❝there's something special, a special jealousy, isn't it ?❞

Ezeckiel parcourait les longs couloirs de l'université de San Diego. Il venait d'assister au cours d'ingénierie mécanique durant une heure. Il ressortait de là, avec une tête prête à exploser, tant des formules, des chiffres fusaient dans tous les coins. Il ne faisait pas même attention aux étudiants et professeurs, qui l'entouraient. Tout lui paraissait diffus. Il tentait d'ingurgiter toutes ces données, sans les recracher. L'aéronautique n'était pas aussi facile que ça lui avait paru, lorsqu'il était enfant. Même sa passion pour les voyages et les avions semblait s'être mise de côté. Il longea les murs du couloir principal et sortit par la grande porte, qui donnait sur le campus. Il marcha dans l'herbe verte, dans laquelle les fleurs commençaient à boutonner. Il n'eût le temps que de faire quelques pas, alors que son portable se mit à vibrer dans sa poche. Il se stoppa net. Il le prit, le déverrouilla et lut le message, qu'il venait de recevoir. Soirée chez moi. Ce soir, 18h. Ezeckiel rangea son portable et se posa la question : J'y vais ou pas ? Dans l'esprit de tout le monde, la question ne se posait pas. Il irait. Il y allait toujours. Ils le voyaient toujours aux soirées, aux fêtes, en boite. C'était un fêtard. Mais il hésita durant quelques instants. Il finit par hausser les épaules et reprit son chemin, en direction du parking. Au fond, ça ne faisait aucun doute. Il se pointerait là-bas pour trouver une fille, qu'il ramènerait dans son lit. Une blonde. Ou pourquoi pas une brune pour changer ? Tant est-il, qu'il arriva à hauteur de sa voiture, qu'il prit pour rentrer chez lui.

Il balança son sac à l'entrée de son appartement et déposa ses clefs sur le meuble d'entrée. Le jeune homme s'avança vers la cuisine, dans laquelle il prit quelque chose à grignoter et à boire. La fête commençait dans deux heures. Il avait tout juste le temps de traîner dans son appartement et d'aller chercher des bouteilles d'alcool potables pour s’émécher durant la soirée. Il fila sous la douche, durant une quarantaine de minutes. Il traînait clairement et comptait bien prendre son temps pour ne pas rester avec les premiers invités. L'eau chaude coula sur son corps, perla sur la moindre petite parcelle de son corps. Il en sortit et enfila ses vêtements. Lorsqu'il s'estima enfin prêt, il quitta son appartement et prit sa voiture pour aller chercher deux ou trois bouteilles d'acool potables. Ca ne lui prit que quelques minutes, avant d'arriver dans un magasin. « Mettez-moi trois bouteilles de ce que vous avez de plus fort. » Lâcha-t-il avec un air détaché. L'homme dépose trois bouteilles différentes, qu'il paya. « Merci. Bonne soirée. » Il se contenta de prendre les bouteilles et de partir en direction de la villa de l’organisateur de la soirée. Il y arriva bien assez vite, en quelques minutes uniquement, ce qui lui suffit à se convaincre totalement que c'était une bonne idée.

Il pénétra à l'intérieur de la maison. Il y avait déjà de nombreuses personnes, qui avaient toutes commencées à consommer de l'alcool. Il salua deux ou trois personnes, qu'il connaissait vaguement et alla dans la cuisine pour déposer ses bouteilles. Une musique rythmée secouait l'ambiance. La plupart des personnes présentes dansaient, avec un verre en main, alors que d'autres squattaient littéralement la cuisine. Ils étaient en train de vider les bouteilles. Il ne posa pas bien longtemps la question, avant de s'installer sur le plan de travail. Ezeckiel prit un verre en plastique et se servit un verre, qu'il avala d'une seule traite. Il y avait une bonne ambiance, bien que frivole au vu des étudiants bourrés. Déjà bourrés. Mais la soirée semblait être une parfaite réussite. Au fur et à mesure de celle-ci, il observa tout ce qu'il se passait autour de lui. Il s'enfilait des verres, tout en étant sûr de ne pas franchir sa limite pour rester lucide. C'était important. « Tu me sers à boire, beau-gosse ? » Demanda une jolie blonde, avec un air séducteur. Il arqua un sourcil. Il prit un verre, qu'il remplit de vodka, avant de le lui tendre. Ce fût par ces simples mots, que débutèrent le jeu auquel il se livrait à chaque soirée, avec une fille différente. Un jeu de séduction. Il fonctionnait particulièrement bien, puisqu'il arrivait à les ramener dans son lit. À chaque fois. Elle l'entraîna dans la pièce principale de la villa, là où tout le monde dansait.

« Merde, je suis désolée. » Rétorqua Alice, avec cet air niais au visage. Il n'avait pas fait attention à elle, ne savait même pas qu'elle participait à cette soirée. Elle était arrivée près de la blonde, qui l'avait emmené dans la pièce, et lui, et avait " accidentellement " trébuché, renversant l'intégralité de sa boisson sur sa robe. Il lui lança un regard noir. « Vite, va nettoyer ça, sinon ta robe est foutue ! » Poursuivit-elle. Il y avait des moments, où il se demandait comment il avait pu faire pour sortir avec elle. Tout compte fait, le défi, qu'il avait relevé, n'avait été qu'une échappatoire, suite à laquelle ils avaient rompu. La blonde, dont il ignorait le nom, commença à s'énerver. Injuriant la jeune femme, elle partit en direction de la salle de bain. Il soupira. Elle venait de faire foirer ses plans. « Passe une bonne soirée. » Ezeckiel ne laissait rien paraître. Intérieurement, il avait envie de l'envoyer chier profondément. Elle lui tourna le dos, alors qu'il s'approchait doucement d'elle, son verre à la main. Si elle voulait jouer, ils allaient jouer. Il colla son torse contre son dos et approcha sa bouche de son oreille. « Merci, chérie. Tu viens de me donner une bonne raison pour lui enlever sa robe plus rapidement que je n'aurais pu le faire seul. » Lui susurra-t-il sensuellement à l'oreille. Il ne s'arrêtait jamais. Alors qu'il se décollait lentement d'elle, il but une gorgée de son verre et prit tout son temps pour se diriger vers la salle de bain.

❝there's something special, a special jealousy, isn't it ?❞

Ezeckiel pensait sérieusement à passer une bonne soirée. Il n'allait pas rester planté-là, à être sage, innocent et chaste. D'ailleurs, il aurait bon le calmer sur tous les toits, ils seraient tous occupés à vaquer à leurs occupations ou à se moquer de lui, tant c'était improbable. Et ils auraient raisons, puisqu'il ne pouvait pas résister aux avances d'une jolie blonde. Enfin si, il pouvait, mais il n'en avait pas envie. Ca changeait énormément la donne. Il voulait s'amuser. Il voulait faire croire à une meuf, qu'il l'aimait, pour la baiser et la rejeter le lendemain matin. Il avait d'ailleurs entreprit ce plan et l'avait démarré rapidement, lorsqu'il avait repéré une fille, qui ne lui semblait pas trop mal, qui pouvait éventuellement être à son goût. Une blonde. Encore. Alors, qu'ils s'étaient rapprochés en très peu de temps, en discutant, en flirtant; il s'était rendu compte que ça serait du vite fait bien fait. Ou du moins, c'était ce qu'il avait cru, jusqu'à ce qu'Alice, son ex-copine, entreprenne de briser ses projets pour la fin de la soirée. En effet, celle-ci s'approcha d'eux et renversa son verre sur l'autre blonde. Quelques insultes fusèrent, alors qu'elle repartait triomphante. Mais elle ne perdait rien pour attendre. Les ex-copines. Ca disait être amoureuses, et lorsque tout était fini, elles rendaient la vie de leurs exs impossible. Évidemment, il avait fait en sorte de ne rien laisser paraître, évitant de lui donner la satisfaction d'avoir réussi son coup. Au contraire, il s’était approché d'elle et avait su retourner la situation à son avantage, puisque le fait que la robe de l'autre blonde soit tachée, lui permettait de lui enlever avec plus de facilités. Une fois de plus, il lui prouvait qu'elle n'avait pas gagné une bataille. Ils avaient déjà eu du mal à se reparler, à s'adresser la parole, sans que des remarques acerbes, sur ce qu'il s'était passé, ne fusent dans tous les sens. Mais la plupart du temps, ça revenait toujours sur le même sujet : le défi, qu'il avait daigné remplir. Le jeune homme avait embrassé une fille déjà en couple devant Alice. Certes, ça n'avait pas été l'acte le plus malin, qu'il avait fait de toute sa vie. Mais au vu de la fin tragique qu'avait pris la tournure des événements, tout s'était terminé.

Une rupture. Tout avait cessé de façon nette. Depuis, il n'avait eu que deux ou trois copines, qu'il avait délaissé sans état d'âme, tant la liberté était d'avantage attirante que l'emprise d'une fille. Sa relation avec Alice n'avait pas été si différente que celles, qu'il avait eu avec les autres. Ils n'étaient sortis ensemble que durant deux mois. Ils avaient très certainement rompu à cause de lui. Dans le fond, son côté désinvolte, détaché et désintéressé jouait un rôle là-dedans. Mais Alice, c'était Alice. Il n'avait plus adressé la parole à ses autres ex-copines, excepté elle. Une exception, qui confirmait la règle. Entre eux, c'était compliqué, c'était spécieux. Parfois, il ne comprenait pas ce qui les reliait encore. Autant était-il passé à autre chose, qu'il ne supportait pas l'idée de la voir avec un autre. Putain de côté possessif. Ezeckiel avait l'impression de perdre le contrôle dans ces moments-là, ce qui était perturbant pour lui, qui n'en avait toujours fait qu'à sa tête, selon ses envies. Sans doute un brin de jalousie là-dedans, mais il ne pouvait pas l'admettre, bien qu'il y avait déjà été confronté. Il se voilait la face. Ça arrivait, de temps à autre. Mais jamais, jamais à cause d'une fille. Comme quoi, il y avait réellement un début à tout. Alors qu'il avait gentiment pris le soin de provoquer la blonde. « C'est ça, va lui refiler ton MST ! » Rétorqua-t-elle, en s'était retourné. Elle avait soupiré, avait cet air agacé au visage, et c'était le but. Elle le chercher, elle le trouvait. C'était aussi simple que ça. Il aurait pu rétorquer quelque chose pour l'enfoncer, mais ne le fit pas. La dizaine de personnes, qui s'était retournée en entendant ses propos, suffit à la calmer et à la faire déguerpir. Il lâcha un rire amusé, qu'il stoppa aussitôt. Il secoua la tête, amusé. Une fois de plus, il avait gagné. Mais à moitié, puisqu'il avait perdu la fille. Si c'était comme ça, alors il allait s'amuser à lui pourrir sa soirée.

Elle était partie et il entreprit d'aller dans la salle de bain, mais il se détourna. Non. Il n'en avait pas envie, plus envie. Il trouverait une autre fille. Une blonde. Sans doute encore. C'était sans doute à cause de la blondeur d'Alice, qu'il avait craqué la première fois. À un charme, duquel il était devenu insensible. Ou du moins, c'était ce qu'il pensait. Il s'amusa durant une trentaine de minutes, avec ses amis, et retourna finalement dans la cuisine. Les bouteilles d'alcool étaient toutes entreposées sur le plan de travail. Il pénétra dans la pièce, où il croisa le regard de la blonde. Mais sans plus. Il ne fit pas attention à elle. Ezeckiel s'installa de nouveau sur le plan de travail et se tourna vers une fille, qui tenait une bouteille de vodka en main. « Hey, chérie ! Tu m'sers un verre ? » Il esquissa un sourire charmeur, alors qu'elle vidait sa bouteille dans son verre. Il le vida à moitié et le déposa à côté de lui. Enfin, il daigna porter son attention sur elle. Une bouteille d'absinthe était positionnée juste devant elle. « La p'tite Culligan a enfin décidé de se laisser aller... Comme c'est mignon ! Vaut mieux tard que jamais... » Il la regarda quelques instants, en posant ses mains derrière lui, sur le plan de travail, en faisant attention aux bouteilles. Puis, il s'appuya. « Bois encore quelques gorgées. Je pourrais te baiser à défaut de baiser l'autre blonde. Quoi que... Elle sera peut-être d'accord pour un plan à trois. » Oui. Il laissait sous-entendre qu'elle lui avait dit non, lorsqu'il était parti pour aller la voir. Mais il n'y avait pas été. « Je pourrais te refiler ma MST imaginaire. » Finit-il par dire, alors que les personnes, qui étaient autour d'eux, rigolaient de sa remarque.

❝there's something special, a special jealousy, isn't it ?❞

Ezeckiel s'était longtemps demandé s'il allait participer à cette petite fête, qui était relativement réussie. La réponse n'avait pas été très surprenante. Il avait fini par trouver la réponse à sa question : Oui. Pensant sérieusement, qu'il allait pouvoir se trouver une fille à mettre dans son lit, il n'avait pas prévu l'intrusion d'Alice, dans son plan. Il ne savait même pas qu'elle serait à la même fête que lui, et ça n'avait pas été son soucis jusqu'à ce qu'elle daigne casser, ce qu'il avait entrepris. À partir de là, il ne lui avait pas fallu longtemps, avant de se mettre en tête de le lui faire payer. Oui. Parce que s'il était venu, ce n'était sûrement pas pour se prendre la tête avec l'une de ses ex-copines, notamment Alice. Sortir avec elle n'avait pas été l'idée la plus lumineuse, qu'il eût eu. Une blondasse chiante. C'était comme ça, qu'il la qualifiait à présent. Sa vision des choses avait changé. Elle était passée du statut de bombasse blonde à blondasse chiante. Il fallait avouer qu'aucune de ses histoires, s'il pouvait les appeler comme ça, n'avait eu une fin heureuse. Non, aucune. Il avait lâché les autres filles par soucis de liberté, parce qu'il ne pouvait jamais rien faire. Elles étaient jalouses, possessives, envahissantes, collantes. Il avait fini par faire la même chose avec Alice, alors qu'il avait échangé un baiser avec une autre fille. Mais pour lui, ça n'avait eu aucune signification. Contrairement à ce qu'elle avait pensé. Et ça s'était mal fini. Une fois de plus. Il voulait conserver son indépendance, qu'il avait perdue trop tôt avec sa mère, qui s'était mise à le surprotéger. Il se sentait étouffer. Il étouffait et éprouvait un besoin immense de respirer. Mais qui pouvait le comprendre ? Personne. Personne ne savait ce qu'il avait vécu, lorsqu'il était petit, avec sa génitrice. C'était tant mieux, ça lui permettait de ne pas être pris en pitié. Puis, il gardait ça pour lui. Personne n'avait besoin de savoir. La compassion ? Très peu pour lui. Qui avait besoin de savoir, voulait savoir ? Il ne voulait pas subir les petits mots doux de consolation, qui n'allaient aucunement l'aider. Il avait surmonté ça et l'avait affronté. Il était devenu un gosse à problème selon sa propre mère. Après ça, les blessures ne lui faisaient plus aucun effet sur ce sujet-là. Il avait quitté sa mère, son beau-père et ses demi-frères et soeurs. Plus rien n'avait d'importance.

Le jeune homme était certain de ne jamais être tombé amoureux. Il en était sûr. Parce que tomber amoureux, si c'était ressentir des papillons dans le bain, sentir son coeur battre à pleine vitesse ou perdre le contrôle de ses sentiments... Il ne l'avait jamais ressenti. Et après tout, il ne voulait pas l'être. À quoi ça servait à part à créer des ennuis ? À rien. Très peu pour lui. C'était peut-être pour ça qu'il n'avait jamais ressenti quoi que quoi ce soit en embrassant une autre fille devant elle. Il avait peut-être fait le con. Il n'avait pas réfléchi aux conséquences que son défi aurait par la suite. Comme à chaque fois, il ne réfléchissait pas à ça. « Si tu voulais bien me lâcher et continuer à draguer ton laidron ça serait adorable, merci. » Il esquissa un sourire en coin, tant il trouvait sa remarque amusante. Elle ne pouvait pas s'empêcher de lui rétorquer quelque chose, en usant d'adjectifs acerbes. Rien de bien concluant en somme. Il porta son verre à sa bouche pour boire une gorgée de sa boisson, avant de le redéposer juste à côté de lui. Il repporta son attention sur elle. « T'es jalouse, pour que tu te sentes obligée de la rabaisser ? » Lâcha-t-il. Il n'attendait pas de réponse. Il comptait bien lui en faire baver ce soir, pour lui avoir fait foirer son plan cul. D'ailleurs, il n'allait pas la lâcher de si tôt. « C'est mi-gnon ! » Rétorqua-t-il, en détachant bien la syllabe pour que tout le monde daigne entendre. Il avait employé un ton ironique, démontrant ainsi toute la connerie de la chose.

« Merci pour ton offre, mais je vais passer mon tour. Tu baises comme un pied. » Il éclata de rire. Il la regarda avec un sourire amusé, comme pour être sûr qu'elle était bien sérieuse en tenant ce genre de propos. C'était clair. Ce soir, il allait la descendre, jusqu'à la baiser... Une nouvelle fois. Il tenta de retrouver son sérieux et toute sa lucidité, mais en repensant à ce qu'elle venait de dire, il ne pouvait s'empêcher de rire. Il but deux ou trois gorgées pour se déclasser les idées et revenir sur elle. « D'aussi loin que je me souvienne, tu ne disais pas ça quand tu te mettais à gémir de plaisir... Voire même à crier. » Il lui fit un petit clin d'oeil, conservant ce même sourire amusé, révélateur de ce qu'il pensait. Pourtant, elle n'était pas décidée à en rester là, avec lui. Alice tentait de le faire réagir, de s'énerver. Ca ne fonctionnait pas, parce qu'elle ne touchait pas un point sensible. D'autant plus, qu'il avait une certaine facilité à lui rétorquer quelque chose pour la contrecarrer. « On sait jamais ce que tu peux attraper avec toutes les filles que tu baises dans les chiottes. Tu sais, tu devrais trouver un autre endroit pour faire des gosses aux copines de tes potes. » Enchaîna-t-elle. « T'en sais quelque chose, hein ? » Dit-il direction, à propos du fait de baiser les filles dans les chiottes. Il poursuivit. « Oh, mais je ne baise pas les copines de mes potes. Je leur roule des pelles. » Il lui lança un regard provocateur. En effet, il faisait référence à l'histoire, qui s'était passée entre eux. Il avait roulé une pelle à une autre fille, qui était en couple, juste devant elle.

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« Tu as tout compris. Je suis éperdument amoureuse de toi, d'ailleurs je noie mon chagrin dans l'alcool alors s'il te plaît, pourrais-tu me laisser crever en paix ? » Lui demanda-t-elle en esquissant un sourire niais. Ezeckiel se demanda s'il était sérieusement censé rire aux éclats à propos de sa niaiserie ou à propos du fait qu'elle semblait pathétique. Au lieu de ça, il ne fit rien. Dans un premier temps, il l'observa durant quelques minutes, en train de souffrir d'avoir tenté l'absinthe. Les blondes ne faisaient jamais grand chose de réfléchi, lorsqu'elles se mettaient dans tous leurs états. La preuve en direct. Et si c'était lui, qui l'avait poussée à faire ça, il n'en était pas peu fier. Il n'en fallait pas plus que ça, que pour faire exploser Alice. Mais il n'en était pas sûr. Un sourire, qui aurait pu séduire le diable en personne, tant son sadisme s'en faisait ressortir, recouvrit ses lèvres. Elle se tenait adossée sur le plan de travail de la cuisine, à tenter de faire passer la pilule, qui l'avait conduite à être dans un état pareil. Enfin, le jeune homme se décida à rompre ce silence minime entre eux. « Il fallait y penser avant d'agir, blondasse. » Il avait lâcher ça, avec un air vengeur. La soirée était bien loin d'être finie. Au contraire, elle ne faisait que commencer. Une véritable soirée d'enfer attendait Alice. Ezeckiel n'était pas décidé à prendre du recul, d'autant plus qu'avec l'alcool ingurgité, il avait l'impression de se laisser contrôler par une forme d'impulsivité. Il pouvait être diplomate et altruiste, lorsque l'occasion s'y prêtait. En gros, lorsqu'il n'était pas en présence d'une ambiance pareille. Pas de chance. Il était en pleins dedans, ce qui promettait encore quelques frasques rebutantes pour la jeune femme, qui espérait avoir une tranquillité.

Les remarques entre eux s'enchaînaient. C'était à celui, qui réussirait à enterrer l'autre. Évidemment, il ne doutait pas de ses talents à propos de ce jeu stupide. Si l'on pouvait appeler ça un " jeu ". Il avait toujours eu un véritable talent pour emmerder les autres, répondes avec une tact emplie de finesse. Il le faisait même tous les jours, et il était conquis de la voir, qu'au fur et à mesure de la conversation, Alice était sur le point de faire une crise de nerf. Il n'attendait que ça : Une gifle, une baffe... Ce qu'elle voulait. Parce qu'au final, si elle le faisait, il avait gagné, en prouvant qu'il avait réussi à la toucher. Elle se contenta de la regarder, à ce qu'il venait de rétorquer. « Alors, il est temps que je t'apprenne quelque chose Ez'. Les femmes, quand elle veulent faire plaisir aux mecs avec qui elles baisent, elles simulent. Tu crois sérieusement qu'une femme crierait de bon cœur pour tes prouesses sexuelles ? » Il arqua un sourcil, alors qu'elle continuait sur sa lancée. « Pas moi. » Il se mit à rire. Qui avait sérieusement besoin d'un cours sur la gente féminine ? Ce n'était certainement pas lui. Ce n'était pas à lui, qu'elle allait pouvoir lui apprendre quoi que ce soit là-dessus. D'abord, parce qu'il se fichait bien de le savoir et que les filles n'étaient que des jouets pour lui. Ensuite, parce que c'était tellement évident, qu'il n'y avait pas besoin de chercher bien loin pour savoir une telle chose. Ezeckiel se racla la gorge, reprenant un sérieux, qui lui avait échappé. « Je vais baiser tes copines. » Lui dit-il, en la regardant fixement dans les yeux, avec un air véritable sérieux, cette fois-ci. Il rapprocha un minimum son visage du sien.« Une par une. Une après l'autre. » Il se tut durant quelques secondes. « Et chacune d'entre elles viendra te le dire. Elles auront toutes crier. » Il arqua un sourcil, et reprit sa position initiale, avant de rire. Une nouvelle fois.

Après ça, il réussit brillamment à mettre le sujet sur le tapis : L'histoire du défi, qui avait causé leur rupture. Au vu de la façon dont il en parlait, ça allait faire mouche. Ça allait partir en sucette, en cacahuète, en bagarre. Les filles étaient susceptible à propos de ce genre de sujets. Alice ne devait pas faire exception à la règle. Elle n'hésita pas à se servir un verre de vodka, alors que, tout à l'heure, elle souffrait de l'alcool ingurgité. Elle le regarda alors. « Et t'en es fier en plus ? Je savais pas que t'étais aussi pathétique que ça. » Elle déposa ensuite la bouteille de la vodka sur le plan de travail et prit son verre en main, sans pour autant le porter jusqu'à ce qu'à sa bouche. Il attendait la suite. « Dis moi, à part ta petite personne, ça t'arrive de respecter quelqu'un? » Il aurait pu se sentir coupable et culpabiliser. Mais il n'avait jamais eu de remords, parce qu'il n'avait jamais rien ressenti en embrassant l'autre fille, contrairement à cette chose bizarre qu'elle avait su provoquer chez lui par un simple baiser. Lorsqu'ils sortaient encore ensemble. « T'es jalouse et susceptible. J'crois pas que ce soit mieux. » Il continua. « Je respecte ceux, qui le méritent. »

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La soirée s'était annoncée particulièrement ambiancé. Il était venu à cette soirée organisée, en ayant une seule chose en tête : Baiser une fille. Il s'était dit une brune pour changer, et ça avait très vite dérivé sur une blonde plutôt jolie. Alors que ça semblait particulièrement bien parti, Alice était arrivée et avait tout fait joliment foirer. La vengeance ne s'était pas faite attendre. Ils avaient commencé à se prendre la tête, comme à chaque fois qu'ils se parlaient, abordant toujours le sujet, qui fâche. Ezeckiel variait les plaisirs, en utilisant divers moyens pour lui faire regretter. Tout, absolument tout. Afin de lui rétorquer quelque chose, elle le regarda et referma son poing, en redressant son majeur, tel un " Fuck ", dans toute sa splendeur. Il esquissa un léger sourire en coin, et se retînt de rétorquer quelque chose d'un peu trop saillant. Il se contenta d’imiter son mouvement, en lui montrant précisément son majeur, et fit un cercle avec son pouce et son indexe, dans lequel il fit entrer et sortir plusieurs fois son majeur. C'était équivoque. Ça disait bien que ça voulait dire. Il la baisait. Dans tous les sens du terme, au propre comme au figuré. Le jeune homme avait réponse à tout. Il semblait avoir subi un entraînement intensif, en ce qui concernait sa répartie. Il stoppa net le mouvement et ne la quitta pas des yeux. Il se demandait pourquoi il lui accordait encore autant d'importance, en la faisant chier. Alice l'avait cherché, en l'empêchant d'assouvir ses envies avec une autre fille, et il n'avait pas compris pourquoi elle avait agi comme ça. Après tout, il ne s'était pas soucié d'elle et ne lui avait rien fait, sauf si elle se vengeait de leur rupture. Toujours le même sujet. Ou peut-être était-ce pour une autre raison précise, qui semblait à des années lumières de ce qu'il pensait.

« Oh non Ezeckiel, ne baise pas mes copines, s'il te plaaait. » Rétorqua-t-elle avec cet air ironique. « C'est bon ? J'ai eu la réaction que tu voulais ? » Le ton employé avait découlé comme un air savoureux de challenge irréalisable. Son ironie prouvait quelque peu son assurance à ce sujet, comme s'il n'arriverait jamais à faire craquer ses amies. Il suffisait qu'il se débarrasse de l'image de l'ex-copain, qui empêchait toujours les filles d'approcher d'un peu trop près. Et pour ça, ce n'était pas parfois pas aussi difficile, que ça pouvait y paraître. Ezeckiel prit cet air désinvolte et haussa les épaules, comme si la réaction d'Alice pouvait avoir un quelconque impact sur ce qu'il faisait ou allait faire. Au contraire, cet air défi allait le pousser à baiser avec ses amies. Les défis les plus cons, il les relevait toujours, sans même se soucier des conséquences que cela pouvait avoir sur les autres, sur lui ou qui que ce soit, en fait. « Oui, c'est exactement ça. J'attendais que ça prenne des airs de défi, et que tu paraisses un peu sûre de toi, pour une fois. » Dit-il dans un premier temps. « Je relève toujours les conneries du genre, et la dernière fois que j'ai relevé un défi, je l'ai gagné. Tu devrais le savoir. » Il prit un air faussement innocent, gardant ce fin sourire au coin de la lèvre. Elle ne perdait rien pour attendre, et comme il n'avait pas eu sa dose de sexe, il l'aurait en offrant des heures de plaisir à des filles, qu'il n'avait vu que deux ou trois fois, tout au plus. Il ne s'en était jamais réellement occupé. Sauf exceptions.

Et le sujet était revenu sur le tapis. Ils avaient dû le revisiter une dizaine de fois et le retourner dans tous les sens, tant il trouvait ça particulièrement banal, à présent. Il le connaissait par cœur. Ezeckiel avait trop souvent entendu Alice en train de lui rabâcher les oreilles à propos de ça. Le respect, la tromperie. Rien d'extraordinaire. « Ah donc je ne le mérite pas, dommage pour moi. » Commença-t-elle, avant de de vider son verre d'une seule traite. Il la regarda faire et secoua doucement la tête. Ça commençait à devenir lourd. « Je suis pas assez bonne, pas assez intelligente, pas assez.. comme toi, pour mériter ton respect? » Le jeune homme ne la quittait pas du regard, observant ses moindres faits et gestes, comme s'il n'y avait plus qu'elle. Elle prit la bouteille pour en boire une gorgée, alors qu'il sirotait son verre au fur et à mesure. « Tu sais quoi ? Tant mieux. Je me porte bien mieux sans ton respect. Maintenant, va baiser tes pouffiasses et laisse moi tranquille. » Il soupira profondément. En plus d'être jalouse, susceptible, elle prenait un air presque tragique, comme les autres filles dévastées, lorsque leurs mecs les quittaient du jour au lendemain pour une autre. « Ça n'a rien avoir. T'étais parfaite. Jusqu'à ce que tu te mettes à t'emporter pour des conneries. Jusqu'à ce que tu te mettes à faire semblant pour éloigner une fille de moi, comme pour te venger. En fait, depuis que je me suis rendu compte que t'étais comme toutes ses meufs. » Sans plus attendre, Alice partit dans la pièce principale, en emportant la bouteille d'alcool avec elle. Il ne lui fallut pas plus longtemps pour vider son verre et la suivre. Il s'approcha d'elle et vînt s'adosser au mur, en lui prenant la bouteille des mains. Il en but plusieurs gorgées. « Je t'ai dit que je te le lâcherais plus. » Il lui rendit promptement la bouteille, avec un demi-sourire, qui en disait long.

❝there's something special, a special jealousy, isn't it ?❞

Ils auraient pu sortir un bouquin : " Comment se gâcher la soirée, en dix leçons ? ". La première leçon, étant de gentiment s'en prendre à son ex-copain, en lui changeant ses projets. Ezeckiel n'avait jamais eu d'anciennes copines normales. Elles étaient toutes un peu trop rancunières à son goût. Malheureusement pour lui. Alice ne faisait pas exception à la règle. Il avait bien décidé de lui rendre la vie impossible, au mieux pouvait-il le faire. Quelque part, ça l'amusait un minimum, bien que c'était loin d'être son activité préférée. Il y avait des choses plus divertissantes à faire, avec d'autres personnes. Le jeune homme avait bon être quelqu'un, que l'on qualifiait souvent de " con ", ou de " débile ", il n'en était pas moins conscient. En s'en prenant à elle, il tentait seulement de la mettre hors d'elle, et non de la blesser. Il pouvait être méchant, mais uniquement lorsqu'on le poussait à bout. C'était un peu la même chose avec son côté impulsif et bagarreur. Il arrivait à ne pas contrôler son impulsivité sous un véritable coup de tête. En somme, il n'y avait rien de bien grave. Pour le moment, il arrivait tout à fait à son but. Au fur et à mesure. Il avait répondu à son " Fuck " et elle s'était contentée de lui lancer un regard noir. Oui, sauf qu'Alice était bien loin de lui faire peur. Parfois, il se sentait invincible à penser qu'il n'avait peur de rien. Même si chacun avait sa phobie. Il la connaissait sa phobie. Elle s'était déclenchée le jour-même du départ de son propre géniteur. Il s'était senti seul, abandonné, délaissé, vulnérable. Touché. Cette putain peur d'être abandonné, c'était peut-être pour ça qu'il ne tenait réellement à personne et qu'il faisait autant de conneries pour se calmer.

« Vas-y, je t'en prie. Essaie de relever ce stupide défi. » Répliqua-t-elle, en accentuant d'avantage ce côté provocateur. Elle soutenait son regard dans le sien, sans le lâcher. Et il faisait de même. Plus elle le poussait à le faire, plus ils risquaient gros, tous les deux. Ezeckiel n'avait pas particulièrement envie de se taper les copines coincées de Culligan. Elle prenait le risque de le voir réussir un défi, qui risquait de provoquer de nombreuses tensions entre ses amies proches et elle-même. Une chose qu'il avait appris, c'était qu'on n'était jamais bien certain de connaître les gens, qui nous entouraient. Parfois, ils disaient, qu'ils allaient chercher quelque chose au magasin d'à côté, et ils ne revenaient jamais. Ils disparaissaient. Il avait raison d'être confiant. C'était une question de temps et de volonté, avant qu'il ne parvienne à ses fins. Mais peut-être que ce défi n'était qu'une façon de détourner son véritable but. « Je sais que tu n'y arriveras pas. » Il esquissa un sourire. Un simple sourire, qui, pour une fois, n'avait aucune arrière pensée. Pas de sarcasmes ou d'ironies. Rien de tout ça. Juste un sourire spontané. Le jeune châtain la laissait parler. Il se rendait compte que, c'était encore avec elle, qu'il entretenait une relation conflictuelle. Et ça lui plaisait de plus en plus, parce qu'elle s’immisçait dans son monde, dans ses défis. Un véritable cercle vicieux allait se refermer autour d'elle, sans qu'elle ne s'en rende compte. « Vas-y, Alice. Je te laisse le plaisir de choisir la première de tes amies, qui passera dans mon lit. Sauf si tu veux y passer avant... » Il arqua un sourcil, avec un air amusé sur le visage. Ils n'en avaient pas fini pour la soirée.

La jolie blonde avait un air agacé sur le visage. Ca se voyait, ça se sentait. Il éprouvait un plaisir malsain à la mettre en colère, d'autant plus lorsqu'ils parlaient du sujet, qui les avait fait se mettre dans une situation aussi délicate. Oui. Depuis leur rupture nette, ils étaient... Non pas haineux, mais en perpétuel conflit. Un conflit incessant, qui laissait souvent plus à des remarques peu fructueuses pour le bien de leur relation. « C'est ça, j'étais parfaite. Va raconter ça à quelqu'un qui sera assez bête pour te croire. » Ezeckiel le pensait quand il avait qu'il la trouvait parfaite, parce que ça avait réellement été le cas. C'était d'ailleurs pour ça qu'il était sorti avec elle, et qu'elle n'avait pas fait tapisserie comme ses autres ex-copines. Mais ça, évidemment, elle ne voulait plus l'entendre, au vu de l'avancée de leur relation. Toujours la même chose. Peut-être étaient-ils liés uniquement par cela ? Il planta alors son regard dans le sien. Le jeune homme gardait cet air sérieux, pris pas l'intensité de la situation. Il ne lâcha pas son regard du sien, avant d'avoir prononcer ses mots. « T'étais parfaite, Alice. » Il laissa planer un court silence, et reprit : « Mais si tu n'as pas envie de le croire parce que ça vient de moi, alors ne le croit pas. » Il haussa les épaules. C'était à elle de savoir si oui, ou si non, il disait vrai. Ezeckiel ne mentait pas. Alice ne tarda pas à changer de pièce. Elle se dirigea vers la pièce principale, de laquelle émanait une musique rythmée pour tous les danseurs, qui se collaient. Et après, ils appelaient ça une danse sensuelle.

Bien décidé à ne pas la lâcher. Il ne prit pas longtemps à la suivre. Il se retrouva dans la pièce principale. Une air chaud pesait dans l'endroit. L'odeur de la sueur et de l'envie se faisaient ressentir. À vrai dire, il n'enviait rien à toutes ces personnes, qui ne cessaient de se rapprocher pour se coller d'avantage les unes aux autres. Il trouvait ça stupide. Enfin, il avait toujours privilégier l'intimité. « On va voir si tu vas pas me lâcher. » Sans plus attendre, elle se dirigea vers un gars et se colla contre lui, avant de se mettre à danser. Le jeune homme observa docilement la scène, durant quelques secondes. Un sentiment l'envahit. Comme une possession refoulée, qui le poussait à aller démonter celui, qui était un peu trop proche d'Alice à son goût. Il respira profondément. Il ne la quittait pas des yeux, conscient que ce même sentiment ne faisait que s'accroître. Il ne pouvait pas la laisser faire et la laisser l'emporter. Hors de question. Alors, il tourna la tête. Elle était de retour, la blonde, qui ne voulait plus de lui à cause d'Alice. Deux solutions s'offraient à lui. Passer le reste de la soirée avec une inconnue, ou passer le reste de sa soirée... Avec son ex. Étrangement, la balance pencha relativement plus d'un côté que de l'autre. Il se dirigea vers l'inconnue, avec qui il discuta durant cinq minutes tout au plus. Ensuite, il se dirigea vers le milieu de la piste et interpella le gars, dont il était question. « Hey, mec ! Mon amie, là-bas, aimerait bien avoir... Mmh... Comment dire ? Un entretien privé avec toi. » Lâcha-t-il d'un air persuasif, avec la poupée Barbie regardait en leur direction, faisant signe à l'autre jeune homme. Et si celui-ci avait hésité, le regard mauvais d'Ezeckiel lui fit se décider. « Je prend la relève avec la demoiselle. » Il s'empressa de partir, alors qu'il se retrouvait face à elle.

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Ezeckiel n'était pas franchement un garçon, qui allait donner sa confiance à n'importe qui. Il ne la donnait d'ailleurs pas. Les amis, qu'il avait, restaient des personnes qu'il appréciait. Il s'amusait relativement bien avec, puisqu'ils ne cessaient de se lancer des défis, d'aller à des soirées où ils déconnaient. Mais il ne leurs faisaient pas spécialement confiance par rapport à des choses importantes. Il ne lui viendrait pas même à l'idée de leurs dire un secret, ou quelque chose comme ça. Alice avait uen confiance aveugle en ses meilleures amies. Le jeune châtain était capable de coucher avec plusieurs d'entre elles. Il en était sûr. Parce que l'une en avait envie, parce que l'autre en avait besoin pour oublier. Peu importait la raison. Il pouvait réussir. Elle avait l'air sûre d'elle vis-à-vis du fait, qu'il allait échouer. Pourtant, s'il y arrivait, il lui prouverait qu'elle avait eu tord de faire confiance à ces filles-là. Mais ça ne changerait pas grand chose entre eux. Peut-être qu'elle se disputerait avec ses copines, qu'elle commençerait à leurs en vouloir. D'ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi Alice pourrait leurs en vouloir. Il n'était que son ex-copain, elle n'avait plus rien à faire avec lui, alors autant qu'ils puissent profiter d'autres filles. Mais non. Toutes les filles réagissaient de la même façon. À chaque fois, ça partait en bagarre, simplement parce que l'une avait touché l'ancien mec de l'autre. Trouver la logique là-dedans. Si l'un de ses potes se tapaient l'une de ses ex-copines, Ezeckiel trouverait ça presque banal. Une fille restait une fille. Elles ne lui appartenaient pas, tout comme il ne leurs appartenait pas non plus. Ca allait dans un sens comme dans l'autre.

« Encore une fois, je passe mon tour. » Elle esquissa un sourire hypocrite. Il ne passa d'ailleurs pas inaperçue, puisqu'il l'intercepta. La réaction de la jolie blonde ne le surprit pas tant que ça. Évidemment qu'elle passait son tour. Ils ne supportaient plus tous les deux. S'ils avaient pu être extrêmement proches, lorsqu'ils étaient sortis ensemble, ils démontraient que tout pouvait basculer. Tout ça, à cause d'un stupide baiser. Pourtant, Alice savait comment il était. Plus on le provoquait, plus il avait tendance à répondre et foncer tête baissée. Ezeckiel était comme ça. Personne n'arriverait à le changer. Personne n'avait même tenté de le calmer. La jeune femme poursuivit, soutenant son regard. Elle gardait ce sourire niais aux lèvres. « Et je ne préfère pas te donner de limites, va voir celle qui te donne le plus envie en premier. » Il ne regardait pas, voire même jamais, après ses amies. D'accord. Il avait dû en croiser plusieurs, durant la période où ils étaient sortis ensemble. Quand il en voyait une, il lui fallait du temps, avant de se dire, qu'il la connaissait vaguement. Le jeune homme l'avouait. Lorsqu'Alice avait été, durant deux mois, sa copine, il n'avait pas regardé les autres filles. Aussi étrange que cela puisse paraître au jour d'aujourd'hui. « Trop prévisible. » Dit-il dans un premier temps, en haussant rapidement les sourcils. Ça n'avait rien d'amusant de tenter de l'emmerder parfois. « Boarf. J'ai dû voir trois fois tes copines dans ma vie, alors tu ne m'aides pas. » Il lui lança un regard détaché, alors qu'il ne faisait plus même attention à ses réactions. « T'y croirais, toi, si j'te disais que, quand on était ensemble, les autres filles ne m'intéressaient pas ? » Il esquissa un sourire, en coin. Non. Ce n'était juste pas possible à croire, et c'était le but. Jamais elle ne le croirait, c'était pour ça, qu'il prenait le risque de le lui avouer.

De plus en plus, Ezeckiel se laissait aller dans ses propos vis-à-vis d'Alice. Une surplus d'alcool n'était pas forcément bénéfique, dans ce genre de situation. Son impulsivité ne l'aidait en rien, à vrai dire. Heureusement que tout paraissait peu crédible, lorsque ça venait de lui. Il se voyait déjà lui lâcher un " Je t'aime ", en plein milieu de la pièce. Et après ? Ils étaient bon pour aller se marier. Ou pas. Il s'était déjà laissé aller à dire, qu'elle avait été parfaite. C'était bon. Il fallait qu'il s'arrête. Où allait donc passer sa crédibilité après ça ? Stop. « T'as raison, j'y crois pas parce que ça vient de toi. » Il était sauvé par la prévisibilité d'Alice. Elle ne le croyait pas. Tout allait bien, il allait pouvoir se reprendre à son aise. La jeune blonde leva les yeux au ciel, et attrapant une bouteille au passage, elle partit dans la pièce principale. Là, où se déroulait majoritairement la fête. Il y avait des musiques, qui s'enchaînaient, la majeure partie des invités, la piste de danse improvisée. Il ne prit pas la peine de lui répondre, puisqu'elle était déjà partie. Il médita sur le fait que la confiance n'était toujours pas au rendez-vous, et ne le serait probablement jamais entre eux, au vu de ce qu'il s'était passé. De toute façon, ce n'était pas bien grave. Il ne voulait pas qu'elle lui fasse confiance. Elle serait déçue, et c'était bien là, qu'était le problème. Elle l'avait déjà été une fois, ça allait forcément recommencer. Quand bien même ils essayeraient d'être amis, ça ne fonctionnerait pas. Ils étaient trop différents, opposés l'un à l'autre. Ça allait forcément mal se finir.

Il finit par la suivre, choppant sa bouteille au passage. Il se retrouva rapidement dans une position inconfortable. En effet, Alice rejoignit un autre garçon au milieu de la pièce, et commença à le coller pour une danse lascive. Ezeckiel l'observa durant quelques minutes. Ce fût à ce moment, qu'il se mit à ressentir cette putain de jalousie. Il détestait ça. Et puis, il n'était absolument pas en concurrence avec l'abruti, qui se collait à elle. Il ne lui en fallut pas plus pour réagir face à ça. Il s'était occupé d'aller trouver l'autre blonde, pour monter comme une revanche contre elle. Après tout, chacun son tour. Ce ne fût que quelques minutes plus tard, lorsqu'il l'avait laissée profiter d'un court moment, qu'il revînt à la charge et éloigna cet idiot d'elle. Persuasif comme il l'était, ce fût avec un sourire en coin, qu'il ponctua sa victoire. Il partit rejoindre l'autre blonde. Il pouvait enfin s'adonner complètement à elle. Un partout. Chacun avait fait foirer le plan de l'autre. Ils étaient quittes. Ou pas. « Punaise, il préfère aller baiser cette fille plutôt que de rester avec moi, j'y crois pas. » Elle croisa les bras. C'était rageant. Il le savait, puisqu'il l'avait lui-même vécu lors de la soirée, à cause d'elle. Ezeckiel se contenta de sourire, lui lançant un regard provocateur par la même occasion. « Chacun son tour. » Lâcha-t-il, satisfait. Que c'était bon. « Bon, on est quitte maintenant. » Il haussa les épaules. Peut-être que oui, ou peut-être que non. Ca restait à voir, selon ses envies du moment. Alice lui reprit la bouteille des mains pour en boire plusieurs gorgées. Il l'observa faire, comme amusé. Il fallait profiter de la soirée. « Alors, qu'est-ce que tu comptes faire maintenant que t'as eu ce que tu voulais? » Il sourit. Qui avait dit qu'il avait eu ce qu'il voulait ? Certes, il avait voulu se venger, mais il n'avait jamais dit la façon, dont il comptait le faire. « Qui a dit que j'avais obtenu ce que je voulais ? » Ce fût alors dans un élan, qu'il la retourna pour l'avoir dos à lui et la cala contre son torse. Il se contenta ensuite de passer ses mains autour de sa taille. « Tu danses ? » Lui demanda-t-il, en le lui soufflant à l'oreille.

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« Ah mais si tu n'y mets pas du tien aussi, c'est clair que tu ne vas jamais parvenir à tes fins. » Pourquoi tenterait-il d'y mettre du sien, alors qu'il n'avait pas plus envie que ça de baiser l'une de ses copines. Il avait d'autres choses plus intéressantes à faire. Et même s'ils s'en tapaient une ou l'autre, c'était simplement pour lui prouver qu'elle avait tord. Il pourrait le lui rappeler jusqu'à la fin de sa vie. En somme, ça ne lui apporterait rien. Rien, qui en vaille la peine. Il n'y prendrait pas même du plaisir, car c'était dans l'unique but de gagner le putain de défi, qu'elle lui avait lancé. Alice semblait croire, qu'aucune d'entre elles ne lui céderait. Et elle avait peut-être raison. Mais ça ne lui ferait rien de ne pas le réussir, parce qu'il n'en avait pas plus envie que ça, et qu'il n'y gagnerait pas grand chose, sauf le droit de l'enfoncer plus bas que terre et de pouvoir la voir faire une crise. Une crise de quoi ? Il n'en savait rien. D'ailleurs, elle agissait selon le code des filles ou il ne savait trop quoi. Comme de quoi, ses copines ne pouvaient pas toucher à ses ex. Mais, what the fuck ? Ezeckiel faisait encore ce qu'il voulait, avec qui il le voulait. Ce n'était pas Alice, qui allait l'empêcher de se taper l'une de ses amies, s'il la kiffait. « J'y parviendrais, uniquement pour t'enfoncer, bébé. » Dit-il avec un sourire. C'était la seule raison, qui le motivait réellement à réussir cet objectif. Le reste, il n'en avait pas grand chose à foutre.

Quelques instants plus tard, ce fût sur un air plutôt amusé et enjoué, qu'Alice décidé de rétorquer à sa remarque. « Donc t'es en train de me dire, qu'en fait, la fille que tu as embrassé était un homme? » Le jeune homme haussa un sourcil et la regarda rire. Elle savait parfaitement, qu'il était hétéro, et ça n'était pas prêt de changer. Il affectionnait tout particulièrement la gente féminine, et les blondes. Ne lui demandez pas pourquoi. Il n'en savait strictement rien. Mais pour rien au monde, il ne changerait de bord. Il ne pouvait pas. Lui ? Gay ? Ca ferait rire la terre entière, sachant son penchant évident pour les filles. Il leva alors les yeux au ciel. Au lieu de paraître choqué, il se décida à s'en amuser. « Oui. C'est exactement ça. » Il avait pris un air passablement sérieux, comme s'il voulait réellement lui faire croire qu'il avait embrassé un autre homme. Mais il ne put s'empêcher de sourire très longtemps et finit par rire aux éclats, tant il trouvait ça parfaitement débile. Alors, il poursuivit. « Et la marmotte, elle emballe le chocolat dans le papier. » Il finit par secouer négativement la tête, amusé par les propos de la jeune blonde. Qu'est-ce qu'elle pouvait être réellement... Blonde. C'était pour ça, qu'il avait craqué un minimum pour elle. Ou du moins, assez pour accepter de l'avoir comme copine, même si ça n'avait duré bien longtemps. Mais dans le fond, peu important. Ils n'étaient plus ensemble. Il n'avait plus à lui trouver ce petit côté attirant. Il s'en fichait parfaitement.

Ensuite, alors qu'il avait fait en sorte d'éloigner l'homme avec lequel elle dansait un peu plutôt, Alice se retrouvait enfin seule. Ou plutôt, elle se retrouvait de nouveau seule avec lui. Il en avait fini avec cette histoire de plan foiré. Tout ce qu'il voulait, c'était danser. Alors, il fit en sorte de l'attraper par la taille et de la retourner pour voir son torse collé à son dos, tandis qu'il lui proposait vaguement de danser. Mais au lieu de croire que celle-ci aurait enfin décidé de profiter de la soirée, elle commença par tourner la tête vers lui. « Pourquoi tu fais ça? » Lui demanda-t-elle. Ezeckiel voulait juste en profiter pour danser. Une danse, ça ne pouvait pas leurs faire de mal. Mais ça ne semblait pas lui convenir. Alors, elle finit par se détacher de lui et se mit à le regarder passablement. « C'est bon, j'ai compris ton petit jeu Ezeckiel. T'as envie de m'emmerder, bien. Si ça peut te soulager, tu as parfaitement bien réussi ta mission. » Elle se stoppa un instant, et elle reprit aussitôt. « Maintenant, arrête de me prendre pour une conne. Tu as pu le faire avant mais je ne te laisserai pas l'occasion de recommencer. » Il n'en croyait pas ses oreilles. Il désirait juste danser avec elle, et ce n'était pas tous les jours, qu'il en avait envie. Elle le savait parfaitement pour être sorti avec. « Je veux juste danser avec toi, bordel ! Ca n'a rien d'extraordinaire ! » Lui répondit-il, avec un air agacé au visage. Elle commençait à péter une crise, dont ils se seraient bien passés. Mais visiblement pas. Elle était déjà sur sa lancée.

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Tout était tellement diffus entre eux. À chaque fois, qu'il daignait se rappeler de sa relation à Alice, il revoyait les nombreuses fois, où ils s'embrassaient, se tenaient par la main, elle souriait simplement. En comparaison, il la revoyait à cette stupide fête, qui aurait pourtant dû lui donner un moment de plaisir. Pas de la façon, dont il l'avait pensé apparemment. Le fait était, qu'à présent, ils ne cessaient de s'envoyer balader, de s'enfoncer, et il retenait encore ses remarques crues, avec elle. Ce n'était vraiment plus la même chose. Tout ça, c'était de sa faute. Ou du moins, selon elle. Ezeckiel l'avait " trompée ", en embrassant une autre fille, par simplement soucis de fierté. Non. Lui, il n'appelait pas ça " tromper ". S'il avait réellement voulu la tromper, il aurait au moins pris une once de plaisir, alors que là, il l'avait clairement fait pour gagner un défi. Il avait pris du plaisir à le gagner, et non à embrasser une autre fille qu'elle. Mais ce n'était pas important. Au point où ils en étaient, ça ne changerait rien. Leur relation était catastrophique, abominable, à se demander comment ils avaient fait pour se reparler. Une fois de plus. Il mettait la jolie blonde au même piédestal que toutes ses ex-copines. Elles n'étaient que ses ex-copines. C'était tout ce qu'il y avait eu à savoir là-dessus. Après, c'était à qui voulait y repasser par après. Le jeune homme était possessif. Oui. Mais uniquement, lorsqu'il tenait à la personne. Il ne pouvait pas se permettre de l'être avec elle, d'autant plus qu'au moindre faux pas, il risquait d'en entendre parlé, durant des mois. Alors non. Il était juste hors de question, qu'il le soit, quitte à intérioriser tout ça.

« J'ai hâte de voir ça. » Évidemment, qu'elle avait hâte de voir ça. Essayer de baiser ses copines, ce n'était pas ce qu'il avait de plus intéressant à faire. Loin de là. Et même s'il y avait une bonasse dans le tas, ça resterait purement pour remplir un objectif. Il pouvait avoir toutes les filles, qu'il voulait. La preuve, il l'avait bien eue, elle. Ils en étaient même arrivés à sortir ensemble, ce qui était relativement rare avec lui. Quoi que ça n'avait pas duré. Deux mois. Ce n'était rien dans une vie. Ça ne représentait pas grand chose. Il n'était jamais tombé amoureux de quiconque d'ailleurs. Il ne savait pas ce qu'une personne pouvait ressentir, et ça ne l'intéressait pas de le savoir. Parce que, quand on tombe amoureux, on tombe. Et ça fait toujours mal. Il n'avait pas encore atteint ce sommet du masochisme. Certes, il l'était un minimum. Sans plus. À sa remarque, il se contenta d'hausser les épaules, avec un simple sourire, qui se marqua sur son visage. Alice semblait sûre d'elle, et s'il réussissait, c'était un peu le meilleur moyen de la détruire. Ainsi, il aurait définitivement gagné. Bien que, même s'il gagnait, remportait le défi, elle reviendrait à la charge d'une façon ou d'une autre. Elle ne changerait jamais. C'était étrange. Même s'ils s’entre-déchiraient, il y en avait toujours bien un pour revenir vers l'autre. C'était à la limite de l'incompréhension. Même pour lui. Même s'il aimait qu'elle revienne vers lui, dans le fond. Ça restait une chose bien étrange.

Les insinuations d'Alice ne la firent plus rire très longtemps, lorsqu'il rentra totalement dans son jeu, en lui affirmant que c'était bien ça. Ils savaient tous les deux, que ce n'était pas le cas. Il aurait très certainement préféré se pendre, si ça avait été le cas. Mais non. « Exactement, donc dis pas des conneries pareilles alors qu'on connaît tous les deux la vérité. » Lâcha-t-elle. Il n'avait pas commencé à déblatérer des conneries. En fait, il l'avait clairement déjà fait. Lorsque l'alcool lui faisait dire des choses aussi absurdes qu’insensées, mais pourtant réelles, elle ne le croyait pas. Ne disait-on pas " In vino veritas " ? La vérité est dans le vin. Oui, c'était un peu pareil, si l'on transformait le " vin " par " l'acool ". Mais ils ne connaissaient pas ça à l'époque. Peu importait, dans le fond. Alice ne semblait pas s'en rendre compte, et il était soulagé par ce simple fait. « C'est toi, qui lâches que des conneries. Tu sais très bien mon affection pour les filles, pour les blondes plus particulièrement. » Lâcha-t-il. Le jour où il serait gay, ça serait peut-être la fin du monde. Et encore. Non. Il préférait cent fois ne plus baiser, que devoir se mettre à rouler des pelles à un autre gars. Il n'appréciait que trop bien la présence de le gente féminine, que pour s'en passer. Ezeckiel n'était pas un garçon, qui demandait l'exclusivité. Il préférerait d'autant plus une relation libre, que des conneries comme les relations officielles, où les filles se mettaient toujours à être jalouses pour un rien.

Les réactions spontanées du jeune homme semblaient la laisser sceptique. Il était extrême. En fait non, il était infernal. Rares étaient les personnes, qui arrivaient à le comprendre ou à le cerner. Il changeait d'avis selon ses envies ou son humeur. Il avait passé une partie de sa soirée à se venger du plan foireux, que lui avait fait la jeune femme. Soit disant qu'elle avait trébuché. Tiens donc. Toutes les excuses étaient bonnes pour rendre la vie de l'autre, telle un véritable enfer. « Si tu as envie de danser avec quelqu'un, je suis sûre que la fille là-bas serait ravie de t'accompagner. » Elle pointa du doigt une autre fille, dans la pièce. Il ne prit même pas la tête de regarder, qu'il retînt un soupire. Alice avait le don de l'exaspérer. Au lieu de profiter, elle restait sur ses gardes, et se sentait obliger de faire une crise. Ou quelque chose comme ça. « Vas-y, va la prendre pour une conne elle aussi. » Elle le provoquait. Il lui lança un regard noir. « Après tout, t'as l'habitude, non? » Ezeckiel ne put retenir un soupire, face à la réaction désabusée de la jolie blonde. Il se mit à ancrer ses yeux dans le sien. « T'as fini de raconter des conneries ou t'en as encore en stock ? » Lâcha-t-il, avec un regard insistant. Il ne voulait pas de réponses. D'ailleurs, il ne lui laissa pas même le temps de répondre, qu'il la bloqua contre le mur pour coller ses lèvres aux siennes. Il l'embrassa sensuellement, jusqu'à finir par se décoller d'elle. « T'es sûre que tu veux que j'aille voir l'autre meuf ? » Lui redemanda-t-il.

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Il se demandait parfois pourquoi est-ce que tout devait être forcément compliqué ? Les filles ne savaient pas être simples. Non. Elles ne savaient pas l'être, avec leurs histoires de possessivité, de jalousie. Avec toutes leurs histoires. Ezeckiel était possessif, avec les gens à qui il tenait réellement. Mais il ne se faisait pas prier pour le montrer à tout le monde. Il préférait garder ça pour lui, comme si ça le rendait beaucoup plus vulnérable. C'était le sentiment que ça lui affluait. Peut-être était-il étrange de penser une chose pareille ? Oui, peut-être. Ou peut-être pas. Mais c'était ce qu'il pensait. Il avait un don inné pour intérioriser ses sentiments, ce qu'il ressentait réellement. Il pouvait très bien faire chier son monde, emmerder des inconnus ou flirter avec une fille. Mais ça n'avait pas de sens. Il n'y avait rien là-dedans. Il n'y avait que du vide. Avec Alice, il ressentait encore autre chose. Le jeune homme s'était demandé le pourquoi du comment il pouvait encore y avoir de l'amusement à la rabaisser, à lui lancer des remarques voraces et acerbes. Mais il n'y en avait aucun, excepté s'il ressentait quelque chose. Non, il n'aimait pas Alice. Non, il n'était pas amoureux d'elle. Mais si elle ressemblait à n'importe quelle fille, il se serait contenté de l'ignorer. Hors ce n'était pas le cas. En conclusion, il y avait plus qu'un sentiment de rejet entre eux. Il en était persuadé, mais il n'aurait su dire quoi, tant il trouvait ça spécial et assez perturbant, en fin de compte. Et puis, il aurait tout le temps de découvrir ce qu'il y avait entre eux, car ce n'était pas la dernière fois, qu'ils se parlaient. Définitivement pas.

Après ça, ils se mirent à parler de la potentialité de la possibilité qu'Ezeckiel ait embrassé un homme. La vision de cette scène le faisait partiellement rire, car c'était juste improbable. Ils le savaient aussi bien l'un que l'autre. Alice avait tenté vainement de s'en jouer, mais ça avait fini par déclencher un fou rire chez lui. Étrange ? Assurément. Il ne pourrait jamais virer de bord, même si c'était pour un défi, même si c'était par pure obligation. C'était impensable. Il aimait un peu trop les femmes, que pour se laisser aller à des fantaisies pareilles. Ezeckiel n'avait strictement rien contre les gays. Il n'en était juste pas un. Tout s'arrêtait à cette réflexion. « Je serais presque flattée. » Presque. Il avait une tendance majeure à être attiré par les blondes, car elles avaient un côté craquant. Mais les brunes restaient définitivement les plus sexy. Il en connaissait un rayon dans le domaine. Les filles n'avaient plus aucun secret pour lui. Enfin, les filles normales. Alice était une exception. En général, il savait parfaitement comment elles fonctionnaient. C'était toujours la même chose. En un sens, c'était une bonne chose pour lui. Il y avait des facilités à apprendre des petits trucs, pour les avoir plus rapidement dans son lit. « Pourquoi ? Ta blondeur t'empêche de l'être totalement ? Compréhensible. » Il esquissa un sourire sarcastique, qui disparut bien assez vite. Alice lâchait des remarques débiles. Comme lui. Elle était blonde, et il était con. Le pourquoi du comment de cette stupidité avait trouvé sa réponse.

Finalement, alors qu'elle avait tenté le tout pour le tout, en allant voir un autre homme, Alice se retrouva seule, face à lui. Encore et toujours. L'affrontement serait perpétuel. Il n'y aurait jamais de vainqueur, ni de perdant. Seulement des batailles gagnées ou perdues. Il avait su être assez persuasif que pour faire fuir, celui qu'elle avait été voir. Mais ça n'avait été qu'une question de temps, avant qu'il ne mette un plan foireux en place pour l'éloigner d'elle. En deux en trois mouvements, elle s'était retrouvée à être de plus en plus sur les nerfs, crispée. Ezeckiel en était même arrivé à l'embrasser. En effet, il l'avait bloquée contre un mur et avait plaqué ses lèvres contre les siennes pour lui offrir un baiser sensuel. Ça aurait peut-être dû la calmer. Peut-être. Il se détacha d'elle. Il la vit observer l'autre fille, avant de reporter son attention sur lui, ce qui voulait en dire long. Elle réfléchissait à deux fois, avant de répondre. « Tu.. » Elle continua. « Tu vas finir pas me rendre dingue. » Alice se laissa glisser le long du mur pour s'éloigner de lui. Ils retrouvaient une distance décente entre eux. « Je.. tu.. arrête ton petit jeu Ezeckiel, merde ! » Elle se mit à hausser le ton, comme si ça pouvait changer quelque chose. La musique le couvrait partiellement, mais il avait entendu une différence. Il arqua un sourcil et la regarda. « T'es sexy quand t'es énervée. » Lâcha-t-il. Alors qu'il se rapprochait encore une fois d'elle, il rapprocha doucement son visage du sien. Il passa à quelques centimètres de ses lèvres et se glissa dans le creux de son cou. Il le parcourut d'un frôlement de lèvres. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau, alors qu'il remontait doucement vers son oreille. « T'es sûre que tu veux que j'arrête ? » Lui chuchota-t-il de façon à ce qu'elle l'entende un minimum.

❝there's something special, a special jealousy, isn't it ?❞

« Non, c'est ta connerie qui m'en empêche. » Oui. Non. Pas vraiment. La connerie du jeune était capable d'atteindre des sommets. Elle les atteignait peut-être déjà. Les personnes, qui l'entouraient, le qualifiaient de " Bad-boy ", de connard, de gamin, de fouteur de merde. Tout ça, c'était peut-être vrai après tout. Il pouvait être passablement dangereux et mauvais. Il prenait un malin plaisir à rabaisser les gens, avec une diplomatie moindre. Il enchaînait des défis stupides, parce que ça l'amusait. Et le meilleur dans tout ça, il arrivait à activer des disputes énormes entre des inconnus. Il avait un don inné. Il n'avait même plus à en douter. Mais sa connerie n'avait jamais empêché personne de faire ce qu'elle désirait. En embrassant une autre fille, il ne l'avait jamais empêchée de rompre, de gueuler, de le gifler. Non. Alice avait pu faire ce qu'elle voulait suite à ça. Ses conneries ne l'avaient jamais empêché de lui reparler. Alors définitivement, ses conneries n'empêchaient rien du tout. Elle le savait. Elles étaient là pour l'amuser, lui faire croquer la vie à pleines dents. Au-dessus ça, il n'y avait rien d'autres et n'aurait probablement pas autres choses. Car le jour où il les arrêterait, ça serait pour une bonne raison. Une seule et bonne raison, qui n'était pas encore arrivée. « Mes conneries n'ont jamais rien empêché. Tu devrais pourtant le savoir. » Il lui lança un regard insistant, accentuant ainsi sa phrase. Alice le savait. Ce n'était pas ça, qui les avait empêché de rompre, puisqu'ils auraient pu rester ensemble. Il ne s'était rien passé entre l'autre fille et lui. Pas de sentiments, pas de plaisir. Seulement un roulage de pelle.

Un baiser. Après avoir passé la majeure partie de leur temps à s'entre-déchirer, Ezeckiel l'avait embrassée. Il en avait eu marre d'entendre toutes les conneries, qu'elle déblatérait, parce qu'elle commençait à s'énerver. Quoi que ça lui donnait un air sexy. Il fallait bien l'avouer. Alice était une bombasse. S'il était sorti avec elle, ce n'était pas pour rien. Ou peut-être pour faire joli. Mais non, en fait. Il ne se serait pas fait chié à le faire, si ça avait été pour faire " joli ". Il y avait un moment, qu'il n'avait pas goûté à ses lèvres. Depuis leur rupture. Il n'avait jamais sérieusement pensé à l'embrasser. Et si on lui avait dit, qu'il le ferait, il aurait probablement ri aux éclats, tant ça semblait improbable. Mais il l'avait fait. Il s'était emparé de ses lèvres, durant un bref instant, avant de s'en détacher. « Arrête. » Arrêter quoi ? Il n'y avait rien à arrêter. Étrangement, elle l'avait dit doucement, comme si elle paraissait perturbée. Elle était perturbée. C'était flagrant, et ça pouvait se lire sur son visage. Mais ce n'était pas ça, qui allait l'empêcher de poursuivre sur sa lancée. Il se rapprocha d'elle, de nouveau. Il parcourut le creux de son cou du bout des lèvres, alors qu'elle pouvait facilement sentir son souffle chaud. Il se figea près de son oreille, lui demandant ainsi si elle voulait réellement qu'il arrête ça. « Oui. » Et en moins de temps qu'il n'en faut pour en dire, elle vînt placer sa main dans sa nuque et l'embrassa. Il n'avait rien fait. Il n'y était pour rien. Sait-on jamais que ça lui retomberait encore dessus. Il répondit à se baiser langoureux, en l'accentuant d'avantage, jusqu'à ce qu'ils se détachent l'un de l'autre. « C'est bon, tu peux partir maintenant. » Il se contenta de la regarder pendant quelques secondes, et sans rien dire, il s'éloigna d'elle pour se fondre dans la masse. Finalement, cette petite soirée improvisée avait été réussie, bien que tout semblait prouver le contraire, dès le début. Les choses avaient su se retourner. Il ne fit plus trop attention à ce qu'il se passait autour de lui. Dans un premier temps, il rejoignit la cuisine et se servit un verre, qu'il s'enfila d'une seule traite, repensant clairement à ce qu'il s'était passé. Ensuite, il quitta l'endroit et rentra chez lui. L'heure n'était plus à faire la fête. Elle était finie. Il l'avait déjà faite. Toutes les bonnes choses avaient une fin.