c'était une conférence de presse importante. de nombreuses personnes avaient fait le déplacement du monde entier pour y assister. chinois, russes, espagnols, italiens, français et j'en passe. tous étaient présent. le directeur de l’entreprise, espinoza hepburn-appleby, allait devoir assurer la conférence sans sa femme, perséphone hepburn-appleby. ils se racla la gorge avant de prendre la parole.
« mesdames, messieurs. tout d'abord, merci à tous d'avoir fait le déplacement, en ce jour... » un bref signe de la main, le directeur du interrompre son discours. son agent se dirigea vers lui, un téléphone à la main. des murmures traversèrent la salle. l'agent chuchota quelques paroles à l'oreille d'espinosa. son visage changea d'expression. ensuite, il reprit la parole.
« hmm, mesdames, messieurs, veuillez m'excuser. une urgence familiale m'appelle. » il s'excusa sincèrement. mais la colère des clients se faisaient sentir. l'agent prit la parole pour reporter la conférence. puis, il suivit son directeur. ce dernier marchait avec des pas saccadés. dans ses poches, il cherchait son propre téléphone portable. quand il l’eut trouvé, il composa un numéro, qu'il semblait connaître par cœur. ça sonnait. presque dans le vide.
« allô ? chérie ? ... alekseï. comment va-t-elle ? » plus les secondes passaient, plus le directeur accélérait.
« j'arrive le plus vite possible ! » il raccrocha. l'agent ouvrit la portière de la limousine et le directeur y pénétra. il ordonna au chaffeur :
« l'hôpital et vite ! » et pas n'importe lequel. le plus cher, le plus réputé. les secondes passent et pour espinosa, elles ressemblent à des heures. oui. sa femme est enceinte. et elle est sur le point d'accoucher.
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c'était terminé. perséphone venait de mettre au monde une magnifique petite fille. son père, qui était arrivait à temps, embrassait le front en sueur de sa femme. il était aux anges. après deux garçons, les voilà comblés avec une fille. après quelques minutes, les sages femmes prirent délicatement la petite fille, afin de lui apporter tout les soins nécessaires. une autre s'approcha, doucement. elle sourit, avant de demander :
« madame, monsieur. comment avez vous décidé d'appeler votre fille ? » un regard complice entre les deux parents, puis perséphone déclara, en souriant :
« briséïs. briséïs-aspasie. » elle marqua une pause.
« oui, briséïs-aspasie hepburn-appleby. » l'infirmière s'éclipsa.
perséphone regagna sa chambre accompagnée de son mari et de ses deux filles. alekseï et diego. tout deux ayant respectivement cinq ans et trois ans. les deux garçons étaient proches, inséparables. mais ils avaient promis de s'occuper de leur petite sœur. ils étaient impatients de la voir. en effet, elle n'était toujours pas revenue des soins. ses parents ne s'inquiétaient pas. après deux enfants, ils savaient que les soins pouvaient durer quelques temps. et c'est alors qu'ils parlaient tous que deux infirmières vinrent ramener la petite princesse. l'une la portait, l'autre transportaient un lit pour la petite. elle déposa la magnifique briséïs-aspasie dans les bras de sa maman et les deux femmes s'éclipsèrent alors que le reste de la famille se groupait autour de la nouvelle venue.
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« briséïs tu m'énerve ! » alekseï crie. les parents ne sont pas là, occupés au boulot. il n'y a que les enfants. briséïs à encore fouillé dans les affaires de son grand-frère, qui a désormais treize ans. il ne supporte pas ça, bien évidemment. diego, lui a onze ans. tandis que la belle en a neuf. alekseï ne supporte pas que sa petite sœur pénètre dans sa chambre. mais elle, curieuse, ne peut ps s'en empêcher.
« mais quoi ? » elle lève les yeux vers lui, tendrement.
« ARRÊTES d'aller dans ma chambre ! tu sais bien que t'as pas le droit ! je le dirais à papa et maman. » la petite se jette dans les bras de son frère.
« non, ne le dis pas ! »ce soir là, alekseï ne dis rien. pour la simple et bonne raison que ses parents rentrèrent tard. les trois enfants c'était tous endormis, ensembles, dans le grand canapé du salon. espinosa et perséphone les laissèrent là, pour la nuit.
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ça grandit. très vite. trop vite. la belle a désormais quinze ans, et ces frères, vingt et dix-huit. leur relation, fusionnelle, ne cesse de s'améliorer. et à cette époque, ils ne savaient pas que, du jour au lendemain, elle allait se dégrader.
« MAMAN ! » un long soupire.
« quoi ? » elle tentait de se reposer, mais avec les vs-et-viens de sa fille, c'était assez difficile.
« t'as lavé mon haut ? » « lequel ? » « le rose. » « demande à ton frère, c'est lui qui a rangé le linge. » briséïs-aspasie monte les escaliers, en colère et en retard. en entrant dans la chambre de son frère, diego, elle trouve le linge, toujours dans son bac, non rangé. elle l'interpelle.
« t'étais censé ranger le linge ! » il la regarde, occupé.
« il est là, ton linge. » elle le fusille du regard.
« il est censé être dans mon armoire ! » il fait une grimace. exaspérée, elle cherche le haut qui l'intéresse. malheureusement, elle tombe sur quelque chose qui ne lui plaît pas. elle sort un petit sachet du bac à linge.
« c'est quoi ça ?! » il se retourne et son visage change du tout au tout.
« putain mais t'en as pas marre de fouiller ? ça ne te regarde pas ! allez, dégage ! » elle veut insister, mais il l fou dehors. elle est choquée. qu'est-ce qu'il fou avec cette merde ? c'est la question qu'elle se pose. et c'est sans le haut qu'elle était venue chercher, qu'elle retourne dans sa chambre.
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la belle a désormais sa majorité. elle est connue, réputée, populaire, aimée. son caractère fort n'empêche pas le reste. au contraire. elle attire. pourtant, elle n'est pas facile à vivre. elle est conviée à toutes les fêtes, tous les vernissages, les ouvertures, les avants-premières. elle est la fille hepburn-appleby, héritière de la célèbre maison de stylisme que possède son père. ses frères, eux, étaient de moins en moins prisés, de moins en moins présents. ils s'éloignaient de leur sœur, la laissant dans l'incompréhension. blessée, elle sombre dans le cercle vicieux, alcool, drogue, sexe.
cependant, un événement va tout faire basculer. la présence des deux frères à la villa familiale se fait de plus en plus rare. ils rentrent tard, partent tôt, ont des têtes de déterrés. briséïs-aspasie s'inquiète. ses parents ne s'en inquiètent pas plus. ils travaillent beaucoup et ils disent :
« ils sont majeurs, ils sont grands. ils savent ce qu'ils font. » mais la jeune femme sent qu'il se passe quelque chose. mais la complicité qui les unissait avant disparaît petit à petit. elle n'ose plus leur adresser la parole. ils ne font plus partis du même monde. c'est terminé.
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« j'arrive tout de suite ! » dix-neuf ans. presque vingt. la jeune femme, suite à un appel urgent, prend le volant de sa voiture et prend la direction de l'hôpital. le même hôpital où elle a vu le jour. elle ne sait pas ce qu'il se passe mais elle n'allait pas tarder à le savoir. elle se gare, mal. elle court vers les urgences. ses parents sont déjà là, effondrés.
« maman ! papa ! qu'est-ce qu'il se passe ? » sa mère est en pleurs. son père semble ravagé par le chagrin.
« assieds-toi, ma chérie. » elle s'assoit. elle regarde son père.
« ce sont tes frères... » son visage se défait.
« quoi mes frères ?» il baisse doucement les yeux.
« ils ont été retrouvés inconscients, ce matin. ils ont fait la fête toute la nuit. les médecins ont retrouvé une quantité énorme de drogue dans leur organisme. » les larmes coulent.
« oh mon dieu ... ils vont bien ? » un léger soupir.
« alekseï va s'en sortir. mais ... diego ... il ... » « quoi ? QUOI ? » « il a fait une overdose, ma chérie... ils n'ont rien pu faire pour lui ? » les larmes coulent.
« NON, NON !! tu mens ! NOOOON ! » « doucement, ma chérie, doucement... » « NOON ! DIEGO ! NOOON ! » elle s'énerve. elle devient incontrôlable. elle crie, hurle, se débat. les médecins doivent lui faire une injection pour la calmer et elle termine dans une chambre, sous surveillance.
son frère, diego, lui avait écrit une lettre, quelques jours plus tôt, pour s'excuser. s'excuser de l'avoir laissé tomber, de l'avoir oubliée. il souhaitait se faire pardonner. il lui avait fixé un rendez-vous, le jour de sa mort.
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quelques jours plus tard, briséïs-aspasie a vingt-ans. elle ne veut pas les fêter. elle ne veut plus voir une seule personne de sa famille. son frère sort de l'hôpital aujourd'hui, elle ne l’accueillera pas. il est responsable de la mort de son frère et elle le sait. elle restera chez ses parents jusqu'à l'enterrement de son frère, diego. ensuite, elle disparaîtra. elle aura quelques contacts avec ses parents, mais aucuns avec son frère. elle ne l'a pas vu depuis des semaines. elle a revu ses parents a qui elle en veut encore un peu. une chose est sure, elle ne pardonnera jamais son frère. elle a perdu celui qui était prêt à revenir vers elle, à retisser des liens.
désormais, elle est indépendante, héritière de la maison de stylisme hepburn-appleby.
~ cent trente-cinq lignes.