée, j'étais amoureuse de mon mari, je serais prête à tout par amour, simplement la même question revenait souvent sur le tapis, trouverais-je un emploi là-bas ? Pourrais-je continuer mes études afin de pouvoir devenir psychologue ? Cela il n'allait pas l'air d'y avoir penser, ce soir là une dispute éclata, je ne comptais pas passer ma vie à me sentir entretenu par un homme, alors je me devais de riposter, mon père avait énormément d'argent certes, mais j'en avais assez de toujours devoir compter sur quelqu'un. En sortant prendre l'air, je m'étais souvenu de l'arrivée un peu plus tôt dans la journée d'Elijah et mon envie de le voir afin d'oublier cette journée, cette dispute, ce que je fis, cependant je n'avais pas prédis ce qu'il s'y passerait. Nous avons passé la nuit ensemble, une nuit m'ayant fait ressortir toute mon adolescence en quelques instants. Simplement dès le lendemain, cela était terminé nous ne nous sommes plus jamais revus. Mon fiancé ignorait tout de cette relation, j'avais décidé de garder ça secret, mais quelle fut ma surprise en découvrant quelques semaines plus tard que j'étais enceinte, je savais qui était le père c'était inévitable, comment l'avouer à l'homme qui allait devenir son mari que j'étais enceinte d'un autre homme ? J'avais donc pris mon courage à deux mains afin de tout lui avouer, ce fut une véritable catastrophe, pendant plusieurs mois il ne m'a même plus adressée la parole, jusqu'à ce fameux soir où il est arrivé chez moi en me promettant qu'il essaierait de m'excuser, ne pas m'en vouloir, mais que ce serait plus fort que lui d'élever cet enfant comme le sien, je pouvais comprendre parfaitement, j'y prendrais soin, mais mon fiancé aura une place dans sa vie tout de même, jamais je n'ai osé avoué à Elijah que j'avais eu un enfant de lui. Nous avions repoussé le mariage jusqu'à ce que j'accouche, j'ai donné naissance à un magnifique nourrisson, puis suivit le mariage.
Sept années sont passées depuis, sept ans de bonheur, j'avais tout ce qu'il me fallait, mais le destin ne semble pas jouer en ma faveur, l'homme que j'avais épousé entretenait une relation avec sa secrétaire, tellement classique que je ne m'en étais jamais méfié. Actuellement je suis donc divorcée, j'ai réalisé mon rêve de devenir psychologue et une mère attendrissante pour Jules, plus rien ne compte plus que tout que le bonheur de mon fils, cependant que va me réserver le destin pour la suite des événements.