L'histoire de votre personnage, à présenter sous la forme que vous désirez en une TRENTAINE DE LIGNES. Née dans une riche famille de Londres, Lombres a toujours vécu dans le luxe et le confort le plus absolu. Son père, pervers de première classe, elle ne le connaissait pas. Il s'était fait la malle, dès qu'il avait apprit que sa femme était enceinte. Sa mère, d'un naturel enjoué et légèrement déjanté, était pourtant peu présente, trop occupée par son travail. C'était donc sa grande sœur, Gemma, qui s'occupait d'elle, et les deux entretenaient des liens très proches. Mais si l'argent lui donnait le confort, il ne lui ramenait pas son père, et ne lui apportait pas plus des amies. Rendue timide au possible par cette absence paternelle, justement, elle n'osait guère aller vers les autres, et ceux qui s'approchaient d'elle, n'attendait de la jeune fille en retour, que son argent... Ainsi passèrent ses années Collège. Lorsqu'elle entra au lycée, Lombres devint plus ouverte, moins coincée. Elle se fit des amis, commença à sortir le soir... Ce fut à ce moment là que son intérêt pour la photographie se dévoila. Un nouvel univers s'ouvrait à elle. Elle se renfermait à nouveau, mais dans un nouveau Monde, où elle pouvait passer des heures passées devant une fleur ou un beau paysage, à mitrailler tout ce qu'elle pouvait, chaque petit détail y passant, jusqu'à ce que sa carte mémoire déclare forfait .

Hélas, ces courtes années de bonheur arrivèrent à leur terme. Gemma venait de quitter la maison familiale, partie travailler à San Diego, et si elle avait régulièrement de ses nouvelles, elle souffrait de son absence. Elle, de son côté, venait d'intégrer une école de Photographie, travaillant d'arrache-pied, jusqu'à l'épuisement. Ainsi, elle approchait de ses vingt ans, dans une ambiance tout à fait différente que celle qui l'avait bercée jusqu'alors. Angoissante, stressante.

Ce fut à cette période que sa mère tomba malade. Gravement. L'argent peut offrir les bons soins médicaux, mais le cancer des poumons, ça ne pardonne pas. Un soir, Lombres fut appelée à l'hôpital. Elle y accourut en catastrophe, persuadée que le pire était arrivé. On la fit entrer dans la chambre de sa mère, alors qu'elle n'avait pas pu y accéder auparavant. Lombres fut frappée, et chagrinée par l'image de sa mère, perdue dans le grand lit blanc d'hôpital, si faible et si petite devant la maladie, elle qui était si vivace, si joyeuse, avant. Elles discutèrent longuement, essayant tant bien que mal de dissimuler leurs faiblesses et inquiétudes respectives. Et vint le moment fatidique des au revoir. -Prend soin de toi, Lombres. Je suis fière de toi, tellement, si tu savais... Elle fut surprise du ton mélodramatique que prenait leur conversation. -Pourquoi tu dis ça, maman ? On va se revoir, hein ? Tu v... Tu vas revenir à la maison, n'est-ce pas ? En disant cela, elle réalisait que sa mère... était en train de mourir, pour de bon. -Tu vas revenir, et tout vas redevenir comme avant, n'est-ce pas ? Avait-elle encore chuchoté, effrayée devant cette perspective si atroce. -Je te le promet. Répondit sa mère, rassurante. -C'est un mensonge, ça. Mais ce n'est pas grave, parce que je t'aime, très fort. Déclara Lombres, en quittant les lieux. Elle mourut dans la nuit.

Tout n'était plus que larmes, un long tunnel si noir, si triste, si long qu'elle n'en voyait plus la sortie. Elle n'osait plus dormir, seule dans cette si grande maison, si froide, austère. Depuis plusieurs jours, elle séchait son école de photographie, et ses journées n'étaient que sanglots et désolation. Enfin, elle faisait ses cartons. Gemma allait l'héberger, à San Diego, et elle allait commencer son apprentissage. Nouveau départ, nouvelle vie... Elle n'était pas sûre d'en avoir envie. Pourtant, revenir en arrière n'était plus possible lorsque l'avion la déposa à San Diego.