Si je suis ici aujourd’hui, c’est grâce à mes parents ou plutôt, à cause de mes parents parce qu’on ne peut pas dire que j’ai passé une enfance des plus parfaites. En fait, je ne sais rien de mes parents, je ne sais pas qui ils sont, où ils sont à ce moment précis, ni même s’ils chercheront à me retrouver un jour ou l’autre mais dans tous les cas, je m'en fous, je ne veux rien savoir ou du moins, c'est ce que je laisserais paraître. Oh oui, parce que je ne vous ai pas dit la meilleure ! En fait, je me suis fait adopté alors que j’étais encore un bébé. Mes parents adoptifs m’ont dit qu’ils m’avaient abandonné parce qu’ils n’avaient pas assez d’argent quant à eux, je n’ai jamais su pourquoi qu’ils avaient voulu de moi. Sans doute par pitié, qui sait. Ou parce qu'ils n'arrivaient tout simplement pas à avoir d'enfant. Après tout, j’étais juste une enfant parmi des milliers. Une enfant qui cherchait une famille qui l’aimerait pour ce qu’elle était et, ils ont sans doute regretter leur choix car, au bout de quelques années, quand je fus prête à me débrouiller seule, ils me laissèrent face à mon destin. Était-cela une famille ? Parce que, si ça avait si peu d’importance, je n’en voulais pas. C’est comme si j’avais perdu une seconde fois les personnes sur qui me reposer. J’étais à peine âgée de dix ans et déjà délaisser par les adultes. Comment allais-je faire pour m’en sortir dans la vie ? J’étais foutue…! ... Du moins c'est ce que je croyais ! Car voilà, si on ne trouve pas le bonheur au sein de sa famille, on peut le trouver ailleurs, il suffit de chercher un petit peu. C’est-ce que j’ai fait et, j’ai eu raison. Les cours pour moi ? Aucune importance, je savais lire, écrire et je pouvais très bien apprendre des choses par moi-même. Pas besoin d’aller à l’école pour ça et puis, c’était une perte de temps. On nous bourrait la tête de conneries au lieu de nous apprendre la vraie vie, nous apprendre à nous en sortir par nos propres moyens. Au lieu de nous montrer les horreurs que nous pouvions vivre jour après jour, on nous plongeait dans le monde des bisounours ! Ce que je faisais de mes journées ? Bah je trainais les rues, c’est comme ça que ça se passe à Los Angeles quand on a pas de famille derrière son dos. On traine dans les rues, avec une bande de potes peu fréquentables, des mecs baraqués qui ne pensent qu’à se battre et faire la fête. Et a vrai dire, bien que je sois une fille, j’ai tout de suite trouvé ma place parmi eux. Je jouais le rôle de la petite protégée capricieuse qui voulait être traiter comme les autres et au final, ils finissaient toujours par craquer. C’était eux ma famille, plus question de les quitter, jamais !

Maintenant, je vais vous apprendre comment tout perdu en trois étapes ! Première étape, le déménagement d’un ami proche. Carter, c’était celui qui me comprenait le mieux. On avait une histoire semblable au final. Des parents absents, un caractère de merde et une passion pour les rues de Los Angeles. Non mais franchement, le courant était de suite passé entre nous et, je n’imaginais plus mon monde sans lui. Il était comme un repère pour moi depuis plusieurs années et, quand il partit sans prévenir, se fut le néant complet. J'avais perdu celui qui était mon meilleur ami. Seconde étape, les conséquences de ce départ, un caractère qui se dégrade de jour en jour. J’étais déjà têtue, capricieuse, susceptible et impulsive mais là, se fut le pompon. Je pouvais faire encore pire que ce que je faisais quand Carter était encore là ! Je passais une bonne partie de mes nuits en garde à vue pour vol à l’étalage, pour alcool au volant, excès de vitesse ou encore bagarre. Tout était bon à prendre. Je ne sais pas si mon but était simplement d’oublier ma misérable vie ou juste attirer l’attention mais dans les deux cas, ça marchait. Troisième étape, plus rien. Ma maison, c’était la rue mais, il me fallait tout de même un endroit où dormir et là, je n’avais d’autre choix que de rentrer chez mes parents adoptifs. Enfin, jusqu’à ce qu’ils me foutent à la porte. Le commissariat, c’est bien beau mais, il faut que quelqu’un vienne vous chercher par la suite. Mes amis ont bien tenté des centaines de fois mais au final, ils se faisaient choppé aussi et, il fallait donc faire appel à mes chers parents qui me faisaient la morale à chaque fois. Un jour, je me souviens comme si c’était hier, mon « père » me dit mot pour mot « Catalina, encore une connerie de ta part et tu quittes la maison. » Le lendemain, ma valise était faite et, j’emménageais chez un ami.

Je n'eus pas grand mal à me remettre de cette séparation. Pourquoi ? Parce que je n'avais jamais été proche de cette soi-disant famille, parce que je m'étais toujours débrouillée financièrement et parce que dorénavant, je pouvais passer tout mon temps avec des personnes que j'appréciais réellement, mes amis, ma véritable famille. Nous étions plus responsables bien que de plus en plus cons parce qu'il fallait qu'on se débrouille seuls à présent, qu'il n'y avait pas de retour en arrière possible ou même d'endroits de secours ! J'aurais pu me retrouver en famille d'accueil, quitter Los Angeles or, jamais les services sociaux n'avaient réussi à me trouver une famille qui souhaite m'adopter ou m'héberger, j'avais un casier qui les faisait de suite changer d'avis. Quand ils avaient le malheur de faire un pas de trop dans cette démarche, je me débrouillais toujours pour y échanger et continuer cette libre vie que je menais jour après jour dans la ville de mes rêves. Pour aider à payer le loyer, avec le groupe, on s'était tous débrouillés pour décrocher un job. Je dois dire que j'eus du mal au début et puis, l'un de mes amis à commencer à faire des courses de voitures, je l'accompagnais, il m'apprit plusieurs choses et au final, je m'y suis mise aussi. J'avais trouvé ma voie, je dois dire que j'étais plutôt douée dans ce domaine ! Bon ok, les fins de mois n'étaient pas toujours faciles puisque généralement, ces courses étaient illégales et reposaient sur des paris plus ou moins importants mais, il fallait s'en contenter. Jamais nous nous plaignons, nous étions ensemble, heureux et c'est tout ce qui nous importer réellement. Nous nous serrions les coudes dans le pire comme dans le meilleur sans jamais nous séparer. Nous étions tous les uns pour les autres, il me manquait qu'une seule et unique personne pour que nous soyons au complet... Carter !

Ma vie bascula une nouvelle fois -comme si tout ce que j'avais vécu ne suffisait pas- lorsque je pris des vacances, mes première vacances hors de Los Angeles, à San Diego. Je ne m'attendais pas à retrouver Carter là-haut, je n'avais plus eu de nouvelles depuis son départ, il était parti si vite ! Bref, je le croisais par hasard, passais ces quelques semaines en sa compagnie lorsqu'il n'était pas sur un terrain de basket... Jusque là, tout était parfait. C'est vrai, j'avais retrouvé mon meilleur ami, je profitais de lui pendant ces vacances que j'avais redouté, loin des autres, loin de Los Angeles. Mais voilà, la veille de mon départ, nous nous étions retrouvés au plein milieu d'une fête bien arrosée. Une fête lors de laquelle peu de personnes avait encore les pieds sur terre, nous étions tous dans un état second et nous n'échappions pas à la règle. Oui, cette nuit-là, je couchais avec mon meilleur ami. Cela ne m'avait pas posé de problème, le lendemain, nous nous parlions comme si rien ne s'était passé. Nous étions plus proche de cela, pas besoin de se poser de questions ou encore de se sentir gêner, de s'en vouloir. Non, c'était normal. Je repartis pour Los Angeles en lui laissant numéro de téléphone et adresse pour la première fois de ma vie et, nous restions en contact quelques jours. Quelques jours seulement puisque j'appris que j'étais enceinte et que le seul père potentiel était... Carter. Je peux vous dire que se fut le choc. Je ne savais que faire ni quoi lui dire alors, je me tus. Je ne lui adressais plus un mot, ne répondais pas à ses appels ni même ses nombreux textos. Non, je disparus de sa vie parce que c'était la seule chose à faire. Vis-à-vis des autres ? Je leur fis par de ce petit détail... Après tout, ils étaient en droit de le savoir. Je vivais avec eux, Carter était également leur ami et par la suite, je leur informais de mon départ. Aucun d'eux n'eut le pouvoir de me retenir. J'avais besoin de refaire ma vie, de prendre du recul, de réfléchir à la situation dans laquelle je m'étais fourrée. San Diego. Voilà où je m'étais retrouvée. A San Diego. Comme par magie. Je promène c'est que je vivais encore et toujours au jour le jour, je n'avais rien hormis une petite valise et... Quand je manquais d'argent, je dormais dans la rue. La rue était toute ma vie après tout, pourquoi l'exclure ? Je n'avais pas le choix, San Diego, ce n'était pas Los Angeles, je ne pouvais trouver un emploi tel que j'en avais un dans ma ville natale ou du moins, pas aussi facilement...