« Mademoiselle Reamesly, vous m’écoutez ? La rééducation est fondamentale, vous aurez des problèmes plus sérieux avec le temps, si vous ne vous investissez pas à fond. Vous pouvez demander à votre père… » Je l’interrompis net, comment ça à mon père ? Cette femme se foutait de moi. « Excusez- moi, mais qu’est-ce que mon père vient faire là-dedans ? Attendez je crois que je ne veux même pas entendre ce que vous allez dire. » Je bouillais, je sortis mon portable pour composer le numéro de Saph’. « Mademoiselle Reamesly, je voulais juste dire que votre père à travailler longtemps dans notre hôpital et malgré qu’il était au service de cardiologie, il vous dira exactement la même chose. D’ailleurs comment-va-t-il ? Il pratique ailleurs ? » Qu’est-ce qu’elle m’énervait à m’appeler Mlle Reamesly, sans doute qu’elle devait bien connaître mon père. « Oui, Oui, enfin je vais pas me répéter mais votre discours, garder le pour les malades désespérément optimiste merci. J’ai passé mon adolescence et mon enfance à faire vos putains de rééducation d’accord ? Si ça marchait je ne serai pas en train de vous dire, que vous ne savez que brasser du vent. » N’écoutant pas sa réponse, je parlais à Saphire au téléphone, me disant qu’elle arrivait dans cinq minutes. En passant, elle me dit que je gérais pas du tout, mais du tout. Elle n’avait pas tort. Je regardais l’extérieur, écoutant à moitié ce que l’infirmière me disait. « Excusez-moi d’insister, c’est mon travail. Je vais en faire un rapport à votre fac et je pense que votre père appuiera mon avis. » Je ne répondis rien, Saph’, s’il te plait arrive vite ! Vite ! Elle arriva, je sortis enfin sans dire un mot. Je rentrais dans la cooper roadster de mon amie. « Saph’, je sais que tu m’avais dit d’être cool, mais je suis tombée sur une nouvelle infirmière et elle m’a carrément sortie son baratin là, bref elle va prévenir ma fac que je refuse de coopéré et je pense qu’ils ne vont pas apprécier, puisque mon père va sortir son discours comme quoi c’est inadmissible qu’une élève n’est pas soutenu par son école et bla bla …et toi ça va ? »

J’entrais dans la voiture de Saph’ à moitié soulagée qu’elle vienne à mon secours et d’un autre côté j’étais pas mal agacée par rapport à ce qui venait de se passer. Je commençais à me plaindre à Saph’, elle me répondit « Oh je vois, elle disait ça pour ton bien. Tu sais je pense que la rééducation ça pourrait réellement t'aider. J'ai juste l'impression que tout le monde s'est mis en tête de me pourrir la journée, enfin bref Dmitry ça ne me change pas trop il fait ça à longueur de temps. Je ne te propose pas d'aller chez moi, sinon tu risquerais d'assister à un meurtre, vu que Dmitry doit bosser. Par contre si ça te tente on peut aller à Paradise Point Resort & Spa au frais de Dmitry bien évidemment. » Je souriais, Saphire n’était pas non plus au top de sa joie, je lui répondis « Pour mon bien ? Je pense pas non, ils sont tous pareils, ils te font miroiter des choses et tant d’autres, et toi naif , tu les écoutes . Saph’ j’avais 10 ans quand j’ai commencé ce foutu truc, j’ai dû refaire une opération et tout recommencer à 16 ans, j’ai abandonné, d’accord, mais qui me certifie que j’aurais été guérie hein ? » Je m’arrêtais un instant, j’avais surement l’air haineuse et peu reconnaissante, mais je m’en fichais et puis Saphire en avait l’habitude. Je repris « Je vois que Dmitry te rend la vie dure, me connaissant je n’aurais pas été aussi patiente que toi. Va pour le Spa ! » Saphire me ferai toujours rire, heureusement qu’elle était là car si elle avait une envie de meurtre vis-à-vis de Dmitry j’en avais aussi pour pas mal de personnes de ce foutu hôpital

Je me lamentais, répétant le même discours que Saph’ connaissait que trop bien. Oui la rééducation ne sert à rien, oui je les déteste tous. Mais encore ? « Rien n'aurait pu te garantir, je peux pas t'en dire plus ni te dire ce que je pense puisque ce n'est pas moi qui est à ta place. » Elle avait raison, rien n’aurait pu me le garantir, et c’est cela qui m’énervais. Alors pourquoi j’avais entendu ce genre de phrase comme ‘’tout ira bien ‘’ ou encore ‘’ dans quelques temps ce ne sera qu’un mauvais cauchemar? ‘’ Foutaises oui. Regardant Saphire et en lui souriant je répondis « Oui d’ailleurs tu es bien la seule à me le dire. Et je ne te le souhaite pas d’être à ma place, c’est assez agaçant et plutôt dur à vivre au quotidien. » Saphire me parlait de Dmitry, tout en étant agacée comme d’habitude. « J'essaye de me contenir, histoire de ne pas le tuer, dire que je suis obligée d'épouser ce connard, ils ont vraiment de la chance que je les aime autant mes parents. C'est partie. » Je souriais , je me reconnaissais dans son discours, combien de choses avais-je faite par amour envers mes parents. Beaucoup trop peur être. « Saph’, tu peux vraiment pas t’en débarrasser ? Bon je sais venant de moi ça va te sembler une blague, mais imagine trois secondes que tu tombes sur quelqu'un de correct. Tu vas tout de même épouser ce va-nu-pieds ?»