La bonne décision ...

Avait-il pris la bonne décision ? Est-ce que c'était le bon choix ? Faisait-il bien d'intervenir à l'issue de ce coup de feu ? Ou bien au contraire, faisait-il une bourde monumentale ? Elijah ... n'en savait rien. Mais il ne pouvait pas rester impassible pour autant. Si le premier coup de feu ne l'avait pas alerté tant que cela, ce n'était pas le cas, à présent. Pourquoi ? Parce qu'il avait eu l'écho de cette voiture qui était arrivée. Le brun ne savait pas ce qui se passait réellement, mais il savait que l'arrivée de cette voiture ... n'était sans doute pas prévue. Et que de ce fait, et bien ... nos chers motards devaient être ... comment dire ... sur les nerfs ? Ouais, sans doute que c'était le cas.

En tout cas, Elijah ne s'était pas montré. Juste au cas où. Non, dans cette intervention, il laissait faire ses collègues. Il aurait tout le loisir que de confronter la jeune femme une fois qu'elle serait au poste. Et ils auraient une longue ... mais une longue discussion. Est-ce qu'elle dormirait dans une cellule ? Sans doute pour donner le change. Et sans doute pour faire croire qu'elle était réellement de mise avec les motards et que ces derniers ne cherchent pas à la retrouver parce qu'elle avait joué double jeu. Sa sécurité ... Sa sécurité avant tout.

Quoi qu'il en soit, voitures et véhicules d'intervention avaient débarqué tandis que les hélicos faisaient du sur-place, éclairant la zone. Aussitôt ou presque, les membres des forces de l'ordre avaient quitté leurs véhicules et étaient en train de passer les menottes à tout ce petit monde. Et Elijah dans tout ça ? Il était déjà parti. Parce qu'il avait un interrogatoire à mener.

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Les locaux de la police

Ouais. Ce n'était pas le meilleur des endroits pour Elijah. Parce que c'était un agent du FBI et que ses suspects étaient interrogés dans les locaux de l'agence. Seulement ... y'avait certaines fois, comme aujourd'hui, où il utilisait les locaux de la police de San Diego. Pourquoi ? Plus simple. Il avait fait pareil avec Sawyer. Mais c'était plus la taquiner que pour autre chose d'ailleurs. Mais cette fois-ci, et bien, ce n'était pas pareil. Ce n'était pas la même chose. Entre temps, il avait demandé à son collègue Morgan, un technicien qui passait ses journées derrière un ordinateur parce que c'était son job, de trouver des informations sur cette fille. Seulement ... la tâche n'était pas si aisée que cela, semble-t-il, puisqu'il peinait à trouver. Mais pas grave. Elijah aurait bien, un jour ou l'autre, les réponses qu'il voulait. La jeune femme était donc assise dans la salle d'interrogatoire. Elijah l'observait à travers la vitre teintée. Il attendait ... le bon moment. Ouais, il la faisait un peu mariner, en quelque sorte.

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Les bras croisés, observant derrière la vitre, Elijah attendait. Il aurait pu rentrer tout de suite dans la pièce et il aurait pu l'interroger. Seulement ... Avant de le faire, il attendait d'en savoir un peu plus sur cette fille. Parce qu'il ne savait rien. Et la recherche d'empreintes ... n'avait rien donné, dans l'immédiat, dans l'AFIS. Ce qui était une bonne nouvelle, en quelque sorte. Elle n'avait pas été arrêtée, il n'y avait pas de mandat d'arrêt contre elle. Elle n'était donc pas une criminelle. Sauf si ... Sauf si, bien évidemment, on ne l'avait jamais chopée. Enfin, jusqu'à présent. Mais Elijah ne pouvait être sûr de rien. Peut-être qu'elle n'avait jamais rien fait de répréhensible. A dire vrai ... le brun doutait. Il ne savait pas ... Il ne savait pas si elle était quelqu'un de bien ou pas. Il ne savait rien d'elle, ce qui l'énervait au plus haut point. Et son flair ... Lui qui se fiait à son flair d'habitude. Là, rien.

Elijah se gratta le front et poussa un soupir. Il prit une lente inspiration. Il l'observait. Elle était impassible. Comme si elle se foutait carrément d'être là. Son téléphone vibra et il porta la main à sa poche pour le retirer. "McKnight ? Ouais Morgan ... Tu as trouvé quelque chose ?" Petit blanc. "Rien ? T'es sûr ?" Elijah secoua la tête et soupira à nouveau. A croire que cette fille était née la semaine dernière. "Ok Morgan. Je te remercie." Il raccrocha. Il était ennuyé, pour sûr. Mais qu'importe, il n'allait pas perdre la face pour quelques détails. Il allait travailler à l'ancienne, en quelque sorte.

Notre grand brun quitta donc la salle d'observatoire. Il resta quelques instants dans le couloir avant de s'engouffrer, finalement, dans la salle d'interrogatoire avec un dossier sous le bras. Parce qu'il n'avait que les informations des motards. Du moins, ce qu'ils avaient bien voulu dire. "Si je ne m'abuse, vous vous appelez Lily ... A moins que ça ne soit qu'un alias." Ce qu'il pensait d'ailleurs. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'elle n'avait pas une tête à s'appeler Lily, mais ça collait pas. "Je crois qu'il est temps qu'on ait une petite discussion, après tout ce temps à se croiser." A se rencontrer sans le vouloir, sur des scènes de crime ou d'autres trucs dans le genre. Il était peut-être le temps de briser la glace. "J'vous aurais bien laissé le bénéfice du doute, tout à l'heure. Seulement voilà. Une voiture qui débarque, un coup de feu ... Vous comprendrez que j'peux pas non plus laisser les gens s'entretuer. Mais faut que vous voyez les choses du bon côté. Dans un certain sens, si vous étiez sous couverture pour une raison ou pour une autre, elle n'a pas sauté." Puisqu'elle s'était faite coffrer comme tous les autres. "Alors, vous vous appelez comment ?"

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Monsieur j'aime embêter mon monde et tout contrôler avait donc fini par rentrer dans la salle d'interrogatoire. Il jugeait qu'il l'avait faite assez attendre. Il l'aurait souhaitée, sans doute qu'il aurait pu prendre son temps et la faire patienter encore pendant un petit moment, mais ce n'était pas bien non plus. Pourquoi ? Parce qu'il faut savoir rentrer au bon moment pour ne pas perdre le fil de l'interrogatoire. Et Elijah avait des questions bien précises à lui poser. Seulement ... Est-ce qu'elle y répondrait sans mentir ? Ou bien n'éluderait-elle pas les questions ? Ca, le jeune homme ne le savait pas. Du moins, pas dans l'immédiat. Peut-être qu'elle serait une vraie pipelette et qu'elle changerait comme un merle. Ou bien, ce serait tout le contraire et elle se refermerait sur elle comme une huître. De toute manière, Elijah allait avoir la réponse sous peu.

Quoi qu'il en soit, la miss ne semblait pas contre l'idée que de parler. Comme elle le soulignait, elle n'avait pas le choix. "Non, effectivement. On dit souvent qu'on a toujours le choix mais ce n'est pas le cas." En ce moment. Elle en vint à insinuer qu'elle n'était pas du côté des motards. Parce que si ça avait été effectivement le cas, à l'heure qu'il est, il serait sans doute dans un sac mortuaire. Il secoua quelque peu la tête. "Faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ne croyez pas qu'il est si facile de m'abattre." Il avait eu un accident de voiture très grave y'avait de ça quinze ans, il s'en était sorti. A la limite de la paralysie mais il s'en était sorti. Et des balles ... Oh oui, on lui avait bien troué la peau à plusieurs reprises. Et il était toujours là face à elle. Un petit ange qui veillait sur lui afin qu'il ne crève pas ? Possible, qui sait ?

Elijah eut un sourire et secoua la tête lorsqu'elle en vint à lui parler d'un flic qui l'avait arrêtée et qui était tout content de l'avoir fait. "Un bleu. Que voulez-vous ? Il pensait avoir fait une grosse prise. Il sera déçu." Quand on la relâcherait. Ce qui n'était pas encore fait. "C'est bien tenté d'avoir noyé le poisson. Mais je ne suis pas stupide. Vous n'avez pas répondu à ma question. Quel est votre vrai prénom ? On a fait des recherches sur vous. Néanmoins, c'est comme si vous étiez née hier. Ce qui n'est donc pas possible." Tout le monde a la trace d'un PV ou quelque chose dans le genre. Tout le monde a sa photo plus ou moins recensée dans une base de données. Et pas elle. "Mes gars fouillent le hangar et ses alentours pour trouver des indices sur votre identité. Mais je dois dire que ça irait plus vite si vous parliez. D'ailleurs, plus vite vous le ferez, plus vite je saurais si vous êtes du bon ou du mauvais côté de la barrière, et plus vite vous sortirez de là. A moins que vous ayez envie de passer la nuit dans une cellule ?"

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"Je n'ai pas dit le contraire. Néanmoins, tenter ne signifie pas forcément réussir. Parce que la cavalerie aurait débarqué assez rapidement." Quant au gilet, sans doute qu'elle avait du le remarquer, ou pas, mais il n'en avait pas porté sur le coup. A moins qu'elle pensait qu'il était un homme tout fébrile et faiblard et que ses biscottos n'étaient dûs qu'à son gilet par balle. Hors, là, il était face à elle, sans gilet, sans rien si ce n'était son tee-shirt. Donc, elle voyait bien qu'il n'y avait pas une grande différence entre leur rencontre précédente et maintenant. Mais bon, il n'allait pas non plus s'attarder sur le sujet. Tout ça pour dire qu'il n'était pas facile d'avoir la peau d'Elijah. Parce que parfois, il s'était retrouvé dans des situations complètement dingues, et seul. Et il s'en était toujours tiré, d'une manière, ou d'une autre.

Quoi qu'il en soit, ils parlèrent un peu du flic qui avait arrêté la jeune femme. Apparemment, monsieur ne savait pas se servir de ses menottes. Ce qui étonna notre Elijah. "Et bien, j'en parlerais à son chef. Sans doute qu'il sera ravi de lui donner quelques cours pour qu'il se remette à niveau." Et bin ... s'il ne savait pas se servir de menottes, c'était quand même grave. Et sa place n'était pas alors véritablement sur le terrain. Elijah verrait tour ça avec le principal intéressé. La miss faisait de la résistance. Elle n'avait clairement pas envie de lui dévoiler son identité. Parce que ... parce qu'apparemment, elle avait un dossier. Info ou intox ? Il avait du mal à la croire. Mais en même temps, elle devait être une menteuse professionnelle. Elijah la regarda, droit dans les yeux. "Qui vous dit qu'il y a effectivement quelqu'un derrière cette vitre ?" Parce qu'après tout, c'était une vitre sans teint, enfin, une vitre à travers laquelle les suspects pouvaient présumer que quelqu'un les regardait sans en avoir la réelle confirmation. Puisqu'à l'intérieur de la salle d'interrogatoire, on ne pouvait pas réellement voir dans l'autre pièce.

Effectivement, étaient-ils seuls ? Ou bien y avait-il quelqu'un derrière cette vitre ? Seul Elijah avait cette information. Et lui aussi allait laisser planer le doute. S'il le désirait, et s'ils étaient effectivement seuls, il pourrait lui faire tout ce qu'il lui voulait. Mais notre brun était intègre et ce n'était pas le genre à tabasser ses suspects ou bien à les menacer physiquement. "Si j'en crois vos dires, alors ... Vous êtes une habituée de ces services." Vrai ? Faux ? Il n'attendait qu'un coup de fil. Avec un peu de chance, Morgan arriverait à en apprendre plus sur cette demoiselle. A espérer. Parce qu'il risquait de tourner en rond avec elle. Elijah croisa les bras. "Vous savez, moi, hein, j'ai tout mon temps. Personne ne m'attend. Et c'est pas moi qui vais me retrouver dans une cellule pour non coopération."

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Et s'il s'était pris une balle ? Et s'il s'était fait troué la peau ? Ouais ... Avec la faute à pas de chance, il se serait retrouvé à l'hosto. Et peut-être plus d'Elijah. Ca, c'était dans l'hypothèse où il aurait été seul pour affronter la jeune femme et tous les motards. Seulement, la cavalerie avait bien vite débarquée. Signe donc qu'Elijah n'avait pas été seul sur ce coup là et que, de ce fait, s'il s'était retrouvé réellement menacé d'une arme, soit il aurait tiré aussi vite que possible, soit ses compagnons se seraient débrouillés pour flamber le tireur. Elijah n'allait pas revenir sur ce sujet parce que ... Et bien, parce qu'elle reviendrait dessus, ainsi de suite, et ça serait un cercle sans fin. A éviter. Parce que sinon, ils n'étaient pas sortis de l'auberge et ils y passeraient la nuit. Quoi que cette dernière était déjà pas mal avancée. Bah, ce n'était pas la première nuit blanche du jeune homme et ça ne serait sans doute pas la dernière non plus.

La jeune femme en vint à supposer qu'ils n'étaient pas seuls, qu'on les épiait derrière la vitre teintée. Fait ? Ou bien fausse impression ? Du moins, avait-elle raison ? Ou bien tort ? Elijah préférait entretenir le doute. Mais elle, elle était certaine qu'il y avait quelqu'un. Et là voilà qu'elle lui parlait de prendre un air menaçant rien que pour vérifier si quelqu'un viendrait et apporterait son dossier à Elijah. Il eut un sourire et un léger rire. "Un air menaçant ? Vous ? Ne me faites pas rire. Je sais qu'il faut toujours se méfier des apparences. Mais un peu de sérieux tout de même." Non, il ne la sous-estimait pas. Mais elle ne lui faisait pas peur. Parce qu'il avait maté des types, et des filles aussi, qui semblaient bien plus dangereux qu'elle. Et des qui faisaient croire qu'ils étaient tout gentils rien que pour pouvoir l'entuber par la suite. Un peu de sérieux quand même.

Elle lui fit un laïus comme quoi il perdait son temps, que y'avait des types bien plus dangereux que les motards en ville et qu'il ferait, sans doute, mieux de les attraper plutôt que de rester ici à l'interroger. "J'ai l'impression que vous aimez plus parler des motards et des autres que de vous ? Je me demande bien ce que vous nous cachez, miss Lily." Il avait volontairement employé son faux pseudo puisqu'elle ne semblait pas déterminée à lui donner son prénom. "Ne vous inquiétez pas pour les autres affreux. On les aura tous un jour. Chaque chose en son temps." Et en ce moment, à part la cuisiner, Elijah n'avait pas envie de faire autre chose. Après un soupir, elle lui demanda finalement son sac. Il pencha légèrement la tête sur le côté. "Et si j'vous l'amène, vous me direz finalement votre prénom ?" Parce que ça serait bien d'avoir son identité, tout de même. Enfin, quoi qu'il en soit, Elijah avait fini par se lever et il avait quitté la salle d'interrogatoire. Il s'en était allé dans un local, là où ils avaient entreposé toutes les affaires de ceux qu'ils avaient pincé ce soir là. Il récupéra donc le sac de la demoiselle, vérifiant avant qu'il n'y avait aucune arme ou truc dangereux. Et avant de revenir, il récupéra deux cafés, un pour elle, un pour lui. Parce qu'après tout, elle n'était pas officiellement une suspecte puisque Elijah ne l'avait accusée de rien pour le moment.

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Elle voulait son sac. Elijah aurait pu l'envoyer sur les roses, mais parfois, lors d'un interrogatoire, il faut savoir faire quelques concessions. Pourquoi ? Tout simplement pour mettre en confiance le suspect, pour qu'il parle quelque peu, qu'il se livre. Et il espérait qu'avec cette preuve de bonne volonté, elle accepte de dévoiler un peu plus son jeu. Ce qui ne tarda pas d'ailleurs. Parce qu'à peine venait-il de se lever pour se diriger vers la porte qu'elle lui dévoila son prénom. Swann ... Des plus étranges tout de même. Mais il ne fit pas la remarque. Pas tout de suite. A la place, il était sorti de la place et il s'était dirigé vers la pièce des scellés. Non sans échanger quelques civilités avec quelques uns de ses collègues. En cours de route, notre grand brun avait porté la main à son téléphone. "Morgan ? Vous avez trouvé des indices supplémentaires ?" Apparemment, pas de bonnes nouvelles. Dans l'immédiat tout du moins. "Ok. J'ai un prénom. Swann. Je sais pas si c'est son véritable prénom, un anagramme ou que sais-je, mais essaie, tout de même, de trouver plus d'informations. On sait jamais." Swann ... C'était maigre quand même. Mais si jamais la fouille de l'entrepôt se révélait positive, avec un peu de chance, ils trouveraient les indices. Genre, des empreintes, par exemple. Et les empreintes, ça parle. Sans oublier que ses messieurs avaient dû faire un relevé sur les affaires de son sac et peut-être qu'ils avaient trouvé quelques empreintes exploitables. A espérer. Il ne voulait pas y passer toute la nuit non plus. Même si c'était bien parti. Si on peut dire ça comme ça.

Avant de revenir dans la salle d'interrogatoire, Elijah avait fait un détour par la machine à café. Et si elle buvait pas de café, et bien ... tant pis pour elle, elle le laisserait sur la table. Brèfle, les bras chargés, il poussa la porte de la salle d'interrogatoire. "J'vous ai pris un café." Bon, y'avait pas de sucre ou pas de lait, mais comme on dit, c'est l'intention qui compte. Il déposa donc le café face à elle, et garda son sac sous le coude. Il ne lui avait pas donné tout de suite. A la place, il s'était rassis face à elle. "Swann alors ... Un prénom pas très commun. Vos parents ont fait dans l'originalité." En même temps, son premier prénom, à lui ... disons qu'il était des plus étranges puisqu'il avait des origines hawaïennes. Posant son sac sur la table, Elijah le poussa quelque peu vers l'avant. "Vous êtes décidée à me parler de vous alors ?" Un peu. Parce que outre le fait qu'il fallait qu'il sache si elle était innocente ou pas, monsieur était aussi curieux.

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Elle aimait le café, c'était déjà ça. Ce n'est pas tout le monde qui apprécie un bon café. De bon matin, Elijah aimait bien en boire un. Et le soir aussi, quand il savait qu'il allait passer une longue nuit debout à la recherche d'infos, d'indices ou que sais-je encore. Oui, ça le maintenait réveiller. Même si, de temps à autre, faudrait tout de même qu'il en vienne à lever un peu le pied avant de péter un câble. Enfin, de perdre pied, ce qui n'était pas prêt d'arriver mais sait-on jamais tout de même. "Ca nous fait au moins un point en commun." Enfin, sa mère surtout. C'est elle qui s'était imposée pour donner une consonnance hawaïenne au prénom d'Elijah. Quitte à ce qu'il ne l'utilise plus à présent mais bon.

Elijah avait donc envie d'en savoir plus sur la demoiselle. Mais c'était toujours comme avant. Même s'il lui avait amené son sac, il n'avait pas réellement l'impression qu'elle ait envie de coopérer avec lui. Est-ce qu'il allait perdre patience ? A un moment, oui, mais c'était trop tôt pour le moment. "Encore une question ? Je me demande bien pourquoi je vous répondrais sachant que depuis tout à l'heure, vous répondez à toutes mes questions par une autre question." Il n'était pas dupe. Alors, soit elle le faisait exprès juste pour le faire tourner en bourrique, soit elle cachait des choses. Il optait plutôt pour la deuxième solution mais il n'en laissa rien paraître. "J'crois pas qu'on vous reproche quelque chose. Vous êtes juste là ... Pour comment dire ... lever le voile sur votre relation avec les motards. Et aussi le comment du pourquoi vous vous retrouvez toujours sur des scènes de crime." Ouais. Parce que les motards, oui, ils avaient parlé, mais ce n'était pas pour autant que Elijah les croyait. Parce qu'ils pouvaient très bien uniquement vouloir charger la demoiselle et lui attribuer des choses qu'elle n'avait pas fait. Et oui, c'était possible. "On est là pour une petite discussion amicale en quelque sorte."

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C'était une peste. Mais il l'aimait bien quand même. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'elle lui donnait du fil à retordre. C'était plus intéressant que les suspects habituels qui passaient entre les mains. Elijah leur lançait des regards noirs, il les menaçait de les jeter dans une cellule de deux par trois et au final, ils finissaient tous par craquer ou bien demandaient à passer un accord. Mais elle ... Cette soi-disant Lily ne lâchait pas l'affaire. Elle lui tenait tête. Et ça l'amusait un peu. Bon, bien évidemment, au bout d'un moment, ça finirait foncièrement par l'énerver, mais il n'en était pas encore là. Surtout qu'il pouvait savourer son délicieux petit café et ça allait lui permettre de tenir encore un moment.

Pourquoi elle était là ? Ce qu'on pouvait lui reprocher ? La vérité. C'était ce que cherchait Elijah. Il voulait juste savoir de quel côté de la barrière elle était, si elle se fichait de lui ou pas. Si elle était de connivence avec les motards. Si elle avait appris des choses sur eux. Brèfle, il voulait savoir qui elle était. Et le brun était prêt à lui tirer les vers du nez si jamais besoin était. Une discussion amicale ? Impossible selon elle parce qu'ils n'étaient pas amis. "Vous marquez un point. Mais je présume que vous préférez la discussion amicale à une discussion plus animée ou plus brutale, je me trompe ?" demanda-t-il en levant un sourcil et en la regardant. Quoi que taper une femme ... Non pas qu'il ne l'avait jamais fait, disons qu ça dépendait des circonstances quoi. Les fois où il avait dû le faire ? Et bien, c'était pour sauver sa peau ou celles de ses hommes. A la guerre comme à la guerre, hein.

Finalement, ce fut la fin du suspens. Elle craquait avant lui. Elle s'était redressée et tout sourire, lui tendant la main, elle se présentait finalement Mya-Swann Reynolds, une journaliste. Ah bah ... S'il s'attendait à cela. Il en tombait des nues notre brun. La bouche légèrement ouverte, il la regardait. Avant de cligner des yeux. "Une journaliste, j'aurais dû le savoir." murmura-t-il plus pour lui-même que pour elle. Disons qu'il n'était pas très "copain" avec les journalistes. Toujours à poser des questions, à traîner dans les pattes des autorités pour chercher la moindre petite bête. La sainte horreur quoi. "McKnight, Elijah." lui avait-il dit en lui serrant la main. Parce qu'il ne s'était toujours pas présenté à dire vrai. Pour son second prénom, elle pouvait toujours courir. Disons que celui-là, il se le gardait pour lui. "Je comprends mieux maintenant pourquoi vous étiez toujours à fouiner dans des endroits qu'il aurait mieux fallu éviter." Il secoua la tête. Maintenant, il savait la vérité. Enfin, il espérait que ça soit vrai. Même si ça ne l'empêcherait pas de faire une recherche. "Je sais de quel côté de la balance vous êtes maintenant. Mais vous jouez avec le feu, mademoiselle Reynolds. A côtoyer les mauvaises personnes, vous allez finir par vous brûler les ailes." Et à terminer à l'hosto dans le meilleur des cas, ou entre quatre planches dans le pire.

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Elle riait, se fichait un peu de lui. Mais Elijah s'en fichait. Parce que ... Et bien, parce que le rire, ce n'était pas un mal de temps à autre. Ca fait du bien de rire un peu et de plaisanter ? De toute manière, dans sa manière de faire, Elijah n'était pas du genre violent. Ou sauf avec ceux qui le méritaient. Et la jeune femme ne le méritait pas. Elle était gentille après tout. Un peu trop fouineuse, un peu trop à faire des choses qui pourraient lui attirer des ennuis mais bon. Elle doutait qu'il puisse y avoir une discussion brutale. Elijah se contenta d'hausser les épaules. "On ne sait jamais ce qui peut arriver, vous savez. Il y a des flics qui sont prêt à tout pour avoir les informations nécessaires à faire avancer leur enquête." Mais après tout, lui, n'était pas un vrai flic. Enfin, oui, il faisait parti des forces de l'ordre, mais c'était un agent du FBI. Donc, Elijah savait faire preuve de tact. Enfin, quand il le fallait, bien évidemment.

Qu'elle joue avec ses nerfs ? Hmmm ... Heureusement qu'Elijah avait une haute tolérance et qu'il ne prenait pas la mouche facilement. Sinon, il était vrai que ça aurait pu faire quelques étincelles. La patience n'était pas vraiment son fort, mais il faisait comme si ça ne l'atteignait pas. Enfin, voilà. La jeune femme avait fini par dévoiler qui elle était. Une journaliste. Mya. Il s'était présenté à son tour. "Oh oui, je ne suis pas sûr qu'enchanté soit le mot exact." Parce qu'elle lui avait mis pas mal de bâtons dans les roues quand même. Mya lui avait serré la main avant de se concentrer sur sa tasse à café. "Pas nécessairement. On finit par se brûler quand on joue avec le feu. Enfin, si on ne fait pas attention." En gros, Mya s'était faite brûlée, selon lui. Parce que ... elle s'était faite attrapée. Enfin, elle avait laissé faire plutôt. "Je ne suis pas certain que votre casier m'intéresse. Du moins, on s'est croisés déjà à plusieurs reprises. Et votre nom n'est jamais ressorti. Donc, je doute que vous ayez un casier aussi long que le bras." Du moins, c'était ce qu'il pensait. Il pouvait se tromper, bien sûr. Parce qu'il était loin de se douter qu'elle avait déjà de nombreuses casseroles dans son dos. Ca ne se voyait pas sur son visage. "Et parler de mon affaire ... Hmmm ... C'est à voir. Et si on partait sur un jeu de questions et réponses. Je vous pose une question, vous y répondez franchement. Et vous avez le droit de me poser une question. Ainsi de suite ? Comme ça, je ne me sentirais pas lésé, et vous non plus." C'était honnête comme marché, non ? Quoi que ... Comme le dirait le bon vieux Jack Sparrow, il faut toujours se méfier des gens honnêtes. Parce qu'on ne sait jamais quand ils peuvent faire quelque chose de complètement ... stupide.

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Un interrogatoire violent ? Et bien, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ca pouvait déraper à n'importe quel moment. Mais est-ce que ça déraperait cette nuit-là ? Elijah en doutait. Parce qu'elle jouait avec ses nerfs, certes, mais ce n'était pas une raison pour s'énerver et lui coller son poing dans la figure. Et puis, ça ne serait pas très gentleman. Non pas que ça ne pourrait pas arriver en de certaines circonstances, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. "Pour de simples flics, sans doute que oui. Mais les membres de certaines agences ont, parfois, l'utilité de toutes les prérogatives nécessaires pour obtenir les informations souhaitées." Mais fort heureusement pour elle, comme pour lui d'ailleurs, ils n'étaient pas vraiment dans ce cas de figure.

Enfin, passons. Ils avaient fini par se présenter. Mya avait donné un "enchanté" de le rencontrer. Il n'était pas certain que ce fût vraiment le cas. Enfin, en d'autres circonstances, oui, peut-être qu'il aurait été enchanté à son tour et ravi de la rencontrer. Mais bon. "Effectivement." La bonne chose ? Ou tout du moins, le point positif dans tout ça ? Et bien ... c'était qu'au moins, il pouvait mettre un prénom, un nom et un métier sur son visage. Ce qui n'était pas plus mal dans un certain sens. Et il en était plutôt content. Mais ce n'était pas pour qu'il fallait chantonner le cri de la victoire. Pour la simple et bonne raison que ... Et bien, il leur restait encore pas mal de trucs à apprendre sur l'un et sur l'autre. Surtout, pourquoi elle était toujours dans ses pattes. Enfin, assez souvent quoi.

Concernant son casier judiciaire, Mya ne releva pas l'information. Ou elle fit comme si elle s'en fichait. Sans doute qu'elle ne voulait pas s'étendre là-dessus. Certaines choses doivent rester cachées. Pour le bien de tous. Mais ce que voulait Elijah, c'était comprendre ... comprendre pourquoi elle était toujours à des endroits où il ne fallait pas. Pourquoi elle avait de mauvaises fréquentations et tout ça. Alors, il allait jouer la carte de la franchise. Parfois ça marchait, et parfois pas. Elle lui laissait donc la prérogative de "commencer" les hostilités. "Bien. On va commencer par plus récent. Et remonter dans le temps. Les motards ... Pourquoi les avoir rejoints ? Pour un article ? Par goût du risque ?"