Je venais de repousser doucement cette jeune fille avec qui j'avais passé la nuit de l'autre côté du lit. Elle dormait toujours. J'eus un petit rire en repensant à la nuit que nous avions passé. J'enfile un pantalon et sors de la chambre. Max se trouvait dans la cuisine entrain de déjeuner. Je lui lançais un " bonjour " tout en me dirigeant vers le réfrigérateur. Je finis par m'assoir sur un tabouret pour manger mes céréales. Je sentais le regard insistant de Max posé sur moi. Je le regardais d'un air mi-amusé, mi-interrogateur. « je ne suis pas gay Max » blaguais-je. Il soupira. « tu es tellement tordant que j'en ai même oublié de rire. plus sérieusement. Tu comptes passer tes journées à ne rien faire et à glander dans l'appart' ». Je mangeais l'air de rien. « vois-tu, je suis un homme très pris par certaines affaires ces deniers temps. Je suis même très occupé ...» Il se leva avec un rire jaune. « ah oui je vois. Tu es vraiment très occupé à passer du bon temps avec toutes les filles de la ville ... D'ailleurs je crois que mademoiselle X à oublié ceci » Il déposa alors un soutif en satin rouge devant moi. Il prit ses affaires en posant sa main sur mon épaule « Reprends-toi mon gars, c'est pas ça la vie ». Il s'en alla alors. Je soufflais profondément avant de passer ma main dans mes cheveux. Je connais Max depuis que je suis gamin. Il avait gentiment accepté de m'héberger quelques temps lorsque j'ai décidé de quitter le petit nid familial. Je n'étais pas en conflit avec mon paternel. Non. La raison de mon départ n'a été autre que cette g... de Satheen. Pire que cette fille, tu meurs. Il m'arrive même de me demander comment est-ce que je peux avoir un lien de parenté avec elle. Nous n'avions pas grandis ensemble, certes. Je vivais avec mon père alors qu'elle avec sa mère. J'avais passé une enfance des plus normales ; enfin, si on peut appeler ça comme ça. Je n'ai pas vraiment de souvenirs de ma mère. Elle est partie lorsque je n'étais encore qu'un gamin. J'ai passé le plus claire de mont temps avec une nounou, mon père trop occupé à faire de l'argent. C'est à la mort de sa mère que Satheen nous a rejoint et c'est là que mon enfer a commencé. J'avais toujours pensé que notre rencontre serait tout de même, naturelle, agréable, voire ... fraternelle. Grosse blague. Comme quoi les apparences sont trompeuses. Elle a peut être une bouille d'ange, mais en la connaissant, j'ai vraiment vu au-delà de ses faux airs. Le pire, c'est qu'elle ne s'en cachait point.
Elle était mesquine et faisait tout pour me faire sortir de mes gonds. Je ne pouvais définitivement pas rester là à la regarder empiéter sur mes plates-bandes. Je suis donc parti. Et je crois que c'était mieux ainsi. D'une certaine façon je n'allais plus l'avoir dans mes pattes, mais en regardant les choses sous un autre angle ça n'avait pas vraiment été facile pour moi depuis. La vie que je m'étais mi à mener, n'était pas des plus exemplaires. Je me suis mis à boire et à coucher de droite à gauche. Dans, le genre anarchique, y a pas pire. Il m'arrivait même de rentrer défoncé. Et Max était le malheureux témoin de mes déboires. Mais c'était mon pote, il comprenait certainement. Ou pas. En y repensant, je regrette d'avoir laissé Satheen gagner aussi facilement. Car à présent, je n'ai plus aucun moyen de riposter. Je ne la reverrais sûrement plus, mais d'un côté ça n'est pas plus mal.
Je me servis un verre d'eau. Au même moment, la fille avec laquelle j'avais passé la nuit et dont je ne connaissais pas le prénom entra dans la cuisine. Je bus mon verre. Je me levais et m'approchais d'elle. « Il est temps de rentrer chez toi Mélissa » lui dis-je avec un sourire hypocrite que je voulais gentil. Elle me regarda outrée. « Mon nom à moi c'est Naomi ! ». Je sortais de la pièce avec un rire. « On s'en fout! »