« Maman ça fait mal » Voilà déjà 5 bonnes minutes que ma mère m’appuyait sur les épaules. Les jambes écartées sur le côté, c’est ce que je subissais tout les jours, le grand écart, pour mieux y arriver et pour être encore plus souple ma mère mettait des cales sous chaque pied et posait tout son poids sur mes épaules. L’échauffement à toujours été un supplice mais ce n’est rien a côté de l’amour que j’avais et que j’ai toujours pour ce sport, la gymnastique artistique. J’ai commencé à l’âge de 4 ans dans un petit club de campagnes en Roumanie, ma terre natale. Ma mère m’entrainait 4 heures par jours sauf le Dimanche. Puis, quand j’ai eu 10 ans, les entrainements devenaient de plus en plus difficiles, je faisais 5 heures d’entrainement par jour, soit 30 heures de gymnastiques par semaines. « Réveil toi Léa ! Ta sœur de 5 fait mieux ce mouvement que toi ! Tu veux être une championne comme Nadia Comaneci ? Alors il va falloir te bouger ! Toi dois apprendre à te surpasser pour entrer au centre nationale de Deva, si tu n’es pas prise là bas, tu ne seras jamais une championne, tu auras tout gâché ! » Combien de fois j’ai pu entendre cette phrase. Je la détestais ! En tant que coach, j’ai souvent détesté ma mère, mais, le soir en rentrant à la maison, elle changeant et redevenant la mère aimante et chaleureuse qu’elle a toujours été. Ma petite sœur aussi faisait de la gymnastique mais elle a très vite arrêté. « Maman ! Je suis prise, je vais à Deva ! » Mon rêve ce réalisais enfin ! J’allais entrer au centre national de gymnastique artistique de Deva, ce centre est celui qui ouvre la porte aux championnats d’Europe, championnats du Monde et même les jeux Olympiques. « Je suis si fière de toi ma chérie, ma petite fille est devenue grande ! Tout ton travail a payé, maintenant tu dois voler de tes propres ailes ! » Je n’ai jamais été aussi heureuse ce jour que lorsque j’ai entendu ma mère me dire cette phrase. Tout allait désormais changer pour moi, j’allais devoir m’entrainer 6 à 7 heures par jours, faire des compétitions plus souvent, être toujours meilleur, penser qu’il y aura toujours plus forte que moi, plus gracieuse que moi, plus élégante, talentueuse que moi. Jeux Olympique de 2004, Athènes, un rêve qui se réalise ! Après des championnats du monde couronnés d’une médaille d’or à la poutre et au sol, mon rêve me tend enfin les bras, il n’attend que moi. Après un passage à la barre moyen, j’enchaine à la poutre, mon élément favoris, je m’en rappelle comme-ci c’était hier. Tout ce passe bien, même très bien. Je suis en final à la poutre et au sol. Mon dieu, la tension monte, les plus grandes gymnastes du monde sont là, et Nadia Comaneci aussi, l’icône de la gymnastique en Roumanie, elle vient m’encourager, quel bonheur ! Elle m’a donné confiance en moi. C’est à mon tour, mon entrée est parfaite, j’enchaine les sauts, les pivots sans problème, c’est l’heure de la sortie, une triple vrille, du jamais vu ! Veux-je réussir ? Oui ! Mon dieu j’ai réussi ! « C’était parfait Iléana ! Tu la tiens ! » Il reste encore 3 gymnastes à passer devant moi dont une américaine, ma plus grande concurrente depuis 2 ans, on se connait bien maintenant, on se dispute toujours la première place. Un minute avant de résultat final, mon cœur bat si fort qu’il pourrait traverser ma poitrine. Ma mère et ma sœur sont des les tribunes, je les voies, elles me font signes avec un drapeau à mon effigie. Le résultat tombe ! 9.8 ! Je suis médaillé d’or, je n’en reviens pas, c’est plus fort que moi, les larmes font couler tout mon maquillage, je suis championne olympique, le rêve de toute une vie ! Mais, il ne faut pas se relâcher, il reste encore mon passage au sol pour peut être aussi décroché une médaille ! 15 minutes, il reste 15 minutes pour passer au sol, après mon passage au sol, il y aura la remis des médailles à la poutre, puis la remis des médailles au sol. Je me concentre, plus déterminé que jamais. Je salue le jury, monte sur le praticable. Ma musique, la seconde valse, retentis dans le stade olympique, je commence avec un double tendu, j’enchaine avec une triple vrille parfaitement exécuté. Ma chorégraphie est précise et élégante. Je me place pour commencer ma troisième diagonale, je me lance, je coure, rondade, saut de main, saut de main, j’enchaine avec un double carpé. Et là, c’est le drame ! Je retombe sur mes pieds, je sens mon genou bouger, et claquer, je tombe aux sols et pousse un cri qui a retentis dans tout le bâtiment. Rupture des ligaments croisés du genou. On m’a remis ma médaille d’or en fauteuil, 20 minutes plus tard, je m’envole directement pour la Roumanie. 6 mois sans gymnastique. J’étais dévasté. Je suis médaillé d’or à la poutre et par équipes mais cette blessure mais laisser comme un vide. J’ai recommencé la gymnastique tout doucement mais la compétition était finie pour moi.

« Maman ? Tu es là ? Ah oui, hum…mon avion décolle bientôt ! On se revoie très vite promis ? On s’écrit, on s’envoie des mails, je viendrais te voir et toi aussi tu viendras promis ? » Mon départ pour les USA. Pourquoi ? Je veux connaitre mon père, dans une lettre mal caché, j’ai trouvé son adresse, peut être que qu’il a déménagé mais je suis sur qu’il vit toujours à San Diego. 24h de vol, que c’est long, mais me voilà enfin arrivé à San Diego. Une nouvelle vie s’offre à moi, je n’avais que 21 ans. Aujourd’hui j’en ai 26. Je n’ai toujours pas retrouvé mon père. Mais j’enseigne désormais la gymnastique. Oh j’ai oublié, ma rencontre avec l’homme de ma vie ! Adriel !

« Bonjour, je viens inscrire ma gym à la fille ! Euh non pardon ma fille à la gym ! Excusez-moi » Je n’ai pas pu m’empêcher de rigoler. « Bonjour, il n'y a pas de mal! Il me faudrait son nom, son âge et le nom de ses deux parents s’il vous plait » Son regard me troublait, le sien à croiser le mien, et il y a comme une décharge qui est passé dans l’air. Puis plus rien, si ce n’est de la gêne, mais pourquoi ? Je vois des parents tout les jours, des hommes tout les jours, mais lui…Il a une fille, il doit être marié. « Zola Greenberg, elle a 2 ans et demi, on m’a parlé du cours pour les babygym, c’est pour ça que je suis là. Et hum…Je suis père Adriel greenberg et il n’y a que moi, sa mère…enfin vous m’aurez compris »Pour le coup, je me sentais mal, très mal. Puis on s’est revue plusieurs fois, lorsqu’il amenait sa fille. Une petite fille adorable soit dite en passant. Il nous aura fallu 6 mois avant de réaliser que l’on était tombé amoureux l’un de l’autre. Aujourd’hui, cela fait 2 ans que nous sommes ensemble. Nous allons même nous marier. Zola m’appelle maman, aujourd’hui cela ne me fait plus rien, mais la première fois qu’elle a appeler maman, je me suis sentie coupable car je ne voulais pas remplacer sa vrai mère, mais Adriel m’a dit qu’elle ne l’avait jamais connue et que tout le monde à le droit d’avoir une maman même si ce n’est pas la vrai.