Il avait passé l’intégralité de sa journée a rencontrer les collaborateurs avec qui il comptait assurer l'exposition dans sa galerie, pour faire le point sur les derniers détails a rectifier. Vers midi, il se contenta d'un café, quelques bretzels au sésame. Il s'était consacré a l'art, et toute cette paperasse administrative le dépassait, il n'y avait rien de créatif dans tout cela, et c'est pourquoi cela le dépassait. Le rythme imposé lui donnait souvent envie de tout lâcher, de reprendre sa place derrière le tas d’argile -qu'il n'avait pas touché depuis des jours-, et de redevenir le jeune sculpteur libre.

Dix sept heures, il quitta la galerie se retrouvant sur le trottoir toujours aussi animé que ce matin. Il n'avait pas quitté le local de la journée et il avait l'impression d'avoir raté beaucoup de choses. Oui, Jonah était loin d’être la personne adéquate pour assurer une réunion ou quoique ce soit qui se rapportait a s'assoir derrière un bureau pour parler. Il enfourna ses mains dans les poches de sa veste avant de s'avancer sur le bord du trottoir. Il arrêta un taxi, direction son loft en attendant d'avoir l'esprit clair et occuper le reste de sa soirée.

Il poussa la porte de son loft, se retrouvant tout de suite dans cette grande pièce qui lui servait de pièce a vivre. Plusieurs photographies en noir et blanc décoraient les murs peints en gris. Quelques touches de couleurs donnaient de la vie a ce lieu, le canapé en cuir marron les coussins d'un orange sombre et les plantes vertes qui longeaient la baie vitrée. Il alluma sa musique, qui résonnait un peu partout dans le loft. Il n'hésita pas deux secondes avant d'aller sous une longue douche, qui lui fera surement oublier tous les tourments de la matinée. Il enfila un jean foncé, une chemise d'un gris clair et un gilet par dessus en sortant de sous l'eau et après s’être séché. Il retroussa ses manches tout en quittant sa chambre pour aller dans la grande pièce. Se positionnant devant la baie vitrée il fixa l'horizon. Les rayons dorés du soleil se mirent a se décliner derrière la ligne des gratte-ciel. Dans un moment, la nuit tomberait et Jonah voulait qu'elle en vaille la peine. Il attrapa son cellulaire.

Code:

A : Tatiana ;
Diner ? Chez toi ? Je cuisinerai  :)

Il n’attendit pas vraiment de réponse, il savait qu'elle ne refuserait pas son grand talent culinaire . Attrapant ses clés et son porte-feuilles, il descendit au parcking du sous-sol de l’immeuble et se mit derrière le volant de sa vieille Jeep noire. Il passa chez un caviste, acheter du bon vin. Avant de se diriger chez la jolie blondinette. Une fois devant sa porte il sonna et attendit.

La tête inclinée sur le côté, immobile derrière les grandes vitres, je regardai les gens qui passaient et le vent qui habillait les arbres. Lasse, je n'avais absolument pas envie de faire quoi que ce soit. Je ne m'étais même pas rendue à mon travail même si j'avais une tonne d'articles à rédiger. Je n'avais pas envie voila, tout simplement. La maison était déserte et le fait qu'elle soit si vaste et silencieuse m'agaçait. Je n'ai jamais aimé la solitude, encore moins le silence. Ils sont en tête de la liste de mes nombreuses phobies. Le fait de me retrouver un jour seule, abandonnée me terrifiait énormément. :ROOHH: C'était d'ailleurs principalement pour cela que je partageais ma villa avec une de mes meilleures amies. Cependant aujourd'hui, elle était partie quelque part et je me retrouvai donc toute seule, ici. J'avais passé ma matinée à me mater des films Disney à la télé. Disons que quand je suis dans un état pareil, c'est la seule chose qui peut me changer les idées. C'était donc vraiment le grand bordel au salon: des vêtements sur le canapé, des CDS éparpillés sur le sol, des paquets de chips et de pizzas sur le divan... L'horreur. :comprendsrien: Sans mentionner la cuisine, alors là. Je vous passe les détails. Déjà on l'utilise rarement, seulement quand on a des invités et encore. C'est toujours Maria notre femme de ménage qui s'en occupe. Mais elle est au Mexique depuis une semaine, maintenant. Du coup, personne ne cuisine ou fait le ménage. Parfois, je me demande vraiment comment on arrive à vivre dans une maison aussi peu ordonnée. Bref, il était environ vingt heures donc l'heure du dîner. Mon ventre gargouillait et il n'y avait rien de mangeable dans le frigo. J'allais mourir de faim. Laissant échapper un soupir je me dirigeai vers ma cuisine. Après tout il fallait bien essayer de cuisiner quoi que ce soit. J'aurais très bien sortir m'acheter quelque chose mais je n'avais pas du tout envie de sortir de chez moi. Quelle idiote, en plus. J'ai complètement oublié. Luttant contre l'envie de sauter sur place tellement j'étais heureuse, je cherchai le premier tabouret et montai dessus. Il y avait des paquets de chips que Maria nous cachait souvent pour s'en goinfrer le soir et elle ignorait totalement que j'avais découvert sa cachette. Me mettant sur les pointes des pieds je tendis la main à tâtons cherchant le paquet en question. Subitement on sonna à la porte. Tournant la tête brusquement je perdis l'équilibre et me retrouvai rapidement étalée sur le sol. Oui, j'étais miss monde quand il s'agissait de maladresse. Eh merde. Mon bras droit me faisait mal. Non en faite, toutes les parcelles de mon corps me tuaient à cet instant. Je poussai un cri de douleur malgré moi, essayant de me relever. La sonnerie retentit à nouveau et je serrai les doigts pour m'empêcher de lâcher une série de jurons. Enfin sur pieds, je ne bougeai pas. Vous êtes fous ? Imaginez que mon bras soit cassé ou un truc du genre. Traînant presque les pieds plutôt que faire des pas consistants, je me dirigeai vers la porte avide de connaitre la personne à cause de laquelle je venais de faire une chute de je ne sais combien de mètres. A peine ouvrais-je la porte que je me figeai. Jonah ? J'étais à la fois surprise et tellement heureuse que ce soit lui. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il vienne chez moi et le connaissant il n'était pas le genre de personne à débarquer chez les autres sans prévenir. Il m'avait sûrement envoyé un texto mais comme j'avais oublié mon portable au bureau, je ne m'en était pas rendue compte. Affichant mon plus beau sourire je sautai presque dans ses bras. Tu n'as aucune idée à quel point je suis heureuse que tu sois là. Il m'avait manqué énormément. Et j'avais vraiment besoin d'une dose "Jonah" , c'était l'une des rares personnes qui me connaissaient vraiment par coeur et passer ma soirée en sa compagnie venait d'illuminer ma journée. Sans parler bien sûr de ses talents culinaires. Non je ne suis pas du tout une profiteuse.