Si je devais vous racontez une belle histoire, je ne raconterais pas la mienne. Mais pourtant c'est ce que je m'apprête à faire. Car voyez vous en ce pluvieux jour de février deux mille douze, je n'ai rien d'autre à faire que rédiger un journal et d'y écrire ma vie, du début même à ce moment. Je ne sais pas ce qui me pousse à faire ça, mais ne vous attendez pas à un conte de fées.
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Toute histoire à un commencement. La mienne commença le 19 avril 1989, à San Diego, cette ville magnifique de Californie. Ma mère, une américaine pure souche, allait bientôt donner vie à son premier enfant, aussi le premier de mon père, un américain dont la mère était italienne. Après un accouchement sans problème, je me retrouva dans les bras de ma mère. Elle m'aimait, à un point inimaginable. Vous savez, ce degré d'amour qui vous pousse à bout, cette amour indescriptible, presque inhumain. L'amour qui relie une mère à son fils. Mon père ? Il était absent. Pas tellement absent que ça, il était juste partit à l'autre bout de la planète pour son travail. Certains trouveront cela étrange, moi le premier, mais son travail était toute sa vie et ça passé au dessus de tout, même sa femme et son fils. J'avais ma mère, et c'est tout ce qui comptait vraiment.
Les années passèrent, et pendant cette douce époque que fut celle de mes 10 premières années, on aurait vraiment pu comparer mon histoire à celle d'un conte de fée. J'avais même eu, pour embellir ma vie, une petite sœur. Je l'adorais, enfin comme on aime une sœur, avec ses hauts et bas. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille, et même si les épreuves de la vie nous forgent, on s'en passerait bien.
Tout bascula en été 1999. Mes parents prirent la décision de divorcer. Trop jeune à l'époque pour comprendre, je soupçonna le travail trop prenant de mon père à l'origine de cette séparation. Je n'ai jamais essayais de savoir la vraie raison, me contentant de celle là de peur, surement, d'apprendre des choses beaucoup plus grave. Car bien que mon père avait une femme et deux merveilleux enfants, c'était un homme à femme, on ne pouvait pas lui enlever cette partie de son caractère. De toute manière, mon père n'avait jamais était présent pour moi et ma cadette. Il nous faisait comprendre très clairement que bien qu'il nous aimait, si nous voulions un toit et à manger, il fallait bien que monsieur aille travailler. Dire que je ne l'avais jamais vraiment aimé était exagéré, mais pas loin de la vérité. Il était trop absent, n'avait aucun sentiment pour ma mère, qu'il regardait à peine car il était trop occuper à mater les culs des jeunes filles qui passaient. Depuis toujours, j'avais ma mère, et maintenant ma soeur, et c'est finalement tout ce qui comptait.
Bien que mon père nous aidait, à contre coeur, financièrement, il ne fallut pas trois ans à ma mère pour comprendre qu'elle allait devoir travailler, car pour l'instant elle multipliait les petits boulots, sans grande convictions. Car voyez vous, ma mère était une femme libre, une femme qui rêvait d'aventures, de voyage, de cultures différentes et de nouveaux paysages. Bien différente de mon père, qui se contentait du quartier des affaires de San Diego. Et c'est surement ce qui me plaisait le plus chez ma mère, cette envie de voyage, de découvertes dont j'ai hérité. Mais trouver un travail était carrément un supplice pour elle, et elle décida, sur un coup de tête, de partir à la découverte de tout les états que contenait notre magnifique pays. Voilà exactement ce qu'elle m'avait dit, ce jour ou elle s'était mit en tête de changer d'air. J'acceptais, bien sur car c'est ce qu'aurais fait n'importe quel gamin de 10 ans. Mais tout nos rêves de voyage se calmèrent peu à peu. Evidemment, dans sa folie de voyager, mon insouciante mère n'avait pas pensée une seule seconde à l'argent que tout cela allait demander. Elle dut donc annuler le voyage, mais elle prévu un déménagement. Je ne compris pas pourquoi ma mère décida d'aller vivre à Las Vegas, elle, ma soeur et moi. Cette ville n'était pas forcement idéale pour une mère célibataire et deux enfants, mais son choix fut irrévocable. C'était Las Vegas, et rien d'autre.
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Je posa mon stylo. Pourquoi s'acharner ? J'avais écris le beau de l'histoire, pourquoi me donner du mal pour écrire la sombre suite ? Pourtant, cette même envie qui m'avait poussé à commencer ce journal, me poussa à continuer dans ma lancée. Soupirant un grand coup, je me remis à ma tache.
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Je me souviens ce soir d'hiver à Las Vegas. Je devais avoir 14 ou 15 ans. Je rentrai d'un fast food avec toute ma bande de potes. Cela faisait à peu près 4 ans que nous vivions dans la ville des casinos, et même si mon San Diego natal me manquait, je dois avouer que la folie de Las Vegas était vraiment géniale. Pour rentrer, mes amis eurent l'idée, débile et digne d'une bande d'adolescents, de passer devant les cabarets. Rien qu'a regarder les affiches, ça nous faisait rêver. Les hommes qui assistait aux différents spectacles à l'intérieur devait être aux anges. Toutes ces filles en petite tenue qui dansait de manière si... ouah. Nous rigolions en marchant devants ces affiches des spectacles quand soudain, une seule m'attira le regard. Comme dans les films, mon innocente sortie entre amis se transforma en véritable cauchemar. Je dus parcourir l'affiche une bonne quinzaine de fois avant de me convaincre que je ne rêvais bel et bien pas. Et pourtant qu'est ce que j'aurais aimé rêver, me réveiller en sursaut dans mon lit et me dire que ce n'était qu'une mauvais rêve. Et pourtant non, ces mots et ces photos sur papier étaient bien là. ''Diana Marshall, tout les samedi, mardi et jeudi à 21 heures. Surnommée la chef de Las Vegas, ne passer pas en ville sans regarder un show de la reine de la ville. Depuis quatre ans et encore pour longtemps !'', suivis de la photo d'une femme en robe courte, très très courte, dorée et d'un sourire rayonnant. Complètement horrifié, je relis plusieurs fois ce nom. Tout aurait pu aller, si Diana Marshall n'avait pas été... ma mère. Soudain dans mon esprit, tout s'expliqua. Si ma mère avait eu autant envie d'aller à Las Vegas et nul part ailleurs, c'était parce que c'était ici que les filles de genres avaient le plus de chances de faire des shows. Ma mère était... était... Le mot n'arriva pas à sortir. Ma mère travaillait la dedans, et elle ne m'en avais jamais rien dit.
Enfin revenu dans un état plus ou moins normal, je rejoignis mes amis et rentra chez moi. Ce soir là, quand ma mère m'ouvrit la porte, sourire aux lèvres et gants de cuisine en main, je la regarda comme on regarde quelque chose de nouveau, de surprenant. Mais c'était ma mère, celle qui comptait le plus au monde pour moi, et stripteaseuse ou pas, elle le restait. Je ne dit rien à ma soeur sur le ''travail'' de notre mère. Elle n'avait que 12 ans, et je ne voulais en aucun cas qu'elle le sache. Alors je décida de garder ce lourd secret.
Mais quand au bout d'un an, je commença à réellement ne plus supporter de garder ça pour moi, j'attendis sagement, un jeudi soir, que ma mère finisse son show et rentre à la maison pour lui avouer. Je me souviendrais toujours de ce jour ou la voir pleurer suffit à me déchirer le coeur. Elle venait de passer la porte et parut surprise de me voir debout, seule dans la cuisine. Quand ma mère faisait ses activités nocturnes, de 21 heures à minuit, c'était des genre de baby-sitter qui nous gardaient, enfin principalement ma soeur. Je l'attendais, assis sur un tabouret du bar.
« Tu veilles plus tard que d'habitude. Généralement c'est 23 heures, c'est bien la première fois que je te vois quand je rentres. »
Je détourna le regard, n'osant pas la regarder en face. Je ne voulais pas la blesser, mais je ne pouvais plus garder cela pour moi.
« Maman... Je sais. Je sais tout sur toi, enfin plutôt sur ce que tu fais. Les samedis, mardis et jeudis soirs, de 21 heures à minuit. Ca fait un an maintenant que je le sais, j'en peux plus garder ça pour moi. »
Elle ferma les yeux, triste. J'avais envie de lui faire des câlins, mais malheureusement je fus incapable de bouger. Nous gardâmes le silence une bonne quinzaine de minutes, jusqu'à qu'elle se décide à briser le silence.
« Nolan, je sais pas quoi te dire. Sincèrement, je ne suis pas fière de moi. Mes enfants mes rendent fière, mais danser comme... sur des talons de 15 centimètres, ça tu vois, ça ne me rend pas fière. Au contraire, j'ai honte. Oh oui, si tu savais à quel point je sens la honte monter en moi quand des porcs me siffle quand je jette un de ces maudits boas. Je n'aurai jamais pensé finir la dedans, mais je n'ai jamais était douée pour travailler normalement, comme il se doit. Et maintenant que ton père ne donne plus aucune nouvelle, je devais bien trouver quelque chose. C'était il y a cinq ans maintenant. J'en avais parlé à une vieille amie, qui m'a proposé de travailler dans ces shows à Las Vegas. Ne trouvant pas d'autre solutions, j'ai du accepter. Voilà ce qui nous as mené ici. Mon chéri, j'aurais vraiment aimé que tu n'en saches rien. Tu l'as découvert par ces affiches dans les rues ? Je leur ai dit de ne pas en mettre... Nolan, j'espère sincèrement que tu comprends que si je fais ça, c'est vraiment à contre coeur. »
Je la regarda, quelques larmes tombaient sur son visage si doux. Elle me prit dans ses bras, je la laissa faire en profitant de ces doux câlins. Car stripteaseuse ou pas, comme je l'avais toujours dit, j'avais ma mère et ma soeur, et c'est finalement tout ce qui comptait.
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Je reposa une nouvelle fois mon stylo. Voilà, le plus dur était passé. J'allais maintenant pouvoir passer à un chapitre plus joyeux, ma nouvelle vie en tant qu'espion.
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Un an plus tard, ma mère fut trop âgée pour assurer ses shows. Elle décida aller d'arrêter pour partir dans un nouveau projet : l'ouverture d'une boite de nuit à San Diego. J'avais 17 ans, et j'adorais les boites de nuits, alors imaginait ma famille en avoir une était vraiment extra. Nous voilà donc de retour en Californie, après 7 ans passés au Texas. Et j'étais vraiment content de retrouver San Diego. Quelques mois plus tard, la boite était ouverte et très fréquentée. Les rentrées d'argent étaient très satisfaisante et ma mère, ma soeur et moi prenions un réel plaisir à faire tourner l'entreprise. Mais un peu plus tard, un grand choix vient changer toute ma vie. Un habituée de la boite m'avait prit à part pour me parler ''projets'', d'après lui. Je ne sais pas vraiment ce qui me poussa à faire ça, mes capacités physique, mon envie de choses extraordinaires ou je ne sais quoi d'autre, mais quelques mois plus tard, j'étais agent secret. Et cela me plaisait énormément ! Je travaillais dans la boite de nuit familiale et j'étais agent secret. Les missions et tout ça me permettait d'être vraiment moi même et de faire des choses très importantes tout en me donnant à fond. J'entrainais aussi les nouvelles recrus. J'adorais ça, jusqu'au jour ou une nouvelle vint tout chambouler. Je n'étais jamais vraiment tombé amoureux. Quelques fois, mais rien de bien sérieux, car je préférais les histoires courtes. Mais elle, je l'aimai vraiment, c'était certain. Elle s'appelait Jamie et j'étais chargé d'être son coach. A force de passer du temps ensemble, nous devinrent très proches et un soir ou elle se tenait dans mes bras, elle m'avoua qu'elle m'aimait. Je l'embrassa et lui répondis que moi aussi, mais malheureusement nous ne pouvions sortir ensemble, sinon l'agence nous séparerait, ce qui serait totalement intolérable. Sur ce, notre relation amicale reprit son cours, mais les sentiments sont bel et bien présents.
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Je posa une dernière fois le stylo. Ca y est, mon histoire est réellement finie, l'histoire de Nolan Millo Swanberry. Enfin, pour l'instant, car qui sait ce que me réserve l'avenir ?