Maman? Tu est là Milo déboula dans le salon de la maison familiale. Rien n'avait bougé: les photos de classe humiliantes étaient disposées en ligne sur la cheminée et la pièce embaumait son odeur familière, un mélange familier que le jeune homme n'aurait sut définir tant il était habitué. Il avait simplement le parfum de la maison. Il découvrit sa mère, qui se tenait, droite comme un i, sur le vieux fauteuil. Non. Il ne s'agissait pas de ce fauteuil là. Celui-ci était nouveau et lui sembla détoner sérieusement avec l'ambiance de la pièce. Non, il n'était définitivement pas à sa place chez eux. Déjà? Souffla t'il entre ses dents, brusquement de mauvaise humeur et peu enclin à la moindre discussion. Milo ne put retenir une grimace. Il devait ressembler à un gamin mais cela ne lui importait guère. Sa mère se leva, son visage perdit une ébauche de sourire en retrouvant son fils, toujours aussi buté que la dernière fois qu'ils s'étaient aventurés sur ce terrain. Ce soir, je ne voyais plus l'intérêt.. Enfin, tu le sais: de le faire attendre davantage. Tu aurais put m'en parler. La voix de Milo claqua comme un fouet. Il ne parlait jamais ainsi à sa mère, c'était davantage dans les habitudes de son frère aîné. Il avait toujours été le cadet calme qui n'avait pas trop pleuré quand son père les avaient quittés, ni quand leur mère à bout de patience avait envoyé son frère dans une école aussi privée que lointaine. Mais c'en était assez. Georgia poussa un long soupire dans lequel se lisait une partie de douleur. Car je suis ta mère et que te connais, je savais que tu réagirais comme un enfant, est-ce que ce serait si douloureux pour toi de montrer un sourire afin de me prouver que tu est heureux pour moi? Milo ouvrit la bouche pour répondre mais il fut coupé dans son élan par la sonnette de la porte d'entrée. Il n'était pas bien dur de devenir de qui il s'agissait là. Milo se crispa immédiatement. Le sentant à la simple vue de son visage, sa mère lui déposa un baiser sur la joue puis se pencha pour lui marmonner quelques mots à l'oreille. S'il te plait souffla t'elle avant de quitter la pièce. Milo resta immobile, au centre du salon, entendant d'une oreille distraite la porte s'ouvrir et des gens entrer. Cela le reprenait. Il se mordit la lèvre si fort qu'il n'aurait guère était surpris de sentir le goût âcre du sang se répandre dans sa bouche. Il agissait toujours ainsi quand la colère se mélangeait par vague à la tristesse et qu'il peinait douloureusement à la contenir. Bonsoir, Milo appela une voix derrière lui. Cette voix lui fit l'effet d'une claque, malgré qu'il avait désormais connaissance de la situation. Il se retourna pour découvrir le copain de sa mère qui vint lui flanquer un baiser sur la joue. Ce contact désagréable le fit à nouveau grimacer, grimace qu'il ne chercha une nouvelle fois nullement à masquer. Je te présente ma fille il s'écarta légèrement sur ces mots pour lui faire découvrir une jeune fille de quelques années plus jeune que lui et donc la chevelure blonde était rassemblée en une queue de cheval. Milo ne venait en effet pas seulement de voir arriver cet homme strict et donc chaque geste semblait incroyablement vieux jeu, il allait également devoir partager sa salle de bain, son étage, avec la fille de ce dernier. Salut lâcha t'il d'un ton penaud. L'homme lui jeta un regard réprobateur qui fit monter la colère en Milo. Il allait répliquer quelque chose quand sa mère fit irruption dans la pièce, une nouvelle fois. Elle déposa une main sur l'épaule de la fille de son copain, restée immobile dans l'embrasement de la porte. Le diner est prêt, tu va mettre quelque chose de propre mon coeur, puis tu viens? Dit t'elle d'un ton infestant la perfection feinte. Elle s'adressait à Milo qui lui r'envoya sa surprise face à ces propos. Puis il battit en retraite et se dirigea vers les escaliers.

Ou sont les parents? Questionna Emma en jouant avec une de ses longues mèches blondes, négligemment retombées sur ses épaules. Elle paraissait moins stricte, comme si elle devenait une autre quand son père ne semblait plus dans les parages. Enfin, elle concevrait cet air sur le visage qui rendait Milo incroyablement irritable. Quelle question, partis faire les courses pour ces stupides diners en famille qu'il nous impose chaque jour. C'est vrais que cette tradition familiale est gonflante. Une tradition du côté de ta famille, mes parents ne faisaient pas ça répliqua sèchement Milo, négligemment étendu dans le jardin sur un transat. Il ne portait qu'un caleçon de bain trempé par son dernier aller-retour dans la piscine. Il ne pouvait se résoudre à voir en le père d'Emma son propre père. Il en avait eu un et ne pourrait jamais accepter d'en avoir un second. Mon père n'est pas si terrible défendit la jeune fille tout en s'installant sur le transat. Agacé, Milo laissa clairement apparaître sur son visage que sa présence n'était guère souhaitée, mais elle l'ignora. Milo laissa échapper un soupire résolu. Arrête de vouloir le défendre, son visage est devenu si rouge que j'ai cru qu'il allait me faire monter dans ma chambre après m'avoir privé de dessert. Il roula des yeux. Il exagérait à peine. Emma éclata de rire. Un rire franc qui fit froncé les sourcils à Milo. Pourquoi tu fais un drame de tout ce qui te déplait dans ta vie, Milo Rose? Tout n'est pas.. Soudain, elle se pencha dangereusement et Milo voulu se redresser sur le transat brusquement vraiment bien trop étroit pour eux deux, mais il ne le put et s'immobilisa quand il sentit les lèvres d'Emma sur son torse doré. Si terrible.. Elle redressa la tête et ses cheveux caressèrent les joues rasées de Milo. Dans cette vie. Sur ses mots, elle plaqua ces lèvres sur les siennes cette fois ci. Il se laissa aller à ce baiser, malgré le dégoût qu'il l'envahissait soudain. Puis, tout fut à la fois très lent et bien trop rapide. Un cri. Une douleur vive et sèche. Une gifle sur la joue de Milo qui lui laissa sur le coup des marques rouges sur la peau. Le visage de son beau père, sa mère s'interposant pour lui examiner le visage. Milo se laissa faire, encore bien sonné. Il réalisa ensuite qu'Emma était partie. Il sentit une larme couler sur sa joue, la première versée en public depuis des mois. Puis ce fut le trou noir quand les bras tremblant de sa mère vinrent l'entourer.

Sortez moi de cet enfer aurait voulut crier Milo tandis que sa mère s'éloignait, tout en lui jetant des regards bienveillants. Elle ignorait le regard plein de colère qu'il lui retournait. Plusieurs mois déjà qu'elle l'avait inscrit dans cette école pour garçons qui le rendait fou. Tout s'était déroulé bien vite après ce baiser volé. Sa mère n'aurait jamais agit ainsi sans cet homme à ses côtés. Même petit, alors qu'il faisait des bêtises, elle n'osait pas le réprimander et se contentait de lui faire une remarque avant de le câliner. Et aujourd'hui, elle le laissait là. Tu viens? On doit monter pour l'appel le coupa dans ses pensées la voix d'un garçon. Celui-ci ne ressemblait en absolument rien à Milo, ne faisant que lui faire remarquer combien il n'avait rien à faire là. Il devait sortir d'ici. Il n'était pas encore un adulte et pourtant il ne pouvait plus tolérer de devoir ainsi obéir à sa mère et son beau père. Ce n'était pas envisageable, sa vie ici ne l'était pas plus. Non répondit t'il simplement tout en ôtant la veste de son uniforme. Le garçon le regarda fixement, sûrement choqué devant tant de sale caractère. Puis, il battit en retraite et partit. Ce fut les derniers instants que Milo passa dans cet endroit. Il fit une fugue durant la soirée. L'idée le tentait depuis des semaines, depuis plus ou moins son arrivée à vrais dire, mais la journée de venue des parents avait de toute évidence était la journée de trop pour lui. Il quitta l'école et ignora les appels alarmés de sa mère qui commencèrent dès que cette dernière fut informée que Milo n'avait pas dormi dans son lit à l'école. C'est ainsi que Milo vit depuis. Il n'a pas revu sa mère et a quitté sa ville un moment, avant de revenir une fois majeur. Il ne veut plus être son fils et ne souhaite pas avoir une discussion avec elle. Leur lien est tombé en poussière. Milo est devenu plombier, s'étant révélé plutôt doué de ses mains. Sérieux dans son travail mais bien peu mature, il ne vit que de relations d'une nuit et ne pense plus avoir la moindre famille. Il n'y a plus que lui et c'est ainsi qu'il vit.