« Non Faye, c'est mort. » « Mais s'il te plaaaait. Jay', mon meilleur ami depuis toujours, tu ne peux pas me faire ça à moi. » « Pas de chantage. Tu sais très bien que ça ne marche pas avec moi. » « Si tu m'aimes... Tu m'aimes hein ? » « Ahh, je te déteste Blùe-Faye Jenkins ! » Elle gagnait toujours. Toujours. Et heureusement, elle détestait faire la vaisselle. « Promis, demain je la fais. » « Tu me dis ça tous les jours Faye. » « Oui mais... mais j'aime pas faire la vaisselle, tu le sais. Et puis après tout, c'est toujours moi qui passe l'aspirateur ! » « T'as intérêt à la faire demain, parce que je te le dis tout de suite, je ne la ferai pas ! » Il disait ça tous les soirs, mais elle savait très bien qu'il la ferait. Elle savait user de ses charmes pour qu'il cède à tout ce qu'elle veut. C'est mal oui, mais on s'en fout. Ça faisait trois ans que Faye et Jayden, son meilleur ami depuis toujours, étaient en colocation. Enfants, ils habitaient le même quartier de San Diego, allaient dans la même école et se retrouvaient tous les vendredis soirs pour le repas hebdomadaire de leurs deux familles. Ils traînaient toujours à deux, à tel point qu'au lycée tout le monde pensait qu'ils sortaient ensemble. « Moi, sortir avec cette chieuse ? Ahah, vous êtes drôles ! » « Il est blond. Tout le monde sait que j'ai horreur des blonds ! » Ça, c'est ce qu'ils disaient. Pas ce qu'ils pensaient, loin de là.

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« He, salut... » Elle se rapprocha du lit et s'assit sur une chaise, non loin de là. « Je suis toute seule aujourd'hui, Jay' à pas pu venir, il travaille. » Elle prit la main de sa mère et la caressa doucement. « Tu sais, il s'en voulait beaucoup ce matin. Il a essayé de prendre sa journée mais son patron est un vrai con. Oh au fait, on t'a acheté des fleurs. » Elle se leva, jeta les fleurs presque mortes qui se trouvaient dans un vase sur sa table de chevet et les remplaça par celles qu'elle avait acheté avec Jayden. Ça faisait maintenant deux ans que sa mère était dans un coma profond, suite à un accident de voiture dans lequel sa petite soeur, Plume, était morte. Encore aujourd'hui, elle ne parle jamais de sa soeur et très peu de personnes savent que sa mère est dans le coma. « J'ai besoin de parler maman. Je... je crois que j'aime Jayden. Je sais pas, c'est... je suis perdue, je sais pas quoi faire. » Elle sourit tristement. Elle savait qu'elle n'aurait aucune réponse de la part de sa mère, mais les médecins avaient dit que c'était bien de lui parler, qu'elle entendait peut-être. « J'ai peur. Je peux pas lui dire, c'est trop dur. Et si il ne m'aime pas, hein ? Qu'est-ce que je vais faire sans lui ? Il a toujours été là, je peux pas. Je peux vraiment pas. » Elle resta encore quelques minutes, assise à tenir la main de sa mère, puis elle se leva, l'embrassa sur le front et partit.

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« Jay, c'est toi ? » Elle était assise dans la canapé, un pot de glace au chocolat dans une main, une cuillère de l'autre et regardait une série totalement stupide où une blonde à la poitrine démesurée avouait son amour à un grand brun baraqué. Stupide, oui. « Qui veux-tu que ce soit mon coeur ? » Elle était habituée à ce qu'il l'appelle mon coeur, mais depuis qu'elle savait qu'elle éprouvait bien plus que de l'amitié à son égard, ça lui faisait bizarre. « Je sais pas... L'homme de ma vie peut-être ? » Il s'étala sur la canapé, la prit dans ses bras et lui embrassa le nez. « Mais je suis l'homme de ta vie voyons ! » « Ahah, à d'autres ! » Elle se blottit un peu plus contre lui. « T'es allée voir ta mère aujourd'hui ? » « Ouais. » « Et alors ? » « Et alors quoi ? » « Elle va bien ? » « Elle est dans le coma depuis deux ans, elle ne sait pas encore qu'elle a perdu une de ses filles et elle ne le saura très certainement jamais, mais à part ça elle va très bien, Jayden. » « Arrête d'être méchante quand on parle de ta mère, mon coeur. Je prenais juste de ses nouvelles. » Il était habitué à ses petites crises de nerfs et savait que ce n'était pas contre lui, qu'elle était juste triste. « Désolée. Mais je... putain c'est trop dur Jayden. J'en ai marre. » Il la serra un peu plus dans ses bras et la berça. « Je sais mon coeur, je sais... »