« Ma princesse, ma chère Candyce, si tu lis cette lettre aujourd'hui c'est que je ne suis malheureusement plus de ce monde aujourd'hui. Néanmoins, je ne pouvais pas partir sans te faire part d'un lourd secret qui m'a rongé durant toute ma vie. Ce que j'ai à t'avouer et très dur et j'espère que lorsque tu connaîtras celui-ci, tu ne m'en voudras pas ma princesse. Durant ma jeunesse, j'ai fréquenté un jeune homme de mon âge et nous nous sommes mariés l'un à l'autre, une fois majeurs. Malheureusement, après le mariage, ce dernier portait beaucoup trop d'intérêt à ses affaires et pas assez à moi, tant et si bien que je me suis désintéressée de lui et que je suis tombée amoureuse de son frère. Si durant plusieurs mois, ton père ne s'est douté de rien, quand j'ai voulu quitter le domicile conjugal pour aller vivre avec ton oncle, ce dernier a clamé haut et fort que pour lui, nous étions tous les deux morts. Ce que je ne savais pas à cette période là c'est que j'étais enceinte de lui et que je t'attendais, toi ma princesse, mon unique fille. Même si j'ai su en te voyant grandir que tu ne pouvais qu'être la fille de mon ex-mari, je n'ai jamais eu le courage de le contacter après mon divorce et la mort de ton oncle, pour lui annoncer que tu étais en réalité sa fille et non celle de son frère. Je suis désolée de t'avoir caché une chose aussi importante durant toute ton enfance et la moitié de ton adolescence. Je te donne son nom, au cas où tu aies envie de rencontrer cet homme un jour, il s'appelle Steven... » Je n'en croyais pas mes yeux. J'avais passé toute mon enfance à appeler mon oncle papa et il avait fallu que maman décède il y a quelques mois, pour que j'apprenne toute la vérité concernant mon père biologique et une partie du passé de ma mère, par une lettre que cette dernière, m'avait écrite, quelques mois avant de décéder d'un cancer du pancréas. Comment avait-elle pu me cacher quelque chose d'aussi important ? Bon d'accord, je comprends que c'était quelque chose de difficile à dire, mais c'était injuste de me laisser à moi, le devoir d'aller dire à un homme que je ne connais même pas que je suis sa fille. Et s'il ne m'aimait pas ? Et s'il ne me croyait pas ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête depuis que j'avais pris connaissance de cette lettre et de cette vérité, concernant mon père biologique.

Trois heures. C'est le nombre d'heures qui nous séparait mon père biologique et moi-même depuis de nombreuses années, alors même que je n'étais au courant de rien. Si ça se trouve je l'avais déjà aperçu par le passé, ceci sans même savoir qui il était. Afin de m'en assurer, un beau matin d'été j'avais décidé de me rendre chez lui pour lui annoncer la nouvelle de mon existence et dans l'espoir de faire sa connaissance. Courageuse en temps normal, il faut bien avouer que ce jour-là j'ai eu peur d'être déçu par cet homme ou par un refus de sa part. Néanmoins, je n'allais certainement pas rebrousser chemin et changer d'avis alors même que je me trouvais devant chez lui. Avait-il une nouvelle femme ? Des enfants ? Peut-être que je le saurai si l'accepte de me parler et de me faire confiance. Ni d'une, ni de deux, ne pouvant plus attendre plus longtemps pour être fixée, je frappai à la porte. Puis, lorsque quelques minutes plus tard, un jeune homme vint ouvrir celle-ci, mon coeur s'emballa « Salut, en quoi puis-je vous aider ? » « Bon... Bonjour, je viens voir Monsieur Davis, est-ce qu'il est là, s'il vous plait ? » « Oui une minute, je vais l'appeler. » Le jeune homme s'éloignant alors je l'entendis crier et qu'elle ne fut pas ma surprise de constater que ce jeune homme n'était autre que mon demi-frère, en réalité. Puis alors même que j'étais perdue dans mes pensées, je le vis apparaître, lui, mon père biologique, dans mon champ de vision. « Bonjour jeune fille, vous désirez ? » « Bonjour monsieur, je m'appelle Candyce Samantha Davis... Et si je suis là aujourd'hui c'est parce que je... » « Non ne prononcez pas un mot de plus. Vous êtes sans doute la fille de Megan non ? Je savais qu'elle pouvait être bornée, mais de là à m'envoyer sa fille pour que je renoue contact avec elle, alors là je n'en reviens pas. » « Non, attendez ce n'est pas ce que vous croyez. Oui, je suis bien la fille de Megan, mais je suis aussi votre fille... J'ai appri la vérité concernant cette histoire, qu'après sa mort, il y a quelques mois... » « Quoi ? Si c'est le seul moyen que vous avez trouvé pour essayer de tromper ma famille, vous feriez mieux de quitter ma propriété avant que j'appelle la police. » « Mais non je ne suis pas là pour ça... » Trop tard, mon père biologique venait de me fermer la porte au nez. Comment pourrais-je lui faire comprendre que ce que je disais était la vérité ? La lettre... Et si je lui donnais la lettre que maman m'avait écrite avant sa mort ? Mais jamais il n'accepterait de m'ouvrir à nouveau la porte si je sonnais chez lui une nouvelle fois. Tant pis, qu'il appelle les flics s'il y tenait tant, mais il fallait que je lui donne cette lettre pour qu'il comprenne que je disais la vérité. Ainsi, après avoir posé la lettre de ma mère sur le perron, j'avais de nouveau sonné à la porte, avant de quitter la propriété de mon père, sans même savoir s'il avait trouvé ma lettre. L'avait-il lu ? Ou alors l'avait-il simplement jeté à la poubelle après avoir découvert celle-ci ? Seul l'avenir me le dirait.

Deux jours, deux semaines, deux mois ont passés et toujours pas de nouvelles de mon père biologique. De toutes évidences, il n'avait pas prit au sérieux ce que je lui avais dis et la lettre que ma mère m'avait écrite, n'avait servi à rien non plus. Tant pis, s'il ne voulait pas de moi dans sa vie, alors je ferai sans. Après tout, j'avais passé les quinze premières années de ma vie sans même connaître son existence, alors autant continuer à vivre ma vie, comme si je n'avais jamais pris connaissance de cette lettre que ma mère m'avait écrite. Ainsi, après avoir décidé de vivre ma vie au jour le jour, sans plus me prendre la tête avec cette histoire de famille, je m'étais replongée à fond dans mes études et dans mes nombreuses sorties en compagnie de mes amis. Pourtant, alors que j'avais tiré un trait sur une partie de mon passé, lors d'une après-midi entre amis, à la plage, quelle ne fut pas ma surprise de voir mon père biologique se diriger tout droit vers mon groupe d'amis et moi-même. Relevant alors mes lunettes de soleil, ne sachant pas quoi dire, mais en colère contre lui, pour ne m'avoir cru, je ne pu m'empêcher de le prendre de cours en prenant la parole avant lui « Qu'est-ce que vous me voulez ? » « Candyce, excuse-moi pour mon comportement de la dernière fois. Tu sais ce qui nous liais et ce qui nous a séparé ta mère et moi, comprends donc que j'ai eu du mal à te faire confiance quand tu es entrée dans ma vie du jour au lendemain en prétendant être ma fille... » « Je le sais, mais vous croyez que ça a été facile pour moi d'apprendre tout cela et surtout d'apprendre que celui que je considérais comme mon père, n'était en réalité que mon oncle et votre frère ? Je n'y suis pour rien si maman vous a quitté pour votre frère, autant que je n'y suis pour rien si elle ne vous a rien dit me concernant. Mais je n'avais pas à être traitée comme une moins que rien le jour où je suis venue pour faire votre connaissance et vous apprendre cette nouvelle. » « Je n'aurai pas du réagir comme ça et une fois encore je m'en excuse. J'ai compris en lisant la lettre de Megan que tu disais vrai et il m'a fallu plusieurs semaines pour diriger la nouvelle. Mais je suis là aujourd'hui et je ne compte pas te fermer de nouveau la porte au nez. » « Ah bon et qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis ? La lettre de maman ? Une apparition soudaine du Saint-Esprit ? » « Pas uniquement. Jordan, ton demi-frère y est aussi pour beaucoup. C'est lui qui m'a fait prendre conscience que tu étais comme lui et moi, une victime dans cette histoire. Et crois-le ou non, mais j'ai vraiment envie que l'on fasse connaissance tous les deux. Je veux qu'on puisse rattraper tout ce temps perdu et te présenter à ma nouvelle famille, à ta famille qui plus est. »

Neuf ans. Neuf ans que j'ai appris que celui que je considérais comme mon père, ne l'était pas réellement. Neuf ans, que j'ai rencontré mon père biologique et que nous avons traversé des mois compliqués tous les deux, avant de faire enfin connaissance en faisant abstraction de l'histoire compliquée qui avait eu lieu entre mes parents et mon oncle. Aujourd'hui cela fait neuf ans, que ma vie a complètement changé et c'est pour repartir à zéro dans celle-ci et rattraper le temps perdu avec ma famille paternel, que j'ai quitté New-York il y a quelques mois, pour aller vivre avec eux à San Diego, ville où mon père avait été muté quelques mois après notre rencontre. Non je n'avais pas quitté New-York dans le but de fuir mon passé ou parce que je ne me sentais pas bien dans cette ville, mais simplement parce que j'en avais envie, c'est tout. Néanmoins, avant de sauter le pas, j'avais tenu à rester vivre à New-York durant huit ans, loin de mon père, afin d'être certaine de ne pas me tromper dans mon choix, mais aussi pour bien préparer ma famille maternelle, concernant mon départ pour San Diego. Eux qui avaient toujours été là pour moi, durant ma plus tendre enfance et encore plus après le décès de maman, n'était pas prêt à me laisser partir aussi loin et je le comprenais. Toutefois, il y a quelques mois, après une grosse discussion entre mes grands-parents maternels et moi-même, ceux-ci ont fini par accepter ma décision de quitter New-York pour aller vivre auprès de mon père et sa famille. Puis après tout, ils savaient très bien qu'ils pourraient venir autant de fois qu'ils le voudraient dans mon nouveau logement, si l'envie leur en prenait. Après tout, ce n'est pas parce que j'avais retrouvé mon père et ma famille paternelle, que j'allais tirer un trait sur la famille de ma mère pour autant. Côté professionnel, avec l'argent que j'ai hérité de ma mère, j'ai ouvert ma propre boite de nuit et depuis, j'ai en prévision d'en ouvert d'autre, tellement j'aime travailler dans le monde de la nuit. Concernant ma vie sentimentale, c'est le néant, après avoir fréquenté un jeune homme de mon âge durant ma scolarité à New-York de l'âge de seize ans à dix-huit ans, je me suis jurée de ne plus donner mon cœur à n'importe qui et encore moins de faire confiance au premier venu. Il faut dire que cette première histoire d'amour s'est très mal terminée. Et pour cause, j'ai retrouvé mon ex-petit ami dans les bras de mon ex-meilleure amie. Vous vous doutez bien que depuis ce jour-là, cette dernière est devenue une étrangère à mes yeux.