I'm always so concerned
With the way you say
You've always got to stop
To think of us being one

EMF, UMBELIEVABLE

Il y avait comme un goût de déjà vu. J'avais entendu dire de source sûre, que Timothy venait de débarquer à San Diego. J'avais eu un coup de coeur profond pour ce mec, il me faisait tourner la tête. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'être parti sans rien me dire. Il était comme ça. Mais je ne m'attendais pas du tout à le retrouver à San Diego. Après quelques recherches sur internet, j'étais parvenue à retrouver son adresse. Je devais être la dernière personne à laquelle il devait s'attendre, mais j'avais envie et surtout besoin de le voir. Il me manquait. Bien évidemment, je ne pouvais pas lui dire. Ce mec collectionnait les gonzesses comme s'il faisait une collection de timbres. Et puis, j'avais réussi à l'oublier mainte fois... Fail. Je me retrouvais toujours à penser à lui, comme s'il était rentré dans ma tête pour me faire envie. Aujourd'hui, pas de cachets à faire tester. Juste l'envie de le voir. J'arrivais au quartier San Ysidro, en fixant l'adresse que j'avais notée sur un bout de papier. J'étais presque nerveuse, c'était affligeant. Pourtant, j'étais vraiment à l'aise avec les garçons. Mais lui, c'était totalement différent. Je grimpais les étages, assez rapidement puis je restais plantée devant sa porte. Je n'en revenais pas, j'allais le revoir après ces mois d'absence. Je prenais quelques secondes afin de rectifier mes cheveux bouclés qui me tombaient à la taille. Puis d'un geste vif, je toquais à sa porte. J'espérais simplement qu'il soit là.

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Je me sentais aussi mal que lorsque j'étais venue frapper à sa porte pour la première fois à New-York. Je me demandais comment il allait réagir. Connaissant son caractère, c'était le jour et la nuit avec Sanchez. C'était probablement l'une des choses qui me plaisaient le plus, en plus de son physique plutôt avantageux. Ce mec me rendait folle depuis un bon nombre de mois sans compter bien évidemment mon aventure avec Matthew. Je vis la porte d'entrée s'entrouvrir. Mon coeur battait à la chamade. Je décidais pourtant de montrer mon regard je m'en foutiste habituel, histoire de voir que son air froid et agaçant dès ses premiers mots ne me touchaient pas. Je devais peut-être revoir ma méthode car cela ne se voyait pas vraiment. Je perdais complètement mes moyens face à cet homme, c'était presque déconcertant. Il était le seul à me provoquer un état second. « Eh bien, je m'attendais à mieux comme phrase de : je te souhaite la bienvenue chez moi Nemo ça fait longtemps. » Disais-je, d'une traite. « Hum, j'avais oublié que toi et la politesse font bien deux. » Me laisser surprendre par Sanchez ? Jamais. Quoi que.

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Bon au moins une chose n'avait pas changée chez lui : son comportement était toujours aussi désagréable. Et il était toujours aussi sexy. J'en avais le feu aux joues. C'était tout de même bizarre que je sois aussi... entichée à cet homme. Me connaissant, j'aurai déjà pu aller voir ailleurs à de maintes reprises. Mais j'en revenais toujours à lui. Quand je voulais quelque chose, je l'obtenais plutôt facilement. Mon physique en jouait beaucoup. Et je trouvais les bons mots. Mais devant Timon, c'était tout autre chose. Je me croyais être une adolescente de quatorze ans qui venait de frapper à la porte de son homme idéal, son prince charmant. Timon était loin d'être sur le cheval blanc, il en était même à des années lumières. « C'est déjà suffisant. J'aurai été déçue de me pointer ici pour rien. » Je passais par l'entrebaillement de la porte tout en le fixant du regard, en prenant bien soin de le frôler au passage. Il était encore torse nu. Il s'attendait à me voir ou quoi ? Je me remémorais la première fois que j'avais vu Timon dans cet accoutrement. Voilà, j'étais déjà rouge tomate avant même d'avoir pu le regarder sous tous les côtés. « Tu t'attendais peut-être à me voir ? » disais-je, en prenant soin de le reluquer. J'eus un sourire en coin. J'étais tellement heureuse au final de revoir mon Timon à moi ♥

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C'est vrai que cette scène rappelait fort bien ce moment à son appartement, où j'étais beaucoup plus coincée que maintenant. Moi aussi, j'avais changé. J'étais largement plus confiante qu'avant, même si j'avais encore du chemin avant d'être totalement imperméable au charme de Sanchez. Je restais plantée dans l'entrée, par pure politesse pour le laisser passer. Bizarre, en passant à côté de lui, je croyais avoir senti l'alcool. Il était saoul peut-être ? « Te souhaiter la bienvenue à San Diego, ou plutôt pour te montrer à quel point ton départ de New-York m'a fait plaisir. » Je grimaçais et fronçais les sourcils. Simple moyen de provocation. Je le suivais jusque dans la cuisine de son appartement - qui n'était jamais en ordre - ce qui prouvait qu'il était là depuis plusieurs semaines, voir des mois et qu'il était probablement au courant que j'étais à San Diego. Sale c*n. J'enlevais ma veste, laissant apparaître un magnifique dos nu. J'étais toujours bien habillée pour aller voir Sanchez. Rien à voir avec mes tenues d'étudiantes et mes converses. Là, c'était slim noir moulant et petits talons. Sa phrase eut comme un déclic en moi. J'eus un sourire en coin. Je m'approchais de lui, tout près de son oreille. « Et pourquoi pas ? » disais-je, en ayant un petit rire aigu. Je prenais le verre posé à côté du sien puis me versais également un peu de scotch. Autant boire la même chose que lui, et puis je ne comptais pas rester à l'eau alors que je pouvais être saoule rien qu'aux vapeurs d'alcool que je ressentais dans son appartement.

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Il avait beau être étrange, agressif et très désagréable, je restais entichée à cet homme qui me fascinait tant. Je jouais les fortes devant lui et bien plus qu'avant, pour ne pas prouver qu'il était ma faiblesse. L'une des seules d'ailleurs. Avec mes parents biologiques. Une faiblesse qui pouvait me couter très cher sachant les activités « professionnelles » de ce chez Sanchez. Il venait de m'annoncer qu'il était là depuis un moment. Et il n'avait même pas été mis au courant de mon arrivée ? Il s'intéressait vraiment à moi, ça crevait les yeux d'un aveugle. « Tu devais être bien trop occupé ou plutôt sourd quand je t'ai dis que j'avais retrouvé mes parents biologiques et qu'ils habitaient San Diego justement. » disais-je, d'un ton sec. « Mais, oh c'est vrai, tu ne te soucis que de ta petite personne Sanchez. J'avais presque oublié ça. » Souligner les défauts de l'homme que j'aimais plus que tout, et ce malgré son caractère il fallait le faire. Cela me rappelait pourquoi Sanchez m'attirait tant. Il était l'inverse de moi. M'approcher aussi près de lui revenait à de la torture pure. Mais en plus, un jeu dangereux auquel j'osais m'aventurer. Je savais que ça ne le laissait d'ailleurs pas si insensible que ça. J'écoutais Sanchez en ayant un sourire malsain sur les lèvres. Bon sang, ce que c'était bon. Il était probablement surpris de me voir aussi entreprenante, moi la Nemo coincée de New-York. Je continuais à murmurer. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changement pas d'avis, sweetheart. » disais-je, en confrontant avec plaisir mon regard noisette au sien. Je restais d'ailleurs quelques bonnes secondes comme ça avant de reculer, pour prendre mon verre et avaler d'un trait le scotch qu'il y avait dedans. Décidément, le Timon allait avoir du souci à se faire pour résister ♥

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Damn, pourquoi je lui racontais ma vie ? Il était le premier à en avoir radicalement rien à foutre. Il ne pensait qu'à lui, à sa drogue et à ses bouteilles. Et pourtant, lorsque je regardais au plus profond de ses yeux, je voyais autre chose. Pas seulement un mec violent, méchant, froid et acariâtre. Je savais qu'il avait une certaine tendresse pour moi, c'était indéniable. Mais le Sanchez était un spécimen bien trop fier pour l'avouer ne serait-ce qu'à lui-même. « Oh merde, enlève toi le balai que t'a dans les fesses, Sanchez. Si tu veux que j'me casse d'ici, tu n'as qu'à le dire. » disais-je, d'un ton des plus agaçants. Certes, je me vexais toute seule mais c'était son caractère. Il se fichait de moi et de ma vie en général. Pourquoi perdre son temps à lui parler de choses qui lui semblaient insignifiantes... Je m'étais surprise à rire lorsque Sanchez s'insultait lui-même d'imbécile. J'haussais les épaules. « Certes, un imbécile. Mais un imbécile sexy. » Et bim, ça c'est dit. Je regardais ensuite son salon en piteux état : des chaussettes trainaient par terre, des caleçons, et des bouteilles d'alcool vide. Je soupirais. « Ta vraiment besoin d'une femme de ménage toi... » Je le regardais s'installer sur le canapé tout en évoquant ma popularité. Jaloux, monsieur Sanchez ? Je croisais les bras contre ma poitrine. « Toujours aussi accompagnée... Tu sais à quel point j'apprécie la gente masculine. » C'est vrai depuis mon arrivée à San Diego, je me surprenais à draguer des hommes. Et pourtant, il y en avait un seul complètement ancré dans mon coeur et bien décidé à ne pas sortir de là. Je m'installais à côté de lui, jambes sur le canapé. Je me rapprochais de lui, posant ma main sur son torse. Ce contact me fit brûler à l'intérieur de moi. J'avais vraiment chaud là. « Néanmoins, ta compagnie est l'une des meilleure qu'il existe honey » disais-je, en tapotant doucement son torse. Là, je me rapprochais bien trop dangereusement de lui. Mais c'était ce que je cherchais. A tout prix le contact.

Mon sourire malsain continuait de se dessiner sur mes lèvres. Susceptible le Timon, j’avais presque oublié à quel point. Mais c’était amusant pour moi. J’aimais bien pousser les gens à bout, surtout lorsque ces personnes se prenaient pour des bad boys low cost. A cette pensée, j’eus envie d’éclater de rire mais je me retenais histoire d’éviter de mettre le Timon dans un état colérique où je pourrai le regretter. Après tout, ça ne me faisait pas peur. J’étais certainement la plus habituée au caractère pourri de Sanchez de tout San Diego. Puis vint la question sur mon changement de caractère. Il était loin le temps de la petite Nemo coincée de New-York, limite rêveuse. « Elle est partie, ou plutôt restée à New-York. Ne va surtout pas me dire que ça ne plaît pas que je te… drague. » disais-je, en le cherchant du regard. J’étais sûre que cette soudaine assurance plaisait à Timothy. Quel genre d’homme ne pouvait pas résister à ça ? « Excuse-moi, mais j’ai autre chose à faire qu’à venir mettre tes boxers au sale. Je ne fais que les retirer moi rien de plus. » disais-je, en affichant un sourire faux sur les lèvres. J’étais vraiment très près de lui, cette fois. Mais je n’allais pas me faire prier pour forcer un peu plus les barrières. J’eus la main comprimée dans la sienne, comme s’il voulait me repousser mais qu’il n’en avait pas la force. Je décidais d’enclencher la seconde vitesse, ou plutôt voir jusqu’où il était prêt pour résister. J’étais devenue en plus de ça, une grande vicieuse. Je décidais de me faufiler délicatement sur ses jambes à califourchon. BAM. Mes pupilles dansaient presque avec les siennes à ce moment précis. J’avais les deux bras posés de chaque côté de sa tête, sur le rebord du canapé. « Je n’ai pas eu besoin de coucher avec un Sanchez, pour savoir ça. La fleur est partie depuis un long moment. » disais-je, dans un souffle. J’approchais trop près de sa bouche, probablement. Je pouvais sentir son haleine puant le scotch à des kilomètres. Pas très séduisant, mais j’allais m’en contenter. Mon nez pouvait presque toucher le sien. Juste quelques millimètres à franchir. Je décidais de faire tomber tous les masques, et de déposer mes lèvres sur les siennes. Un court baiser, qui se terminait par un mordillement de sa lèvre inférieure. Je laissais une main pendre au sol, pour rechercher la bouteille qu’il avait laissé. J’en revenais pas de ce que j’avais fait, mais j’étais certaine prête à recommencer. J’attrapais rapidement la bouteille, pour boire deux gorgées d’alcool. Mes yeux ne quittaient plus les siens.

« C’est vrai, au moins tu n’es plus tout seul maintenant. » disais-je, déterminée. A l’époque, j’étais coincée et je rêvais du prince charmant. Depuis mon histoire avec Matthew et mon départ, j’avais radicalement changé. J’avais repris mes études, mais je décidais de sortir un peu plus. Et de fil en aiguille, j’étais devenue la Nemo d’aujourd’hui : séductrice, déterminée, acharnée. Apparemment, ça plaisait plutôt à Sanchez qui devait être ravi d’affronter un brasier plutôt qu’un glaçon. J’avais changé, j’étais plus sûre de moi. Je n’avais plus qu’une seule conquête à mon actif. Bref un changement radical de personnalité. « Elle a décidée de prendre sa retraite, pour partir sur une nouvelle vie. La sainte peut être un véritable petit démon… » J’étais donc devenue intéressante à ses yeux. Je commençais à prendre un minimum d’intérêt pour Sanchez. C’était bon à savoir. Mais lorsque je me retrouvais sur ses jambes, tout commençait à s’accélérer. Non, je n’étais pas du tout paniquée mais plus excitée par la suite des évènements. Il y a quelques mois, j’aurai probablement fuit. Je n’aurai même pas eu autant de culot aussi. Bref, le passé. Si je pouvais le dévorer du regard, j’aurai bouffé le Sanchez depuis des mois. Je savais que la position que je venais de prendre était particulièrement apprécié par Timon. Quel genre de garçon n’aimait pas ça après tout. Et à ma grande surprise, j’étais plutôt satisfaite de sa réaction. J’étais aussi satisfaite de moi, avec ce premier pas réussi avec brio. Un baiser agréablement accepté par le Sanchez. Il était probablement même surpris. Agréablement. Je me sentais brusquement très voir même trop proche de lui. Et bizarrement – ou pas -, je voulais aller encore plus loin que cette barrière que l’on s’imposait. Mais plus on se faisaient languir, mieux c’était. J’étais joueuse, il l’était aussi. Cela risquait d’être long, mais tellement bon. Puis vint ce contact. Je sentais ses mains sur mes hanches, puis sur ma colonne vertébrale. Je frissonnais. Là, je voyais le Sanchez aux commandes et j’en étais plutôt bien satisfaite. A entendre ses murmures, j’eus un sourire des plus vicieux. « T’a pas fini de l’aimer. » disais-je, dans un souffle. Sans attendre, je posais à nouveau mes lèvres sur les siennes me faisant plus pressante et entreprenante que lors de mon précédent baiser. Celui-ci était beaucoup plus langoureux. Dommage que le Timon n’avait pas de chemise, j’aurai aimé lui déchirer pour faire plus… théâtral. Après quelques longues secondes de baiser intensif, je descendais le long de son cou pour me retrouver sur son torse musclé. Ce mec me rendait dingue, et il n’avait pas fini de pousser ma folie jusqu’à son paroxysme.

En arrivant à San Diego, j'étais beaucoup plus sûre de moi. J'étais consciente du potentiel que j'avais pour séduire un garçon. Je m'étais assez bien exercée, même si mon coeur lui ne battait que pour la même personne. Je ne savais pas si il faisait ça simplement pour coucher avec moi, ou parce qu'il y avait autre chose qu'un simple coup. Mais ce genre de caractère provocateur, j'étais certaine qu'il allait apprécier. Il fallait un peu le mener par le bout du nez au Sanchez. « Menteur... » La sainte Nemo n'aurait même pas pu s'approcher comme ça. Je le savais. « Tu l'aimais bien parce que tu avais le contrôle sur tout. » Ose me dire que j'ai tord Sanchez. Enfin il ne se préoccupait pas trop sur le débat, trop préoccupé à dégrafer mon dos nu. Je sentais ma poitrine contre son torse nu. La température commençait à monter brusquement. Et puis cela ne faisait que commencer. Ses mains étaient de plus en plus pressantes, je sentais qu'il avait envie d'ailleurs celles-ci étaient assez chaudes pour le coup. Un dernier regard, yeux dans les yeux, comme si je le mangeais du regard pour ensuite l'embrasser de nouveau, tel un volcan en éruption. La comparaison était plutôt bonne. « La journée ne fait que commencer. » disais-je, entre deux respirations. J'avais envie de jouer un petit peu, et de tester un peu partout aussi il faut le dire. Le Sanchez provoquait en moi des envies qui venaient d'outre-tombe, du plus profond de moi. C'était enfoui quelque part, mais lui réveillait tout en puissance. Je me relevais du canapé, cachant ma poitrine d'une manière sensuelle puis me dirigeait vers le mur. Tiens le mur pourquoi pas. Je lui fis signe avec le doigt de s'approcher. Deux vrais démons réunis ensemble, forcément il y a avait des étincelles.