« Je te quitte. » Aussi simplement qu'elle avait commencée, ma première réelle histoire venait de se terminer au bout d'un an, un record pour moi. Il faut dire que pendant toute mon enfance j'avais connu les infidélités de mon père pour des histoires sans lendemain, c'était vite devenu comme une routine malgré que je ne supporte pas dès mon plus jeune âge de voir ma mère souffrir de cette relation bancale. Ca ne m'a pas vraiment empêché de devenir plus ou moins comme mon père sur le point des histoires d'un soir, j'évitais seulement de le faire quand j'étais en couple, ce qui à vrai dire était plutôt rare pour moi. Il faut dire que les bonnes rencontres n'ont jamais manquées, vivant dans une famille aisée de médecins je n'avais aucun problème pour sortir au minimum quatre jours par semaine. J'aimais prendre du bon temps, enchainant bien souvent les verres d'alcool puisque j'avais l'avantage de tenir à peu près l'alcool et donc de ne pas terminer à l'état de cadavre avachi sur un canapé au bout de deux vodkas, comme certains.
C'est naturellement qu'après mon bac j'ai suivi la trace de mes parents pour me diriger vers des études d'infirmier, malgré mon côté parfois manipulateur j'avais une certaine empathie pour les autres et puis j'avais bien conscience qu'en travaillant en blouse blanche je devenais le fantasme de la plupart des femmes, ce qui était loin de me déplaire. Une fois mon diplôme en poche j'ai immédiatement postulé avec succès dans l’hôpital de San Diego, en profitant ainsi pour m'éloigner du climat familial remplit de tension en me prenant un appartement tout à fait modeste, augmentant ainsi le rythme et l'intensité des soirées. C'est au cours d'une soirée organisée en boite que ma routine se brisa pour une rencontre plutôt.. amusante. Comme à mon habitude, j'avais réussi à entrainer une charmante fille dans mon lit au bout de quelques verres et ce n'était pas pour me décevoir, le moins que l'on puisse dire c'est que la soirée avait été sportive. Mais restant fidèle à moi-même, j'ai fais en sorte de me réveiller avant elle pour partir au petit matin en ne laissant ni numéro, ni nom. Je n'aimais en général par revoir mes conquêtes.
Et pourtant, quelques jours à peine après cette fameuse soirée alors que j'étais de garde à l'hôpital cette même jeune femme est venue en consultation pour ses problèmes cardiaques. Le médecin qui devait s'occuper d'elle venait d'être appelé en urgence pour une opération, me confiant ainsi la tâche de m'en occuper. C'est en tirant le rideau de séparation que je m'en suis aperçu, restant immobile pendant quelques instants avant d'afficher un large sourire joueur, faisant ressortir mon côté enfantin. Cette situation m'amusait, comme tout ce qui avait le mérite d'être original à mes yeux. La pauvre, avec ses problèmes cardiaques j'avais du l'épuiser lors de la soirée, j'espère qu'elle avait l'habitude d'être endurante. Je n'ai prêté aucune attention à la gêne qui venait de s'installer dès l'instant où elle m'a aperçue, me concentrant simplement sur mon boulot en me réjouissant une nouvelle fois de passer mes mains dans son dos sous prétexte d'y passer le stéthoscope, je prenais toujours un malin plaisir à faire monter la tension voir le désir avant de m'en aller comme si ne rien était, et c'est ce qui s'est passé cette journée là.