-Les enfants ! Les enfants, s'il vous plait, silence ! Aujourd'hui, nous allons recevoir un nouvel élève dans notre classe. Il revient de Sainte-Rose, en France, et il s'appelle ... hum ... Maxwell Malik-Styles. Très bien, Maxwell, peux tu nous parler de toi ?. Les regards des 28 élèves se tournèrent vers un jeune blond, aux yeux bleus, âgés de 16, 17 ans. Celui ci, dont qui n'avait pas arrêté de regarder ses chaussures jusqu'à présent, releva ses yeux azurs vers la professeure. -Oui je le peux, mais ... Vous voulez la version longue, ou courte ?-Et bien ... Essaye la version longue. Après tout, plus tu nous en dis sur toi, mieux c'est ! assura la professeur, essayant de se montrer encourageante envers ce petit nouveau à l'air timide. -Très bien ... Alors, pour commencer, mon nom complet est Maxwell Parker Julian Ludovic Malik-Styles. Dans l'intimité, on me surnomme Max, ou éventuellement, Julian. Mes amis m'ont toujours décrit comme quelqu'un de naïf, romantique, susceptible, sociable, serviable ... Bref, quelqu'un d'assez, même de très simple. Je suis né à Memphis, aux U.S.A., dans l'état du Tennessee. Mais franchement, j'vais pas vous mentir en vous disant que je suis un vrai américain de l'hollywood boulevard, et tout ça. Parce qu'en vérité, à mes ... 3 ans je crois, avec ma mère et mon père, nous sommes partis dans le Sud de la France, à Sainte-Rose. Là bas, j'ai vécu une enfance tout ce qu'il y a de plus paisible ... Jusqu'à mes 9 ans en fait. Ma mère était partit à une réunion, pour son boulot, et mon père et moi, nous étions restés à la maison. Vers 19h30, le téléphone à sonné, ce fut mon père qui a décroché. Tout le long de la "conversation", il répondait simplement par "Oui", "Non", "Vraiment ?", "Mais ...", et au fur et à mesure, sa voix se faisait de plus en plus faible, de plus en plus tremblante. Moi même, au début, je n'écoutais mon père que d'une seule oreille, mais plus je sentais l'inquiétude dans la voix de mon père, plus la curiosité me démangeait. Je finis par me lever, et m'approcher du couloir, ou mon père se tenait, le combiné sur l'oreille. Je n'entendis rien de plus, car il raccrocha dès que j'eus le regard posé sur lui. Il se tourna vers moi, comme si il savait que j'étais là, puis m'a simplement dit d'un calme inquiétant "Max, prend ta veste, et viens avec moi". Je n'osais pas poser de question, et allait récupérer le premier blouson qui me passait sous la main. Je me dépêchais ensuite de monter dans la voiture de mon père, comme il me le demandait. Pendant le trajet, le silence était brisé par l'unique bruit du moteur accélérant, de plus en plus. Je tentais, par moments, de poser une question, mais son air grave m'en dissuadait presque aussitôt. Il s'engageait dans une rue que je ne connaissais pas. Il n'avait jamais voulu y aller, car il disait que c'était trop dangereux, trop mal fréquenté. Au bout de quelques minutes, je vis, arrêté au milieu de la route, une voiture, que je devinais être celle de ma mère. Tout d'abord, je pensais à un accident, car la Mini-Cooper était en piteux état. Mais en y repensant, aucune autre voiture n'était sur présente, à par la notre. La portière côté conducteur était grande ouverte, et d'où j'étais, je ne pouvais pas voir ce qu'il se passait sur derrière la voiture. Mais ça semblait être "drôlement intéressant" comme je me le suis dis sur l'instant, en voyant plusieurs adolescents agenouillés, ou même débout, regardant le sol, avec une mine aussi grave que celle de mon père, ou même triste. Aussi, je me tortillais sur mon siège pour essayer d'en voir plus, en vain. Je sens encore le désir de savoir ce qu'il se passait. Mille questions dans ma tête me donnaient une migraine affreuse, mais je ne m'en souciais pas. Enfin, mon père s'arrêta, et je sautais hors de la voiture, mais avant même que j'ai pu faire un pas, il m'arrêta, me sommant de l'attendre. Une fois à mes côtés, il me prit la main, que je trouvais moite. Je sentais même quelques tremblements. Je sens encore mon coeur battre de plus en plus fort, au fur et à mesure que l'on approchait. Ce sentiment de curiosité se transformait peu à peu en un horrible pressentiment. Plus jeunes relevèrent le regard vers nous en nous entendant. L'un deux s'approcha de mon père, l'air désolé, et lui dit "On a essayé ... Mais on peut rien faire ... Les ambulances vont arriver, mais le temps qu'elles arrivent ... J'ai peur que ... ". Il ne finit pas sa phrase. Cela ne répondait en rien à mes questions. Mon père se contenta de regarder cet homme, et de lui adresser un bref signe de tête. Nous nous approchâmes encore un peu plus de la voiture et ... Max marqua un long silence, ravalant sa salive. Ce que je vis me choqua, et l'image est encore là, trop fraîche dans ma tête : Ma mère gisait là, au sol, dans une flaque de sang. Elle tourna la tête vers nous, et je pus voir des larmes le long de ses joues. Mon père me tira en arrière, et me mit derrière la voiture, m'ordonnant de rester là. J’acquiesçais, pendant qu'il se précipitais de nouveau vers ma mère. Mais honnêtement, je ne tins pas ma promesse très longtemps, j'en étais incapable à vrai dire ... Je m'approchais moi aussi de ma mère, puis je la vis là, sanglotant, avec mon père à ses côtés. Vous allez me dire que je suis un idiot de vous raconter ça, ou je ne sais pas quoi, mais rendez vous compte ce que ça fait. De voir votre mère agonisante, sanglotante, au milieu d'une flaque de sang. Vous ne saurez surement jamais ce que ça fait. Et je vous le souhaite, car il n'y a rien de plus horrible sur terre.
Mais passons les détails macabres. Toujours est il que ma mère ne décéda dans l'ambulance qui l'amenait à l'hôpital. Il s'avéra que la cause de l'accident était un vol à la portière qui avait mal tourné. Pour faire vite, après ça, mon père n'a plus jamais été le même. Il est tombé en dépression, puis peu à peu, sombra dans la folie. En fait, il n'est devenue officiellement fou que depuis quelques jours. Les services sociaux ont donc décidés de m'envoyer chez mon oncle et ma tante, ici, à Londres. Mais je ne compte pas rester ici trop longtemps. Car bientôt, je pars pour San Francisco, dans étudier la photographie. Donc, voilà mon histoire, à moi, Maxwell Parker Julian Ludovic Malik-Styles .... C'est ainsi qu'il termina son histoire, sous le regard gêné des élèves. Certains, dont la professeur, avaient à plusieurs reprises essuyés des larmes. Julian n'aurait surement pas du raconter cette histoire, mais comme il l'avait dit, il ne comptait pas rester très longtemps ici. Et, pour une fois il voulait marquer les esprits. Lui, si timide d'habitude, voulait qu'on se rappelle de lui. De toute façon, il ne reverrait jamais ces gens, alors, autant se ridiculiser, n'est ce pas ?

THE END