Sujet: Here today, gone tomorrow - Ellis Sam 26 Mai - 13:21
« Ce serait vraiment bien que tu viennes Isallyne. » Me lance ma belle-mère à l'autre bout du fil. Je lève les yeux au ciel tout en poussant un long soupire. « Je verrai. J'ai pas mal de trucs à faire en ce moment. Je te téléphonerai plus tard. » Dis-je avant de raccrocher. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi mon père insistait tant pour que je vienne à sa foutue soirée. Tout du moins il faisait ca par l'intermédiaire de ma belle-mère qui était bien gentille de jouer au pigeon voyageur à travers le combiné du téléphone. Mon père n'avait jamais eu envers moi une seule parole, un seul geste affectif. Il n'avait jamais voulu avoir de fille et il me l'avait bien fait comprendre à maintes reprises. Une sorte de bourrage de crâne que j'avais depuis ma naissance. Je suis presque certaine que si il avait pu m'échanger avec un autre enfant à ma naissance il l'aurait fait. A vrai dire je n'ai jamais compris pourquoi il me détestait à ce point, tout du moins jusqu'à présent. Cela faisait quelques mois que mon paternel tentait de reprendre contact avec moi, toujours indirectement bien entendu. Cela fait des années que nous ne nous sommes pas adressés la parole et je dois reconnaître que je l'ai toujours très bien vécu. Quand à ma belle-mère elle ne valait pas franchement mieux que mon père. Certes, elle était bien plus « sympathique » mais tout ca n'était qu'une façade. Car derrière cette rangée de dents bien blanches et parfaitement bien alignées, se trouvait une femme manipulatrice, profiteuse et fausse. Autrement dit, elle fait la paire avec mon cher géniteur. […] « Putain de merde ! » Je gueule après m'être bêtement coupée le doigts avec un couteau. Il suffit que je repense à mon père pour que je m'énerve et fasse toute et n'importe quoi. Quelle idée de foutre un emballage en plastique – qui soit dit en passant est quasiment impossible à ouvrir – autour d'un tube de rouge à lèvre. Je bougonne une nouvelle injure dans ma moustache parfaitement inexistante et extrait mon tube de l'emballage avant de poser ce dernier sur le rebord du lavabo. « Un problème Choue ? » Me demande Tony en passant sa tête dans l'embrasure de la porte de la salle de bain. « Non rien. Je me suis bêtement coupée en voulant ouvrir ce machin. » Affirmais-je d'un air blasé sans même le regarder. Le jeune homme passe le pas de la porte et pose une main sur mon épaule, me forçant à me retourner. « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'as pas l'aire dans ton assiette. » Me demande t-il après avoir saisi mon menton de ses doigts afin de redresser mon visage. Je finis alors par relever les yeux. « Ca va très bien je t'assure. » Affirmais-je avant d'afficher un sourire. Il n'y a pas à dire, j'aurai du me lancer dans le cinéma et faire une carrière d'actrice. J'aurai été grandiose.
« La rouge ou la noire ? » Demandais-je en agitant les cintres sur lesquelles étaient accrochées mes deux robes. C'est bien simple, quand je sors, je ne sais jamais comment me vêtir. Je passe toujours cent sept ans à me poser des questions, avant d'enfin me décider. « La rouge sans hésiter. » J'affiche un sourire et retourne m'enfermer dans la salle de bain afin d'enfiler ma robe. C'est évident que la rouge était bien mieux. Elle me permettrait de passer tout sauf inaperçue à la soirée de mon cher paternel. Car oui, j'avais décidé de m'y rendre. Après tout qu'avais-je à perdre ? Du temps peut-être. « Izzy tu comptes sortir d'ici un jour où l'autre ? » Me demande Tony en tapotant contre la porte. J'ouvre alors rapidement cette dernière et affiche un sourire. « Alors, t'en dis quoi ? » Demandais-je en faisant un tour sur moi-même pour qu'il puisse m'admirer sous toutes les coutures. « Tu es sublime. » Je lui fais alors un clin d'oeil et passe mon bras sous le sien avant d'attraper mon sac à main. En avant pour la fête ! […] En arrivant à la soirée, mon premier réflex fut de balayer la salle du regard afin de voir si mon paternel n'était déjà pas quelque part. Je ne sais pas pourquoi mais c'était la chose qui me tracassait. Heureusement la présence de Tony me rassurait. Lui et moi n'étions pas en couple. Nous en avions été un jadis, mais nous y étions allés en simples bons amis. Tout du moins de mon point de vue c'était comme ca, car même si je préférai faire comme si de rien n'était, Tony avait des gestes envers moi qui n'étaient pas franchement anodins. « Tu veux boire quelque chose ? » La voix de mon cavalier de la soirée me sort brusquement de mes pensées. « Euuuh oui je veux bien. » Dis-je en souriant. Tony prend alors ma main et m'entraine avec lui vers le buffet.
Verre en main je jète tantôt des regards à gauche, tantôt des regards à droite. L'idée de croiser mon père que je n'ai pas vu depuis des lustres m'angoisse terriblement. Je ne devrais pas pourtant je le sais très bien, mais je me demande tout simplement pourquoi il a tant tenu à ce que je mette les pieds ici. Afin de me calmer les nerfs, je porte la coupe de champagne à mes lèvres et en avale une bonne gorgée. « Rappelle moi ce qu'on fou là Tony ? » Dis-je les dents serrées tout en toisant les personnes présentes dans la salle une par une. « Nous sommes venus profiter de la soudaine bonté de ton père. » Me dit-il en souriant. Je hausse les sourcils et avale une nouvelle gorgée. « Mademoiselle Delacroix ! » Une voix féminine me fait me retourner. « Oh ! Madame Hawkes ! Je suis contente de vous revoir. » Dis-je en affichant un large sourire. « Je suis surprise de te voir ici. » Me dit-elle. « Et moi donc. » Dis-je avec un rire nerveux. « Je voudrai te présenter mon fils mais il a l'air d'avoir disparu dans la foule. » Son fils ? Je ne me souvenait pas qu'elle avait un fils.
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Sujet: Re: Here today, gone tomorrow - Ellis Dim 27 Mai - 14:07
Depuis toujours ma mère est comme une meilleure amie pour moi, je ne suis pas comme ces personnes qui en ont honte et qui font tout pour ne pas qu'elle puisse voir leurs amis. Personnellement je n'ai jamais hésité à aller en soirée avec elle même si je ne vis plus dans le cocon familial depuis un bon moment, il faut dire qu'elle me connait on ne peut mieux et qu'elle n'est pas du genre à me coller et à me faire la morale toute la soirée comme une mère poule. C'est pour cette raison qu'à peine sorti de la douche, mon portable me signale un appel que je prends sans attendre ni avoir regardé le nom de l’appelant. Il n'y a pas des tonnes de personnes prêtes à m’appeler sans prévenir après tout.. « Fiston c'est maman. Tu as prévu quelque chose pour ce soir ? Je me suis dit qu'on pouvait aller en soirée ensemble, depuis le temps que je n'ai pas vu.. ». Elle n'a donc jamais perdue cette habitude de me parler comme si j'avais encore 10 ans et puis je l'ai vue il y a à peine une semaine mais pour une mère c'est sûrement une éternité. Après un léger rire amusé par mes propres pensées je réponds finalement. « Bien sur maman, je passe te chercher à 22h. ». Quelques minutes de discussion sur nos vies personnelles plus tard je raccroche pour constater qu'il ne me reste qu'une petite demi-heure pour finir de me préparer ou plutôt pour me préparer tout court puisque je n'ai qu'une modeste serviette autour de la taille. Tout en râlant à voix basse je me dirige vers mon dressing pour m'habiller avec vitesse mais soin, il n'est pas question d'y aller avec n'importe quoi. Ma prochaine destination fut la salle de bain où je prends une bonne dizaine de minutes à arranger ma chevelure, paradoxalement c'est tout un travail de faire une coiffure en apparence décoiffée.. Les cinq minutes restantes furent consacrées au brossage de dent et au parfumage, je n'aurais jamais pu séduire avec une haleine de chacal et d'ailleurs j'ai bien horreur des personnes négligentes sur n'importe quel point de leur apparence. Une fois terminé je presse le pas en attrapant mes clefs au passage, vérifiant également par habitude que tout va bien dans le reflet du miroir.
(...) Finalement nous sommes arrivés à destination avec cinq minutes d'avance, il faut dire que je connais le quartier comme ma poche puisque j'y travaille en tant qu'infirmier. Une fois à l'intérieur du bar, je lance un sourire entendu à ma mère pour me diriger vers la foule tandis ce qu'elle va vers le bar que je n'ai pas encore observé. Je jette un furtif regard aux personnes de la gente féminine autour de moi pour constater avec plaisir que toutes sont à mon goût, je ne vais sûrement pas repartir seul une fois de plus. J'entame rapidement la discussion avec une petite rousse qui n'a pas malheureusement pas l'air farouche, je préfère le défi mais ce soir je me contenterais de ça. C'est ce que je pensais jusqu'à ce que ma mère me hèle de loin. « Ellis viens par là, j'ai quelqu'un à te présenter ! ». C'est donc avec plaisir que je quitte la jeune fille visiblement déçu pour me faufiler à travers la foule et ainsi rejoindre ma mère accompagnée à ma plus grande surprise d'une de mes aventures d'un soir. Un fin sourire s'étend au coin de mes lèvres tandis ce que j'observe l'homme qui l'accompagne pas franchement à la hauteur ce qui me fait retenir un léger rire moqueur à son égard. Ma mère m'explique rapidement qu'Isallyne est une de ces ancienne patiente, le monde est décidément petit. Elle finit par me demander vu ma réaction si je connais la jeune femme ce à quoi je réponds d'abord par un hochement de menton. « Je la connais de vue, c'est une patiente de mon hôpital. ». Je n'allais quand même pas dévoiler que c'était ma patiente et non celle d'un quelconque infirmier devant le regard fusillant que me lance son ami sans que j'y prête la moindre attention. Et puis ce n'était pas tout à fait un mensonge puisqu'effectivement je ne connaissais que peu de choses d'elle, j'avais une bien meilleure connaissance de son corps en revanche. Ma mère s'éloigne alors en prétextant vouloir parler au père d'Isa ce qui ne manqua pas de m'étonner une nouvelle fois. Je m'installe sur le siège juste à côté d'elle en levant mes yeux jusqu'aux siens pour lui demander simplement tout en me pinçant légèrement la lèvre inférieure. Isallyne est loin d'être idiote, elle doit logiquement se douter que mon intention n'est pas de jouer aux échecs avec elle. « Je t'offre un autre verre ? Vu que ton ami m'a devancé pour le premier.. »
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Sujet: Re: Here today, gone tomorrow - Ellis Mar 29 Mai - 19:52
Bordel, ce que je peux détester ce genre de soirée. Et d'autant plus lorsque je sais que mon paternel se trouve dans les parages. Il est vrai que je suis bercée par toutes ces soirées mondaines depuis que je suis gamine. Mes parents ont toujours pris un grand plaisir à organiser des brunchs afin d'exposer leur richesse. Ma mère – lorsqu'elle était encore de ce monde - pouvait montrer aux yeux du monde le dernier collier en diamants que lui avait offert mon père et qui coutait je ne sais combien de dollars. Quant à mon père il pouvait montrer sa dernière acquisition, autrement dit, son dernier bolide. De mon coté, je n'ai pas le caractère fait pour trainer des heures dans ce genre de truc. Il est vrai que j'aime dépenser mon argent dans toutes les boutiques de lux possible mais rester plantée en plein milieux d'une salle bondée comme ce soir, je dois reconnaître que ma patience atteint rapidement ses limites. Perchée sur mes hauts talons, je tape nerveusement du pied tout en sirotant mon verre de champagne. C'est bizarre, je déteste les bulles et pourtant je bois ce machin. Boire pour boire en fait. Encore dix minutes et je me tire de cette soirée à la con. Je ne sais vraiment pas pourquoi mon père a tant voulu que je vienne ici étant donné qu'il n'a toujours pas pointé le bout de son nez. Si il me joue encore un de ses mauvais tours à me faire tourner en bourrique et bien ce sera la dernière fois. Peut-être qu'il réussi à prendre ma belle-mère pour la dernière des connes mais avec moi ca ne prend plus. Sentant mon agacement monter, j'avale d'une traite le fond de mon verre. Génial, j'ai l'air d'être l'une de ces bourgeoises qui tente de cacher leur penchant pour l'alcool. Heureusement que Tony est là pour me calmer les nerfs, sinon je crois que je serai déjà partie comme une furie depuis un bon moment. C'est avec grande surprise que je retrouve madame Hawkes. Cette femme ne change pas, toujours aussi belle et élégante. Etrangement mon stresse et mon agacement disparaissent au son de sa voix. Il faut dire que de retrouver quelqu'un que je connais depuis un moment déjà, me rassure. Elle était au courant des problemes que j'avais avec mon père et avait su se montrer présente pour moi lorsque ma mère est décédée. Bref, nous entamons alors la conversation et j'apprends avec surprise qu'elle a un fils.
« Ellis viens par là, j'ai quelqu'un à te présenter ! » Du regard j'essaie de distinguer la personne à qui elle s'adresse. Il y a tellement de monde que je n'arrive pas à voir à qui elle parle. Et puis soudain le voilà qui apparaît, ce grand brun à la peau mâte, beau comme un Dieu. Mes yeux restent fixés sur le jeune homme. J'ai l'impression d'avoir subi un électrochoc. Alors qu'un rictus se dessine sur les lèvres du jeune homme, moi je reste bouche bée à ne pas savoir quoi dire. Mon Dieu, mais quelle soirée de merde ! C'était lui son fils ? Cet idiot qui m'avait laissé en plan au petit matin et qui était actuellement mon nouveau médecin. Je n'avais qu'une envie : me pincer l'avant bras afin de me réveiller. Oui, cette histoire ne pouvait être qu'un foutu cauchemars. Madame Hawkes questionne son fils et lui demande si nous nous connaissons. « Je la connais de vue, c'est une patiente de mon hôpital. » Dit-il simplement alors que je reprends enfin mes esprits. Je cligne plusieurs fois des yeux et béguais bêtement. « Euh oui. On s'est croisés rapidement. » Dans la seconde qui suit je détourne le regard. Bordel, ce type me mets vraiment mal à l'aise. Madame Hawkes tourne les talons afin d'aller faire un tour un peu plus loin. Affolée à l'idée de rester avec le jeune homme bien que Tony soit à mes cotés – même si il se rue sur le buffet – je la supplie de rester avec nous. Trop tard, la voilà qui file. Aussitôt je jète un regard de coin à Ellis qui vient de s'installer sur une chaise à mes cotés. Mes doigts se promènent le long de mon verre qui est à présent vide avant de continuer leur course sur la nappe qui recouvre la table. « Je t'offre un autre verre ? Vu que ton ami m'a devancé pour le premier.. » Face à cette question, je plisse légèrement des yeux. Je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre quoi que ce soit. « Va pour un autre verre. » Dis-je en levant l'ustensile en cristal. « Mais sache que ton petit jeu ne prend plus avec moi. Tu m'as eu une fois, c'est terminé. Et encore moins depuis que je sais qui est ta mère. » Dis-je simplement. Non mais quelle honte franchement ! Si j'avais su cela plus tot, jamais je n'aurai permis ce dérapage. Une fois mon verre rempli, je le porte à mes lèvres afin d'en avaler une gorgée. Sans dire le moindre mot, je le toise de haut en bas, ne manquant pas le moindre détails. Ce mec est un Dieu. Je n'imagine même pas le nombre de filles – aussi bêtes que j'ai pu l'être – qu'il a déjà réussi à baratiner avec ses paroles de Don Juan. Je reporte mon attention sur Tony qui est déjà entrain de discuter avec une autre fille. Je hausse les sourcils tout en soupirant. « Je ne savais pas que tu étais adepte de ce genre de soirées. »