Une fois n'est pas coutume, Lennon se trouvait au fond du Casbah, vidant verre sur verre avec des gens qu'elle ne connaissait pas. Enfin si, le mec, elle l'appelait Bill, & la meuf Boule, parce que ça faisait comme le petit n'enfant avec son chien là, la BD là Bawiiii, Lennon lisait beaucoup heeeein, enfin surtout des BD, c'plus marrant avec les dessins, parce que les livres avec plein de mots … Non merci. Toujours est-il que complètement bourrée, elle dansait au son de la musique lente qui passait. C'était un type qui jouait, il était sur scène, m'enfin Lennon ne s'y intéressait pas ; elle venait juste pour faire la fête, boire, oublier, baiser. Autant dire les choses comme elles sont heeeeein, elle vient pas pour faire un domino Quoique … C'sympa les dominos, il faudrait mettre des jeux à disposition pour tous les piliers de bar, pitètre que ça réduirait l'alcoolisme itooou, bon aussi le chiffre d'affaires du barman mais qu'il se rassure, Lennon l'aiderait à renflouer les caisses Brefons, comme vous l'aurez compris, écouter le chanteur n'entrait pas dans le programme de la rousse. Quoique … Disons que sa voix lui rappelait des souvenirs, des souvenirs du passé mais sa vision était tellement troublée par l'alcool qu'elle ne parvenait qu'à distinguer une silhouette floue sur la scène. Brefouille, sitôt qu'elle apprit que le guitariste avait quitté la scène, la jeune femme se précipita à la sortie de la petite loge qui lui était consacrée, espérant qu'elle pourrait … Disons … Voir s'il savait manier sa flûte à bec quoi, & j'parle pas de l'instrument . Bon OK, elle ne savait pas à quoi il ressemblait le bonhomme, mais on avait un orgasme rien qu'en l'écoutant chanter. Trouvant qu'il tardait trop à sortir, elle se mit à marteler la porte de la petite loge de coups, tout en s'écriant en même temps ; « Au secooooours, à moi, au feeeeeu ! J'me fais attaquer par un pigeon mutant  » Une Lennon sobre n'aurait certainement pas parlé du pigeon mutant

C'est ma soirée, fin c'est ce que je pense et je crois pas si bien dire. En fait, depuis que je suis arrivé à la ville du soleil bah j'ai pas fais grand-chose hormis courir après les petits jobs de merde. Heureusement, j'en ai trouvé un. J'évite les ponts bien que j'y suis quelque peu habitué mais, bon quand on connait pas la ville c'est plus dur. Du coup, j'suis content, fin sans plus quand même. Je suis pas à San Diego pour faire une carrière de barman quoi faut pas non plus exagérer. J'ai des ambitions quand même et tout ce que je veux s'est percé dans la musique mais, comme dirait l'autre c'est pas gagné ! Pour preuve je joue encore dans des putains de bars ou peu de personnes écoutent réellement mais, bon ça fait toujours plaisir d'entendre des applaudissements à la fin et puis avoir sa loge c'est quand même la classe. Qui dit loge d'ailleurs dit meufs. Bah oui autant en profiter aussi. Se taper des femmes faciles ça ne me gêne pas. Je profite, je suis jeune, plutôt pas mal mais, ce qu'elles savent pas c'est que je suis un connard pas fini. M'enfin on s'en bas tu sais quoi. Du coup je monte sur scène, je joue, j'suis heureux comme jamais. J'ai l'impression d'être un môme à Noël, je profite de mon cadeau et puis soudainement ça s'arrête. C'est dommage, j'arrive à la fin de ma chanson, j'suis d'une certaine façon triste parce que je me sens bien que lorsque je joue mais, bon tant pis. Je retourne dans la loge, j'adore les applaudissements mais, j'attends surtout la horde de femmes qui va venir frapper à ma porte. J'ai besoin de m'enivrer ce soir, de sexes et d'alcools et pourquoi pas les deux à la fois. Du coup quand j'en entends une, je me dépêche d'aller ouvrir et là c'est juste le drame. Je tombe nez-à-nez avec Lennon, celle que j'aime et qui est partie. De suite je suis divisé, j'ai envie de l'embrasser, de l'attirer dans la loge et de lui faire l'amour mais, j'ai aussi envie de lui dire à quel point je l'ai haie d'être elle, parce que je l'aime toujours autant et que depuis son départ je suis retombé dans la drogue et l'alcool. Je l'aime autant que je la déteste et ça me tue. Alors, je la fixe un instant et je lui dis : « Il est où ce pigeon mutant ? » Ouais c'est con mais, en même temps c'est la première chose qui m'est venu, j'ai pas mieux.

La rouq'moumoute en mode allumeuse … ça donnait à peu près ça. & ouuuui, elle se prenait pour une meuf en détresse, prétextant avoir un incendie dans un endroit intime de son anatomie, précisant que seule une lance ultra-perfectionnée pourrait éteindre. & généralement … ça fonctionnait … Quel mec normalement constitué refuserait une fille en chaleur, hein ? Aucun. Enfin … Entoucas le fameux chanteur tant attendu avait un air de ressemblance avec le mec qu'a aimé & qu'aimait toujours Lennon au fond d'elle-même. Perturbée, elle répondit en bafouillant, butant sur chacun de ses mots ; « En fait … J'allais dire dans ma culotte, mais j'en ai pas  » De pigeon mutant hein ! La culotte elle avait ! Quoique … en fait elle ne savait plus si elle en avait mise une … Oh bah faudrait une main généreuse pour vérifier heeein Mais ce n'était pas le moment, non, là, il est venu le temps des cathédrales retrouvailles. Ou presque. Lennon n'en revenait pas, si bien qu'ébahi, elle commença ; « Waaaaw … Mais … Comment c'est possible ... » Fascinée, Lennon s'approcha de Zayne & plaqua directement ses mains sur son visage froid, sans même lui demander la permission. Elle lui pinça légèrement les joues & répondit, l'air totalement déchirée ; « Purée ! Mais c'trop bien fait ! On dirait le vrai … Waaaaaw, ton chirurgien a vachement bien travaillé quoi  Crache le morceau ; on t'a planté combien de kilos de botox pour que tu lui ressembles autant ? » Il ressemblait à Zayne, il sentait Zayne, il parlait Zayne mais ça n'pouvait pas être lui ; il avait été très clair, il ne voulait pas la suivre & il ne le ferait pas. Donc pourquoi il serait là hein ? Devant elle ? Non, ça n'pouvait être qu'une illusion, un mirage, un OVNIIIIII ( Objet Vivant Non Identifié Incroyablement Indéniablement Intéressant Insecte Iris I-han & tout plein de IIII ). Enfin bref, ça sortait totalement du domaine de la raison.

Non mais putain de bordel de merde comment c'est possible quoi ? Le destin fait vraiment tout pour qu'on se retrouve ou quoi ? On est fait l'un pour l'autre c'est ça ? Bah FUCK, c'est non pour moi. Ouaip, mon égo et moi-même on est encore furieux parce qu'elle est partie, du coup il est HORS DE QUESTION qu'on se retrouve comme ça. C'est bon on est pas dans les téléfilms à la con. Non je ne lui sauterais pas dans les bras et non je lui dirais pas je t'aime reviens moi ! Elle peut se brosser la Lelone ! ... bon quand même OK, une flamme s'est rallumée en moi. OK, j'suis heureux de la revoir ! OK, j'ai juste envie de l'embrasser et de me fondre en elle pour lui montrer à quel point elle me colle à la peau, à quel point j'ai besoin d'elle mais, j'ferais rien ! J'l'ai dis et je m'y tiens, fin je vais essayer quoi. Puis bon, j'l'aime pas bourrer la Lelone, elle est capable de faire n'importe quoi et je déteste ça. Alors, je l'ai mauvaise. Je tire une gueule pas possible, je roule des yeux et je regarde le plafond, signe que ça me soul et puis je lui dis, en prenant ses poignets fermement dans mes mains : « PUTAIN la Lelone, tu t'es vu quand t'as bu ? Si tu te voyais tu arrêterais de boire ! Fais chier merde, c'est moi réalise ! » Oui bon c'est bon quoi. On peut rire cinq minutes mais, c'est moi. Disons que ça aurait pu être mon frère jumeau mais, bon on a pas le même style ... du coup y'a aucun doute mais, on dirait qu'elle le réalise pas. Du coup je relâche ses mains et je lui dis : « Faut que je fasse quoi pour que tu comprennes que c'est moi ? »

Il avait été clair le Zayne, Lennon se souvenait de ces cinq mots, cinq mots qui se répétaient en elle dans une boucle interminable chaque fois que ce sentiment de culpabilité refaisait surface. ' Je ne te suivrais pas. ' & il avait tenu ses paroles. Pourquoi c'maintenant, environ cinq mois plus tard qu'il se pointerait à San Diego ? Ça n'avait pas de sens, merde ! Après avoir analysé son visage, Zayne attrapa les poignets de son ex, signifiant certainement qu'il n'aimait pas se faire palper le visage par elle. Ou pitètre qu'il préférait qu'elle lui palpe autre chose À bout de nerf, elle lâcha en se débattant, tentant d'asséner son torse de coups de poing, mais en vain ; il la tenait trop fermement. « Nan j'me vois pas ! J'ai pas d'oeil télescopique comme sur les sous-marins pour me regarder moi-même gros bêta ! On en 2012, arrête de regarder Futurama parce que c'pas possible de s'auto-voir  » Quelle glandue, mais j'vous rassure, elle avait capté que c'était un tout autre sujet de conversation, mais vous connaissez Lennon hein, & bourrée c'était encore pire Mais Zayne l'avait déjà vu dans un état pareil, non ? Elle avait un pitit peu de charme heeein. Pis même si elle en avait pas, au moins elle écartait les cuisses plus facilement & généralement ça plaisait assez aux mecs Ses bras lourds retombèrent contre son corps tandis qu'il demanda ce qu'il pouvait faire pour qu'elle pige que c'était lui. Têtue, elle revint à la charge, le frappant à l'épaule – bon avec sa force de chaton bourré quoi – & répondit en posant son front contre le torse de l'homme, la voix tremblotante ; « Rien ! Nada ! Niet ! Parce que c'est pas toi. C'est pas toi ... »

Des fois j'me dis que j'hallucine, que je prends trop de drogues ou que je bois trop m'enfin ça me semble pas être le cas ... pour le coup je me pince quand même discrétos afin d'être certain et puis putain, ça fait mal ! J'esquisse même une grimace, j'suis con de me pincer aussi fort quoi mais, tant pis. Au moins j'suis sûr et certain, j'rêve pas ! C'est bien la Lelone devant moi, la mienne, fin celle que j'aime quoi et qui est dans ce piteuse état. Putain de merde, elle boit, j'suis sûr qu'elle s'est mise à la drogue ... c'est dingue quand même ! J'peux pas vivre comme ça, avec elle dans cet état ! J'peux pas j'l'sais mais, j'veux pas aussi la laisser ! J'serais un putain de lâche, un sans couille et j'aime pas l'idée. Alors, j'soupire, l'l'a laisse me frapper avec ses petits poings inefficaces et j'm'dis que tout ça c'est du grand n'importe quoi. J'm'sens fautif quand même ... si j'étais partie avec elle ... trop tard en même temps. J'ai plus qu'a recollé les morceaux et puis voilà ... j'vais essayer du moins & puis si ça fonctionne pas tant pis. & puis elle parle ... c'est vrai que la Lelone c'est un moulin à paroles, comment j'ai pas oublié aussi vite ? J'sais même pas ! Futurama c'est vrai que j'regarde et alors ? J'ai bien le droit non ? Alors, j'soupire ! Elle a dû oublier que les miroirs ça existe depuis des lustres ! Agacé, j'lui dis alors : « Hé ! Ho ! La Lelone les miroirs tu connais pas peut-être ? Comment tu fais pour ravaler ta façade avant de sortir alors ? Au pif ? Sans te regarder ! » Non mais sérieusement, elle a perdu le cerveau qu'elle avait en cours de route ? Elle l'a laissé s'échapper par son oreille et hop, maintenant y'a plus personne là-dedans, dans sa caboche ! & puis, elle s'effondre. Merde, j'aime pas la voir comme ça. Alors, je soupire et je baisse les armes pour cette fois. Je l'entraine avec moi, à l'intérieur de la loge et je ferme derrière nous. La faisant s'asseoir sur l'un des fauteuils je cherche de l'eau pour qu'elle s'hydrate avec autre chose que de l'alcool ça lui fera pas de mal. Agacé, je retourne tout ce qu'il y a dans la pièce avant de me rendre compte que y'en a une juste devant moi. Je lui tends alors, me mettant à sa hauteur, relevant son visage avec ma main libre afin d'encrer mon regard dans le sien. « Lennon c'est moi. C'est Zayne. J'suis là. J'suis à San Diego, j'viens d'arriver. C'est vraiment moi. Alors, tu avales de l'eau, tu arrêtes de te dire que c'est pas moi et tu réalises s'te plait. Merci. »

Prenez-la pour une tarée, prenez-la pour une fille totalement défoncée, toujours est-il que Lennon était tout bonnement une fille qui avait peur, peur de ce qu'elle pouvait ressentir, peur d'elle-même, d'une certaine manière. & là, l'arrivée de Zayne c'était … En fait, c'était la seule personne au monde qui pourrait l'aider à remonter cette putain de pente, tout comme il était la seule personne au monde à pouvoir la faire descendre plus bas qu'elle ne l'était déjà. Prise d'une puissante mauvaise fois, elle rétorqua, hagarde ; « Ouaaais, au pif, c'comme le loto ! Bon des fois ça fait mal parce que s'enfoncer le mascara dans l'oeil, ouille quoi  » Sur ce, elle mima le pinceau qu'elle enfonçait dans son œil, laissant échapper un 'prout' de sa bouche. Roooh, on est pas au cinéma, donc forcément les bruitages sont pourraves Puis, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, voilà que Zayne l'attira dans sa loge & la laissa tomber sur le fauteuil où il la força à boire, jurant que c'était lui, Zayne, son Zayne. Mais Lennon refusait de se laisser croire que c'était bien lui, bien que ça paraissait totalement évident. Bref, elle arracha l'eau des mains, en but une longue, très longue gorgée puis s'essuya la bouche du revers de la main. « ça marche pas ton truc, elle est pourrie ta potion magique ! C'est toujours pas toi. T'es qu'un sosie, très réussi le sosie, c'clair, mais rien d'autre que ça. » N'empêche que prise d'un besoin compulsif qu'elle ne put contenir très longtemps – pas contenir du tout en fait – sa main empoigna la nuque du gars & ses lèvres vinrent se plaquer contre celles de Zayne, leurs langues entrant bien vite dans une danse interminable & passionnée. Bon si, elle trouva fin of course, sinon bonjour la une demain ' un couple décédé car ils se roulaient une galoche de la morkitue ! '. Quoique au moins, Zayne deviendrait célèbre, adieu les Cafés miteux pour se produire ! Adieu tout en fait, & bonjour la tombe, le Paradis & Michael Jackson Lennon colla son front au sien, le temps de se remettre de ses émotions, & murmura ; « Bon, là … Soit tu lui as piqué ses lèvres, soit … » Soit elle était obligée d'admettre que c'était bien lui, l'homme qu'elle a aimé, l'homme qu'elle aimerait toujours malgré tout.

Tu sais ce qu'on ressent quand on se trouve devant la personne qu'on aime le plus au monde mais, qu'on se sent impuissant ? C'est la merde mon pote. On se sent moins que rien de la voir dans un état pareil, misérable. C'est la femme qu'il te faut, celle que tu aimeras jusqu'à la fin de tes jours, c'est LA bonne personne et pourtant t'as passé toutes ses années avec elle à te déchirer. La vie est une putain de salopes, tu t'entends pas avec la personne dont t'es raide dingue, t'es totalement fou d'elle et chaque dispute font mal. Alors, tu souffres et tu veux continuer de souffrir pour rester avec elle, tant pis pour ton cœur, tant pis pour le reste, pour cette putain de souffrance, pour tout ce qui s'en suivra. Tu serais même prêt à crever pour elle et c'est là que ça devient le plus dégueulasse. T'es prêt à te flinguer pour une femme avec qui tu te bats en permanence. La vie est une pure salope que tu aimes vivre, ça aussi c'est dégueulasse ! Tout est contradictoire, tu aimerais fuir mais, tu restes, tu aimerais crever mais, tu vis. T'apprends à vivre ou à survivre quand l'être aimé est plus là. J'ai essayé d'apprendre à survivre sans elle et putain j'en ai été incapable ! Alors, j'm'en contre fous qu'elle m'est blessée à cet instant, tout ce qui compte c'est elle, c'est moi, c'est nous. Ce moment, ensemble, uniquement tous les deux dans cette loge coupée du monde. C'est cette alchimie qui règne entre nous, c'est cette atmosphère chaleureuse et empreinte d'un réel désir qui nous unit. Rien d'autre ne compte. « Lennon, s'il te plait arrête ! » Oui j'aimerais qu'elle arrête d'être aussi adorable, d'être aussi elle. Je l'aime dans son intégralité, dans sa folie aussi et ça aussi, ça me flingue ! Alors, je soupire, je suis impuissant devant ce petit bout de femme rousse que j'aime tant quand l'impensable arrive. Jamais j'aurais cru qu'elle allait agir comme ça. Je l'embrasse alors avec fougue, comme la dernière fois que nous nous sommes embrassés sauf qu'il s'agissait d'un baiser d'adieu, du moins c'était ce que nous avions pensé tous les deux. Déposant mes mains sur ses joues je l'attire contre moi, désireux d'en avoir plus, beaucoup plus. Nos langues se cherchent et finissent par se trouver, nos lèvres se scellent et refusent de se séparer, malheureusement le souffle nous manque et elles se décrochent brusquement. J'encre mes prunelles dans les siennes à la recherche de réponses quand elle m'énerve de nouveau. « Putain mais, merde Lennon c'est moi ! C'est Zayne ! J'ai rien piqué, c'est simplement moi Lennon. C'est ... putain c'est nous. Tu te rappelle de nous ? De notre ... amour ! » Je lui rétorque alors amer, me souvenant du pourquoi je lui en veux d'être partie. Alors, me redressant, je m'assois sur le fauteuil en face d'elle, soupirant et passant mes mains sur mon visage.

En même temps, Lennon était tellement paumée qu'elle ne savait plus quoi dire, ni que faire, ni que croire. Tous les jours, elle paraissait tellement normale, tellement sûre d'elle. Mais la nuit tombée, lorsqu'elle laissait ses démons s'éprendre d'elle, c'était là qu'elle déraillait, qu'elle semblait la plus paumée. Surtout quand elle enclenchait la fonction paranoïa, prête à croire qu'une de ses rivales avaient pu embaucher le sosie de son ex juste pour la blesser, ouais ouais, la folie de Lennon allait jusqu'à là Nan mais sérieusement, on l'aimait un peu pour ça la rousse hein ? Pour son pitit côté coupé-décalé heeein ! Pis si vous l'aimez pas, allez vous faire & bien profond d'ailleurs & en réalité, malgré les doses d'héroïne qu'elle pouvait s'injecter quand elle touchait vraiment le fond – à tel point qu'elle tombait même dans le terrier de René la Taupe quoi – sa vraie drogue c'était Zayne. Le reste ? C'était pour l'oublier. La seule façon de ne plus être dépendant à une chose est de la remplacer par une autre, je vous apprends rien les gadjos. Laissant son corps s'exprimer, elle l'embrassa longuement, si longuement qu'elle en oubliait où elle était, ce qu'elle faisait, & avec qui. Ou presque. Sitôt que leurs lèvres se séparèrent, elle trouva toujours moyen de dire que ce n'était pas SON Eden, ce qui sembla le faire sortir de ses gongs. Comme si elle venait de se prendre une rafale de vent en pleine figure, elle enfouit sa tête entre ses bras, repliant ses jambes. Enfin là, c'même plus d'une rafale de vent qu'elle se protégeait, mais bien d'une tornade. Finalement, quand Zayne se posa sur le fauteuil d'en face & que le silence reprit sa place, Lennon quitta son siège d'un rebond, comme si une mouche mutant à trois têtes venait de la piquer. Elle marcha, fit le tour de la loge avant d'ouvrir enfin sa bouche & de s'exclamer, faisant de grands gestes comme pour illustrer ; « & pourquoi t'es là, hein ? Je … Je voulais que tu viennes, mais il fallait partir avec moi ! Pas venir comme ça à l'improviste, ça s'fait pas ! Je … Merde, regarde-moi deux secondes. Est-ce que ça c'est la fille qui t'as quitté ? NON. & je voulais t'épargner ce spectacle. Vaziii, maintenant que t'as vu la bête de foire tu peux t'barrer, Beckett. » Elle maintenait son regard sur lui, sans sourciller.

J'dois bien admettre que parfois, fin non pourquoi parfois, souvent la Lelone elle me tape sur le système nerveux. Quand elle boit, quand elle se drogue, quand elle raconte des âneries que je trouve pas drôle, quand elle me fait une de ses crises, en fait quasiment tout le temps mais, j'dois avouer qu'aujourd'hui elle me fait le MUST du MUST du MUST ! Non mais, sérieusement. Après ce que je lui dis, après le baiser, après m'avoir palpé elle comprend toujours pas que c'est moi. Soit elle le fait exprès pour me faire chier parce qu'elle me connait par cœur, soit elle le fait exprès parce que sinon y'a que l'option elle est conne et ça je peux pas le concevoir. Donc, j'pars du principe que la miss Lelone elle le fait exprès, du coup j'suis encore plus énervé. Parce que sérieux quoi, elle me tape sur le système et ma veine elle va exploser. Ouais celle sur mon front qui ressort vachement quand je pète un putain de câble, bah je peux vous dire que c'est une question de secondes pour qu'elle explose. Du coup je soupire, je passe mes mains sur mon visage et je me demande pourquoi j'suis amoureux d'une dingue pareille. Ouais parce que sincèrement à part dingue j'vois pas de mot pour décrire avec précision la Lelone quoi. Fin, elle réagit enfin et fait les cent pas. Une lionne en cage, c'est l'image qui s'impose à moi mais, vraiment même pas peur j'te dis ! Alors, je la regarde faire ses milliers de pas là et j'écoute ce qu'elle raconte exaspérer. Ouais, elle arrive toujours à me faire sortir de mes gongs, elle est super douée pour me faire chier en fait. Alors, j'soupire et je lui dis, cassant : « J'sais que tu voulais que j'vienne ! Tu veux savoir ce que je voulais moi Lennon, une marque d'amour ! J'voulais que tu restes pour me prouver que tu m'aimais mais, apparemment ce n'est pas le cas puisque tu t'es barré sans moi ! T'es partie sans le mec qui tu disais soit disant aimé tout ça pour finir à boire et à te droguer. Tu te fous de ma gueule sérieusement ? De toute façon je ne suis pas ici pour toi la Lelone. T'en fais pas, j'm'en irais quand j'aurais fait ce que je dois faire, tu m'verras plus après. Tu pourras tirer un trait sur nous, tu l'as déjà fait de toute façon. T'sais quoi ? Casse-toi d'ici, dégage de ma loge OK. »