Ça fait tellement du bien d’aimer les gens qu’on aime que ça finit par faire mal.
Ma vie avait tout pour être parfaite. J'étais aimée par mes parents, j'avais une très bonne éducation et surtout je n'étais pas comme toutes ces filles de riches, j'avais des valeurs. Mes parents n'ont jamais et ne seront jamais riches au point de pouvoir faire tout ce dont ils rêvent. Mais ils sont heureux enfin ils l'étaient à ce temps là. Avant que les tracas de la vie ne prennent le dessus. Vers l'âge de dix ans, sans que je ne m'en rende compte, ma mère tomba malade. Au départ j'ai pensé à une petite grippe enfin c'est surtout ce dont elle essayait de nous faire croire à ma sœur et moi. Mais on s'est vite rendue compte que c'était bien plus. Elle ne savait presque plus parler, elle était malade à tel point qu'elle ne se nourrissait plus. Le cancer était apparu à une vitesse telle que les médecins ne lui donnaient pas plus de deux mois à vivre. Ça a été un tel choc pour moi que je me suis enfermée dans mon monde à moi pour me former une carapace. Une carapace où je serais à l’abri de tout et à l'abri du monde extérieur. Je m'isola à peu près de tout m'enfermant dans un monde où je serais heureuse. En réalité j'essayais juste d'oublier la mort de ma mère. Car à peine deux semaines plus tard elle décéda de sa maladie. Alors comment voulez-vous faire pour survivre sans votre maman à l'âge de dix ans? Moi j'avais trouvé un bon moyen mais plus tard je m'en mordis les doigts. Au départ je me sentais bien je n'avais pas l'impression de souffrir. Je créais déjà mes vêtements à l'époque et papa m'avait offert ma première machine à coudre. J'étais tout heureuse et plus le temps avançait et plus je me refermais. Maintenant je sais que j'aurais pas pu faire autrement mais c'était pas une très bonne solution.

Un an plus tard j'étais tellement renfermée sur moi-même que je ne parlais plus à personne. Je ne savais même plus aligner une phrase sans fondre en larmes. Mon père qui avait difficile à payer ses factures de fin de mois mis de coté ses soucis financiers pour m'envoyer voir un psy. Bah oui c'est pas son salaire de journaliste qui va tout payer. Je fis des séances chaque semaine, je ne pouvais pas aider mon père financièrement mais je lui fis la promesse de tout lui rembourser jusqu'au derniers centimes. Mon père m'a sorti de ce calvaire même si de son coté il était au fond du trou. Jamais je ne le remercierai assez. Je lui dois la vie, je lui dois tout. J'ai bien évolué d'années en années. Je me suis promis de ne pas replonger et d'aider ma famille jusqu'au bout. Et c'est ce que j'ai fait jusqu'à il y a peu. J'ai grandi et j'ai surtout rencontré l'amour de ma vie.

Il me manque. C’est atroce, il me manque tellement. C’est pas par vagues, c’est constant. Tout le temps, sans répits.
Toute ma vie changea d'un claquement de doigt. Certes depuis la mort de ma mère ça avait été difficile mais depuis j'avais retrouvé le sourire et j'avais de nouveau l'envie de vivre et d'aimer. Et je découvrais enfin ce qu'était l'amour, le vrai celui dont on parle avec les larmes aux yeux. Je l'avais trouvé. Je l'avais aperçu pour la première fois au parc, il lisait un livre et j'étais en train de lire le même. Cela me fit sourire et deux secondes plus tard il leva sa tête dans ma direction. Il avait remarqué que je le fixais depuis quelques secondes. Je rougis évidemment et baissa la tête faisant semblant de rien. Trois minutes plus tard il venait s'installer sur l'herbe à mes côtés. C'est comme ça que tout a commencé. Ce jour là j'avais vu dans ses yeux qu'il était l'amour de ma vie. Je ne niais plus il était là devant moi. Et c'est comme ça que deux mois plus tard Tyler et moi - oui il s'appelle Tyler - sommes sortis ensembles. Mais c'était trop beau pour être vrai et j'aurais du me méfier de son côté beau-gosse charmeur. Mais j'étais trop naïve pour ça. Dès que notre relation eut évolué - dans tous les sens du terme - Tyler devenait plus distant. Je n'ai pas compris pourquoi. Au départ il disait que c'était des raisons familiales, moi n'étant pas de nature curieuse je ne posa pas plus de question mais un matin alors qu'il devait me rejoindre au lac, il ne vint jamais. Jamais plus je ne le revis après ce jour. Le jour-même ma vie s'arrêtait mais je devais être forte pour ma petite-soeur et mon père qui travaillait dur alors je tenu bon mais nombreuses sont les fois où j'ai quitté les cours pour aller pleurer. Encore une fois c'est ma passion qui me sauva de la dépression. Je pu sortir de tout cela grâce au stylisme et à la mode. Je ne revis jamais Tyler mais je sais qu'encore aujourd'hui, j'en suis dingue. C'était mon âme sœur, mon coup de foudre. Plus tard j'appris que - venant d'un milieu très aisé - c'était ses parents qui avaient pris la décision de partir. Ils ne voulaient plus que Tyler me voit alors ils avaient quittés le pays, ne me laissant rien, même pas une lettre. Je sais que je ne l'oublierai jamais mais il fait partie de mon passé maintenant.

PS : je t’aimerai toujours.
Je sais que je n'oublierai pas Tyler et qu'il sera toujours présent avec moi malgré que c'était mon première amour et que nous ne sommes restés ensemble que six mois. Je sais qu'il était fait pour moi mais que je dois passer à autre chose. Peut-être qu'un jour j'arriverai à oublier son visage angélique et à retrouver cela chez un autre homme mais à vrai dire je n'ai pas envie qu'il disparaisse et que j'oublie tous ces souvenirs. Je crois toujours en l'amour et au coup de foudre. Jamais je n'arrêterai d'y croire c'est sûr. Je sais que je retomberai amoureuse. Mais je sais aussi que j'ai déjà connu l'amour de ma vie. C'est triste à dire mais je ne connaitrai sans doute plus jamais ça. Il ne se passe pas un seul jour sans que je ne pense à lui et à ma mère. Jamais je n'oublierai mon enfance aussi magnifique et dur soit-elle. Je m'oblige à me rappeler de chaque détail pour ne jamais oublier. Mon passé m'a aidé à grandir et même si maintenant j'ai quitté le cocon familial et que j'ai pris mon envol, je n'ai pas peur. Toutes ces étapes de la vie ont forgés une carapace - cette fois positive - en moi et je sais que je peux tout affronter. Je m'appelle Keshia Zara-Kennedy Ainsworth et je suis fière de ce que je suis.