❝fuck with your barbie friend ? challenge accepted.❞

Ezeckiel se regardait dans le miroir. Il avait passé sa semaine à réaliser des défis aussi débiles les uns, que les autres. À priori, il les avait tous réussi. Par facilité. Mais il lui en restait un. Un seul défi, qu'il n'avait accompli, et qui pourtant, était le plus important. Ne devait-il pas baiser les amies d'Alice ? Si. Il s'était d'ailleurs renseigné auprès de plusieurs amis, à propos du groupe de filles, dont elle était entourée. Il y en avait pour tous les goûts. Mais là n'était pas l'intérêt. Il avait aussitôt pris connaissance de leurs identités et avait démarré. Un défi restait un véritable parcours à réaliser. D'habitude, ça dépendait toujours de lui. Embrasser une fille en couple ? Fait. Danser avec une fille sur un bar ? Fait. Baiser deux filles en même temps ? Fait. Mais là, ça dépendait aussi de la bonne volonté de ses amies. Il s'était jeté à l'eau, en abordant Nala. Une jolie brune, qui n'avait pas l'air de se laisser faire. Il lui avait fallu plusieurs jours pour passer au-dessus de l'étiquette, qui lui avait collé Alice. L'étiquette de " ex-copain d'Alice ". Ezeckiel s'était fait remballer plusieurs fois, de nombreuses fois. Mais à force de persévérer, il s'était peu à peu immiscer dans la vie de Nala. Ils ne se connaissaient depuis que deux semaines. Il allait en boite de nuit, où il la retrouverait. Il la retrouverait, parce qu'elle devait y passer la soirée avec ses amies, dont Alice se faisait probablement partie. Mais peu importait. C'était l'occasion ou jamais de se la faire. Après tout, la jolie blonde n'aurait rien à redire, puisqu'elle avait été si sûre, qu'aucune d'entre elles n'aurait de rapport sexuel avec lui. Elle lui avait lancé un défi. S'il le gagnait, il la détruisait. Ou du moins, il gagnait cette putain de guerre, qui durait depuis un peu trop longtemps à son goût.

Il était adossé devant son miroir. Il passa sa main dans ses cheveux châtains et leurs donna une certaine contenance, alors qu'il quittait la pièce pour aller s'habiller dans sa chambre. Il opta pour un style relativement simple, puisqu'il enfila une chemise bleue claire, la laissant entrouverte sur son torse. Il enfila un pantalon dans les tons bruns/beiges et mit ses chaussures préférées. Le jeune homme était enfin prêt. Aussi bien préparé pour aller en boite, que pour se faire Nala. Ce fût avec cet esprit, qu'il attrapa ses clefs et se dirigea vers l'endroit, dont il était question. Il en revenait au même point. Il le faisait, parce qu'il se sentait obligé de lui prouver, qu'il pouvait réussir tous ces défis à la con. Mais il le faisait également pour lui prouver que cette confiance aveugle était stupide. D'accord. Empêcher ses amies de faire ce qu'elle voulait avec ses anciens copains était tout aussi idiot. Ce n'était pas à elle de décider ce qu'elles pouvaient faire et avec qui elles pouvaient le faire. Mais apparemment si. Il ne comptait pas faire en sorte, que ça soit aussi facile. Alice l'avait provoqué. Elle l'avait cherché. La réponse n'allait pas tarder à arriver, à lui tomber dessus de façon sèche, brutale. Malheureusement pour lui, ça ne serait pas aussi facile que ça. Quoi que. Avec deux ou trois verres, une bonne ambiance, ils arriveraient vite à un rapprochement, qui donnerait sur une ébauche de plaisir. À voir si Nala était aussi obéissante à Alice, que cette blonde ne le disait. Mais si elle en avait envie, elle la laisserait de côté. Ou du moins, il l'espérait. Avec une peu de chance.

Une fois arrivée sur place, Ezeckiel respira profondément. Il allait encore s'amuser. Il ne faisait que ça, en même temps. il prenait tout à la légère. Mais là, s'il ne réussissait pas, ça serait comme un échec. Quelque chose d'inacceptable. Même si, dans le fond, ça ne changerait pas grand chose. Il entra à l'intérieur de la boite de nuit, aux alentours de vingt-trois heures. Il ne s'était pas fait prier. De nombreuses personnes étaient déjà rassemblées au centre de la pièce et se livraient à des danses sensuelles. La musique s'y prêtait bien. Le jeune châtain s'enquit d'aller au bar et se commanda ce qu'il lui tomba sous la main. Il prit un petit temps pour le boire, et appuya son dos contre le bar. Ainsi, il pouvait observer tout ce qu'il se passait autour de lui. Il ne mit pas tant de temps à remarquer la présence d'Alice, de Nala et de trois autres filles. Elles étaient assises à une table et semblaient déjà s'éclater. Tant mieux. Ezeckiel se mit à réfléchir à la meilleure façon d'attirer la jeune brune vers lui, sans éveiller les soupçons de la blonde. Compliqué. Il se contenta d'envoyer un texto à celle-ci, qui le rejoignit au bar. « Qu'est-ce que tu veux, beau-gosse ? » Lui demanda-t-elle. Il esquissa un fin sourire charmeur et lui commanda quelque chose à boire. « Mais ton corps, chérie. » Lâcha-t-il avec un air amusé. Sur le moment, ça ne semblait pas véridique. Elle leva les yeux au ciel et esquissa un sourire en coin. « Peut-être dans tes rêves. » Elle accentua ses paroles par un regard assez évoquant. « Ou peut-être pas... » Il lui fit un clin d'oeil et il vida son verre.

Ils avaient passé leur temps à se chercher, à flirter. Ils étaient même partis danser sur la piste, en prenant soin de ne pas forcément se montrer directement à Alice. Il n'y prêtait même plus attention, tant son objectif semblait l'accaparer. Après plusieurs verres d'alcool, Ezeckiel se tenta à quelques baisers déposer dans son cou, ainsi qu'à une main remontant sous sa robe. Ce fût dans cet élan que tout partit réellement. Ils commencèrent à s'embrasser fougueusement, à être de plus en plus proches. Pour être d'avantage tranquille, Nala le tira jusqu'aux toilettes et les réels ébats débutèrent. S'enfermant dans une cabine, la suite n'en fût pas moins évocatrice et la chaleur monta rapidement entre eux. Quelques temps plus tard, ils se rhabillèrent. Ezeckiel renfila sa chemise, qu'il laissa ouverte, alors que la jolie brune continuait de l'embrasser. Il ouvrit la porte et se mit à reculer jusqu'aux lavabos présents. Il ne se souciait pas des personnes, qui pouvaient le voir. Peu important. Il avait réussi son défi. Une victoire de plus. Il la porta pour la faire s'asseoir sur un lavabo, et lui écarta les jambes pour se mettre entre, devant ainsi plus proche d'elle. Leurs langues ne cessaient de se mêler. Il caressait l'une de ses cuisses, et profitait d'elle, comme il profitait de toutes les filles. Le jeune homme aurait peut-être pu s'arrêter et la laisser en plan, allant fièrement se pavaner devant Alice. Mais non. En fait, il n'eût pas bien le temps de le faire. Il était un peu trop occupé, et telle ne fût pas sa surprise, lorsque ce fût la dite blonde en question, qui les trouva.

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Ezeckiel était venu passer sa soirée en boite. Mais c'était loin d'être anodin, comme à chaque fois qu'il sortait. Il avait toujours une idée derrière la tête, un défi à réaliser. Ce n'était jamais spontané de sa part. Et dans le fond, ce n'était peut-être pas plus mal, bien qu'il ne prévoyait jamais ce qu'il pouvait se passer. Comme durant sa dernière soirée. Alice, son ex-copine, avait brillamment fait échouer ses plans. Il lui en avait voulu, jusqu'à se venger à son tour. Mais cette soirée n'avait pas été un pur échec. Il l'avait embrassé. Elle l'avait embrassé. Elle lui avait également lancé un défi, qu'il n'allait pas se faire prier à le réaliser. Avec cette idée en tête, il était arrivé à la boite " Pole Sensations ". Un endroit, qui visait à faire remonter les sensations les plus chaudes. Ce n'était pas la première fois qu'il y venait. À vrai dire, il avait dû faire le tour de toute la ville et tester chaque spécialité. Mais durant cette soirée, il avait et un seul objectif à réaliser : Il devait coucher avec l'une des amies d'Alice. Pour ça, il avait vite fait de prendre des renseignements. Il les avait observées, jusqu'à faire son choix, qui s'était porté vers la jolie brune, répondant au doux nom de Nala. Une lionne sans doute, si l'on s'en référait au " Roi Lion ". Mais peu importait. Il était depuis deux semaines sur le coup, depuis que sa jolie blonde d'ex-copine lui avait lancé un défi à relever. C'était plutôt le fait qu'elle puisse être aussi sûre d'elle, qui l'avait décidé à le relever. Il voulait lui prouver, que même ses amies pouvaient craquer. Ses meilleures amies. Oui. Même son entourage n'était pas fiable. Et pour cause ? Alice était naïve. Naïve de croire qu'elle pouvait faire confiance aveuglément aux autres. Elle ne semblait pas l'avoir compris.

Il n'avait tout de suite été particulièrement sûr de réussir. Lorsqu'il était arrivé, il avait immédiatement été se chercher un verre à boire, qu'il s'était enfilé tout aussi vite. Le jeune homme avait pris le soin de chercher après Nala et l'avait vite repérée. Mais pour ne pas éveiller les soupçons d'Alice ou la réticence de son amie, il s'était décidé à agir de façon plus " prudente ". Il lui avait simplement envoyé un texto pour le rejoindre au bar. Et de là, tout était parti. Il leurs avait fallu du temps, quelques verres d'alcool pour se lancer. Ezeckiel l'avait entraînée sur la piste de danse et ils s'étaient embrassés. La suite était facile à deviner. Finalement, ils sortirent de la cabine, dans laquelle ils étaient entrés. Il porta Nala pour l'asseoir sur le rebord du lavabo, alors qu'ils continuaient à s'embrasser fougueusement. Ils agissaient comme s'il n'y avait plus personne autour d'eux. Ou du moins, avant qu'Alice ne les interrompe. Il n'y avait pas tout de suite fait attention, trop préoccupé avec la jolie brune. « Mais.. qu'est-ce que tu fous ?! » En entendant sa voix, il tourna son visage vers elle. Il la regarda un bref instant, arquant un sourcil. Est-ce que ça ne se voyait pas ? Apparemment non. Alice observait l'autre jeune femme, l'ignorant totalement, ce qui n'était pas plus mal. Il attendait de voir la suite. Après tout, il avait relevé haut la main son défi. Ce qui le fit sourire, mais fit moins sourire la blonde. Logique. Il venait de lui montrer que l'une de ses amies avait accepté de coucher avec lui. Il ne dit rien et observa la suite.

Ezeckiel ne se douta absolument pas de la réaction aussi impulsive d'Alice. Il ne lui fallut qu'une seconde pour leurs balancer son verre. Il eût juste le temps de se décaler et de l'éviter, tout en se protégeant le visage. Le verre se brisa contre le mur, alors que des centaines de morceaux se retrouvèrent sur le sol. Elle était complètement folle. Il la regarda, ébahi. Ensuite, il fronça les sourcils et lui lança un regard noir. « Mais t'es folle, t'aurais pu nous blesser ! » Lâcha spontanément Nala, complètement déboussolée par le coup. Il y avait de quoi. Alice ne semblait pas du tout consciente de ses actes. « Tant mieux, crève salope ! » Ce n'était plus la jolie blonde, qu'il connaissait. Elle semblait différente, comme si le fait qu'il ait couché avec son amie, changeait quelque chose. Il fallait croire que oui. « Mais t'es complètement malade ! » Rétorqua-t-il. Il ne lui en fallut pas plus, qu'elle sortit des toilettes. Il soupira, rattachant sa chemise bleue claire. Le jeune châtain ne mit pas bien longtemps à sortir des toilettes. Nala ne tarda pas à le suivre, encore choquée par le comportement d'une de ses " meilleures amies ". C'était bien vite dit. Il alla d'abord se chercher un autre verre, qu'il entama tout aussi rapidement que le premier, puis en commanda un troisième. Cette fois-ci, il le sirota. Il se décida enfin aller voir Alice. Il ne la comprenait décidément pas. Elle agissait comme une fille violente et impulsive, alors qu'elle ne l'avait jamais été. Un peu comme si une jalousie quelconque avait pris possession d'elle. Tout ça, parce qu'il avait réussi un défi à la con. D'autant plus que ça ne le rendait pas plus content que ça.

Il se dirigea alors vers la table d'Alice. Il se fichait pas mal des autres, que ce soit de ses amies, des gars qu'il ne connaissait pas ou encore de Nala. Il la regarda fermement, sans plus la lâcher du regard. « Il faut qu'on parle, Culligan. » Lâcha-t-il sur un ton relativement froid et détaché. Il ne comptait pas partir, tant qu'ils n'auraient pas parlé. Il avait du mal à comprendre sa réaction. Elle s'était forcément douter, à un moment ou à un autre, qu'il aurait tenté quelque chose. Ça, ça n'avait encore rien de surprenant. Après, pour le fait qu'il avait réussi, il le devait en partie à l'alcool. Elle allait lui faire une crise. Peut-être. Elle allait hurler. Probablement. Mais il en avait marre. Il ne pouvait rien faire, sans qu'elle le prenne mal. Après tout, il avait encore le droit de baiser avec qui il voulait, où il voulait et quand il le voulait. Tout comme Nala. Lui lançant un regard insistant, il poursuivit : « Bouge ton cul et viens. » Finit-il par dire, exaspéré d'attendre la moindre réaction de celle-ci.

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Il avait baisé Nala. Tout comme il aurait pu baiser une autre fille. Il ne se serait probablement même pas intéressé à elle, si Alice ne lui avait pas lancé ce stupide défi. Mais il adorait ça. Il adorait relever les défis cons. Ils semblaient plus importants que les autres. Parfois, ils étaient dangereux. Parfois, ils étaient complètement débiles. Mais au moins, il ne s'emmerdait jamais. Non, jamais. Lorsqu'il ne les relevait pas, il passait son temps à dormir ou en soirée, à draguer une fille, qu'il mettrait dans son lit. Tout ça ne se serait jamais produit, si elle n'avait pas fait foirer son plan cul d'il y a deux semaines. Elle avait fait en sorte de renverser son verre sur une fille, qui l'avait aidé à faire foirer le plan d'Alice. Que demander de plus ? Mais elle n'avait pas pu s'empêcher de lui répondre, de tenter de lui faire face en le provoquant d'avantage. Une chose à ne jamais faire, surtout lorsqu'on n'était pas maître du jeu. Tout ça avait dépendu de ses amies. Encore, il aurait pu échouer, s'il lui avait lancer le défi de coucher avec elle. Même pas. Comme d'habitude, ils s'étaient embourbés dans un jeu, qui les avait perdu. Enfin, il avait réussi son défi, lorsqu'il était allé baiser Nala dans une cabine, dans les toilettes. Il l'avait réussi, et avait plutôt apprécié ce moment, malgré lui. Mais il s'en foutait pas mal. Lorsqu'elle les avait surpris, il avait failli être blesser par le verre, qu'elle avait lancé sur eux. Nala, elle-même, semblait avoir été complètement choquée par l'acte impulsif de son amie. Ezeckiel n'avait pas tout compris sur le coup, mais il avait vite réalisé la dangerosité de ce qu'il avait fait. Alice n'était plus dans un état normal, elle était comme en transe. Une transe colérique, dont elle ne sortirait pas tout de suite. Il lui faudrait du temps, de l'espace, mais surtout du temps.

Lorsqu'elle sortit de la pièce, il attacha les boutons de sa chemise, avant d'aller se chercher un verre. Puis un deuxième. Il se décida à la rejoindre, car il pensait sérieusement, qu'ils devaient parler. Ils devaient mettre les choses au clair. Certes, il s'était imaginé qu'elle soit dans tous ses états, puisqu'elle semblait attachée à l'idée qu'aucune de ses amies ne couche avec lui. Mais pas à ce point là. Elle avait largement dépassé la limite. Elle même devait s'en rendre compte. Ou peut-être pas, puisqu'elle semblait aveuglée par son impulsivité. Mais Ezeckiel n'arrivait pas à comprendre le pourquoi du comment Alice agissait d'une façon aussi violente, voire même réagissait d'une manière aussi violente. C'était impensable. Il avait l'impression d'être toujours son pseudo " copain ", qu'elle avait surpris en train de coucher avec sa meilleure amie. Mais il n'était pas son copain et ne le serait plus jamais. Ils s'étaient séparés une fois, ils n'avait plus rien à faire ensemble désormais. Alors, le jeune homme se rapprocha de la table, où elle était assise. Lorsqu'il lui dit de se bouger le cul, car il fallait qu'ils parlent, la jeune femme se leva. Elle le gifla. Surpris, Ezeckiel encaissa le coup et tenta de se calmer, en respirant doucement, bien que son regard, faisant preuve d'une noirceur qu'on lui connaissait peu, devait le tromper. « Ne me parle plus jamais comme ça. » Et depuis quand n'avait-il plus le droit à faire ce qu'il voulait ? C'est avec un air provocateur, des prunelles sombres et un regard, qui en disait long, qu'il rétorqua : « J'te parle comme j'veux, sale blonde. » Ça n'avait strictement rien d'un surnom affectif, comme d'habitude. Ça ressemblait d'avantage à un " salope " déformé par d'autres mots.

Quelques instants plus tard, Alice semblait réellement daigner lui répondre par rapport au fait, qu'il voulait lui parler de ce qu'il était en train de se passer. « J'ai pas envie de parler, tu m'dégoutes. » Il la dégouttait pour quoi ? Parce qu'il avait roulé une pelle à une fille en couple avec un autre, lorsqu'ils étaient ensemble, par défi, ou parce qu'il avait baisé Nala, l'une de ses meilleures amies, à cause du défi qu'elle lui avait lancé ? Il esquissa un sourire niais. Sans doute pour les deux. « J'te dégoutte pour quoi ? A cause du défi que TU m'as lancé et que j'ai réussi ? » Lui demanda-t-il, en appuyant d'avantage sur le " tu ", pour lui faire réaliser, que tout était de sa faute à elle, et non de la sienne. Ezeckiel ne comptait pas se laisser faire. Il n'avait rien faire. Il s'était amusé. Tout ça, tout avait commencé par son assurance un peu trop provocante à son goût. « Mais t'as raison, j'ai bien mieux à faire. » Enchaîna-t-il, avant de marquer une pause. « Le temps que tu te calmes, je peux baiser Nala. Elle est bonne, elle. » Il accentua sur la dernière phrase, comme s'il cherchait à la provoquer. Puisqu'il n'y avait que ça, qui semblait fonctionner et plausible avec lui. Quand il voulait être " gentil ", elle ne le croyait pas et pensait qu'il cachait quelque chose. Donc à quoi bon l'être ? Il se contenta d'attendre la réaction d'Alice. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle sorte ce qu'elle avait à lui dire, puisqu'elle semblait énervée à cause de ce qu'il avait fait, et non à cause de ce que son amie avait fait.

« Bon, comme tu ne veux pas partir, c'est moi qui vais le faire. » Dit-elle, en se dirigeant vers la sortie. Il se retourna et la regarda faire. En temps normal, il l'aurait laissée partir, sans rien dire. Il aurait continué à s'amuser et à profiter de sa soirée. Mais elle n'était pas dans son état normal, et ses amies ne semblaient pas franchement s'en soucier. Balançant entre le fait de rester dans la boite ou de la rejoindre pour vérifier, qu'elle pourrait encore le détester durant les plusieurs années à venir, il fit rapidement son choix. Quelques secondes plus tard, Le jeune homme bousculait quelques personnes, sans prendre la peine de s'excuser et il sortit dehors. Il la rattrapa assez facilement et l'arrêta, en attrapant son poignet, qu'il lâcha dès qu'elle daigna se retourner vers lui. « Mais c'est quoi ton problème, Alice !? » Demanda-t-il très sérieusement. « J'ai l'impression d'être ton mec, qui t'a trompé en baiser Nala, alors qu'on est même pas ensemble ! » Ezeckiel était étrangement sérieux pour une fois. Il n'avait pas cet air amusé, ce regard provocateur ou ce sourire charmeur aux lèvres. En fait, il était sérieux, comme il pouvait l'être lorsqu'il n'avait pas bu, ou du moins, lorsqu'il avait bu deux verres, tout au plus. À la différence, qu'il était beaucoup plus rationnel et moins débile, lorsqu'il n'avait pas bu. Alors, il restait là. Il attendait une réponse. Que ce soit une gifle, des insultes, un verre en pleine figure. Peu lui importait, tant qu'il avait une réponse.

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Ezeckiel était un idiot selon la plupart de ses ex-copines. Ezeckiel était un bon pote selon ses amis. Ezeckiel n'était pas quelqu'un de sérieux. Il prenait tout à la légère, sans se soucier véritablement des autres. Ezeckiel était cynique, lorsqu'il était lucide. Ezeckiel était véritablement beaucoup de choses. Mais il s'en fichait pas mal. Il ne voulait qu'on lui dise quoi dire ou quoi faire. Il voulait profiter de la vie, la croquer à pleines dents, tant qu'il le pouvait encore, parce qu'après, ça serait trop tard. Alors quoi ? Il devait se priver de remplir ses défis débiles pour les beaux yeux d'une fille, d'une ex ? Non. Il en était hors de question. La routine équivalait à un ennui permanent, dans lequel il ne voulait pas tomber. Et puis merde. Ezeckiel était un connard. Et il aimait ça. Les gens s’affairaient toujours à lui donner de l'importance en employant ce terme. Il adorait ça, parce qu'il se sentait vivre. Il avait parfois l'impression qu'on lui en voulait de faire des choses, que les autres ne pouvaient pas faire, parce qu'ils avaient peur du regard et du jugement d'autrui. Lui, il se contentait d'être libre, indépendant, de se libérer de ce jugement, dont il se foutait. Il s'en moquait. Mais personne ne le comprenait. Agir de la sorte était impensable. Il fallait être un salaud fini. Quelque part, il l'était certainement. Il ne restait jamais plus de deux mois avec la même fille, parce qu'elle finissait par lui saouler ou elle piquait des crises à cause de ses défis. Conclusion : Il était libre comme l'air. Et ça lui suffisait comme ça.

Il voulait lui parler. Il avait cette curiosité malsaine, qui s'agrandissait, ou cette envie de comprendre, qui le torturait. Il n'avait jamais compris Alice. Parfois, elle souriait et entrait dans son jeu. Parfois, elle faisait en sorte de l'éloigner des filles, avec lesquelles il était. Définitivement, il ne la comprenait pas. Qui pouvait la comprendre ? Même Nala avait parue plus que choquée, en voyant l'acte impulsif de son amie. Il y avait de quoi. Elle aurait pu gravement les blesser, ce qui avait peut-être été son but, au final. Mais ça avait raté. « T'es tellement con qu'on pourrait te défier de sauter d'un pont, tu le ferais ! » Elle avait probablement raison. Si on lui lançait un défi pareil, aussi dangereux, il le relèverait. Mais il y avait une grande différence entre les autres et lui. Avec tout ça, elle n'avait pas répondu à sa question. Elle avait pris soin de l'éviter. Cachait-elle quelque chose ? Probablement. C'était à lui de faire en sorte qu'elle crache le morceau. Parce qu'il voulait comprendre. « T'as raison. Mais la différence entre toi et moi, c'est que j'arriverais encore à m'en sortir indemne. Toi non. » Il marqua une pause. Il ne voulait pas être violent dans ses propos, il était bien trop calme pour l'être, à présente. « Tu n'as pas répondu à ma question. Qu'est-ce qui te dégoûte ? Non, parce que j'ai du mal à te suivre. Un peu comme tout le monde. » Il haussa les épaules, avec un air détaché. Il ne s'attendait pas vraiment à avoir une répondre. Alice détournerait probablement le sujet. Et si elle le faisait, il trouverait ça vraiment louche.

Alice sortit de la boite, ne souhaitant plus le voir. Elle s'était donc dirigée vers la porte de sortie, et il lui avait fallu quelques instants, avant de prendre sa décision. Il l'avait donc suivie, espérant sincèrement pouvoir obtenir des réponses à ses questions. Il voulait savoir pourquoi elle agissait comme ça. Et puis, il avait le droit de savoir. Alors, il sortit de la boite, et l'attrapa par le poignet, avant de la lâcher, dès qu'elle se retourna vers lui. « Tu t'attendais à quoi ? A ce que je te félicite pour avoir baisé une de mes meilleures amies? » Il la regarda, sans sourciller. Il plongeait son regard dans le sien. Il ne savait pas vraiment ce qu'il attendait. Tout ce qu'il avait voulu lui démontrer, c'était sa naïveté. Mais ça n'avait fait que déclencher une colère impulsive, qu'il n'avait jamais vu chez elle, auparavant. Oui. Il avait été surpris. Il avait été étonné. Mais ce côté d'elle ne lui plaisait pas tant que ça, en fait. « T'es naïve. » Lâcha-t-il. Mais elle enchaîna aussitôt. « Putain mais merde, ça t'arrive de penser aux conséquences de tes actes? » Des conséquences ? Non. Il n'y pensait jamais. Il ne s'en souciait jamais. Il n'en avait rien à foutre. Généralement, ça ne le touchait jamais. Que ce soit de près ou de loin. Et dans le cas présent, c'était pareil. Mais quelles conséquences ? Qu'est-ce que ça allait changer qu'il ait couché avec Nala ou non ? Il fallait lui expliquer. Une fois de plus. « Et quelles conséquences ? Qu'est-ce que ça peut bien te foutre que j'ai couché avec Nala ? Qu'est-ce que ça va changer ? Hein ? » Il gardait ses yeux plantés dans les siens et croisa les bras un court instant.

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Il n'avait plus aucun droit, si l'on partait du principe qu'Alice dirigeait sa vie. Elle faisait foirer ses plans culs, faisait des crises dès qu'il s'approchait d'un peu trop près de l'une de ses amies. C'était infernal. Il ne pouvait plus rien faire. Non. Plus rien. Plus rien du tout. Mais il était encore libre de faire ce qu'il voulait de sa vie. Il n'avait aucune obligation envers elle, ne lui devait strictement rien, ce qu'elle n'avait pas l'air de comprendre. Ezeckiel était un garçon libre. Sans cette liberté, il étouffait. Il était un peu comme un oiseau en cage, qui mourrait en restant cloîtré à l'intérieur. Il devait s'évader, sortir de là et prendre son envol. C'était ce qu'il faisait, grâce à ses défis. Il se libérait du jugement des autres et faisait ce qu'il lui semblait de faire : remplir les défis les plus cons. Il ne prêtait pas attention aux conséquences, au fait que ça pouvait le faire blesser quelqu'un d'autre ou le détruire. Personne ne s'était jamais soucié de lui, alors pour quelles raisons se soucierait-il des autres ? Il n'avait jamais empêché Alice de couper les ponts avec lui. Elle pouvait le faire. L'ignorer, ne plus lui parler, faire comme s'il n'existait plus. Il aurait la paix. Elle aussi. Tout le monde serait content. Mais encore une fois, elle se trahissait, puisque, dès qu'ils étaient à la même fête et qu'elle le voyait traîner avec une autre fille, elle mettait tout en œuvre pour faire en sorte de les séparer. Le jeune homme devait cependant avouer, que, dès qu'il la voyait en compagnie d'un autre garçon, il éprouvait ce besoin de faire de même. Tout ça était bien trop étrange. Mais Alice entrait et sortait de sa vie, comme elle le voulait.

Bien sûr, s'ils se battaient au travers d'un jeu significatif, il n'avait plus lieu d'être, à présent. Et pour cause ? Ils étaient passés du stade du simple " jeu " à un stade compliqué, qui les poussait à se bouffer l'un l'autre, à être en colère et à déverser toute cette colère. Ezeckiel ne comprenait pas Alice, qui réagissait plus que violemment, alors qu'il n'avait fait que réussir le stupide défi, qu'elle avait osé lui lancer. Elle l'avait provoqué et elle en payait les pots cassés. « Ça t'arrangerait bien qu'une chose pareille m'arrive. Tu pourrais baiser l'autre conne tranquillement. » Une phrase remplie d'amertume, qui résonnait dans sa tête. Cette phrase n'était pas anodine. Elle était submergée par un soupçon de... Jalousie. En fait, ça ressemblait fortement à ces épisodes de série, où la fille disait au garçon, qu'elle aimait, d'aller en voir une autre, simplement par soucis de jalousie incontrôlable et d'un manque flagrant de confiance. C'était peut-être ça, qu'il n'avait pas réussi à percevoir jusque-là et qu'il voyait enfin. Elle était jalouse de Nala. Il l'avait baisée, au lieu de passer son temps à la provoquer. Il leva les yeux au ciel et les reposa sur Alice. « Oui, j'avoue. Mais c'est parce que ça m'éviterait de devoir subir tes crises de jalousie ! » Lâcha-t-il, comme pour la tester. Ainsi, le jeune homme se mit à scruter la moindre réaction de son ex-copine. Il suffisait d'une seule erreur de sa part, pour confirmer sa pensée. Alors, il attendait sagement de voir ce qu'elle allait faire.

Elle enchaîna aussi vite. « C'est toi qui me dégoûte. Ta façon de ne te soucier que de ta petite personne me dégoûts Le fait que tu aies baisé une de mes amies me dégoûte. Le fait que tu te réjouisses à ce sujet me dégoûtes. Tu ne vis que pour faire du mal aux gens, tu ne sais faire que ça. » Ezeckiel fronça les sourcils à l'entente des dires de la jeune femme. Il fallait qu'elle se lâche, qu'elle dise ce qu'elle pense. Et pour une fois, ça changeait. Il entendait enfin quelque chose de concret, bien qu'il ne le comprenait pas. Il ne faisait pas ça pour blesser son entourage ou d'autres personnes. La preuve était, qu'il ne pensait jamais aux conséquences, car il partait tête baissée, sans réfléchir. Ce n'était qu'après, qu'il pouvait se rendre compte de l'entendue de ce qu'il avait fait. En couchant avec l'une de ses amies, Nala, il n'avait jamais pensé à lui faire du mal. D'ailleurs, il ne voyait pas pourquoi ça la blessait. Elle n'était pas amoureuse de lui, après tout. Ce n'était pas un remake de séries américaines non plus. Il avait juste tenu à lui montrer que la confiance ne s'accordait pas aussi facilement, que l'on pouvait vite être déçu, car l'amitié compte moins que l'envie. Et il avait su le montrer, en réussissant ce défi. Après, c'était elle, qui s'était mise dans un état à peine croyable pour ça. « Je m'en fous de l'avoir baisée. J'aurais pu coucher avec n'importe quelle autre fille, mais tu ne m'aurais pas plus laissé faire. T'aurais quand même piqué une crise. » Il reprit. « Je ne me soucie peut-être que de moi, mais au moins, je n'empêche pas les autres de vivre ! Tu veux tout contrôler que ce soit tes amies ou moi. Mais réveille-toi ! Chacun est libre de faire ce qu'il veut ! » Il la regarda un bref instant, avant de reprendre de plus belle. « Je suis peut-être égoïste, mais je l'admets, contrairement à toi. » Il se déversait sur elle.

« T'en fais pas, moi aussi j'aimerai comprendre pourquoi je me mets dans des états pareils pour un mec comme toi. » Elle soupira, tout en levant les yeux au ciel. Elle semblait calmée. Ou du moins, elle paraissait beaucoup plus calme, qu'elle n'avait pu l'être auparavant, comme si se défouler, sur lui, la soulageait. « Tu savais que baiser avec Nala allait me faire du mal, avoue le. Et pourtant, tu l'as fait. T'as relevé ce défi à la con juste pour me prouver que j'avais tord sur mes amies. » Il n'en avait eu aucune idée. Il n'aurait jamais pu penser que ça l'atteindrait autant. Elle ne le quittait pas des yeux et continuait de fixer ses prunelles sombres. Tout ce qu'il avait voulu lui démontrer, c'était qu'une amitié pouvait facilement se briser, lorsqu'il y avait trop de confiance. « Je voulais te mettre face à ta naïveté. À force de faire trop confiance, ça va réellement finir par te détruire. » Il haussa lentement les épaules et commença doucement à s'éloigner d'elle. En fait, ils n'avaient pas réellement besoin de parler. Ils tournaient en rond. Ils s'étaient enfermés dans un cercle vicieux, qui prendrait fin, quand ils auront mis un terme à leur relation. Ou du moins, à ce qu'ils entretiennent comme espèce de relation aussi conflictuelle.

❝fuck with your barbie friend ? challenge accepted.❞

Dans le fond, c'était toujours la même rengaine. Ils se disputaient pour les mêmes raisons, pour les mêmes choses, à cause des mêmes conneries. Il avait couché avec l'une de ses amies. Ce n'était pas bien grave. Ils n'étaient pas ensemble. Il ne lui devait rien, tout comme elle ne lui devait absolument rien. Et pourtant, c'était parti en insultes, en comportements violents ou encore en crise de nerf. Oui, oui. Ils étaient doués pour ce genre de choses, surtout quand il y avait quelqu'un d'autre dans le coup, comme une fille un peu trop aguicheuse ou un garçon un peu trop entreprenant. S'ils avaient auditionné pour jouer dans un quelconque film, en reprenant le même semblant de relation, ils auraient excellé dans le domaine. Ils était compliqués. Ou du moins, leur relation l'était. Il y avait des moments où il décrochait. C'était trop diffus pour lui. Il n'arrivait pas à suivre, ce qui le reliait à elle, à part le fait qu'ils soient sortis durant deux mois ensemble. Ils n'avaient plus rien à faire l'un de l'autre. D'autant plus qu'ils s'étaient longtemps ignorés, jusqu'à ce qu'Alice daigne faire le premier pas. Il était bien trop fier pour le faire. Il l'avouait sans aucun problème. Un coup, ils s'engueulaient, et le coup suivant, ils s'embrassaient. Ils se cherchaient, se provoquaient. Et même si c'était parfois blessant, choquant, ça ne changeait rien au fait qu'ils adoraient potentiellement ça. C'était ce qu'on aurait pu penser au préalable, puisqu'ils recommençaient à chaque fois. Mais cette fois-ci, c'était elle, qui lui avait lancé un stupide défi. Elle le connaissait assez pour savoir qu'on ne devait pas jouer avec Ezeckiel, sous risque de perdre gros.

Et puis finalement, tout sembla se mettre en place. Soudain, une idée particulièrement innocente lui vînt en tête, à propos de la possible jalousie d'Alice envers les autres filles, qui lui tournaient autour. Il fallait l'avouer, ça semblait plus qu'évident, lorsqu'il se mettait à réfléchir un temps soit peu. Dès qu'il était en train de traîner avec une fille, elle faisait en sorte de l'éloigner de lui, et prenait un malin plaisir à le narguer. L'histoire avec la blonde, sur laquelle elle avait renversé son verre, ne faisait pas exception. Peut-être qu'elle l'était vis-à-vis de Nala, puisque la jolie brune avait daigné avoir le corps d'Ezeckiel pour un plaisir intense, durant une bonne heure. Il ne voyait pas d'autres choses. Elle avait réagi comme une hystérique, comme une folle éprise de possession. « Une crise de jalousie? Je crois que l'alcool te monte beaucoup trop à la tête ! » Dit-elle en haussant la voix. Peu plausible, étant donné qu'il n'avait pas bu. Ou presque pas. Il s'était enfilé trois verres, mais ce n'était pas assez. Il était encore lucide. Il se contenta de lui lancer un regard insistant, dans un premier temps. Il ne la lâchait pas du regard, comme s'il cherchait à pouvoir lire dans ses yeux pour obtenir une once de vérité. N'avait-elle rien d'autre à dire pour tente de noyer le poisson ? Il semblerait que non. « Huhu. » Se contenta-t-il de dire, sans même relever. Il n'était pas convaincu de l'innocence des propos d'Alice. Il ne la croyait tout simplement pas, mais préférait ne rien dire pour l'instant.

Elle ne le lâchait plus du regard, et il en faisait de même. Son regard transperçait le sien. Durant un bref instant, il voulut détourner le sien, comme si c'était en train de devenir un moment un peu trop intense à son goût. Mais il n'en en fit rien. « Je sais que t'es libre de faire ce que tu veux. Je ne savais juste pas que tu me détestais à ce point, pour me faire ça. » Elle avait pris un ton sec, qui, finalement, reflétait parfaitement bien son état d'esprit. Mais Ezeckiel ne la détestait pas. Non. Il ne la détestait pas, parce que si ça avait réellement été le cas, il ne lui aurait plus adressé la parole, il ne se serait plus soucié d'elle. Il ne prendrait pas la peine de lui répondre, de vouloir lui parler ou ne ferait pas même attention à sa présence. Il se contenterait de vivre une vie, dans laquelle elle n'existerait pas. Donc, il ne la détestait définitivement pas, d'autant plus qu'ils s'étaient embrassés à la soirée. Il ne l'aurait jamais fait, si ça avait été le cas. Mais quand bien même pourrait-il lui dire, qu'elle ne le croirait pas. Elle ne le croyait jamais. « Je ne te déteste pas. Arrête de dire des conneries, tu pourrais me dépasser dans le domaine. » Le jeune homme ne tenta pas un sourire, bien que ses propos avaient été prononcé avec un certain entrain. Non qu'il se moquait d'elle comme il était capable de le faire, mais lorsque l'atmosphère devenait trop pesante pour lui, il se libérait en tentant de la rendre plus légère.

Rien n'était jamais simple entre eux. Ils s'entre-déchiraient. Ils s'autodétruisaient. Ou quelque chose comme ça. Dès qu'il ouvrait la bouche, il avait ce don inné pour énerver la jeune femme. Il ne disait pas spécialement de conneries, mais il l'énervait quand même. En même temps, dès qu'ils se voyaient, c'était que l'un ou l'autre emmerdait l'autre. Du coup, ça partait directement dans les provocations. Décidément, ils ne trouveraient jamais un terrain d'entente. « Égoïste ? En quoi suis-je égoïste ? Parce que j'aime pas quand tu baises mes meilleures amies ? Je crois que t'as pas besoin de mon autorisation pour ça. » Elle était égoïste parce qu'elle l'empêchait de faire ce qu'il voulait. Il voulait pouvoir faire ce qu'il voulait, où il le voulait. Mais lorsqu'elle était dans les parages, c'était tout bonnement impossible. Alice s'arrangeait toujours pour faire foirer ses coups. Ensuite, elle passait ses nerfs sur lui et elle recommençait. Elle était égoïste, car elle ne laissait pas ses amies avoir une relation avec lui, quand bien même ça aurait pu être naturel et spontané. Elle ne le supportait pas et ça s'était démontré encore ce soir. Elle lui en voulait, parce qu'il avait baisé avec Nala, l'une de ses meilleures amies. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre ? « Moi non, mais Nala oui. T'es égoïste, parce que tu ne la laisses pas faire ce qu'elle veut. Qu'est-ce que ça peut te faire, qu'elle baise avec moi ? Sérieusement ? C'est comme si je devais être exclusivement à toi ! » Il haussa les épaules et leva les yeux au ciel. De toute façon, elle se contenterait de nier, comme d'habitude.

Ezeckiel s'éloignait peu à peu d'elle. Ca ne servait plus à rien de parler avec elle. Il n'en tirerait rien de bon. Alice s'était calmée, mais semblait camper sur ses positions. Elle lui en voulait. Pour quelles raisons ? Pour des conneries. Ils étaient doués pour en faire, quand ils étaient tous les deux. Mais il aurait encore préféré marcher sur un toit, les yeux fermés. Il était sur le point de rentrer à l'intérieur, alors qu'elle l'interrompit dans son élan. « Tu aurais pu me dire ça sans baiser avec Nala tu sais. » Il respira un grand coup et finit par se retourner, avant même de pouvoir pénétrer à l'intérieur de la boite. Non. Il n'aurait pas pu le lui dire, car elle ne croyait pas un seul des mots, qui sortaient de sa bouche, quand bien même ça pouvait être vrai. Il avait été forcé de réussir ce défi pour lui démontrer, ce qu'il voulait lui " dire ". Et puis, de toute façon, Ezeckiel n'était pas du genre à s'exprimer avec des mots. Il était beaucoup plus démonstratif avec des gestes et des actes, tant ils pouvaient blesser les autres. C'était un garçon introverti et il n'arrivait pas toujours très bien à s'exprimer. « Non, je n'aurais pas pu. Tu ne m'aurais pas cru, comme d'habitude. » Il se retourna et pénétra à nouveau dans la boite. Il ne savait pas trop bien ce qu'il allait y faire. Il n'entendit pas sa dernière phrase, alors que la musique lui montait à nouveau aux oreilles. Le jeune châtain se dirigea vers le bar et se commanda la première boisson, qui passait. Il attendit qu'on la lui serve pour vider son verre d'une seule traite.