- Maya, ma chérie ? Maya ? Maya Gabriella Rodriguez ! Affalée sur son lit, la couverture recouvrant partie intégrante de son corps, une petite rouquine immergea enfin quand une femme d'une trentaine d'années ouvris la porte de sa chambre. - Tu veux bien traîner tes jolies petites fesses jusqu'en bas ? Les petits se battent à coups de céréales et je dois prendre mon service dans .. Un rapide coup d'oeil à sa montre fit sursauter la femme en question. - Maintenant ! Euh, il y a de l'argent dans le frizer, Mamita récupèrera Antonia et Juanito à l'école pour que tu passe ton audition. Oh et Hector a son match ce soir, n'oublie pas de me le rappeler ! Qu'est-ce que j'ai oublié .. S'affolait-elle tout en tentant de son mieux à se recoiffé correctement dans le petit miroir du couloir. Maya c'était levé et avançait en traînant des pieds, les cheveux en bataille jusque la femme. - Maman. J'ai saisi, tu peux partir sereine. Finit-elle par déclarer. - Vas-y, tu es déjà en retard. Ajoutait-elle, un léger sourire au coin des lèvres. Elle déposait un baiser sur la joue de sa mère, puis descendis les quelques marches la menant au salon. Quelques secondes plus tard, la porte d'entrée se referma sur un « à ce soir mes chéris, je vous aimes ! » La jeune fille rejoignis ses frères et soeurs. Antonia jouait à la poupée sur le plant de travail, Juanito et Carlos exterminaient les zombies de leur jeu vidéo, Carmen dessinais sur la table basse du salon. - Où est Hector ? Demandait-elle en attrapant un bol où elle versait ensuite des céréales. - Il est déjà parti à son entraînement pour le match. Lui répondis sa petite soeur sans même lever le regard de la robe de sa poupée. - Aller les pirates. Lançait-elle sans enthousiasme. Elle attrapait le lait pour recouvrir ses céréales, mais réalisa rapidement qu'il n'en restait pas une goutte. Maya lâchais un soupir, une nouvelle journée commençait.

Il était une fois .. Non mais qu'est-ce que je raconte ? Ma vie n'est pas un comte de fée. Et malgré moi, je ne suis pas une princesse remplie de richesse. : Je suis née ici dans une banlieue de San Diego. À l'époque, j'étais la première fille que ma mère mettait au monde. Le second enfant, née une année tout juste après mon frère, Hector. Après moi, vint Carlos, de trois ans mon cadet. Ma mère, Maria travaillait et travaille encore d'ailleurs à l'hôpital. Elle n'est pas officiellement infirmière, elle s'occupe surtout de la réception, mais sait prodiguer les premiers soins. Elle a toujours été aux petits soins avec moi et mes frères, elle est à mes yeux la meilleure mère du monde. Elle nous a toujours soutenus, toujours dis qu'il fallait que nous poursuivions nos rêves et ne jamais baisser les bras. Quant à mon père, du moins, si l'on peut appelé cela un père, il a travaillé un temps comme charpentier. Mais après une violente chute du haut d'un toit, il fût mis en arrêt forcer et ne le supporta pas. Il commença à boire beaucoup, à sortir beaucoup également. Puis du jour au lendemain, il a tout simplement disparu dans la nature, sans rien dire. La petite serveuse du bar de quartier a également étrangement démissionné à la même époque. Il n'étais donc pas difficile de faire le rapprochement et de se dire qu'il avait lâchement abandonné sa famille au profit d'une serveuse de vingt ans sa cadette.

Après ça, ma mère rencontra d'autres hommes, elle en tomba amoureuse et enceinte plusieurs fois. Malheureusement comme mon père, ils eurent tous du mal à assumer leurs responsabilités et déguerpissez le plancher aussi rapidement qu'ils étaient arrivés. Résultat ? Mère célibataire et six enfants à charge. Elle travailla un peu plus dur pour subvenir à nos besoins, elle passait plus de son temps à l'hôpital qu'à la maison. Alors, très vite, j'appris à prendre soin de mes frères et soeurs tandis qu'Hector travaillait également de son côté pour soulager notre mère de quelques dettes. Nous avions des bas et des hauts certes, mais nous trouvions toujours un moyen ou un autre de remonter la pante.

i can do it.

- Et un, deux, trois et quatre. Et un, deux, trois et quatre. Tourne, saute, final. Un jeune homme d'une vingtaine d'année lâchait un soupir alors qu'il examinais chaque mouvement de son « élève. » - Ecoute, si tu ne te concentre pas, je ne pourrais rien pour toi Masha. Essoufflée, elle relevait le visage et foudroyait son professeur du regard. - C'est Maya. - Peut importe. On dirait un éléphant en leggins', jamais tu ne passera l'audition pour l'académie des arts. Et même si tu y arrives par miracle, comment compte tu payer les frais d'inscription ? Hein ? Laissons tomber. Je perds mon temps avec toi. Il ramassa son sac de sport et quitta le petit studio de danse. Sebastian, attends ! Complètement désespérée, Maya se laissait tomber sur le parquet et posa sa tête entre ses mains, prête à fronde en larmes. Puis, elle se ressaisie soudainement, se releva et attrapa la télécommande à terre pour remettre le cd à son début.

Elle travailla toute la nuit, sans relâche. Autant que le lendemain, elle souffrait terriblement de partout. Elle ne pouvait pas abandonner, danser, c'était son rêve. Elle dansait même avant de savoir marcher. La musique, elle ne pouvait pas vivre sans et elle savait qu'elle en était capable. Elle savait qu'elle pouvait passer l'audition pour cette école de danse et la réussire haut la main. Et malgré tout ce qu'on lui disait, malgré le fait que personne d'autre que sa famille ne croit en elle, elle savait qu'elle pouvait y arriver. N'étais-ce pas ce que sa mère lui répétait toujours ? « N'abandonne pas. Jamais. Si tu y crois, force les autres à y croire aussi. »

Voilà comment, à force de travail et d'acharnement. -oui, surtout d'acharnement à vrai dire.- Je me retrouvais dans le hall de l'immense académie des arts de la scène de San Diego, formulaire d'inscription en mains, j'avais réussi. J'avais passé l'audition et j'avais été acceptée ! J'allais enfin réaliser mon rêve. Avoir l'opportunité de travailler avec de vrais professionnels. J'avais également remportée une bourse me permettant d'étudier ma première année sans frais ce qui me donnait un véritable coup de pouce. Comme si le destin qui avait été semer d'embuche tout au long de ma vie me souriait enfin. J'étais aux portes de concrétiser tout ce dont j'avais rêvé depuis l'âge de sept ans. Puis, le destin changea une nouvelle fois d'avis en faisant résonner mon téléphone.

- Mamamita ! J'ai .. Quoi .. ? Comment ça .. ? J'arrive tout de suite !

Ma mère avait été percutée par une voiture alors qu'elle terminait son service de nuit et qu'elle traversait le parking de l'hôpital. Elle décéda quelques heures après l'impact. Je perdais ma confidente, ma meilleure amie, mais aussi la seule personne qui croyait véritablement en moi. Mes frères et soeurs et moi partions tous vivre chez Mamamita, notre grand-mère maternelle. Au départ, les services sociaux voulaient nous séparer, mais Mamamita accepta notre garde. Mon grand-père nous avais quittés il y a des années déjà l'une de mes tantes vivait déjà là-bas avec ses deux enfants et la maison n'était pas immense. Pourtant, chacun trouva sa « place. » À la rentrée, j'intégrerais l'académie et je ne pourrais plus m'occuper de mes frères et soeurs à temps complet alors ma grand-mère me sauvais la vie en prenant soin d'eux comme elle le faisait. Comme dis précédemment, ma vie n'a rien d'un comte de fée, elle tire plutôt du mélodrame. Mais je suis bien décidée à la changer. Un jour je serais une artiste, une vraie et ce jour-là je montrerais enfin de quoi je suis capable et rendrait mes proches fières de moi.

En attendant, si vous ne me trouvez ni à la maison ni en cours, demandez Maya au Starbuck de Mission Valley. (je serais l'une des filles derrières le comptoir.)