« Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ? » demanda Ella à son meilleur ami. Hugo, c’était son prénom. Ils se connaissaient depuis presque toujours tous les deux. En fait, quand elle était arrivée ici, à San Diego chez sa super cousine (ironique évidemment), Hugo fut l’un des seuls à venir lui parler. Lui était très ami avec Lola, et malgré la tension qui existait entre les deux filles Gonzales, il avait de suite apprécié Ella.
« Rien ! Je me disais juste que t’étais quand même bien foutue, par rapport à Lola ! » Il avait éclaté de rire. Ella le toisa du regard. Comment pouvait-il comparer ces deux filles qui ne se ressemblaient tellement pas ? Enfin, psychologiquement, car physiquement, elles auraient très bien pu être sœurs.
« Ne me compare pas à elle s’il te plaît… » Elle avait soupiré. Elle savait qu’Hugo avait toujours bien aimée Lola. Même plus qu’aimer. Elle le croyait amoureuse de sa cousine, alors que c’était tout l’inverse. Mais il était tellement proche de Lola aussi.
« Surtout que je sais que tu la trouves canon ! » Bien oui, il fallait l’avouer, Lola était canon dans son genre. Brune, les yeux marrons, d’une silhouette qui en ferait baver plus d’un. Il ne dérogeait pas à la règle. Après tout, elle était quand même mannequin la Lola, en dehors des cours.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » avait-il ajouté avec un sourire narquois et des étoiles pleins les yeux. Voir défilé Lola, ça la rendait malade. Oui, malade, c’était ainsi. Jalouse ? Oh oui elle l’était !
« Rien du tout, laisse tomber ! » lança t’elle, blessée à l’égard de son ami.
« Où tu vas ?! » Elle se rendit dans la salle de bain à l’étage et alla se faire vomir. Pour la troisième fois de la journée. Manger, vomir. Manger, vomir. C’était devenu son quotidien. La boulimie l’avait envahi. Son corps la dégoutait, surtout à côté de celui de Lola, bien qu’elle n’ait franchement rien à lui envier. Seulement ça, personne ne lui a jamais dit.
Concernant Merwann, Ella n’avait rien dit à personne. Simplement, elle avait touché un mot à sa sœur lui disant que c’était un ami et qu’il avait besoin d’elle. Helena n’avait rien demandé de plus. Elle avait assez confiance en sa sœur pour savoir qu’elle n’hébergeait pas un criminel ! La mère des Gonzales était du même avis qu’Helena. Si ce jeune homme avait besoin d’aide, très bien, elles allaient l’aider. Après tout, elles-mêmes, quand elles avaient été dans la galère, avaient été heureuses de recevoir de l’aide de quelqu’un d’autre. Même si c’était toujours difficile de demander. Merwann venait de se réveiller quand Ella sortit de la salle de bain, encore en pyjama et qu’elle entendit sonner à la porte. Qui se pouvait-il bien être à une heure si matinale ? Ella descendit les escaliers en courant, suivi de Merwann qui lui, se rendait à la cuisine pour déjeuner. Elle ouvrit la porte en grand, découvrant sur le pas de sa porte, Hugo, son meilleur ami.
« Hugo ! Qu’est-ce que tu fais là, il est à peine huit heures du matin… Mais entre, je t’en prie ! » Hugo ne savait rien pour Merwann, simplement parce que la belle n’avait pas eu le temps de lui raconter. Il était rentré, et avait bien évidemment vu le jeune homme, en caleçon, dans la pièce principale.
« Euh.. Salut » avait lancé Merwann au meilleur ami de la belle. Un œil vers lui, un œil sur Ella, et il lança :
« Je te dérange peut-être ?! C’est qui lui ? Mais merde Ella, tu pourrais prévenir ! » avait-il dit, pris de colère. Il croyait quoi ? Et alors qu’il ouvrait déjà la porte pour s’en aller, elle tenta de le rattraper, en vain, et sortit devant la maison en pyjama.
« Hugo ! C’est pas ce que tu crois ! Reviens ! » Hugo, elle l’avait toujours beaucoup aimé. Il était son meilleur ami, mais aussi beaucoup plus que cela. Elle se savait amoureuse de lui, seulement, elle ne lui avait jamais dit. Parce que pour elle, Hugo était amoureux de Lola, la cousine d’Ella. Compliqué n’est-ce pas ? Un peu trop d’ailleurs.
« Shit ! » avait-elle crié en claquant la porte de chez elle, devant un Merwann totalement déboussolé et perdu. Elle soupira, rejoignant la salle de bain, pensant pouvoir s’expliquer avec Hugo, un peu plus tard. Pas maintenant, tant qu’il était énervé. Ce n’était pas le moment…