⊱ SOMEBODY THAT I USED TO KNOW

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Citation :: “A PERSON OFTEN MEETS HIS DESTINY ON THE ROAD HE TOOK TO AVOID IT ”
Il ajuste la longue perruque de cheveux bruns sur sa tête. Un dernier regard hâtif dans le miroir et voilà Jonah qui coure vers lui en l'entourant de ses petits bras : " JACK SPARROW ! " Le petit garçon de trois ans regarde son père avec de grands yeux admiratifs, comme s'il avait du mal à réaliser que c'était vraiment lui. Elijah ébouriffa les cheveux de son fils, qui s'élança ensuite vers sa mère et lui attrapa la main : " A la semaine prochaine, papa. " Le sourire d'Elijah se fit soudain plus mélancolique. Il ne supportait pas de laisser son fils partir. Chaque semaine, c'était le même déchirement. Danaëlle, accrochant la main de son fils avec une certaine vigueur, ne prit même pas la peine de saluer son ex-mari et sortit de l'appartement avec Jonah. Eli entendit la porte claquer et il soupira tout en regardant à nouveau dans le miroir. Il était méconnaissable avec tous ce noir autour des yeux. Pour parfaire sa tenue de pirate, il ajouta un cache-oeil. L'illusion était parfaite.

" Putain, c'est toi, Winter ? Je t'aurais pas reconnu sans le grain de beauté que tu as sur la main droite ! " John, l'un de ses amis de longue date (et accessoirement celui qui l'avait forcé à se rendre à cette soirée déguisée dans l'une des villa les plus chics de San Diego), ne put s'empêcher d'exploser de rire face à ce détail qui l'avait aidé à reconnaître son ami. Après une bière partagée, John l'abandonna, comme toujours. Seul au buffet, il attrapa un verre vide et se servit du punch. Il avait du mal à s'amuser, le pauvre petit. Pour lui, toutes ces fêtes semblaient bien loin. Depuis que Jonah était arrivé dans sa vie, la fête, les filles et l'alcool était devenus bien secondaires.

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Citation :: ~ Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie.

Tu vas où ?! Soupirant, Blondie leva à peine les yeux, continuant de se préparer face à la glace de sa chambre. Son amie avait beau compter à ses yeux, mais elle en avait vraiment assez de la voir vouloir tout contrôler, ou même toujours trouver les expressions faciales les plus ridicules. Tu m'as très bien comprise Raquel ... Ajustant son masque, Paisley se retourna, toute fière d'elle, en tendant la patte sensuellement, comme l'aurait fait un chaton. Avoue qu'il est réussi ... Son amie ne réagit pas vraiment, faisant constamment "non" de la tête. Comme une mère qui réprimanderait son enfant. Désespérée, Barbie Blondie n'y prêta plus attention, et déposa une tape amicale sur les fesses de la jeune femme. Il faudrait quand même que tu te bouges si tu ne veux pas devenir le prochain boulet, mais je dis, je dis rien tu sais ... Clin d'œil qui voulait tout dire, et la miss sortit de sa chambre, pour se rendre à cette fameuse fête déguisée.

Et dire que durant son adolescence, elle n'avait jamais été invitée. Ou si elle l'était, ce n'était que pour se moquer d'elle et de ses kilos superflus. Une grosse bêtise tout de même. Maintenant, il était temps qu'elle prenne sa petite revanche, et qu'elle la savoure pleinement. Une fois arrivée, elle fut saluée par quelques personnes qui la connaissaient, avant de rejoindre un petit groupe d'amis, qui semblaient avoir déjà compris le principe de cette fête. Notre belle Catwoman s'amusait bien à papoter avec eux et leurs bières, mais lorsque leur conscient intellectuel commença à baisser alors que le nombre de bouteilles augmentait, elle décida qu'il était temps de faire une petite balade. À l'intérieur, la musique battait son plein, et le DJ invita les invités à venir se trémousser. Cette pensée décrocha un sourire à Paisley, qui se souvenait de ces soirées passées à danser seule dans sa chambre, faute de fête. Quoi qu'il en soit, d'une démarche on ne peut plus féminine, elle s'approcha de la table principale, où se trouvaient nourriture et boisson. Qu'allait-elle pouvoir prendre ? Hum, probablement des chips, oui, des chips c'était une bonne idée. Alors qu'elle allait en prendre, sa main rencontra une autre, et après s'être excusée, la demoiselle alla s'installer dans un coin de la salle. Elle n'avait même pas réellement porté attention au jeune homme qu'elle avait croisé, elle avait juste retenu son déguisement. D'ailleurs, il portait plutôt bien la barbe. Adossée contre un mur en face de ce fameux capitaine, elle observait les invités danser, sans pour autant oser entrer dans la danse.

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Un instant, Elijah se demanda ce qu'il faisait à cette fête. Trempant ses lèvres dans le punch bien trop fort pour être goûteux, il ne put s'empêcher de faire une légère grimace. Il n'avait plus l'habitude des soirées, il n'avait plus l'habitude de faire le fou, de s'amuser. Son adolescence avait été emplie de fêtes et de délires en tout genre, mais avec le temps, il avait du apprendre à se poser, à faire face à ses responsabilités. La plupart de ses copains continuaient à faire la fête tous les soirs et Elijah aurait menti s'il n'avait pas avoué que cela lui manquait. Après tout, il n'avait que vingt-cinq ans, il était bien trop jeune pour se ranger et arrêter de s'amuser. Pourtant, un message arrivant sur son téléphone portable vint le perturber : " J'ai oublié le doudou de Jonah. Je passerai le prendre demain matin. " Danaëlle se montrait froide, comme toujours. Et dire que tous les deux, ils avaient été les rois de la fête, dansant jusqu'au bout de la nuit, un verre à la main. Aujourd'hui, ils étaient simplement parents et se prenaient la tête pour des futilités. L'esprit d'Elijah était donc désormais empli de questions telles que : Jonah dormirait-il bien sans son doudou ? Danaëlle et lui retrouveraient-ils une relation amicale un jour ?

Très vite, son esprit vagabonda ailleurs, se perdant sur la silhouette d'une catwoman plus vraie que nature. Croisant le regard de cette "inconnue", il fut surpris de reconnaître... Paisley ? Rapidement, il détourna le regard, visiblement gêné. L'avait-elle reconnu ? Allait-elle à nouveau l'éviter ? Dans tous les cas, Elijah ne comptait pas l'approcher, pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait pas gâcher la fête. D'ailleurs, comme pour se donner du courage, il avala d'une traite son verre de punch en grimaçant à nouveau et se resservit immédiatement. C'est là qu'il sentit une main l'attraper par le bras pour l'emmener sur la piste de danse où il fut contraint de danser par quelques anciens camarades de fac. Il n'était pas mauvais danseur, mais il n'avait certainement pas assez bu pour se déchaîner sur le dancefloor.

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Paisley, elle aussi, commençait à se demander ce qu'elle pouvait bien faire ici. Bien entendu, elle avait changé depuis l'adolescence, et elle n'avait plus cette angoisse de se faire voir des autres. Parce qu'à l'époque, la méchanceté était gratuite, et la méchanceté faisait mal. Surtout lorsqu'on avait besoin de se construire, et qu'une simple brise pouvait ruiner vos espoirs.
Quoi qu'il en soit, le moral plutôt bon ce soir, Blondie restait adossée à son mur, verre en main, et le sirotait, comme si elle voulait en savourer chaque goutte. Ses amis étaient encore dehors, et apparemment, il devait y avoir une bonne ambiance pour qu'ils y restent aussi longtemps. À l'intérieur, les morceaux s'enchainaient, et les jeunes se déhanchaient, en gardant la même vitalité. Elle a bien vu un ou deux garçons vouloir l'inviter à danser, prétextant qu'un chat doit bien faire un peu d'exercice comme les autres animaux. Et elle leur répliquait gentiment de dégager s'ils ne voulaient pas qu'elle fasse ses griffes sur eux. La répartie, un don que Paisley a du cultiver, puisqu'elle n'en possédait pas une once. Étant plus jeune, elle se laissait marcher sur les pieds, marchait tête baissée, et évitait de croiser l'un de ceux qu'on appelait "les branchés". Mais ça, c'était avant. Maintenant, elle voulait vivre, sans se prendre la tête.

Et c'est alors qu'une troupe débarqua de nulle part, pour entrainer ce fameux Jack Sparrow sur la piste. Ce spectacle amusa Blondie, et parvint même à lui décrocher un sourire. Elle savait ce que c'était, que de se retrouver embarqué avec des amis qui commençaient déjà à sentir les effets des verres qu'ils avaient bus. Mais ne jamais dire "fontaine je ne boirai jamais de ton eau", puisque les amis de la jeune femme arrivèrent à leur tour. Tenant encore sur leurs jambes, ils l'entrainèrent avec eux également, malgré ses réticences. Déposant vite fait son verre, Paisley avança donc, les mains posées sur les épaules d'un ami, criant, rigolant, s'amusant. Elle était méconnaissable, et quiconque l'aurait connue plus jeune ne l'aurait pas reconnue. Tube en vogue, boule à facettes, jeux de lumière, et le tour était joué. La féline commença à danser, en se lâchant presque, entourée de ses amis, et elle profita pleinement de tous ses accessoires. Et on faisait tourner la queue, on plissait le nez afin d'avoir une mimique adorable avec les moustaches, on plaçait ses doigts derrière le crâne d'un ami pour qu'il ait à son tour des oreilles de chat, à vrai dire, on profitait de chaque moment. Et c'était ce que Paisley recherchait. La danse terminée, elle cria à la pause, et alla se prendre un verre. Verre qu'elle dut bien vite enfiler, puisqu'une autre chanson immanquable débutait. Et c'était reparti pour un tour de piste. En face d'elle, également avec des amis, la demoiselle remarqua le capitaine de tout à l'heure, et aurait presque reconnut quelqu'un ... Mais non, ce ne devait être que l'atmosphère de la soirée qui lui montait à la tête. Elle se contenta donc de lui sourire, presque comme si elle avait une touche, avant de jouer les distantes. Mais Catwoman avait plus d'un tour dans son sac, et grâce à ses copains ainsi qu'aux verres de punch, elle était certaine de faire un tabac.

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Elijah enchaîna quelques pas de danse, ce qui eut pour effet de faire siffler ses amis d'admiration et John ne put s'empêcher d'applaudir bêtement en restant planté au milieu de la piste, tenant à moitié sur ses deux jambes. Lui, il n'avait pas changé depuis l'université. Les cuites, c'était tous les soirs et son foie ne devait pas être très beau à voir en radio. Finalement, le jeune papa prit goût à la danse, l'alcool faisant sans doute son effet et il fit tournoyer l'une de ses amies qui se laissa elle aussi prendre au jeu. La fête battait son plein et Elijah vint à en oublier toutes les responsabilités qu'il avait désormais. Il avait cette formidable impression d'être remonté quelques années plus tôt, où il était le roi de la soirée et qu'il ne rentrait chez lui que lorsque les gens se levaient pour aller travailler. L'alcool ayant déjà rempli ses veines, monsieur Sparrow profitait de l'instant présent, comme au bon vieux temps. Il put d'ailleurs remarquer que Paisley avait elle aussi rejoint la piste de danser et se trémoussait dans ce déguisement très saillant avec ses amis. Elijah ne put que constater que la transformation avait été incroyable. Le temps d'une nuit, il l'avait trouvé belle avec ses kilos en trop et ce soir, il lui trouvait toujours ce charme, cette aura qui émanait de toute sa personne. Le jeune homme préféra se re-concentrer sur ses amis, ne voulant pas attirer les soupçons de la demoiselle. Pourtant, lorsqu'elle revint sur la piste après s'être désaltérée, Elijah vit un large sourire se dessiner sur les lèvres de Blondie. Bêtement, il tourna légèrement la tête pour voir si ce sourire resplendissant s'adressait à quelqu'un d'autre Puis, il fit une conclusion cuisante : elle ne l'avait pas reconnu derrière ce costume de pirate. " T'as une touche, buddy ! " Maître John venait de parler si fort qu'il avait presque réussi à couvrir la musique . Eli lui fila un coup de coude dans le ventre tout en souriant malgré lui. Cette situation était des plus étranges. Intrigué, il ne pouvait s'empêcher de lancer des regards furtifs vers la blondinette.

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J'en connais une qui s'amusait de plus en plus. Elle virevoltait, elle tournait, et se mettait presque à vaciller. Ses pieds l'emportaient, et l'entrain de ses amis ne faisait que la booster. Profitant du moment, elle avançait, reculait, et allait toujours chercher l'aventure là où elle se trouvait. Prenant la main d'un ami, elle se retrouva collée à lui après avoir fait une jolie pirouette sur elle-même, et se surprit à se prendre au jeu. Parce que oui, Paisley jouait. Elle se complaisait dans sa nouvelle vie, et elle en jouait. On aurait dit qu'elle n'avait que seize ans, tellement elle s'amusait innocemment, sans chercher plus loin. Elle riait aux éclats, et ses amis se mettaient à la regarder en lui faisant des pas disco, le célèbre moulinet, le déhanché, et j'en passe. C'est que tout le monde se prenait au jeu, et mademoiselle aimait ça. Et alors qu'elle était encore dans les bras de son ami, elle ne put s'empêcher de lancer un autre coup d'œil à sa gauche, après avoir entendu Maître John. :lol: Pourtant, ce regard aurait dû lui rappeler quelque chose. Elle ne les oublierait jamais ces yeux, ce regard qu'elle a contemplé une nuit entière, et les jours qui ont suivi. Oui, comme une pauvre petite fille qui admirerait son chanteur préféré sur un poster, Paisley en avait fait de même avec Elijah. Elijah ... Serait-ce possible ? À cette pensée, elle commença à se crisper, si bien que son ami lui demanda si tout allait bien. Mentant, elle fit oui de la tête, avant de retrouver sa bonne humeur. Après tout, elle pouvait se tromper, pas mal de garçons avaient cette couleur d'yeux, mais oui, elle se trouvait face à un parfait étranger. Parfait étranger, qu'elle semblait bien apprécier.

Et sinon, t'attends quoi pour dire que j'suis de trop et que tu veux aller le voir ? Surprise, Blondie continua sa danse, tout en lui jetant un regard noir, puisque lui non plus n'était pas très discret. Et à croire que le Destin s'acharnait contre eux, mais lorsqu'elle tourna la tête vers son bel inconnu, ce dernier en fit de même. Si bien que leurs regards se croisèrent, et que Paisley ne put s'empêcher de lui faire son petit regard qui voulait tout dire. Elle ne croyait toujours pas qu'il puisse s'agir d'Elijah, mais elle pouvait bien tenter sa chance avec un sosie, qui plus est, qui portait fort bien son déguisement. S'avançant alors avec une amie, elle continua de danser, tout en se rapprochant du jeune homme. Elle fut bientôt arrivée à sa hauteur, et leurs amis respectifs semblaient avoir compris la chose, puisqu'ils se mirent à s'éloigner, tout en continuant de crier dans l'ambiance. Paisley, quand à elle, sentit qu'elle aurait besoin d'un autre verre pour affronter ce face à face.

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John, dit Maître John pour la simple et bonne raison qu'il est le seul gars à avoir vingt-sept ans, à être toujours à l'université et dans la même classe depuis quatre ans , ne pouvait s'empêcher de jouer des sourcils pour bien faire comprendre à Elijah qu'il pouvait tenter sa chance avec la féline Catwoman qui lui lançait des regards très suggestifs. Sauf que monsieur Winterbottom n'était pas totalement barré, et il savait qu'aller draguer cette blondinette n'allait certainement rien arranger à son affaire. Avec un peu de chance, il ne s'en sortirait qu'avec une paire de claques et un : "haaan, je t'avais pas reconnu, ignoble connard". Elijah n'était pas masochiste, il restait donc en retrait, sous le regard perplexe de John qui avait connu son ami plus téméraire. D'ailleurs, Master John, déguisé en banane (rôle de composition :lol: ), ne cessait de lancer des regards intéressés à la jolie catwoman qui ne semblait même pas le remarquer tandis qu'elle dansait et se défoulait sur la piste de danse. Elijah avait presque arrêté de danser tellement il était gêné par cette situation. S'il avait été parfaitement honnête, il aurait sans doute enlevé son cache-oeil et sa perruque pour qu'enfin, Paisley le reconnaisse, ouvre la bouche de façon horrifiée, et file en courant. Pourtant, Eli voyait cette situation comme un moyen de reconquérir sa confiance et peut-être engager une conversation. Pauvre naïf que tu fais, Winterbottom.

Les amis de Paisley s'éloignèrent, ceux d'Elijah aussi. Soudain, Eli sentit venir le moment où il allait devoir la faire danser et sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. John, plein comme une barrique, trouva intéressant d'attraper les mains de la dite blonde, se mettant entre lui et elle. Il la fit tournoyer maladroitement sous le regard désespéré et un brin moqueur de Elijah. Paisley semblait légèrement lourdée par ce garçon collant qu'était l'ami d'Elijah. D'ailleurs, le capitaine Sparrow ne put s'empêcher d'intervenir : " Laisse la demoiselle tranquille, John ! T'es trop saoul pour danser correctement. " John prit un air vexé tandis qu'Elijah ne pouvait s'empêcher de rire en voyant les bras ballants de son ami. Il lança un regard à Paisley qui se trouvait toujours près de lui et lui adressa un sourire gêné : " Désolé, il peut être lourd, parfois. " Puis, sans demander son reste, Elijah contourna la demoiselle et les autres danseurs, se rendant au bar pour se servir un verre de ce punch trop fort. Du courage alcoolisé, c'est ce qui lui fallait.

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À vrai dire, Maître John faisait rire notre blondie, et encore plus son déguisement, qui lui allait comme un gant tout de même, il n'y a pas à dire, très bon choix. Elle lui accorda tout de même quelques pas, tentant de faire abstraction de la situation tout de même un peu étrange, sérieusement, Catwoman qui danse avec une banane les gens, quand même, c'est mémorable. :lol: Mais bien vite, la demoiselle, avec toute la gentillesse du monde, sentit qu'elle allait devoir mettre fin à ce massacre, lorsqu'elle se fit sauver par celui qui, malgré ce qu'elle pouvait dire, avait occupé ses pensées depuis qu'elle avait posé un pied sur la piste de danse. Un soupir de soulagement sortit de sa bouche, alors qu'elle tentait de sauver les meubles, en s'excusant auprès du pauvre John. Après tout, elle savait ce que c'était que de se faire rembarrer, même si cette fois-ci, elle avait été gentille. Cependant, la musique étant trop forte, il l'entendit à peine, et repartit, penaud, la peau encore sur son dos de banane. :lol: Cette scène, d'ailleurs, décrocha un sourire à Paisley, qui entendit une voix près d'elle. Tournant automatiquement la tête, elle lui adressa un sourire désolé, avant de lui répondre, en criant comme un marchant de foire. :sourire: Oh il n'y a pas de souci, je sais ce que c'est. Puis, elle le laissa partir, sentant que quelque chose d'autre que sa perruque sauvagement attirante retenait son attention. Mais impossible de mettre un nom là-dessus. Très vite, ses amis revinrent vers elle, la charriant en lui disant qu'elle n'avait pas réussi son coup. Cet affront factice fit réagir la jeune femme, qui prit son courage à deux mains, histoire de leur montrer qu'elle n'était pas rouillée. Avançant pas à pas, elle finit par arriver au bar à son tour, et bien évidemment, personne d'autre ne s'y trouvait, à part ce jeune homme. Personnellement, je suis d'avis qu'il fallait être un peu bigleuse pour ne pas l'avoir reconnu, surtout après ce qu'ils avaient partagé par le passé, mais Paisley est blonde. :lol: Enfin bref, elle s'approcha donc, et allez savoir si c'était l'effet de l'alcool ou quoi, mais elle lança une phrase hyper accrocheuse. Et sinon, je suis sûre que vous êtes du genre à avoir un lama chez vous, je me trompe ? Se rendant ensuite compte de la bêtise de sa remarque, la jeune femme voulut se cacher sous la table, mais il ne valait mieux pas essayer, de peur de se vautrer sur le sol. Alors elle empira son état, en se prenant un autre verre, et en haussant les épaules lorsque le jeune homme la regarda. Tout mettre sur le dos de l'alcool ? Je ne réponds plus de rien Paisley.

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Et glou, et glou, et glou. D'une traite, Elijah avala son "red solo cup". Il tenait plutôt bien à l'alcool le petit. C'était sans doute du à sa carrure d'ancien quaterback de l'équipe de football du lycée. Il était très très rare de voir Winterbottom se rouler par terre à cause d'une sur-consommation d'alcool. La plupart du temps, il savait rester digne. Du moins, corporellement parlant. Par contre, lorsqu'il s'agissait de la parole, monsieur commençait souvent à raconter de grosses âneries rapidement. Âneries prononcées dont il ne se souvenait pas le lendemain matin (heureusement). A peine son verre terminé, il enchaîna avec une coupe de champagne. Du champagne au prix sûrement indécent vu l'allure de la villa dans laquelle ils étaient en train de faire la fête. Des fois, Elijah bénissait Master John d'avoir des relations "hautes placées". Après quelques minutes passées à goûter tous les liquides présents au buffet, il entendit une voix familière s'approcher de lui et prononcer le genre d'ânerie qu'il aurait pu raconter : " Et sinon, je suis sûre que vous êtes du genre à avoir un lama chez vous, je me trompe ? " En entendant cette phrase, Elijah se mordit la lèvre inférieure pour ne pas exploser de rire. Tout d'un coup, Paisley semblait bien gênée par cette approche peu conventionnelle. Dans ses souvenirs, Elijah savait que, malgré les moqueries, Paisley était une fille drôle et enjouée. Une carapace sans doute, à l'époque. Elijah prit un air intrigué et opina du chef en posant la question suivante : " Dites-moi, quel genre d'homme aurait un lama chez lui ? Quelqu'un de bien, j'espère ? " Au lieu d'entrer dans ce jeu, Elijah aurait sans doute du décliner son identité et arrêter de profiter de l'ambigüité de la situation. Pourtant, plus les minutes avançaient, moins il était capable de jouer franc jeu et de se présenter à elle sans son stupide déguisement. Il avait du mal à comprendre comment Paisley ne le reconnaissait pas. Son déguisement était certes réussi, mais elle aurait du le reconnaître. Après tout, ils avaient partagé un moment extrêmement fort. Pourtant, quand il avait revu Paisley pour la première fois, il ne l'avait pas reconnu. Les gens changent, en plus de cinq ans. Paisley s'était métamorphosée et Elijah avait lui aussi des traits plus durs et mûrs que dans le passé. " Je vais vous faire une confidence, je préfère les pandas. " Il avait dit ça en se baissant un peu vers elle, comme s'il lui racontait un secret. Voilà qu'il commençait à dire des âneries. Ô joie, Ô alcool, Ô désespoir.

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Trois, deux, un, et cul sec. Si bien que l'un de ses amis qui avait dépassé le stade de légère alcoolémie lui lança un regard qui voulait tout dire, en levant les deux pouces en l'air, avant de prendre l'une des filles qui se trouvaient sur la piste et de la faire tourner pour retourner à leur danse endiablée. Et je dois dire que cette situation faisait rire Paisley, et qu'au fil des verres, elle perdait en âge. Oui, elle ne devait pas être loin de six ans à présent, et d'ailleurs, elle se demandait ce que faisaient ses petits camarades pour arriver. Quoi qu'il en soit, elle avait en tête de se mettre à compter son âge tiens, en tendant les doigts droit devant elle, mais elle en comptait huit sur chaque main, alors elle préféra laisser ça pour plus tard, histoire de ne pas croire qu'elle était devenue E.T. Une fois arrivée au buffet, ses yeux s'attardèrent sur la nourriture, avant de déplorer l'énorme quantité de punch qu'il pouvait rester. Se servant un autre verre en prenant soin de bien observer le liquide couler pour finalement tomber dans son gobelet, elle se rendit compte, en l'avalant cul sec, qu'elle n'avait jamais supporté l'alcool, contrairement à Elijah. En même temps, elle n'avait jamais été à de grosses fêtes, où tout le monde se saoulait et ne rentrait qu'aux aurores. Alors le métier n'était pas entré, et elle pouvait vraiment, mais vraiment devenir débile avec quelques verres de trop dans le nez. Là, elle entrait tout à fait dans cette phase, avant de passer ensuite à la phase rejet. S'approchant d'Elijah sans l'avoir encore reconnu - quoi qu'au fond d'elle, elle commençait à s'en douter, mais la seule chose qu'elle pouvait faire était rire, alors elle se retint -, elle lui sortit sa phrase choc sur les lamas, qui eut le bonheur de la faire rire, mais elle essaya de penser à autre chose pour leur éviter son rire de baleine. :lol: Oh ce ne sont que les hommes bien qui ont des lamas, les chevaux, c'est pour les coincés. Et elle lui fit le geste qui accompagnait, en lui montrant une petite longueur à l'aide de son index et de son pouce, ce qui eut pour effet de les faire sourire tous les deux. Mais ça, c'était avant le coup des pandas. NOOOOON ! Blondie venait de s'étonner bruyamment, avec la petite mimique qui l'accompagnait. Elle s'approcha encore plus de lui, entourant son oreille de ses mains, comme une gamine l'aurait fait. Et bien moi, j'attends encore mon poney magique, mais je crois qu'il est pris dans les embouteillages. Seigneur, ça n'allait plus par ici. Fière de sa remarque, elle acquiesça de la tête, avant d'ajouter : Mais je peux voler aussi, vous voulez que je vous montre ? Et sans attendre sa réponse, elle se précipita vers les escaliers, où il n'y avait personne, et les monta à une vitesse plutôt modérée, pour ne pas se manger la moquette, et une fois en haut, elle ouvrit grand les bras. Voilà qu'elle se prenait pour un oiseau, c'est malin. :lol:

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On y était. En acceptant de lui adresser la parole sans lui décliner son identité, il s'était décidé à lui mentir. D'ailleurs, l'alcool commençait à lui embrumer le cerveau et il était incapable de se rendre compte s'il se mettait dans une situation délicate ou non. En réalité, il n'avait pas envie de gâcher ce moment où Paisley semblait ouverte à lui parler, aussi saoule soit-elle. :lol: Peut-être était-ce un acte égoïste ou puéril de la part d'Elijah, mais il n'avait pas vraiment envie de penser aux conséquences de ces actes. Tout ce qu'il voyait, c'était une catwoman qui lui lançait de grands sourires et qui semblaient vouloir passer un moment avec lui. Elijah était sans arrière pensées, bien entendu. Après tout, il s'agissait de Paisley, celle qui le détestait plus que tout, celle qu'il n'avait pas revu pendant des années. Dans le fond, il espérait pouvoir se faire pardonner pour ce qu'il avait fait des années auparavant, mais sans doute en était-il incapable. Elijah savait pertinemment qu'il n'avait été qu'un branleur et un imbécile en agissant ainsi. Pourtant, à l'époque, il n'était qu'un lycéen bien trop influençable pour prendre des décisions mesurées.

Quoi qu'il en fût, Elijah semblait désormais avoir oublié toute cette histoire tellement l'alcool venait envahir ses moindres pensées. Il avait l'impression de rencontrer Paisley pour la première fois. Appuyer sur la "delete" et tout recommencer ? Cela semblait être une bonne idée. Du moins, l'alcool lui laissait penser que c'était une bonne chose de faire comme si de rien n'était. Lorsqu'elle parla de poney magique, il fit une moue faussement intéressé avec un fin sourire sur les lèvres. Des deux, elle était vraiment la plus atteinte, alcooliquement parlant Lorsqu'elle parla de voler, Elijah la regarda monter l'escalier avec de grands yeux. Il en avait connu, des gars défoncés qui sautaient du balcon. " Si tu comptes vraiment me faire une démonstration, tu ferais mieux de partir de moins haut, que je puisse te rattraper... " Elijah laissa un silence et finit par ajouter en souriant : " Au cas où ton super pouvoir marche pas. " Puis, tout comme elle, il ouvrit grand les bras, prêt à réceptionner... au cas où

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Il faut dire que la soirée commençait à être intéressante pour Paisley. Aussi étrange que cela puisse paraître, mademoiselle je-ne-tiens-pas-l'acool n'avait rien trouvé de mieux pour s'amuser que de boire. :lol: Comme si elle rattrapait des années d'abstinence, sans pour autant entrer en coma éthylique. Mais disons qu'elle avait besoin d'oublier. D'oublier ces années gâchées, et tous ces moments manqués. Ces amourettes de gosse, ces disputes futiles de gens amoureux, et toutes ces autres choses dont les adolescents raffolent. Et puis, cette première fois ratée. Non pas que la nuit en elle-même se soit mal passée, mais disons que la gueule de bois amoureuse a été plutôt douloureuse. Elle s'était réveillée avec un gros mal de crâne et de cœur d'avoir trop aimé. Et dans ces cas-là, on ne va pas bien loin, on ne fait que s'effondrer. Cette pensée lui fit boire une autre gorgée de son verre, ce qui eut pour effet d'accentuer ce souvenir au lieu de le faire disparaitre. S'en voulant presque d'être aussi puérile, la demoiselle revint à sa conversation avec son nouvel ami d'un soir. Les effets de l'alcool l'empêchaient de se souvenir de lui, de reconnaître son visage, alors que sans tout ça, elle était certaine d'être capable. Elle avait juste besoin d'un choc probablement.

Ce qui n'allait pas tarder apparemment, puisque mademoiselle se prenait pour un oiseau : on n'était pas mal barrés avec elle. :lol: L'alcool ne la seyait définitivement pas. Une fois en haut, elle jeta un regard en bas, et sentit le sol tourner. Comme si Elijah était là à lui parler, mais très loin en même temps. Retirant ses chaussures, elle monta ensuite sur la rambarde, et s'y assit, les jambes se balançant dans le vide. Mains fixement accrochées, elle jouait avec le feu. Cette sensation de tout contrôler, tout en sachant le risque qui existe au bout. Pour répondre à la remarque du jeune homme, elle lâcha un petit rire avec de lui lancer son regard de défi. Tu veux parier ? C'est alors qu'elle se jeta de son perchoir, et qu'elle tomba comme une crêpe bretonne. Non, juste une petite blagounette. :lol: Elle se leva, et se mit à marcher assez agilement le long de la rambarde, s'étonnant elle-même de la facilité, qui était trop belle pour être vraie. Oups, j'ai parlé trop vite ... Le pied droit de la demoiselle manqua sa cible, et Blondie tomba, rattrapée à temps pour Elijah bien évidemment, sinon c'est pas drôle. :lol: Mais ce n'était peut-être que le début des ennuis, puisque ce rapide rapprochement allait peut-être ... enfin je me tais. (a)

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En compagnie de Paisley, Elijah s'amusait. C'était le seul qualificatif qui venait à l'esprit du jeune homme pour décrire ce début de soirée qu'il passait avec cette catwoman plus vraie que nature. D'ailleurs, le joli chat commençait à se prendre pour un oiseau. Ca en devenait presque inquiétant :lol: Pourtant, en la voyant faire, Elijah n'était pas vraiment effrayé qu'elle se fasse mal, il trouvait ça plutôt marrant. Il aimait ce genre de fille déjantée qui n'avait pas froid aux yeux. Paisley semblait en être le parfait exemple. En la voyant grimper sur la rambarde, il eut un grand regret : ne pas avoir essayé de faire réellement sa connaissance. Ce qu'ils avaient partagé avait été si fort que cela continuait parfois de le hanter la nuit. Il se souvenait du regard empli de déception et de tristesse qu'elle lui avait lancé lorsqu'il s'était mis à se moquer d'elle quelques heures après leur nuit d'amour. A cette pensée, Elijah cessa un instant de sourire et la regarda sur son perchoir, enivrée par l'alcool et de joie, radieuse comme jamais. Il la trouvait aussi belle que la fois où il s'était réveillé près d'elle, leurs mains entrelacées. Il s'en voulait presque de ne pas avoir le courage de lui parler, de lui dire qu'il avait changé. Elijah n'attendait rien, juste d'être pardonné. De se pardonner à lui-même, aussi. Il s'était toujours détesté d'avoir agit de la sorte.

" Tu veux parier ? " Elijah leva les yeux au ciel en la voyant se lever sur la rambarde pour se la jouer funambule. Il avait envie de lui dire à quel point elle était folle, mais c'est à ce moment-là qu'elle perdit pied et qu'il réussit à la rattraper, manquant à son tour de tomber sous le choc de la chute. D'ailleurs, la demoiselle s'accrocha où elle pouvait, à savoir à sa perruque ( ) si bien que celle-ci glissa au sol, découvrant ses cheveux courts et laissant ainsi plus de place à la facilité de deviner son identité. Il fit un sourire tout penaud, remarquant à son visage qu'elle avait compris qui il était. Il voulut dire quelque chose mais se sentit encore plus idiot que d'habitude. Il la tenait toujours dans ses bras et sentit que dans quelques secondes viendrait le moment où elle se débattrait pour qu'il la pose par terre et qu'elle puisse se défouler sur lui en l'insultant de tous les noms et en le frappant de ses petits poings.

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Citation :: ~ Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie.

Apparemment, ce soir faisait partie des grands soirs. De ces soirs où on oublie tout, on ose tout. Et Pasiley semblait même avoir dépassé ce stade. :lol: Après s'être imaginée être un oiseau, elle préféra jouer avec le feu, et se mit debout sur la rambarde. Bon, bien entendu, elle n'avait pas une extrême confiance en elle, et elle avait passablement mesuré le risque qu'elle prenait. Mais il est toujours plus attirant de suivre nos pulsions que d'écouter notre raison. Le cœur bien accroché, son pied manqua de peu la rambarde, et mademoiselle se retrouva bien vite dans les bras d'Elijah, il n'y avait qu'à demander, je sais. :lol: S'accrochant comme elle le pouvait, il s'avéra que ses mains s'agrippèrent à sa perruque, qui rendit bien vite l'âme en tombant sur le sol. Dévoilant ainsi la véritable identité du jeune homme, et croyez-le ou non, mais Blondie, confrontée à la réalité, ne trouva rien de mieux que rire. De ces rires qui se retournent contre vous, qui vous jugent d'avoir été trop bête. Parce que c'était bel et bien ce qui se passait pour la belle. Ses bras enroulés autour de la nuque du jeune homme, elle entra dans une sorte de crise de fou rire, encore sous l'effet de l'alcool, avant de s'arrêter, brutalement, et de le regarder dans les yeux. Son air penaud, ses yeux qui n'avaient pas changé, ses cheveux, son visage, enfin toute sa personne se dévoilait devant elle, si bien que la jeune femme se sentit étourdie, et cette fois, rien à voir avec l'alcool. Elle se dégagea ensuite de ses bras, posant autant bien que mal les pieds au sol, et se positionna devant lui, ne sachant comment réagir. Elle se mit à faire les cent pas, à raser les murs, à se passer nerveusement la main dans les cheveux. Puis, elle s'arrêta, et le montra du doigt, tout en commençant un semblant de crise. Tu ... Je ... Tu ... Elle tenta de rassembler le peu de dignité qu'il lui restait. Comment ... comment est-ce que tu as pu faire ça ? Elle se rapprocha de lui, en ne cessant d'agiter la tête, dessinant ce geste qui voulait dire "non" chez les petits. Dégage Winterbottom, de suite. Son regard ne semblait pas mentir, si bien que le jeune homme commença à s'éloigner. Soupirant, Paisley lui courut après. Alors c'est ça, tu vas te défiler une fois de plus ? Oui, mademoiselle ne savait pas ce qu'elle voulait, elle en était consciente, si bien que pour couronner le tout, elle le gifla, comme ça. Elle porta ensuite ses mains à sa bouche, ouverte en "o", réalisant soudainement la brutalité de son geste. Tant pis, il l'avait bien cherché depuis le temps. À moitié fière d'elle, elle s'en retourna près des escaliers, et s'assit sur la première marche, tête posée sur ses genoux, yeux embués par les larmes qui voulaient s'y glisser. Elle se sentait bête, horriblement bête, et surtout, elle avait tous ces souvenirs qui remontaient, et ça, ce n'était pas bon du tout.

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L'amusement venait soudain de se transformer en gêne. Gêne qui semblait partagé vu le rire qui s'échappa des lèvres de la belle catwoman. Tel un gamin qui venait de se faire prendre pour avoir fait une grosse bêtise, Elijah baissa les yeux au sol, se mordant l'intérieur de la joue. A contre coeur, il la laissa s'échapper de son étreinte et se poser au sol avec un regard qui en disait bien long sur ses pensées. Sans rien dire, il la laissa faire les cent pas, se passer nerveusement la main dans les cheveux. Il continuait de regarder le sol, comme son fils le faisait souvent lorsqu'il était pris en flagrant délit. Elijah désirait être capable de prononcer quelques mots, mais il semblait être entré dans un mutisme inquiétant. Il pouvait comprendre la réaction de Paisley. Pire, il ne la comprenait que trop bien. Paisley n'était pas la personne qui détestait le plus Elijah. Elijah se détestait parfois lui-même d'une telle force qu'il lui était incapable certains matins de se regarder dans le miroir. Sa vie n'avait pas été des plus exemplaires. Il n'avait fait que très rarement les bons choix. Comment pouvait-il faire office d'exemple pour un enfant de trois ans ? " Dégage Winterbottom, de suite. " La voix de Paisley était tranchante, dure, presque effrayante. S'il avait été plus courageux, il serait sans doute resté et il l'aurait forcé à entendre ce qu'il avait sur le coeur pendant des années. Pourtant, il s'en alla, laissant derrière lui la perruque qui lui avait permis de vivre quelques minutes de paix avec son ancienne amante d'une nuit.

Il sentit une main sur son épaule, puis quelques paroles légèrement contradictoires avec ce qu'elle avait dit précédemment. Toujours mutique, il resta à la regarder tristement et se ramassa l'une des plus belles claques de sa courte vie. Sa tête valsa légèrement sur la gauche et à nouveau, il baissa les yeux, soupirant et se passant la main sur la joue désormais brûlante. Il la vit aller s'assoir sur l'escalier, la mine déconfite. Sa tête ne tarda pas à aller rejoindre ses genoux et un instant, Elijah eut une vision étrange : celle de Paisley, dix-sept ans, pleurant dans sa chambre, à cause de lui et de ses conneries. Cette vision lui brisa le coeur et il prit son courage à deux mains, s'élançant vers elle, s'installant à ses côtés. Il osa poser sa main sur son épaule, espérant qu'elle ne réagirait pas trop brusquement. Maintenant, il fallait qu'il trouve quoi dire. C'était le plus difficile. Alors, tout simplement, il souffla d'une voix légèrement brisée par l'émotion qui les envahissait tous les deux : " Paisley... " Il espérait sans doute un geste, un regard ou du moins, un encouragement pour continuer à parler.

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La soirée, qui avait pourtant bien commencé, venait de changer de ton. Plus sombre, plus délicat, plus difficile à gérer. Retour dans le passé, et donc retour des souvenirs. Pourtant, Paisley n'avait pas eu l'intention de le gifler, loin de là. Parce qu'au milieu des fleurs de haine qu'elle avait patiemment cultivées pour lui, subsistait une seule, dans un recoin, à l'abri des regards indiscrets. Et inconsciemment, elle l'avait nourrie cette fleur, et cette dernière avait continué de grandir. Elle la nommait la fleur de l'attachement absurde, de l'amour perdu, ou de toutes ces choses qu'on peut voir dans les films à l'eau de rose. Cette fleur à l'intérieur d'elle avait toujours bénéficié du soleil, et à présent, déployait ses pétales. Fière d'elle, la survivante au milieu de tout ça. Mais en une brise, elle avait perdu de ses artifices, et avait une petite mine. Si bien qu'elle l'avait giflé, et qu'elle le regretterait presque. Comme tout s'embrouillait dans son esprit, et elle dût s'assoir, au plus vite. Les jambes ramenées contre sa poitrine, comme lorsqu'elle avait dix-sept ans. Comme lorsque son monde s'était construit en une nuit, et que le lendemain, sa couronne lui était retirée. Oui, elle avait été reine pour une nuit, et roturière le lendemain. Et bêtement, les larmes revenaient d'elles-mêmes, comparses muettes de toute une vie.

Mais pour une fois, Elijah l'étonna. Au lieu de partir, et de reproduire le schéma d'antan, il revint vers elle, et s'assit même à ses côtés. Ce n'est que lorsqu'il posa une main sur son épaule qu'elle réalisa qu'il était réellement à ses côtés. Ce n'est que lorsque ce contact physique eut lieu qu'elle comprit qu'il n'était pas parti, et elle ne se risqua pas à briser ce lien si unique. Bien sûr qu'elle aurait pu lui donner une autre gifle, ou s'en aller, mais elle n'en avait pas le courage. Elle n'avait pas le courage de tourner le dos à ce qu'elle avait probablement désiré depuis tout ce temps. Alors elle ferma les yeux au son de sa voix, laissant ses larmes couler, avant de les rouvrir, et de se mettre à parler, d'une voix plutôt sûre. Tu sais, la vie est bête quand même ; tu m'aurais prise dans tes bras en prononçant mon prénom il y a sept ans de cela, et peut-être qu'on n'en serait pas là maintenant ... Puis, un silence pesant s'installa entre eux, et on entendait plus que la musique de la fête, un peu lointaine, qui battait son plein. Mais tu sais, je ne t'en veux pas, et c'est ça le pire. Je ne peux t'en vouloir de t'être rendu compte de ton erreur, on en fait tous après tout. Elle tourna ensuite la tête vers lui, et plongea ses yeux pleins de larmes dans les siens. J'aurais juste aimé ne pas être cette erreur ... Et tout simplement, elle tomba dans ses bras, pleurant silencieusement, presque avec dignité. Elle gardait ça depuis bien trop longtemps, il fallait que tout sorte. Agrippant sa chemise dans ses mains, elle serra les poings lorsque les sanglots devenaient trop violents, et sentit ensuite le flot de larmes s'apaiser. Cependant, elle garda Elijah dans ses bras, son visage au creux de son cou, et si personne ne venait l'interrompre, elle était prête à parier qu'elle y serait restée des heures durant.

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Un instant, la main qu'il avait posé sur l'épaule de la jeune femme se fit légèrement plus pressante. Elijah avait réellement besoin de rentrer en contact avec Paisley, de savoir ce qu'elle ressentait en cet instant. Il avait besoin de faire ce qu'il n'avait pas fait sept ans auparavant : l'écouter, la rassurer. Le jeune homme sentait son coeur entamer une course infernale et avait l'impression de remonter dans le passé. Lorsqu'il avait posé les yeux sur sa conquête et avait compris son erreur. Son erreur n'avait pas été de prendre la virginité de Paisley Michaelson. Son erreur avait été de tomber fou amoureux d'elle. Si dément qu'il avait passé la fin de l'année scolaire à être plus méchant qu'avant, plus moqueur, plus idiot. Et tout cela dans le simple but d'aller contre ses pulsions d'amour qui lui transperçait son coeur de jeune adolescent. Qu'est-ce qu'on en sait de l'amour à cet âge-là ? C'est trop grand, c'est trop fort, ça nous dépasse. Alors on enfuit nos sentiments les plus intimes sous une pile de sentiments plus faciles à vivre. C'est seulement lorsqu'on grandit que ces émotions qui nous faisaient peur nous paraissent indispensables pour être heureux. Alors, on regrette. On regrette de ne pas avoir été assez mature pour affronter l'Amour.

Les secondes lui parurent soudain devenir des minutes. Enfin, elle releva la tête vers lui, les larmes au bord des yeux, prêtes à déverser des flots sur ces joues désormais aussi pâles que de la porcelaine. Elle laissa tomber ses dernières défenses en croisant le regard triste d'Elijah. En la voyant dans cet état de faiblesse, il se demanda comment il avait été capable de lui faire du mal. Elle paraissait toujours aussi fragile qu'à l'époque. Il se souvenait de ces fins de journée où il se cachait derrière les murs en espérant l'apercevoir. A cette époque, il rêvait du jour où il serait moins lâche pour lui avouer qu'il s'en voulait. " J'aurais juste aimé ne pas être cette erreur ... " La dernière fois qu'Elijah avait pleuré remontait au jour de la naissance de son fils. Lorsqu'il s'était rendu compte que Dani et lui avait fait la plus belle des bêtises. Pourtant, Elijah sentait les larmes envahir ses noires pupilles. Paisley eut une réaction si inattendue que le jeune homme se sentit tout d'un coup comme un gamin de treize ans qui prend sa première petite amie dans ses bras. Il referma son étreinte sur la jeune femme avec peu d'assurance. Pourtant, instinctivement, la main d'Elijah vint caresser l'avant-bras de sa blonde, peut-être maladroitement, mais surtout sincèrement. Puis, comme dans un souffle, il finit par dire : " Tu n'étais pas une erreur, Paisley. " Laissant un léger silence planer dans l'air, Elijah réfléchissait à la façon dont il pouvait parler à la jeune femme. Puis, il se lança finalement, préférant laisser parler sa spontanéité : " Tu penses que si tu avais été une erreur, je serais là, près de toi, en ce moment ? Tu sais, si tu avais été une erreur, j'aurais eu le temps de t'oublier en sept ans. Mais... " Allez, dis-le bon sang, Elijah. ' Je n'ai jamais cessé de penser à toi ' c'est si dur à dire ?

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Brutalement, le temps s'était arrêté. Comme suspendu dans une autre galaxie, bien loin d'eux. Paisley avait du mal à sentir les battements de son palpitant, à mesure que le bruit de ses sanglots étouffait tous les autres. Elle se sentait bête de s'être laissée aller de la sorte, en face d'un garçon qui, dans son esprit, n'en avait rien à faire d'elle. Oui, elle s'était toujours collé cette étiquette dans un coin de sa tête. Se répétant qu'elle était inutile, et qu'elle finirait par être oubliée un de ces jours. Et finalement, elle était devenue cette belle jeune femme, qui exerçait un métier qu'elle affectionnait au plus haut point. Voir les enfants au quotidien lui plaisait beaucoup, et ils apportaient ce petit rayon de soleil dans sa vie. Petit rayon de soleil qu'elle avait perdu sept ans auparavant. Maintenant qu'elle y repensait, le reste de son existence n'avait été qu'une longue attente du bonheur. De ce fameux bonheur, qu'on disait éphémère, mais tellement beau. Il vous éblouit et vous fait tout oublier autour de vous d'après les rares personnes l'ayant connu. Être heureux, ça devait être une sacrée belle aventure. Oui, elle aimerait un jour pouvoir vivre ça, et quelque chose à l'intérieur d'elle criait que cette chose n'était pas loin d'elle, et qu'elle n'avait qu'à tendre la main.

Restant dans les bras d'Elijah, et y déversant le flot de ses regrets passés, elle sentit son souffle ralentir, et reprendre peu à peu la normale, à mesure qu'elle le sentait près d'elle. Elle savait qu'elle se complaisait peut-être dans un mirage, dans une chimère qui s'effacerait dès qu'elle s'en approcherait un peu trop, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose bordel. Se dire qu'elle l'avait gardé dans sa tête et dans son cœur durant tout ce temps pour une bonne raison. Alors elle écoutait ses paroles, les buvait comme quelqu'un qui aurait marché des jours durant dans un désert de solitude, et elle souriait, de sorte que personne ne puisse la voir. Parce que dans le fond, ses paroles se tenaient. Il ne serait pas là à écouter les déboires d'une adolescente ratée. Alors, presque instinctivement, elle glissa ses doigts dans ses cheveux, se souvenant d'eux, et elle remarqua qu'ils n'avaient pas changé. Elle se plut donc à croire que leur possesseur lui non plus, n'avait pas changé. Elle se redressa donc, doucement, sans brusquerie, et se mit à parler, en ne perdant pas ses prunelles une seule seconde. Alors pourquoi ne pas avoir répondu à mes appels ? Pourquoi m'avoir traitée de la sorte ? Puis, lorsqu'elle le vit qui commençait à chercher des excuses, elle posa son index droit sur ses lèvres, l'empêchant de parler. Non, laisse, je ne connais déjà la réponse. Et oui, elle savait comment fonctionnaient les groupes de garçons, et le savoir avec cette fille bien trop ronde aurait pu gâcher sa réputation. Elle savait, elle comprenait presque la candeur puérile dont il avait fait preuve. Rapprochant son front pour le coller au sien, elle poursuivit. Mais sache que ce soir, Catwoman est reconnaissante envers son très cher Capitaine Sparrow, parce qu'il a été le seul à rester auprès d'elle. Et un mince sourire s'installa sur son visage, un sourire franc, qu'elle n'avait pas eu en face de lui depuis longtemps. Et tranquillement, ses doigts vinrent s'entremêler aux siens, et un silence religieux s'installa, leurs regards ne se quittant plus.

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Depuis plusieurs minutes, le bruit incessant de la musique ne semblait plus les déranger. C'était comme si tous deux, ils avaient réussi à s'enfermer dans une bulle, loin des autres, loin de la fête. Pourtant, à quelques mètres à peine, la soirée battait son plein, les cris de joie se mélangeant aux rires et aux verres carillonnant les uns contre les autres. Toute cette agitation nocturne paraissait leur passer au dessus de la tête. Elijah avait cette sensation agréable de se retrouver seul au monde en charmante compagnie. Paisley était blottie contre lui, chose qu'il n'aurait jamais cru possible depuis ce qu'il avait fait, sept ans auparavant. Pourtant, les battements de leurs coeurs à l'unisson n'avaient rien de chimérique. Il n'était pas en train de rêver, comme il l'avait fait souvent. Tout cela se déroulait réellement en cet instant précis et cela l'émouvait plus qu'il ne l'aurait imaginé. Le jeune homme avait l'impression que le flot de sentiments qui l'avait envahi il y a sept ans, refaisait surface avec la force d'un tsunami. C'était comme si les sept dernières années s'étaient effacées. Pourtant, Elijah savait très bien que rien ne comblerait ces longues années qui les avaient séparés. D'ailleurs, Paisley avait beau être dans ses bras en ce moment, elle n'avait pas dit clairement qu'elle pardonnait, qu'elle tournait la page. Le jeune homme restait d'ailleurs persuadé qu'il n'obtiendrait jamais réellement son pardon, qu'elle continuerait à être hantée par la douleur qu'il lui avait infligée. Comme si elle avait lu dans les pensées d'Elijah, elle se redressa assez soudainement, le faisant revenir à la réalité. Crever l'abcès, c'était une bonne chose. Désormais, il fallait soigner la plaie béante. C'est alors qu'elle posa cette question qui les hantait tous les deux depuis des années. Le jeune homme entrouvrit les lèvres. Il avait de multiples raisons à lui donner mais aucune n'était réellement valable. Avant qu'il ne déverse ses excuses, elle l'en empêcha en bloquant les lèvres d'Elijah de son index. Sans doute savait elle pertinemment que toutes les raisons qu'il évoquerait ne la convaincrait pas. Peut-être même celles-ci ne feraient que la faire souffrir un peu plus.

Contre tout attente, elle s'approcha encore plus de lui, collant son front contre celui d'Elijah. Le jeune homme pouvait sentir son souffle aux effluves de punch à la vanille . " Mais sache que ce soir, Catwoman est reconnaissante envers son très cher Capitaine Sparrow, parce qu'il a été le seul à rester auprès d'elle. " C'est à cet instant qu'elle vint saisir sa main, entrelaçant leurs doigts comme ils l'avaient fait le temps d'une nuit. Malgré ce moment intense de tendresse et le sourire franc qu'elle lui adressait, Elijah conservait un regard triste. De sa main libre, il vint saisir délicatement la joue de la jeune femme, la contraignant à se décoller de son front. Il resta plusieurs secondes à la regarder avec ce regard éploré qu'elle ne devait pas lui connaître. Puis, sans savoir réellement pourquoi il se lançait sur ce terrain, il ne put s'empêcher de dire : " C'est presque trop facile, Paisley. Je... Devant le regard interloqué de la jeune femme, il baissa les yeux sur leurs deux mains entrelacées : " Je m'attendais à ce que tu m'insultes, que tu cries, que tu me fasses payer ce que je t'avais fait. Je ne mérite pas que tu me pardonnes. " Mode auto-flagellation : ON.

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Cette bulle qui les enveloppait avait, apparemment, deux fonctions. La première était faite pour plaire, pour les éloigner de leurs petits tracas quotidiens. Elle devait leur montrer qu'une fois à deux, tout irait bien. Et par dessus tout, elle vous fait oublier sa deuxième fonction, qui est pourtant aussi importante qu'une sœur pour elle. Cette deuxième fonction, qui était de vous faire oublier la réalité, et de combler tous les gouffres de vos vies, tout en vous y précipitant par la même occasion. Chose que Paisley semblait avoir oubliée. Oui, peut-être bien qu'elle s'était encore retrouvée coincée dans sa chambre d'adolescente, ou alors qu'elle se repassait le film de sa vie, avec des séquences bonus, ou des fins alternatives. Elle se revoyait, et doucement, le monde autour d'elle s'effaçait, pour dessiner les contours d'un décor passé. Elle se revoyait là, à ses côtés, et subitement, elle revoyait le lendemain, Elijah revenant vers elle, agissant comme un adolescent amoureux, sans penser à autre chose. Oui, elle était en train de se faire un film, bien trop vite, bien trop facilement, en gâchant peut-être ce qui était en train de se passer devant elle.

Mais c'était bien sûr sans compter sur la participation d'Elijah. Qui la ramena rapidement sur Terre, après ses reproches de tout à l'heure. Elle était bien obligée de se réveiller d'une façon ou d'une autre. Et le regard du jeune homme lui sembla étrangement familier, puisqu'elle l'avait elle-même déjà porté. Elle avait déjà eu cette faible lueur au fond des yeux, qui lui laissait entrevoir une once d'espoir, tout en la détruisant presque aussi vite. Alors elle se tut, et l'écouta parler, parce qu'elle connaissait tout ça, parce qu'elle était passée par là. Après son petit moment c'est-ma-faute-ma-très-grande-faute :lol:, la blondinette se dit qu'elle pouvait bien rigoler un peu pour détendre l'atmosphère. Tu as parfaitement raison. Tu ne mérites pas mon pardon aussi facilement. Blague qui pouvait passer, comme pas. Gardant sa main dans la sienne, elle utilisa celle qui était libre pour venir placer son pouce sous le menton d'Elijah, afin de remonter son visage à la hauteur du sien. Mais qui t'as dit que j'étais là pour te pardonner ? Aïe, jeune fille, reprends-toi. Elle avait pourtant prononcé cette phrase sans aucune trace de haine, et elle voulait qu'il le comprenne. Ce que ... ce que je veux dire, c'est que ce sera un long chemin avant que je puisse totalement te pardonner. C'est à ce moment qu'elle lâcha sa main, et qu'elle marqua cet éloignement entre eux deux, tout en prenant un air grave et triste. Mais j'étais prête à m'engager sur ce chemin du pardon, mais si tu préfères que je m'en aille, tu n'as qu'un mot à dire ... Et on joue sur la corde sensible, et on rajoute une couche. :lol:

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Pendant toutes ces années, il s'était imaginé quelle discussion il pourrait avoir avec Paisley. Certains soirs, allongés sur son lit d'étudiant, il avait songé aux multiples scénarii probables. Jamais il n'avait rêvé que la jeune femme viendrait entrelacer leurs doigts exactement de la même façon que dans le passé. Ce passé continuait de hanter le jeune papa et il le sentait refaire surface dans son pauvre cœur. Il était désormais en train de se flageller, de porter toute la culpabilité du monde sur les épaules. Elijah savait pertinemment que cela ne servait plus à rien de s'accuser de toutes ces choses. C'en devenait presque égoïste. Sans doute avait-il besoin de faire comprendre à la jolie blonde qu'il avait autant souffert qu'elle dans cette histoire. Peut-être qu'il avait besoin de parler. De lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Elijah avait vécu cette histoire avec un point de vue tout à fait différent. Il l'écouta parler et se surprit même à sourire lorsqu'elle tenta de détendre l'atmosphère avec sa petite blague. Peut-être avait-elle raison de prendre tout cela à légère mais il n'arrivait pas vraiment à comprendre sa réaction. Quelques jours auparavant, elle l'évitait au portail de l'école et aujourd'hui, elle tenait sa main avec une tendresse que peu de femmes lui avaient accordé. Main qu'elle décida de retirer, laissant orpheline celle d'Elijah. La main du jeune homme se glaça de solitude et termina par se refermer tout doucement. Profitant de ce soudain éloignement, il se leva d'un bond en entendant la dernière phrase de la jeune femme et descendit les quelques marches de l'escalier. Elijah agitait la tête de droite à gauche tout en fronçant les sourcils. Puis, lorsque son agitation intérieure s'apaisa, il se positionna face à elle, toujours assise un peu plus haut. " C'est moi qui devrait m'en aller, non ? " La question ne semblait pas demander de réponse et pourtant, le beau brun n'avait que très rarement eu si peu confiance en lui. D'ailleurs, le ton de sa voix s'était montré légèrement agressif, ce qui était étonnant vu ce qui venait de se passer entre eux quelques minutes auparavant. Ce ton assez dur, il le conserva pour prononcer les mots suivants : " Qui suis-je pour revenir ainsi dans ta vie comme un cheveux sur la soupe ? ... J'ai toujours fait des mauvais choix dans ma vie et... J'ai pas envie d'en faire un à nouveau en rentrant à nouveau dans ton monde alors que t'as l'air de mener une super existence. " Il montra du doigt les amis de la jeune femme qui continuaient de s'amuser tout en jettant régulièrement un regard protecteur vers leur amie. " J'ai pas envie de gâcher tout ce que t'as construit. " Il regarda plus haut dans l'escalier, quittant les prunelles de la demoiselle et il souffla longuement. En réalité, il n'y avait pas que Paisley qui devait lui pardonner. Il devait avant tout se réconcilier avec lui-même. C'était sans doute le plus difficile. Il ajouta finalement, presque dans un murmure : " Mais j'ai pas envie que tu partes. Et j'ai pas non plus envie de partir. " Il lui tourna le dos pendant quelques instants et finit par s'adosser au mur près de l'escalier, la tête collée sur la cloison.

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Citation :: ~ Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie.

Paisley le regardait, avancer, reculer, hésiter, ne plus savoir ce qu'il voulait, et être par la suite on ne peut plus déterminé. Elle pouvait tout à fait comprendre son hésitation, puisqu'elle s'étonnait elle-même. Sa réaction dépassait ce qu'elle avait pu imaginer, et elle ignorait à vrai dire pourquoi elle agissait ainsi. Elle s'était toujours imaginée le frapper aussi fort qu'elle le pouvait, lui crachant son amertume au visage, et finalement, elle était totalement différente. Une fois qu'elle s'était écroulée, il avait été la seule aide qu'elle avait trouvée. Pour une fois, il n'était pas parti, et malgré sa grande peine intérieure, Paisley était presque certaine de pouvoir faire quelque chose pour eux deux. Parce que oui, elle gardait cet espoir de pouvoir dire "nous" de nouveau, même si celui-ci était bien mince. Alors elle l'écouta, sans bouger, et le laissa s'éloigner. Elle ne bougea pas, elle ne tenta pas de le retenir, de lui dire de revenir s'assoir, parce qu'elle savait bien qu'on avait parfois besoin de tout laisser sortir. Et à présent, elle ne le voyait plus comme le garçon fier qu'elle avait connu. Elle apercevait les failles de sa carapace, qui laissaient entrevoir un jeune homme beaucoup plus sensible, et presque à fleur de peau en cette soirée. Et ce fut naturellement que ses pupilles se remirent à briller. Elle se trouvait un peu comme ces mères, qui sont fières de voir que leurs enfants ont grandi, et sont devenus de vrais hommes. Et elle était persuadée qu'Elijah avait pu la voir, cette lueur dans ses yeux. Elle était persuadée qu'il savait parfaitement ce qu'elle pensait, même s'il était plus facile de se jeter la pierre finalement. Il était plus facile de se dire qu'on était l'unique coupable, et qu'on ne méritait pas ce qui se présentait à nous. Oui, elle avait peut-être manqué sa vocation de psy. (a) Mais en tout cas, elle ne comptait pas manquer le reste de sa vie.

Lorsqu'il lui avait montré ses amis du bout du doigt, elle avait tourné la tête vers eux, les observant, et leur lança un mince sourire, histoire de les rassurer. De leur dire de ne pas s'inquiéter, que le navire coulait, mais qu'elle s'en sortirait, comme elle l'avait toujours fait. Puis, son regard se posa sur lui, et ne le lâcha plus une seule seconde. Comme si elle préparait intérieurement sa réponse, la réplique qui pourrait tout changer, mais elle n'en était pas convaincue. Elle trouverait toujours un moyen de tout gâcher, elle le savait. Qui te dit que j'ai réussi ma vie ? Elle retira ensuite ses oreilles de chat, et les posa à côté d'elle, tout en restant en haut des escaliers. Le regard dans le vide, elle se mit à lui parler, sans attendre une réelle réponse de sa part. Oui j'ai des amis formidables, oui j'ai un boulot qui me plait beaucoup, et mes élèves sont adorables, je pense que tu en connais un plus particulièrement. Elle faisait bien évidence référence à son fils, qui était vraiment gentil avec elle, comme un signe du destin probablement. Mais à part ça, qu'est-ce que j'ai réellement ? (...) Un tas de cicatrices qui n'ont pas guéri, et qui menacent de se rouvrir à n'importe quel moment. Elle marqua une pause. Alors bon, je ne dirais pas que j'ai totalement réussi ma vie. Au contraire, elle reste encore à construire, puisque pour l'instant, tout ce que j'ai, ce sont de maigres fondations. J'ai tout le temps peur qu'une pierre de ce beau royaume ne me tombe sur la tête. Elle avait dit cela dans un petit rire triste, avant de baisser la tête. Tu dois me prendre pour une folle de te parler de moi comme ça, mais j'ai pas mon journal sous la main, désolée. Toujours le mot pour rire, même dans les pires situations. D'ailleurs, cette remarque les réunit, le temps d'un rire partagé, l'un et l'autre à l'autre bout de la pièce. Et c'était les déboires d'une pauvre fille déguisée en chat, et saoule pour couronner le tout. Et elle s'imagina un public imaginaire l'applaudir, avant de sortir de son état d'isolement, et de descendre les marches, plus sûre d'elle, avant de s'assoir sur la première, et donc être comme une enfant aux pieds d'Elijah. Alors ne partons tous les deux. Elle le regardait d'en bas, avec son regard bienveillant, qui l'était sans qu'elle ne le contrôle réellement. Qu'est-ce qu'on a à perdre Eli' ? Eli', ça faisait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas appelé de la sorte. Bien sûr, elle savait qu'il pouvait lui répliquer quelque chose, toujours trouver quelque chose qui contrerait sa façon de pensée, alors pour la première fois de la soirée, elle se mit à attendre une mauvaise nouvelle.

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⊱ SOMEBODY THAT I USED TO KNOW Tumblr_m0dvuh5pV51qcuhdoo2_250

“A PERSON OFTEN MEETS HIS DESTINY ON THE ROAD HE TOOK TO AVOID IT ”
Il avait envie de pleurer. Il sentait les sanglots coincés au fond de sa gorge qui ne demandaient qu'à sortir pour évacuer toute l'émotion de cette situation. Pourtant, il ne pleurerait pas. Il ne pouvait pas se mettre à pleurer devant elle, il avait déjà fait preuve de trop de faiblesse en lui déversant ce flot de paroles bien trop sentimentales. Elijah avait certes évolué, ne ressemblait en rien à ce lycéen populaire qu'il avait été, mais il n'en restait pas moins quelqu'un de fort, de pudique et de fier. Alors pleurer devant Paisley aurait été terrible pour son ego.

flashback:

" Qui te dit que j'ai réussi ma vie ? " Elle marquait un point. Il portait sans doute des conclusions hâtives, comme toujours. Le jeune homme haussa les épaules, se rendant compte de la rapidité de son raisonnement. Il l'écouta attentivement parler. Il l'aurait écouté pendant des heures. Elle avait le don pour l'attendrir, le rendre mou comme un caramel. Pourtant, aux yeux d'Elijah, elle avait tout pour être heureuse. Comme quoi, les gens cachaient souvent leurs véritables aspirations. Lorsqu'elle fit référence à Jonah, il ne put s'empêcher d'afficher un sourire. Cela faisait trois ans que ce petit bonhomme était son unique raison de continuer à avancer dans la vie. En le regardant, il avait l'impression d'avoir au moins réussi une chose. Puis elle continua, avec cet humour cinglant qui la caractérisait. Cette fille déguisée en chat lui donnait les yeux brillants de larmes. Il se sentait faible, comme sa mère à chaque fois qu'elle regardait Autant en emporte le vent. Paisley ne lui laissait pas le temps de parler, sans doute avait-elle peur qu'il ne la juge. Pourtant, en cet instant, il la considérait bien plus que comme une fille saoule déguisée en chat. Puis arrivée en bas de l'escalier, elle posa la question qui lui retourna complètement l'estomac. " Qu'est-ce qu'on a à perdre Eli' ? " Le coeur du pauvre Winterbottom rata un battement et il resta plusieurs secondes silencieux, comme s'il était incapable de répondre. Il se décolla du mur et commença à faire les cent pas devant l'escalier. Il ne réfléchissait pas. Au contraire, il essayait de se vider la tête de la réponse évidente qui lui venait à l'esprit. Et pourtant, il répondit, s'arrêtant net devant elle : " Tout ? " Il avait répondu d'une petite voix, comme s'il posait lui aussi une question. Puis il enchaîna : " Et si... tout ça allait trop vite ? Ca fait sept ans qu'on ne s'est pas vu, Paisley. Tu ne me connais pas. Je ne te connais pas non plus. Je ne t'ai même pas reconnu l'autre jour, à l'école. Tu as changé, évolué, et peut-être pas que physiquement. " Il avait débité ces paroles à une vitesse incontrôlée. Ne lui laissant pas le temps de répondre, il continua, d'une voix plus forte, la respiration courte : " Je sais ce que tu vas me dire. Prenons le temps de nous connaître. Donnons nous une chance. Regarde-moi, ça fait une heure que je peux enfin te parler à nouveau et... tu exploses mon coeur en mille morceaux, comme à l'époque. Parce que je l'ai aimé cette fille ronde aux cheveux courts dont je me moquais tous les jours. Comme un fou. Et j'étais incapable de gérer toutes les émotions que tu me provoquais. Et je suis toujours incapable de gérer les émotions que le fait de te revoir me donne. " On aurait presque dit qu'il était énervé. Contre lui-même, certainement. Se rendant compte qu'il était sans doute ridicule et qu'elle devait le prendre pour un fou de s'emballer comme ça, il termina par : " J'ai besoin de prendre l'air. " Et sans rien rajouter, il s'engagea vers la sortie de la villa. Dans le fond, il espérait sans doute qu'elle sorte elle aussi, mais il n'était plus sûr de rien maintenant.

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Citation :: ~ Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie.

À sa réponse à sa dernière question, Paisley sentit cette vigueur la quitter. Comme si cette flamme qu'elle gardait en elle perdait de son intensité, comme si tout s'éloignait, pour ne jamais revenir. Il avait foutrement raison. Ils avaient tout à perdre dans cette histoire. Recommencer les mêmes conneries, se remettre à se faire du mal, pour finalement se détruire, et se laisser pour morts. Parce que c'était bien ainsi que la blondinette s'était sentie après cette expérience. Elle s'était sentie inutile, et ne comprenait pas pourquoi, ou comment quelqu'un pouvait s'intéresser à elle, comme si elle aurait été bien mieux en tant qu'un élément du décor. Et pourtant, cette fois-ci, elle avait voulu se défendre. Et pourtant, cette fois-ci, elle avait voulu répliquer quelque chose, lui dire qu'il avait tord tout en ayant raison, et que si on n'essayait pas, on ne saurait jamais. Mais Elijah ne lui en laissa pas le temps, et le ton de sa voix la fit se tenir comme l'un de ses élèves un peu indisciplinés qu'elle serait en train de sermonner. Elle l'écoutait d'une oreille attentive, et alors qu'elle voulut tendre la main vers lui, il se mit plutôt rapidement à quitter la villa.

Restant là, assise, elle se mit à soupirer. Soupirer parce qu'elle ne savait pas quoi faire, parce qu'elle ne savait pas quels mots adopter. Tout se précipitait dans sa tête. Le suivre, ne pas le suivre ? Et c'est alors que sans décider quoi que ce soit, ses jambes la soulevèrent, et commencèrent à avancer jusqu'à la porte d'entrée. En chemin, elle rencontra ses amis, qui lui sautèrent dessus pour savoir ce qui c'était passé avec ce beau brun, si elle allait conclure ou pas, et Paisley, avec une virulence qui l'étonnait elle-même, les envoya balader, en leur demandant de se mêler de leurs affaires. Elle allait déjà gâcher ce moment, elle ne voulait pas que d'autres s'y mettent. Elle rencontra également un gros lourd le nez plein , qui lui demanda où ses belles petites oreilles étaient passées, et elle lui répondit quelque chose que je ne répèterai pas ici. Puis, une fois arrivée à cette fameuse porte, elle passa la tête au dehors, histoire de trouver Elijah. Qui n'était pas bien loin à vrai dire, juste à côté de la piscine, qui était, d'ailleurs, immense. On ne se privait de rien par ici. Toujours pieds nus, la demoiselle avança, sentant les petits mouvements de l'eau venir lui chatouiller la plante des pieds, et elle resta là, plantée de l'autre côté, commençant à élever la voix pour être entendue d'Elijah. Tu sais que je devais te frapper d'être aussi indécis ? Tu es pire que ma grand-tante Muriel et ses perruques ! Puis, soudain, sans crier gare, un super papillon ninja débarqua de nulle part, et il se mit à l'attaquer, si bien que Paisley tomba lourdement à l'eau, comme une massue. Remontant bien vite à la surface, elle nagea vers lui, et posa ses mains sur le rebord de la piscine, Elijah à présent retourné, alerté par le bruit gracieux qu'elle avait fait en tombant. J'aurais voulu te faire ma déclaration dans une autre tenue, mais apparemment, je ne fais jamais rien comme les autres. Elle recracha un peu d'eau chlorée, avant de poursuivre. Tu sais, durant ses sept années, j'ai souvent pensé à toi, pour ne pas dire tout le temps. À ta petite tête de fier avec tes copains, oh ceux-là je leur flanquerais bien une de ses paires maintenant ... Enfin bref. Elle poursuivit d'une traite. Et je me suis donc demandé : "et si un jour, je le revois, je fais quoi ?" Parce qu'il ne faut pas croire que je sais tout d'avance. Non, je suis plutôt du genre à réfléchir, à me demander si je fais ci, si je fais ça. Et finalement, tu es réapparu. Comme ces rêves qu'on fait et qui reviennent, on ne sait pas pourquoi. Alors si tu es revenu Eli', c'est pour quelque chose. Ses pieds continuaient à battre histoire de la maintenir à la surface. Alors, excuse-moi, mais laisse-moi te dire que perdre tout, je m'en fiche un peu. (...) Ça ne peut pas être pire que moi sans toi, crois-moi. Prenant une inspiration, elle se sentit un peu perdue dans ses propos, mais elle se ressaisit, et continua. En somme, ce que j'essaie de te dire, c'est que je tiens à toi, même trop, et ces fichus sentiments sont autant en bordel dans ma tête que dans la tienne. Mais si on n'essaie pas, on fait quoi, hein ? On continue à se tourner autour, à s'éviter, sans jamais jouer nos cartes ? Sérieusement Eli' ? Elle le regarda dans les yeux. Ce que je suis en train de te demander, c'est de nous laisser une autre chance. Oh je sais que ça ne sera pas facile, mais ça l'est encore plus de prétendre que je te déteste. Se rendant compte de la situation un peu cocasse, Paisley ne put s'empêcher de rajouter sa petite touche d'humour. Je sais, dit comme ça, ça perd de son charme, mais si je ne l'avais pas fait maintenant, je n'aurais jamais pu le faire. De légers frissons apparaissaient sur sa peau laiteuse sous la couleur de la lune, et ses cheveux blonds flottaient à la surface, tranquillement. Le moins que l'on puisse dire, c'est que mademoiselle a du caractère. :lol:

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Citation :: “A PERSON OFTEN MEETS HIS DESTINY ON THE ROAD HE TOOK TO AVOID IT ”
L'air frais de ce début d'été lui frappa le visage. Il ferma les yeux quelques secondes, ne prêtant pas attention à toutes les personnes présentes dehors à fumer tranquillement ou à discuter. Finalement, pour avoir un peu plus de calme, il fit le tour de la piscine et il resta debout les bras ballants, se rendant bien vite compte que la moitié de son déguisement avait disparu au fil de cette soirée mouvementée. Perruque, cache-oeil, même le maquillage noir qu'il avait appliqué avec soin autour de ses yeux s'estompait peu à peu. Il passa une main dans ses cheveux, tirant presque dessus, comme pour retirer toutes les idées qui envahissaient son esprit. Il avait l'impression de réfléchir en accéléré. C'était comme si la télécommande de son cerveau était déréglée et bloquée sur la touche avance-rapide Le mal de crâne commençait d'ailleurs à pointer le bout de son nez. Plusieurs longues secondes passèrent et il commençait à se demander si son attitude n'avait pas eu pour effet de faire fuir Paisley. Il l'aurait compris, il s'était comporté en pauvre gars qui avait une confiance en lui digne de celle d'un cornichon. Il avait lâché ses sentiments passés et présents avec une telle désinvolture et une rage dans la voix qu'il devait passer pour un idiot aux yeux de la blonde. Il n'y avait rien de plus certain que le fait qu'il avait peur. C'est à ce moment-là qu'il entendit le "plouf" distinctif d'une personne qui tombe à l'eau. En se retournant, il put apercevoir Paisley qui désormais, nageait vers lui. Il la laissa faire, un fin sourire naissant sur ses lèvres. Cette fille était folle. Et lui était fou. D'elle. Lorsqu'elle arriva au bout de la piscine, elle prit la parole et ne sembla pas prête à la relâcher de si tôt. Elle aussi voulait partager ce qu'elle avait sur son petit coeur. Il l'écouta religieusement, tantôt amusé, tantôt ému par ses paroles. Cette fille était unique. Elle était là, dans cette piscine, trempée jusqu'aux os en costume de catwoman, et elle était presque en train de lui avouer que pendant sept ans, elle avait continué à l'aimer. Lorsqu'elle eut finit, il laissa un silence puis intervint : " Souviens-toi que tu m'as fait une déclaration dans une piscine le jour où tu voudras me reprocher tous les malheurs du monde, d'accord ? " Parce que ce jour arriverait. Le jour où énervée contre lui, elle lui balancerait en pleine poire qu'il n'est qu'un égoïste, imbu de lui-même qui ne sait répandre que le mal autour de lui. Un jour, elle lui déverserait toute sa rancoeur à la figure, car ce qu'il lui avait fait sept ans auparavant n'était pas le genre de blessure qui se refermait aussi facilement. Malgré la véracité de ses propos, le jeune homme avait dit ça avec un sourire, sur le ton de la rigolade, même. Il la regarda patauger dans l'eau et il fut encore plus séduit. Il s'accroupit à son niveau et lui tendit la main pour l'aider à sortir : " Sors de là, on se croirait dans un de ces films avec Julia Roberts. " Le tableau, c'était un peu ça : vieille comédie romantique des années 90. :lol: Elle se hissa hors de l'eau mais il ne lâcha pas sa main pour autant. Il la rapprocha un peu de lui et la regarda droit dans les yeux avant de dire : " Je n'ai jamais rencontré de fille aussi bornée que toi. " Elijah osa un petit sourire en coin puis se ravisa avant d'ajouter, la mine plus mélancolique cette fois-ci : " Ca aurait été plus simple si tu m'avais oublié. " De sa main libre, il vint remettre une mèche de cheveux, trempée, hors du visage de la jeune femme. Il resta à la regarder plusieurs longues secondes et vint déposer un baiser sur son front, lourd de sens et de tendresse, leurs mains toujours liées, ne formant qu'une.

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