« Merde, mais quelle conne! » « C'est bien, tu finis enfin par le reconnaitre. » « Toi ; ta... » Et Neslihan fit valser le coussin se trouvant à porter de main, contre la porte d'entrée, suite au départ hâtif de son ami. Un bref mouvement de tête de gauche à droite et blondie fut forcée de constater qu'elle était visiblement peu habile de ses mains. Après tout, il ne s'agissait que d'un verre ou deux, rien de bien méchant en soi, mais suffisamment pour provoquer les moqueries de certains. Un imperceptible mouvement d'épaule et blondie se redressa presque immédiatement, préférant de loin abandonner l'idée de ramasser les morceaux tout de suite. Glissant hâtivement son Blackberry dans son sac, blondie ne manqua pas de faire claquer la porte sur son passage, omettant comme à son habitude, de verrouiller cette dernière. Un coup d'oeil de chaque côté, et Mcarthy se précipita à l'intérieur d'un café dont elle connaissait chacun de ses coins, et recoins, jusqu'au moindre détail. Depuis, son arrivée en ville, mademoiselle s'était entichée de certaines habitudes, comme celle-là, à titre d'exemple. Une bonne dizaine de minutes d'attente, et ce fameux chocolat chaud vint atterrir dans les mains de sa nouvelle propriétaire, un semblant à côté de la plaque. « Merde... Putain, j'suis désolée! » Totalement désorientée, Neslihan restait concentrée sur sa boisson, afin de ne pas commettre deux fois la même erreur, de plus, à moins d'une heure d'intervalle. « Finalement, je retire mes excuses. » Et sa réaction ne se fit pas attendre. Rien que l'image de cet homme davantage plus grand et imposant qu'elle, suffisait à zapper son moral et sa bonne humeur, déjà bien entamée jusqu'à présent. Faut croire qu'il avait eu cette chance inespérée qu'elle ne lui lâche pas son chocolat à la figure, seulement dans le but de se venger. Pas assez, mesquine pour agir de la sorte, ou pas directement du moins. Cependant, qu'elle ne fut pas sa surprise de tomber sur ce crétin, qui jusqu'à présent prenait un malin plaisir à faire le mort.

Il était forcément : un damné du destin. Bon sang ! San Diego n'était dont elle pas une ville assez grande ? Les journées de vingt quatre heures, dont près de la moitié correspondant aux horaires d'ouverture du starbuck, n'étaient donc pas assez longues ? Il fallait que deux êtres se retrouvent à la même heure, au même instant face à face. C'était l'univers mal foutu vous ne croyez pas ? Ou alors c'était Giullían qui avait la poisse, et le destin après lui. N'allez pas croire qu'il interprèterait ça comme un signe du destin qui le pousserait à ouvrir les yeux sur son comportement lâche envers cette jeune femme si fragile à ses yeux. Bizarrement, il fallait avouer que des excuses aussitôt présentées puis aussitôt retirées ne l'étonnaient pas le moins du monde. Il ne pouvait plus faire comme si il ne l'avait pas vu, alors forcément. « Ce qui réduit le tout à 'merde... putain' et je saurai m'en contenter. » Dit-il en la regardant sans trop sourire il fallait l'avouer. Il avait du mal avec ça. Si on gagnait un dollar à chaque fois qu'on le faisait sourire on réussirait probablement à s'acheter à nourrir un petit troupeau de pigeons de citadins. Enfin cela étant dit il est vrai que certains y gagneraient bien plus, et potentiellement sa petite soeur, ce qui expliquait d'ailleurs sûrement en partie son comportement avec Neslihan. « Tu sembles t'être tâchée. » Dit-il en pointant du doigts quelques gouttes de chocolat chaud dégoûlinant du récipient ayant fini sur l'écharpe hivernale que portait la demoiselle.

GIULLÍAN & NESLIHAN ♥
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Pour une surprise, c'était une surprise. Un cadeau empoisonné en outre. Voilà, qu'elle semblait s'être adaptée à cette absence des jours derniers à laquelle l'avait habitué Giullían, et pourtant, qu'elle ne fut pas sa surprise d'y tomber dessus, sans même ne prévenir. Tout aurait pu être bien plus simple, mais ce dernier se plaisait à compliquer, ce qui n'avait pas à l'être. Voilà, que monsieur était en somme un excellent illusionniste, expérimenté dans l'art de vous faire gober de tout son attachement, alors qu'il n'en est rien. Un hypocrite confirmé, ainsi qu'un bel imposteur. Un bref haussement d'épaules, sans jamais ne perdre la moindre parole lui étant destinée. À son contraire, il ne sembla pas étonné par cette rencontre, un brin malchanceuse. Une fois encore, monsieur dissimulé son jeu mieux que personne ici présent. « Tu n'as pas perdu ton humour, je vois. » Oké, je vous l'accorde, c'était ironique et facile, mais après tout il ne méritait pas mieux. Bien que non rancunière de nature, blondie s'avouait blessée par son comportement totalement indifférent de ces semaines dernières. Jusqu'à présent elle ne l'avait jamais connu comme ça, et du jour au lendemain, ce dernier avait littéralement pété un câble. Méconnaissable, son air détaché lui faisait froid dans le dos. Puis s'en suivi finalement d'une nouvelle réplique provenant cette fois encore de Giullían, du fait que sa boisson encore bouillante, avait eu la détestable idée de venir s'écouler sur ses vêtements. « C'est tout ce que tu as à dire ? » Nes', se devait de ne pas prendre trop à cœur ses prochains propos, car ils finiraient forcément par la blesser. Son regard s'attarda quelques secondes sur son écharpe qu'elle tenta maladroitement d'éponger, bien qu'il terminait encore une fois sur son interlocuteur. Bordel, intérieurement il devait littéralement se payer sa tête. Cette fille pouvait s’avérer si pitoyable parfois. « T'as enfin décidé de m'adresser la parole, ou bien c'est parce que tu t'en sens obligé ? Sûrement par politesse en fait, ou même par pitié. Puis, quelle importance en fait ? » Et voilà, qu'elle s'empressait d’entamer un monologue dans un charabia presque incompréhensible, tant par la vitesses de ses propos, que par son attitude déplorable et enfantine. Une nouvelle fois, elle apparaissait comme anxieuse et fragile à la fois. De toute évidence, c'était de sa faute, c'était certain.

Avait-elle raison ? Sûrement. Il est clair qu’il ne perdait jamais ce sens de l’humour si ironique aux yeux des autres. A ses yeux ça n’était pas là que son sens de l’humour excellait le plus. Mais la voir si exaspérée avait tendance à le satisfaire. Ce n’était pas un plaisir non plus mais allez savoir pourquoi il préférait qu’elle tourne la page, et qu’elle se dise qu’il n’en valait pas la peine, sauf que ça, il n’arrivait pas à le dire. Alors il fuyait un peu, prétextant un manque de temps, et mettant en avant un manque d’intérêt pour elle. Etait-ce le cas ? Sûrement pas, mais il savait qu’il n’arriverait pas à être quelqu’un de stable pour elle d’une manière ou d’une autre, et surtout il s’attachait à elle et c’était comme si ça ne lui était pas permis. « J’aurai aussi pu ne rien dire. » Comme il l’avait toujours fait, et donc laisser ses petites gouttelettes sur l’écharpe de la demoiselle ? Peut-être. Son regard sur posa sur la file qu’il avait quitté sans trop s’en rendre compte depuis qu’elle lui avait fait face. Mais autant l’avouer il se sentait comme pris au piège. Il détestait ce genre de situation pour la simple et bonne raison que sa conscience lui ordonnait de s’excuser et qu’il n’avait à ses yeux, pas le droit de le faire, parce qu’il ne sentait incapable d’en assumer les conséquences ensuite. « Arrête, c’est tout sauf ça et tu le sais. » Pitié, oh dieu que non. Il n’agissait jamais par pitié, parce que pitié chez lui signifiait mépris et rien d’autres. Il ne croyait pas à la pitié dans le sens positif du terme. Politesse ? il n’en avait que faire. Seulement ignorer Nes’ face à lui à ce moment précis, il ne pouvait pas, même si d’un autre côté il ne pouvait pas non plus tout faire pour retrouver cette complicité refoulée. Le seul souci, et le paradoxe avec lui c’était qu’il ne supportait voir quelqu’un qui ne le laissait pas indifférent souffrir. Et oui, il s’était attaché à Nes’, il s’accusait même de l’avoir utilisé pour combler un manque certain. Mais si vous croyez qu’un jour il mettrait des mots sur ça ! Il la regarda brièvement et ajouta. « Je me sens pas de refaire la queue là.. » Dit-il en se passant la main dans la nuque. A quoi bon rester là, et parler de la pluie et du beau temps, sans compter qu’il ne comptait pas se justifier sur son comportement, du moins c’était ce qu’il voulait à tout prix éviter. Il sortit ses clés de sa poche, prêt à fuir c'était le cas de le dire.

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À cette allure, la situation ne serait certainement pas en mesure d'évoluer grandement, disons qu'il fallait même espérer l'effet contraire. Nes, n'a jamais été de ces filles un brin je-m'en-foutiste, lorsqu'il s'agit des personnes qui lui sont proches, ce pourquoi cet échange semblait lui tenir très à cœur. Excessivement attaché à Giullían, la jeune femme n'était jusqu'à là pas parvenu à masquer toute sa déception face à son comportement indifférent. Le plus difficile dans tout ça ? Se persuader que probablement à ses yeux, elle n'avait représenté qu'une simpliste et banale gamine peu différente de toutes celles qu'il eut rencontré durant toute sa vie. Peut-être était-ce même la plus inintéressante de toutes, puisqu'il s'avouait détaché à toutes tentatives afin de renouer au possible le contact entre eux. « Et c'est quoi, alors ? » Rester ferme n'était plus qu'une question de temps à présent. D'ici une dizaine de minutes, elle-même se doutait de terminer la larme au coin de l’œil, ne sachant où se mettre, seulement parce qu'elle restait consciente de ne pas pouvoir lui faire entendre raison, malgré toute la volonté du monde. Sa boisson d'une main, c'est dans un geste tout aussi vif qu'elle retira son écharpe, préférant de loin fuir le regard accusateur de son interlocuteur. Voilà qu'il poursuivait, une fois encore pour dire une sacré connerie en somme. Pas d'explication, pas la moindre excuse, rien d'étonnant en soi en fait. Elle qui avait tant souhaité qu'il se remette en question, c'était foutu. Il agissait lâchement, privilégiant la fuite à toute discussion censée. Détail un brin agacement pour la jeune femme aux pupilles assassines et innocentes à la fois. « T'es vraiment qu'un lâche! » Ça risquait probablement de mettre le feu aux poudres, mais elle, au moins ne prenait pas la fuite sous prétexte que les mots lui manquaient. Sûrement ou peut-être n'allait-elle pas lui courir après pour tenter de le rattraper ou lui arracher des propos dont la sincérité restaient à douter, mais l'obstination était malgré tout, et malheureusement bien évidente. Glissant brusquement son vêtement encore humide dans son sac, blondie jeta un bref coup d’œil à son chocolat qui dans l'immédiat ne lui fit plus envie. « Mais pourquoi tu agis comme si tu me connaissais pas ? J'sais pas, c'était pas comme ça, avant. Tu m'aimais bien non ? » Pas de reproches non, mais un amas de questions, sans réponse je suppose. Une nouvelle fois, Nes, agissait précipitamment et sans la moindre réflexion. Bien qu'un goût prononcé d'amertume au foin d'elle, blondie ne ressentait dans l'immédiat aucune agressivité, prenant ainsi le soin de peser chacun de ses propos, bien que d'ici peu ce ne soit plus le cas. Ça ne servait sûrement à rien de s'obstiner de la sorte, mais cela n'avait en outre aucune importante à ses yeux. Son comportement témoignait une nouvelle fois de tout son attachement à son égard, peu importe la déception, et c'est sans nul doute ce qui risquait de rebuter davantage Giullían.

Giullían hocha légèrement la tête l’air de dire tout un tas de choses en même temps. Pour simple échantillon ce petit mouvement de la tête pouvait dire : « tu le sais très bien », « tu me connais, je ne sortirai pas les violons Nes’ » ou même « pourquoi tu t’obstines blondie, n’as-tu donc pas mieux à faire » peut être en moins sec, et en moins méprisant. Elle avait le don de le mettre dans de mauvaises postures. S’être attaché à elle n’avait pas été une bonne idée, surtout de cette manière si sincère. Elle lui décrochait souvent un sourire radieux, et des rires qu’il ne pouvait s’empêcher de retenir. Un peu comme avec sa sœur, ou encore trop peu de personnes autour de lui. Mais quelque chose faisait que quand il se levait le matin, il n’était pas cautionné à profiter de la vie, à rire, et à sourire. Il faisait les choses parce qu’il fallait les faire, et il se séparait de toutes obligations relationnelles. Alors oui en deux mots il était un lâche. Elle avait raison, et même ça il ne pouvait pas le lui dire. Il sera donc légèrement les dents, ce qui contracta sa mâchoire ce qu’on pouvait facilement apercevoir d’ailleurs. Mais lui donner raison et le reconnaître serait allé dans son sens, et en dire trop et son but c’était uniquement qu’elle se détache de lui et pas l’effet inverse. Obstinée qu’elle était ! « Pourquoi tu insistes autant Nes', je manque de temps en ce moment, y'a pas de quoi prendre tout ça personnellement, et encore moins d'en faire un mélo-drame. » Il la regarda l'air d'ajouter 'ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont, tu veux?'. Au fond ce qu'il ne supportait pas c'était qu'elle le prenait par les sentiments, et qu'elle ne se cachait pas de montrer qu'elle ne cautionnait pas son comportement, en plus d'en souffrir ou presque. Et c'était pas ce qu'il voulait. Impulsif, qu'il était, il ne savait gérer ni la culpabilité, ni les responsabilités. Il se savait ne pas être un type bien, pour pouvoir être un équilibre pour si charmante demoiselle qui avait avouons-le trouver certains repères en lui. Il finit par faire deux pas en arrière, soit vers la sortie même si en somme il se dirigeait plus vers une table, et après ces deux pas seulement il lui tourna le dos en apercevant une table libre qu'il pointa du doigts comme lui dire, tiens il y a de la place ici mais le comble c'était qu'il ne comptait pas s'y installer avec elle pour autant.

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C'était tout de même déroutant cette façon si odieuse qu'il avait de s'adresser-à-elle, lorsqu'il daignait enfin lui décrocher quelques mots. Peut-être n'était-ce pas obligatoirement son attention, mais ce fut néanmoins le ressenti de blondie. Ce fut violent et surprenant seulement parce que c'était la toute première fois qu'elle constatait que ses agissements étaient totalement opposés à ceux d'autrefois. Méconnaissable, sa réaction ne se fit pas attendre lorsqu'elle fit quelques pas en arrière, bousculant par cette occasion un enfant d'une dizaine d'années environ, peu ravis de cette rencontre, fracassante le concernant. « Tu n'as qu'à répondre à ma question. » Un bref haussement d'épaule, et son regard accusateur ne cessait de scruter chaque mouvement de son interlocuteur. La déception était grande, mais Giullían ne semblait pas davantage sensible. S'il ne s'était agit d'une banale et simpliste question de temps, blondie n'en aurait probablement pas était aussi sensible, mais c'était bien différent cette fois. Ce n'était que des foutaises et une pitoyable excuse pour ne pas avoir à se justifier au possible. « Manque de temps ? Tu vois, encore une fois tu te fous de moi! Et tu assumes tellement pas tes paroles, que tu préfères t'en aller. » Voilà, qui avait au moins le mérite d'être clair. Son regard venait de fuir celui de son interlocuteur, en moins de temps qui ne faut pour le dire. Un long soupir pour accompagner ces derniers propos, et Nes' s'avouait totalement dépitée par le résultat de cette malheureuse rencontre. Leur bref échange, fut aussi miteux que l'excuse bidon émis par Giullían les secondes avant. Malgré tout, rien ne parvenait à l'irriter un peu plus, probablement que péter littéralement un câble en public n'allait pas arranger les choses. « C'est de ça que je te parle. T'es froid et tellement distant avec moi... » Ses pupilles vrillant sur sa boisson encore intacte, la jeune femme s'empressa ainsi, de se diriger vers la table pontée du doigt par ce dernier. Tête baissée, sans même ne s'en rendre compte qu'elle venait d'insister fermement sur ses derniers mots. Peut-être avait-elle seulement désiré inconsciemment, lui faire ouvrir les yeux sur son comportement blessant. L'était-il vraisemblablement davantage pour une jeune femme aussi fragile qu'elle. Dos tourné à Giullían après avoir déposé ses affaires sur la table désignée, blondie se tourna précipitamment dans sa direction comme pour s'assurer de sa présence. « T'as deux minutes ? » Voilà qu'elle s'attendait encore à un amas d'excuses aussi bidons les unes que les autres, mais elle se devait de tenter le coup. Non, elle n'espérait sa présence dans le but ultime de lui balancer à quel point elle lui en voulait de l'avoir abandonné peu à peu de la sorte, et combien son comportement était égoïste, suivi de tout le blabla, bien qu'à l'évidence ce fut intérieurement sa seulement véritable motivation. Mais, peut-être qu'avec un peu d'obstination, il finirait par lui avouer (en partie) ce qu'il espérait sincèrement à travers un tel changement d'attitude.

La seule impression qu'avait Ulyss à ce moment précis c'était qu'elle s'était décidée à ne pas lâcher le morceau, tout en étant pourtant consciente du fait qu'il ne comptait pas donner de ses mots là-dedans. Alors non, il n'allait pas y répondre, parce qu'à ses yeux il y avait déjà répondu, certes de la manière la plus abstraite possible mais à son avis propre c'était bien la réponse la plus complète qu'il pouvait donner. « Et qu'est-ce que tu veux que je te dise Nes' ? » Dit-il. Il était remonté parce qu'elle lisait en lui ou pire elle interprétait très bien les choses. Oui pour le coup, il préférait s'en aller pour plusieurs raisons mais l'une d'entre elle était forcément qu'il n'assumait pas forcément le fait de la mettre de côté pour uniquement ne pas avoir à se justifier auprès d'elle, ne pas avoir à changer pour elle, et surtout pour ne pas avoir à être lui-même qu'à moitié avec elle. Il lui avait toujours montré le meilleur de lui. Et peut-être qu’au fond il n’était pas que ce mec charmant sur qui elle pourrait perpétuellement. Disons que c’était même certain ! Un simple changement d’humeur suffisait à le rendre irritable. Il serra légèrement les dents, et culpabilisait de s’être laissé entraîner dans tout ça. Il la regarda s’installer et abaissa légèrement le regard, geste qui témoignait presque du fait qu’il se sentait obligé de céder. Il lui devait bien ça, et il détestait devoir quelque chose à quelqu’un, surtout quand c’était si sincère. « Deux minutes alors. » Ajouta-t-il en la regardant comme l’air de dire ‘ pas une de plus ‘. Pourtant vous, vous doutez bien qu’il ne pensait pas à cent vingt secondes chrono mais il ne voulait pas non plus d’une conversation riche en complicité en rire, pour finir par rentrer chez lui avec elle, et dîner autour d’un repas commandé en extérieur le tout face à un de ses programmes télé’ ou dvd qu’elle adorait qui n’avait pour lui aucun intérêt. Dieu, que ça pouvait lui manquer dans le fond. Elle lui manquait parce qu’il avait fini par s’habituer à elle, et mais qu’elle s’habitue si étroitement à lui c’était difficilement gérable. Il interpella une des rares serveuses en salle pour se commander un café avant de déposer son regard sur Neslihan. Il ne savait que dire, si ce n’était que des excuses ou des explications qu’elles attendaient forcément, mais qu’il ne pouvait prononcer. « Comment tu vas ? » Finit-il par demander. Ça pourrait sonner comme un simple foutage de gueule pour faire la conversation mais il savait qu’au fond d’elle, elle n’aurait pas de mal à reconnaître le côté attentionné et soucieux de sa personne, mais il est vrai qu’il aurait préféré continué à faire le mort avec elle ou du moins l'absent.

Qu'est-ce qu'elle voulait l'entendre dire ? Seulement qu'elle n'était pas folle, ou totalement paranoïaque et que sous ses airs bravaches, elle n'était pas en train de se faire des films. Qu'elle avait raison, et pourquoi pas lui balancer totalement ce qui le dérangeait soudainement. Nes' se sentait probablement fautive et honteuse de cette situation, jusqu'à présent, elle avait toujours eu à faire à un Giullían, un brin distant parfois, mais jamais comme à cet instant. Peu importe ses propos, il parvenait sans cesse à glisser un mensonge éhonté, impassible de la moindre émotion. Tu vois, certaines t'aurais déjà envoyé paitre depuis bien longtemps, surtout à cet âge-là, pourtant, cette petite blonde aussi chiante soit-elle, continuait encore de s'obstiner. « Pourquoi tu es plus pareil. » Elle semblait une enfant, cette gamine qu'elle était autrefois. Un brin innocente, mais obstinée. Malheureusement, consciente du tempérament indifférent de ce dernier, blondie doutait de l'honnêteté de sa réponse, si un jour il acceptait enfin de daigner se trouver une excuse. Putain, que c'était emmerdant. Voilà, une relation sans queue ni tête. En réalité, elle ne faisait que définir ce qu'ils étaient tous les deux ; un paradoxe. Nes' le savait mieux que quiconque, sa présence était de loin un cadeau empoisonné pour son interlocuteur qui regrettait surement d'avoir foutu les pieds dans ce putain de café. Un bref mouvement de tête de chaque côté, et blondie ne pu étouffer un long soupir. Comment elle allait ? Quelle importance, s'il s'en souciait réellement, il n'aurait pas manqué de répondre à l'un de ses nombreux messages. « J'vais bien. » Et voilà, qu'elle se mis à remuer doucement sur elle-même avant de passer une main dans ses cheveux. Comme toujours, elle allait bien. Du moins, c'est ce qu'il y a de plus simpliste et banal à répondre. C'est moins compliqué à faire croire, mais plus douloureux au fond. Il lui manquait, c'était atroce mais, surtout insupportable. Âgée de quelques années de moins que lui, Nes' avait espéré que leur relation serait par cette occasion, beaucoup plus sincère et fondée. Grosse erreur, et énorme regret. « Et toi ? Je suppose que tu as reçu mes messages, mais tu n'avais sûrement pas le temps d'y répondre. » Pique numéro... Malgré son aspect tranquille, blondie ne pouvait s'empêcher de bouillir de l'intérieur. Ça lui apprendrait à faire confiance trop rapidement. Putain de profiteur. Son regard se posa une nouvelle fois sur sa boisson encore chaude, qui ne tarderait plus du contraire d'ici peu. En fait, elle n'en voulait même plus, pas cher qu'elle termine aux ordures sans même ne l'avoir entamé. Sûrement que s'il agissait ainsi, c'est pas ce qu'il ne pouvait se doutait de l'étendue des dégâts du côté de la petite blonde. Aussi indépendante soit-elle, Nes' devait reconnaitre que cette histoire lui tenait plus à cœur que prévu.

Giullían la sensation qui lui déchirait le cœur quand il voyait sa petite sœur lui baratiner à quel point il lui manquait ou à quel point il avait merdé à ses yeux, ou à quel point elle sentait qu’il l’abandonnait ! Il connaissait cette sensation qu’on éprouve quand sa mère se voit déçu de son fils en lui disant qu’elle ne le reconnaissait pas. Il savait que c’était d’avoir une amie déçue, une petite amie se sentait seule. En bref la rancœur d’une femme sous toutes ses formes. Il les avaient toutes connus. Certaines étaient beaucoup plus douloureuses, d’autres passaient comme passe la tempête sans séquelles. Tout dépendait. Seulement il craignait au fond de lui qu’avec Nesli’ ça ne devienne vraiment une rancœur dévoilée, qui finisse par vraiment l’atteindre, et lui faire face là-dessus c’était difficile. Sa question était difficile, à tel point qu’il regrettait de s’être installé là-dessus en face d’elle. Il ne voulait pas la voir si vulnérable face à son comportement. « Ne rend pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont Nes’. » Que devait-il lui dire hein ? Le fameux, je ne suis pas assez bien pour toi. Il est vrai qu’il le pensait ! Cela dit pourquoi ne pas lui dire qu’il l’avait utilisé pour combler un manque à sa vie, et que maintenant il se sentait guéri, et donc il n’avait plus besoin d’elle ?! Ça lui briserait le cœur, et elle l’oublierait définitivement ou du moins pour un bon bout de temps ce qui permettrait à Giull’ n’économisait tout un tas de mensonges. Mais ça, à l’évidence il ne le penserait pas une seconde. Il voyait bien que c’était le genre de ‘jvais bien’ banal, et surtout qui sonnait faux parce que là au beau milieu de cette conversation rien ne semblait aller. Il la regardait sans trop savoir quoi dire, et appuya ses avant-bras sur la table. Une petite voix dans sa tête lui murmurait que les deux minutes s’étaient écoulées mais forcément ça n’allait pas être ce qui allait le pousser à tourner les talons. La serveuse lui apporta son café, qui subitement ne lui faisait plus tant envie, ainsi que le tiquet l’accompagnant et il attendit qu’elle tourne le dos pour regarder la blondie. « Ce n’est pas un scoop que de dire que je réponds à un message sur trois, et j’en changerai sûrement rien. Je suis clairement indiscipliné de ce côté-là. » Elle était bien placé pour le savoir, même quand tout allait il répondait rarement au téléphone et surtout ces temps-ci. Beaucoup de choses avaient changés en lui. Il n’était pas lui-même, tout en sentant qu’il n’avait jamais autant été lui-même ! C’était très paradoxal mais l’expliquer et mettre des mots là-dessus ce n’était pas évident. « Ecoute j’ai beaucoup à gérer en ce moment, et ça n’a rien de rose. Prendre tout ça, personnellement, c’est la plus belle connerie que tu puisses faire et au fond de toi, tu le sais. » Comparaitre pour tentative de meurtre, altercation en public, parce qu'il avait juste écouter ses pulsions et envie de vengeance pour le lendemain câliner sa chouchouter de Nes' et lui faire croire qu'il était le point de repère incontestable qu'elle recherche ici à San Diego c'était pour être un royal imposteur. Trop impulsif, trop rongé par des envies de vengeance, trop crispé par un deuil non fait, rien de bien stable autant l'avouer.

Pourquoi fallait-elle toujours qu'elle s'attarde sur des personnes qui n'en avaient que faire d'elle. Il fallait quand même avouer que Giullían était pas mal dans son genre. S'il tenait absolument à ce qu'elle ressente cette abominable sensation d'abandon, alors c'était drôlement bien réussi. Voilà, qu'il avait totalement bien monté son jeu. C'était probablement un peu sec et radical, mais c'était de cette façon que Nes' percevait la situation actuelle. Tu regrettais peut-être d'avoir pris place face-à-elle ces dernières minutes, mais à son tour, la jeune femme blâmait d'avoir fait ta connaissance, il y a une année de ça. Jamais, elle ne l'aurait cru capable de l'envoyer paître de la sorte, son indifférence lui coupait le souffle. Il esquivait et détournait le sujet de toutes les façons possibles et inimaginables. Quelques années de moins, mais un semblant de cran en plus. « Tu penses que c'est moi qui rend les choses plus compliquées ? » Blondie se stoppa un court instant, avant de reprendre une nouvelle fois, l'air totalement dépité. « Et faudra me dire de quelles choses tu parles. » Un furtif haussement de sourcils, et Nes' reposa son regard sur sa boisson, c'était définitif elle n'en voulait plus. Sa folle envie de chocolat, s'était métamorphosée en profond dégout. En fait, elle semblait totalement décrochée de la conversation. Peut-être était-ce une situation trop complexe pour un si petit bout de femme. Bref, après tout elle ne pouvait le forcer à répondre à ses messages, tous les mecs étaient un peu du genre, mais ça avait été une façon de lui lancer des piques plus qu'autre chose. Cette fois, il ne s'agissait sûrement pas d'un mensonge éhonté, du moins pas à première vue. Malgré toute la volonté du monde c'était au-dessus de ses forces. Les mots ne venaient pas, du moins pas ceux qu'elle avait espéré. Son comportement totalement indifférent lui faisait froid dans le dos. Ses explications ne furent qu'un tissu d'incertitudes dont lui seul avait le secret. C'est brutalement que blondie pris conscience de ne pas connaitre Giullían, autant qu'elle l'avait prétendu autrefois. Qu'elle atroce sensation que de ne pouvoir agir en conséquence, alors qu'une personne chère vous échappe. Que pouvait-elle bien faire du haut de sa vingtaine d'année qui le dissuaderait de ne pas l'oublier complètement ? C'était une certitude, d'autres prendrait davantage sa place, jusqu'à ce qu'il ne s'agisse seulement que d'une puérile et banale méprise appartenant au passé. « J'avais confiance en toi. » Le coup de grâce. Voilà, qu'elle préférait encore se camoufler derrière sa boisson, le regard traitre en direction des passants. C'était direct, certes, mais tourner autour du pot ne ferait sûrement pas évoluer leur situation. « Et moi comme une conne je m'obstine prête à gober n'importe quoi. » Marquant une courte pause, mademoiselle repris immédiatement son monologue, faisant jouer son chocolat sur la table. « En pensant que si ça pouvait te retenir, alors c'était le mieux à faire. » Tais toi blondie! Se laissant tomber sur son siège, Nes' en oubliait sa boisson, privilégiant de loin un sourire timide à une tronche de déterrée. Finalement, le passé est une chose qui ne s'efface jamais et qui fini dans certains cas, par rapprendre le dessus un jour ou l'autre à son grand regret. Non, elle ne connaissait pas son histoire, jamais l'idée ne lui aurait, si ce n'est effleurée l'esprit, c'était un fait, mais jusqu'à présent cela, n'avait eu quelconque impact direct sur leur relation. Du moins, c'était un tort. Après tout, au point ou ils en étaient, il pouvait lui balancer tout ce qu'il voulait, ça ne pouvait être pire.

De quelles choses parlait-il ? Allez savoir ! Il le savait au fond de lui, mais ce qu’il ne savait pas c’était ce qui allait sortir de sa bouche en réponse à sa demande. Comment devait-il se justifier auprès de cette bouille si innocente et pleine de bonnes intentions ? Il merdait perpétuellement avec elle, mais il préférait largement la fuir plutôt que lui faire payer des sauts d’humeur auxquels elle ne saurait faire face. Lui-même ne se reconnaissait plus, et autant dire qu’il se sentait disons paumé. Il acquiesça du regard quand elle lui demanda si vraiment il pensait qu’elle compliquait les choses. « Je bosse beaucoup ces temps-ci et... c’est compliqué. » Il ne lui avait pas dit que sa mère s’était poussé à la mort, et il ne lui avait pas dit non plus qu’elle avait fini par les quitter pourtant ça ne remontait à il n’y a pas si longtemps. Seulement il avait trop longtemps été dans une phase de dénis quasi-totale, et ces derniers temps la colère le stimulait au point qu’il eut fait quelques conneries. Mais là face à elle, il se sentait mal. C’était une faiblesse qu’il se découvrait sûrement. Il avait toujours assumé d’avoir cogné l'ex de sa mère et d’avoir presque poussé la chose à tel point que si il avait pu il l’aurait tué. Il ne le regrettait pas le moins du monde ! Et il est vrai que sans son avocate, il aurait sûrement refusé de coopérer face au juge, ou de défendre sa cause. Mais là face à Nes' il se sentait horrible. Horriblement déchiré entre deux lui. Il n'assumait pas cette rage qu'il avait en lui, il n'assumait à non plus le fait de l'avoir mise de côté, et il assumait encore moins le fait de la voir en souffrir, tout comme il n'assumait le fait qu'elle ai confiance en lui au passé, et qu'il n'est pas pu honorer cette confiance. Mais c'était pas le genre de choses qu'il pourrait reconnaître ouvertement face à elle. Il la regardait silencieusement en abaissant son regard vers les mains de la blondie et finit par dire. « Tu vas finir par faire une bêtise. » Ajouta-t-il banalement, en parlant de son chocolat chaud. Il le voyait bien tomber à la renverse d'ici peu. Ce côté sur sur la réserve, un brin anxieuse, et ce jeu de gobelet faisait qu'il imaginait une belle flaque de chocolat tiède sur cette table sans grandes difficultés malgré le sérieux de la leur conversation. Les mots, les arguments lui manquaient. C'était dur à reconnaître mais il en était conscient. Seulement lui dire le plus sincèrement possible ce qu'elle rêvait pour être susceptible de s'en mordre les doigts parce que l'humeur n'y serait plus le lendemain, ou parce qu'il serait amené à agir de manière paradoxale, ne s'avérait pas être une bonne idée. « Et si on allait se balader un peu hein ? Offrir ces deux cafés au premier sdf venus, puisqu'à l'évidence on s'en passe assez bien.. et on en parlera. » Comment ? Aucune idée. Pourquoi ? Parce qu'elle semblait en avoir besoin. Autre détail, marcher, il voulait se sentir en mouvement mais pour le moment il se sentait comme un poisson qui avait mordu à l’hameçon, il ne pouvait pas la fuir, pas maintenant. Il lui devait bien ça après tout, et elle lui manquait c'était certain. Mais c'était tellement mieux qu'elle puisse le croire distant, et je m'en foutiste. Aurions nous employé le mot mieux ? Le bon mot serait en fait facile. Ce serait plus facile, oui. Quel lâche faisait-il !

Elle affirmait lui avoir fait confiance, mais dans le fond, n'était-ce pas toujours le cas ? Une fois encore, c'était tout le problème. Quoi qu'il eut fait, elle restait plantée ainsi, incapable de répondre par la négative. C'était plus compliqué aujourd'hui, c'était un fait, mais blondie aurait tourné les talons depuis bien longtemps, s'il n'avait plus rien représenté à ses yeux à l'heure actuelle. De plus, on oubli pas une personne comme ça, du moins ce n'était pas dans ses principes. D'autant plus, que Giullían n'est pas n'importe qui. Il avait été cette personne un brun familière qui lui avait tant manqué depuis qu'elle avait débarqué à San Diego. Sans lui, les choses ne seraient sans doute pas, celles qu'elles sont aujourd'hui, ce pourquoi blondie ne cessait de s'obstiner afin qu'il ne s'en aille jamais vraiment complètement. Quel était le plus égoïste dans cette situation ? Celui qu'il voulait décamper, ou celle qui ne voulait pas le laisser s'éloigner ? Quand on y réfléchit bien, peu importe le méchant de l'histoire, tous deux étaient fautifs de leur incapacité en tout point. À ces propos, blondie privilégiait une nouvelle fois le silence. Il ne pouvait être plus clair, et il était mieux qu'elle ne rétorque rien de davantage désagréable. Car, oui ça l'avait été pour elle. Blondie, n'avait seulement fait que s'inquiéter, faut croire qu'il ne fait pas bon s'attacher aux gens, sous peine de passer littéralement pour un boulet. Un bref mouvement de tête lui permettant d'observer les passants, et Nes' préférait encore éviter son regard autant que possible. Parce qu'il est des personnes qui ne savent pas ce qu'est d'être d'une humeur égale et Giullían en faisait partie. Voilà, qu'elle se surprenait à ne plus savoir comme réagir face-à-lui, probablement par crainte de le froisser. Jamais, dans ses souvenirs elle l'avait aperçu dans une colère noire, mais blondie se doutait qu'il était préférable que cela, ne soit pas le cas, que ce soit aujourd'hui ou demain. « Ce n'est qu'un chocolat. » Voilà, que Nes' venait de démarrer au quart de tour. Pas même il eut le temps de terminer sa phrase, qu'elle venait néanmoins de rétorquer. Ses propos n'eurent aucun sens, mais elle s'était semble t-il entendu pour le contredire. Cependant, il suffirait qu'une seule goutte de ce bordel se renverse et cela suffirait très nettement à la déstabiliser davantage. Le calme est traitre et trompeur. Sous un aspect de gamine tranquille et sans problème, blondie était en réalité des individus les plus angoissés qu'il y est. Avec un peu de temps, elle avait appris à maîtriser tout ça, simplement. « Je vois que la cause des SDF te tient plus à coeur. » Non, qu'elle ait un problème avec eux, au contraire, mais faut croire que Giullían s'avouait davantage susceptible à leur peine qu'à la sienne. Ce qui n'était sûrement pas plus mal, en fait. Son comportement se voulait comme tellement froid et la tension un brin palpable. À cette allure, ils avaient plus de chances de s'en coller une, que d'obtenir une discussion censée dans les rues de la ville. « En parler ? Tu comptes peut-être te justifier de t'être conduit comme un crétin. » Un bref haussement d'épaule, et ses pupilles vrillèrent dans l'immédiat sur son interlocuteur. Ce fut certainement de la rancune. Mais, l'ignorance de ces dernières semaines, l'avait blessé au plus haut point. De plus, rien ne présageait qu'il ne recommencerait pas dès le lendemain. Jusqu'à présent, encore avachie sur son fauteuil, blondie se redressa brusquement, commençant à attraper ses affaires, et sortir son Blackberry se trouvant encore dans son sac. « Tu viens ? » Après tout, c'était son idée, mise à part s'il comptait la planter une nouvelle fois. C'était un fait, Nes' s'avouait encore sur la défensive et peu réceptive des efforts de Giullían, mais cela ne témoignait que trop bien de son malaise. Si leur différence d'âge de quelques années n'eut quelconque importance autrefois, ce fut comme totalement différent à cet instant. Elle ne le comprenait plus et son comportement aussi distant que le sien au même moment, n'en témoignait que trop bien. Peut-être s'était-elle assez obstinée à lui faire part de tout ce qu'elle eut sur le coeur ces dernières secondes, alors qu'elle ne reçu rien d'autre en retour, qu'un bref mensonge éhonté. Dans tous les cas, Nes' restait consciente de plus rien avoir à perdre.

Qu’elle était grincheuse ! Il ne manquait pas de le noter puisqu’au fond il savait pertinemment qu’il avait raison ce qui n’empêchait pas la demoiselle de tirer la tronche et de le contredire. Seulement là, où habituellement il l’aurait charrié, à ce moment précis il s’en sentait retenu. Pourquoi ? Sûrement parce qu’il ne se sentait pas légitime là-dessus à cet instant T. Comme quoi la culpabilité ne le quittait pas vraiment. Il rit légèrement, sans pouvoir s’en empêcher et ce uniquement pour ne pas rire à gorge déployée, mais c’était bon de la retrouver mine de rien. Il avait l’impression de partager un moment avec elle, et ce, même éphémère puisque ces derniers temps ce n’était pas arrivé. Il ajouta alors. « Jalouse ? » Ce n’était peut-être pas si bienvenue que ça vu les circonstances. Mais il ne pouvait qu’en être amusé, et surtout en rire montrait bien qu’il la contredisait royalement sans trop prendre au sérieux sa remarque. Au fond il était persuadé au fond de lui, qu’elle ne pensait pas ce qu’elle disait, et forcément elle lui tenait à cœur, et ce bien plus que toute la misère de San Diego réunie. Après tout c’était normal, mais quand la rancune parlait, ça donnait ça, et il était bien placé pour le savoir alors c’était vite oublié. Il observait le silence suite à sa remarque usant du mot crétin si parfaitement et juste titre et n’ajouta rien là-dessus jugeant que le seul mot qu’il avait prononcé de manière taquine quelques secondes plutôt résumait plutôt bien le quota de remarques dans le genre qu’il pouvait placer. Encore une fois il ne se sentait plus légitime dans ce terrain. C’était complexe à expliquer mais il était assez réfléchi comme mec et par conséquent, et surtout avec elle il ne pouvait pas tout se permettre compte tenu de la situation. A lui demander, il vous dirait sûrement qu’il a assez foiré comme ça avec elle. Un léger sourire se pointa à ses lèvres, et suite à sa question, il finit par se relever hésitant presque à balancer ce café dans la corbeille, mais il finit par en boire une gorgée avant d’ouvrir la porte pour la laisser passer devant. La galanterie, il devait bien ça ! « Ecoute, le crétin n’a pas d’excuses, comme tout bon crétin d’ailleurs. » Il disait sur le ton de la dérision mais au fond il le pensait, même si maintenant une fois face à elle c’était difficile après tout ce temps de camper sur ses positions. Après tout il s’était échappé haut la main de la galère dans laquelle il s’était foutu ! Pourtant il ne s’en sentait pas encore totalement sorti. Il avait encore l’impression d’être dans ce petit gouffre qu’il ne pouvait pas assumer face à Neslihan. Il le pouvait face à beaucoup de monde, d’ailleurs il l’avait fait ouvertement face à son avocate même mais Nes’ c’était autre chose. Elle avait interféré dans sa vie avant tout ça, et puis il la voyait comme un petit bout de femme qui avait le don de le surprendre, de le faire rire, et pour qui il adorait être une valeur sure. Ou du moins il avait adoré ce rôle-là. Être celui sur qui elle pourrait compter. Ça a toujours été le cas, et ça l’était sûrement toujours mais c’était beaucoup plus difficilement assumable aux vues de sa situation. « Et en bon crétin que je suis, j’ai fait quelques conneries ces derniers temps, ce qui m’a valu une plainte déposée à mon nom, et tu te doutes bien que j'ai dû m’occuper de tout ça. » Autant l’avouer il n’avait pas imaginé que ce genre d’aveux sortirait mais damn ! Qu’elle était douée. Trop attendrissante. Trop Nes’ quoi ! Et ce n’était pas évident que d’avoir à lui mentir. Et qui sait, peut-être qu’il n’était pas à l’aise avec l’idée qu’elle puisse le détester et lui en vouloir, puisque comme pour un bon lâche ce genre de choses n’étaient simples qu’en fuyant. Loin d’elle, et sans creuser, il s’était un peu foutu de ce qu’elle pourrait lui reprocher ou des questions qu’elle pourrait se poser. Il s’était dit qu’elle finirait par se lasser et passer à autre chose. Seulement face à elle tout changeait. Quoique les premières minutes ça avait été tellement simple de feindre le fait que ça lui était égal, et qu’elle était parano mais à force le naturel reprenait le dessus. Ou du moins le naturel qui lui était propre avec elle. Nes’ est donc une faiblesse, et autant dire que c’est le genre de faiblesses qu’il dissimulerait face à ses démons et à ses ennemis. Il marchait à ses côtés sans trop savoir où ils allaient oubliant sa voiture à quelques pas du café, probablement dans la direction opposé, mais qu'importe. « Ça ne devrait pas expliquer mon comportement envers toi j'en suis bien conscient, mais tu me connais, et tu sais comme je fonctionne. » Quitte ou double c'était totalement ça. Il avait toujours dit qu'il n'était un point stable pour personne. L'engagement sous toutes ces formes ce n'était pas pour lui, et avec des circonstances pareilles c'était bien pire.

hj : +600 caractères, et je m'excuserai pas