UN AN PLUS TÔT ; SYDNEY. ✽ Je devais être âgée d'une quinzaine d'années tout ou plus. Après, que ma mère n'ait plus souhaité avoir ma garde, la famille Rosebury se chargea de m'accueillir afin de m'éduquer comme si j'avais été leur propre fille. Andy était leur enfant unique, et moi sa meilleure amie, depuis que nous sommes bambins. Autrefois, nous formions une bande d'amis soudée, lorsque Romie en faisait partie. Elle était ma meilleure amie, quant-à-eux ils n'avaient pas tardé à se mettre en couple. Il fut bien difficile de nous séparer, et malgré les calomnies douteuses dû à l'adolescence, nous restions incontestablement un trio soudé et désireux du bien être de chacun. Pourtant, j'ai dû me contraindre de me faire à l'idée que cette époque-là prenait fin après qu'ils se soient définitivement séparés. Andy me reprochait fréquemment de la côtoyer et Romie continuait de son côté ses délires peu nets. D'après, Andy, la brunette aurait eu sur moi une mauvaise influence, cependant, je savais mieux que quiconque que ses propos dédaigneux furent de loin prononcés par sa rage qu'il ne cessait de contenir intérieurement. Son ex compagne l'avait trompé à plusieurs reprises et son égo parfois sur-dimensionné eu pris un énorme coup. Dans le fond ; cela me brisais le cœur, mais je ne pouvais m'éloigner de ma meilleure amie, seulement parce qu'il ne souhaitait plus en entendre parler.

UN AN PLUS TARD ; SYDNEY. ✽ Malheureusement, notre relation ne manquera pas non plus de totalement dégénerer. Ayant de loin tenu leur parole, les Rosebury obtiendront ma garde durant un temps, mais dans l'obligation de nous considérer comme frère et sœur, Andy et moi deviendront rapidement ingérables. ❝ CE SOIR ON PARLE! ❞ ❝ KEDAL ON A RIEN À SE DIRE. ❞ ❝ TA GUEULE! C'EST TOUT. ❞ J'avais avalé mon déjeuner de travers. Cet enfoiré ne m'avait pas attendu pour partir au lycée, et en plus de ça, j'en prenais encore une fois plein la figure. De temps en temps, je me rendais compte à quel point je pouvais être stupide. Il m'arrivait parfois même de penser que le geste de la famille Rosebury avait eu plus de conséquences négatives que bénéfiques. mon attachement était tel quel que je m'étais éloignée de Romie, seulement parce qu'il me l'avait exigé. En réalité, j'avais arrêté de fréquenter peu à peu ma nouvelle bande d'amis pour passer la majorité de mon temps libre en sa compagnie. Je n'ai jamais compris ce qu'il m'avait pris, mais je regrettais fortement d'avoir été dans l'incapacité de l'envoyer paître à chaque fois que j'en avais l'occasion.

« C'était qui la blonde avec toi ? » Je me surprenais à être jalouse. Notre relation des plus fusionnelles devenait aussi des plus malsaines. Je ne supportais pas de l'apercevoir au bras d'une autre fille que moi. Fraternelle, tu parles ouais. KEDAL! Nous avions depuis bien longtemps passé l'âge de nous voiler la face sur nos réelles intentions. Nous n'étions ni frère ni sœur ; notre amitié s'était perdue depuis que nous avons commencé à cohabiter ensemble. En toute honnêteté il nous arrivait fréquemment de s'embrasser et de coucher tous les deux, sans former un couple. Nous ne pouvions nous le permettre et cette situation me détruisait de l'intérieur. Andy quant à lui, n'éprouvait aucune difficulté à ramener d'autres demoiselles à la maison et faire comme si rien ne s'était passé. La gamine neutre et insensible que j'étais, avait disparu en quelques semaines seulement, et j'étais la grande perdante de tout ce que j'avais entrepris jusqu'à présent. Le plus clair de mon temps, je le passais à surfer en ne sachant pas ce que j'allais faire de ma vie, ni même avec qui. Notre relation ne cessa de se dégrader totalement, jusqu'au jour ou mon père accepta finalement ma garde. Ça risquait d'être douloureux ; mais je serai assez loin pour ne plus avoir à m'occuper de qui que ce soit. Je me souviens encore de mes derniers instants, alors que je préparais mes valises.


AVANT LE DÉPART POUR SAN DIEGO. ✽ « Tu sais ; tu peux toujours changer d'avis! » J'avais haussé les sourcils, sans même ne lui lancer un seul coup d'oeil, préférant de loin boucler mes affaires pour le départ prévu au lendemain matin. « Je ne compte pas changer d'avis. » J'étais certaine de regretter ce dont je m'apprêtais à faire, mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Bien que sous une allure insensible, j'avais beaucoup de mal à retenir mes larmes, mais ma fierté était-elle que je ne pouvais me mettre à pleurer, encore moins devant Andy. « Tu as toute ta vie ici ; qu'est-ce que tu comptes faire une fois chez ton père ? Pendant des années il t'ignore et du jour au lendemain il accepte que tu viennes vivre chez lui. » Passant une main sur mon visage, je laissais échapper un long soupir, dans l'espoir de contenir au mieux mes larmes. Malheureusement, je savais qu'il avait raison sur tout, mais il était lui-même la raison de mon départ. « Quelle vie ? La pauvre et misérable vie que j'ai, grâce à toi. Raison de plus pour faire connaissance, alors. » Je le sentais totalement dépité, je savais qu'il n'allait pas me le pardonner, mais je ne pouvais pas faire autrement. J'avais passé tant d'année dans sa famille, que je ne pouvais continuer à me permettre de leur faire vivre un enfer de la sorte à cause de nos disputes incessantes. « C'est ça ; prends tes affaires et dégage alors! » Hors de lui ; il venait de quitter la pièce en ne manquant pas de faire claquer la porte sur son passage. J'avais tant espéré que les choses ne se passent pas de la sorte, c'était loupé. Carrément loupé.

VINGT-ET-UN ANS À SAN DIEGO. ✽ J'ai entamé des études en médecine ; même si le plus clair de mon temps, je n'en glande pas une. Actuellement, je loge chez mon père, avocat réputé pour ce que j'en sais du moins. Je ne le vois pas souvent. Depuis, que je suis arrivée à San Diego, je l'ai quelques fois aperçu. Le courant passe difficilement, faut dire qu'on ne s'est jamais réellement rencontrés avant. Lorsqu'il a quitté ma mère, il a presque immédiatement changé de pays, alors que je n'étais même pas âgée d'une dizaine d'années. Étrangement je ne lui en veux pas et son argent ne m'intéresse pas, même s'il fait mon bonheur. J'ai pu constater que mon tempérament neutre et peu sentimental a repris le dessus à ce jour, chose qui m'arrange grandement je dois dire. Je n'aimais pas l'image de cette fille fragile que je reflétais depuis que je vivais chez les Rosebury. D'ailleurs, je n'ai plus aucune nouvelle d'Andy. On s'est quitté sur un conflit et je doute qu'il accepter m’envoyer un message. De plus ; cela ne m'étonnerait en rien s'il n'avait pas déjà supprimé mon numéro. Bref; aujourd'hui il ne me reste plus qu'à profiter. Dans tous les cas ; je n'ai plus le choix.