La soirée au château, qui n'en avait pas entendu parlé ? Même toi, tu étais au courant alors que tu étais en quelque sorte nouvelle ici. Tu étais nouvelle, peut-être mais le principal, c'est que tu connaissais déjà pas mal de monde. Tu avais retrouvé Luckaël, ton seul amour mais aussi d'autres personnes avec qui tu adorais t'amuser, comme Sweeny. C'était fou, mais tu étais tellement heureuse de le retrouver ici. Vous vous étiez déjà filés un rencard, au château justement, pour cette fameuse soirée masquée. Tu adorais les choses comme ça, tu te fascinais pour ça et donc forcément, dès que tu avais appris l'existence de cette soirée, tu étais partie t'acheter une magnifique robe en dentelle noire et un masque qui allait parfaitement avec. Tu t'étais coiffée d'un chignon relevé, si ta mère aurait été là, elle aurait été époustouflée par ta beauté rayonnante. Avec Sweeny, vous vous étiez donnés rendez-vous sur le balcon. Il y avait pas mal de monde dans cet endroit, c'était parfait, tu aurais du mal à le retrouver et il aurait du mal également. Tu venais d'arriver, tu t'appuyais sur la rampe et tu attendais sagement un signe de sa présence. Tu observais chacune personne très méticuleusement mais pour l'instant, tu ne l'avais pas repéré.

SILVER + SWEENEY
we're gonna die young

•• Je me suis habillé simplement, comme toujours, mais disons avec un peu plus de classe. Une chemise blanche, un pantalon noir et cintré... Je vogue de salles de salles, étudiant les recoins mystérieux et fascinants du Château. On a tous une fois rêvé d'un endroit comme ça, que ça soit pour les filles avec des histoires de princesses, ou de chevaliers pour nous. Mon masque surmonté d'un bec d'oiseau sur le nez, je compte bien passer inaperçu. C'est plus simple, ainsi. J'aime ce goût de mystère qu'a ce genre de soirée. Eh bien oui, au pire si j'fais un truc "mal", j'pourrais toujours dire que non, c'était pas moi. En attendant, j'ai rendez-vous avec la belle Silver à l'étage du dessus au balcon. Je visite en même temps et grimpe le long d'escaliers somptueux. Mais qui peut habiter une telle baraque, sérieux ? Une fois arrivé en haut à l'air du dehors, je regarde les alentours. Il y a pas mal de monde en haut, et je dois bien avouer que je ne saurais reconnaître personne. Ça a ses inconvénients aussi, c'est vrai. Je m'avance alors pour me poster contre la rampe, étudiant la terrasse pour voir si elle arrive – ce qui n'est peut-être pas encore le cas – sans me douter que la jolie demoiselle en robe noire et sexy à quelques mètres de moi seulement est la personne que je cherche.

Et si jamais, tu passais toute ta soirée à chercher Sweeny ? Dans ce cas-là, tu ne profiterais en rien de cette dernière, ce qui était un peu embêtant quand même. Tu attendais tout de même, contre la rambarde qu'il arrive, peut-être qu'il était là depuis longtemps, qu'il te cherchait également mais tu préférais être sûr de tomber sur lui, de ne pas te tromper plutôt que de te coltiner un gros moche toute la soirée. Bon, franche comme tu étais, c'était sûr qu'un moment ou un autre, tu finirais par l'envoyer chier mais quand même, autant tomber sur ton beau brun ténébreux dès le début, non ? Tu patientais encore quelques instants et tu espérais que Sweeny ne t'ai pas posé un lapin. Finalement, après plusieurs minutes d'observation, tu reconnus ses chaussures. Tu savais que c'était les siennes, il les mettait souvent et puis sa manière de se tenir, tu étais sûre que c'était lui. Doucement, tu te rapprochas de lui, en laissant ton masque bien sur ton visage et tu plaças face à lui, heureuse. « Repéré. » Tu souriais et tu laissais glisser ton doigt le long de son torse, comme si tu savourais une première victoire.

•• En effet, passer toute la soirée à la chercher ; non merci. Mais en attendant, je préfère attendre et observer. Peut-être est-elle déjà là ? Alors que mes yeux bleus foncés – seul détail de mon visage à être vraiment reconnaissable avec ce masque – balaie le balcon du regard, je sens une présence se mettre juste devant moi. Je la reconnais de suite, et je me sens un peu vexé de ne pas l'avoir reconnue avant elle. Je pose un regard ardent sur elle, mes lèvres s'étirant en un sourire aguicheur. Je déteste cette emprise qu'elle a sur moi mais je ne peux qu'être attiré par la jolie blonde. Je me penche, venant l'embrasser sur la joue, près de son oreille, où je lui murmure alors : « Félicitations, ma belle Zéphyr. » Je lui fais un clin d'oeil et me redresse, désignant alors le vide devant nous, et la vue sur San Diego. « Bel endroit, n'est-ce pas ? » je lui demande en reportant mon regard sur elle, frémissant à sa main sur mon torse, glissant la mienne brièvement dans son dos. Je ne peux qu'avouer qu'elle est resplendissante, et mes yeux brillants qui la dévorent littéralement du regard parlent d'eux mêmes.

Le week-end, tu t'amusais. Tu étais jeune, tu étais là pour ça. On a tous qu'une seule vie, alors autant en profiter. C'est ce que tu te disais, pour garder toute ton énergie. Certaines personnes te demandais comment tu faisais pour rester tout le temps hyperactive comme ça, tu disais que c'était dans ta nature. La semaine, tu te concentrais plus sur tes études mais quand tu n'avais pas à bosser, ce que tu adorais faire c'est sortir, boire, fumer, faire la fête. Ce soir, c'était une soirée un peu plus soft puisqu'elle se passait dans un château mais tu avais tout de même dis à ton bel ami, Sweeny, de vous retrouvez là-bas. Entre vous, il ne devait pas il y avoir plus que de l'amitié. Mais c'était plus fort que vous, c'est comme si des aimants vous reliez et que même si vous tentiez de ne pas vous coller, vous finissiez toujours avec l'autre. C'était étrange. Finalement, tu étais heureuse d'avoir réussis à le trouver en première et cette petite victoire t'avais donné encore plus envie de t'amuser avec le jeune Huckel. « C'est vrai, c'est beau. » Tu frissonnais lorsque tu sentis sa main dans ton dos et tu plongeas alors ton regard dans le sien. Tu voyais bien comment vous vous regardiez, et tu ne pouvais pas nier qu'il ne te faisait pas d'effet. Lentement, tu te rapprochas de lui afin de glisser sensuellement à son oreille : « Tu es ravissant ce soir. » Tu n'hésitas pas une seule seconde à frôler ses lèvres, pour lui faire comprendre que ce soir, tu n'en avais rien à faire qu'il soit ton ami ou pas.

•• On a beau se retenir, à chaque fois, s'empêcher de se voir, s'éviter, se lancer quelques piques pour se taquiner, pour s'empêcher de s'avouer qu'on s'est attachés l'un à l'autre... Rien à faire. À chaque fois, on se retrouve collés. À chaque fois je ne peux pas contrôler mon regard qui parle de lui-même. En plus ce soir, elle est absolument sublime, et ça va être encore plus difficile de tenir. Elle vient me murmurer à l'oreille que je suis ravissant et ses lèvres frôlent les miennes. Bon sang, si elle commence déjà comme ça.. Je plonge mon regard dans le sien, la rapprochant de moi grâce à ma main toujours dans son dos. « Et toi tu es plus magnifique que d'habitude encore. » Je murmure doucement à mon tour à son oreille. Ma main descend un peu puis se retire entièrement et je me détache d'elle. Pour l'attiser un peu... et parce que sinon je vais rapidement craquer. Derrière mon masque, je cherche son regard bleuté. « C'est un jeu dangereux de se retrouver ici. Il n'y a pas beaucoup de monde et avec nos masques.. on peut facilement passer inaperçus.. » Je commence, insinuant que ce n'est peut-être... pas raisonnable. Et pourtant, je ne la laisserai partir tout de suite pour rien au monde.

En fait, à quoi bon résister à la tentation ? Avant, c'est ce que tu faisais avec Sweeny, tu l'évitais et quand sa présence était inévitable, tu te privais d'agir comme tu en avais envie pourquoi, finalement ? Pour rien, il n'était pas marié et toi, même si tu aimais Luckaël, tu ne sortais pas avec et pour l'instant, il ne voulait pas te pardonner d'être partie si longtemps. Peut-être que quand votre histoire serait arrangée, tu ne ressentirais plus aucune envie pour Sweeny, à part peut-être de l'amitié mais pour l'instant, ce n'était pas le cas. La main de Sweeny se retire alors de ton dos, il semble résister pour l'instant mais tu sais que si tu continues un peu, il risque de vite craquer. Tu as même une petite idée, un petit jeu en tête. « Il est vrai que tu pourrais fermer quelques micro secondes les yeux, je pourrais disparaître parmi la foule, pareil pour toi d'ailleurs. » Tu souriais à travers ton masque, ce jeu t'amusais déjà rien que d'y penser. « Tu vas fermer les yeux trois secondes, le temps de ça je partirai. Si on se retrouve, je te laisse imaginer ce qu'il pourrait se passer après. » Ça aurait pu être n'importe quoi, mais pour le mettre sur la piste, tu laissas glisser tes doigts sur le bas de son ventre en te mordillant la lèvre inférieure. Dès qu'il eût fermé les yeux, tu te précipitas dans la foule.

•• Quelque part, j'en ai marre de résister. De lui résister. Et en même temps... coucher avec elle rendrait notre relation encore plus ambiguë, car avec d'autres ça ne rimerait à rien. Elle, c'est différent. Elle, je me montre souvent froid et distant... parce que j'y suis attaché. Dérisoire, je sais, mais j'suis comme ça. Je ne réponds rien, me contentant de l'écouter, sachant pertinemment qu'elle va me demander de fermer les yeux. Je garde mon regard dans le sien, frémissant au contact de sa main sur mon bas ventre. Je ferme alors les yeux, docile, sans rien pouvoir répondre sinon je vais lui sauter dessus tout de suite. Les trois secondes me semblent être une éternité et quand je rouvre les yeux, elle a disparu. Je me demande si je ne ferais pas mieux de ne pas la chercher. D'abandonner le jeu tant qu'il est encore temps.. Mais n'est-il pas déjà trop tard ? Presque malgré-moi, je me fonds à mon tour dans la foule du dedans, quittant le toit, sa robe et son masque parfaitement en mémoire. Mes yeux bleus balaient la salle avec l'aisance d'un chasseur traquant sa proie. J'ai déjà l'impression de me consumer de l'intérieur tant j'ai tant de fois rêvé ce moment. Enfin.. si faut, c'est elle qui s'est barrée.

Tu pensais qu'il allait montrer plus de réticences à rentrer dans ton jeu. Après tout, il faisait tout pour ne pas craquer envers toi, tout pour ne pas penser à la seule chose que vous pensiez tous les deux, vous embrasser, coucher ensemble. En tous cas, toi tu y pensais et ce soir, tu ne comptais pas faire comme d'habitude, te priver. C'était une soirée assez spéciale ce soir, alors autant faire quelque chose de spécial. Tu te précipitas alors de disparaître, sans pour autant aller trop vite sinon des personnes te remarquerais et Sweeny aussi. Doucement mais sûrement, tu te rendis dans la pièce à côté, l'un des 36 salons. Tu restais aux aguets, tu essayais de repérer Sweeny et lorsque tu crus le reconnaître, tu avais croisé un regard qui te semblait être le sien, tu allas alors dans la pièce à côté, toute aussi remplie. Plus ce jeu avançait et plus tu te rapprochais des chambres, ce qui était un peu ton but.

•• Je pourrais me montrer réticent oui, mais le fait est que j'en n'ai franchement aucune envie. Pourquoi me priver, au fond ? Si nous le voulons tous les deux, je ne vois pas où est le problème. Alors que je la cherche des yeux, je croise un regard que je sais être le sien. Je n'ai pas le temps de voir clairement sa robe car elle se dérobe, mais je la suis dans la pièce d'à côté, et ainsi de pièces en pièces, slalomant entre les personnes, ne la perdant jamais des yeux pour ne pas la voir disparaître complètement. Elle se rapproche des chambres, je le vois bien. Malicieuse, la petite blonde. Je me faufile toujours et alors que nous sommes tous les deux dans une grande pièce où énormément de monde nous sépare, je choisis de disparaître à mon tour et me fond dans la foule. Je veux la surprendre. Je parviens à traverser toute la pièce pour me retrouver soudainement derrière elle. Elle semble me chercher. Elle ne risque pas de me trouver. Je m'avance alors, jusqu'à me coller contre son dos, soufflant délicatement à son oreille un « Trouvée. Un partout. » Je laisse une main glisser sur sa hanche, venant délicatement mordiller le lobe de son oreille. J'ai l'impression que ça fait des années que je me retiens de me laisser tenter, grisé par la fièvre de l'envie que j'ai pour elle et qui se décuple à chaque fois que je la vois. Et pourtant.. et pourtant je me dis que je n'ai pas du tout envie de la perdre pour ça.

D'un côté, la seule chose dont tu avais envie, c'est de résister à son charme. Tu adorais ça, faire mariner les hommes, les faire attendre et surtout, te faire désirer. C'est exactement ce qui se passait en ce moment avec Sweeny mais et si ce petit jeu finissait mal ? Si vous couchiez ensemble et que vous finissiez par ne plus vous parler à cause d'un soir, d'une simple fête. C'est sûr, tu préférais le garder en ami plutôt qu'en vulgaire jouet sexuel. Mais vous ne pouviez pas faire un écart ? Juste le temps d'une soirée ? Le matin, vous feriez comme si de rien était, comme s'il ne s'était rien passé ? Peut-être que ce n'était pas son genre mais toi, ça ne te dérangeait pas. En tous cas, ce soir tu mourrais d'envie d'une seule chose, de lui. Et ça, tu lui avais fait comprendre dès le début de la soirée, d'habitude, vous étiez distants, froids l'un envers l'autre, pour éviter de craquer mais ce soir, peut-être on ne vous avez pas encore reconnu, autant en profiter. Tu parcourais les salles de cet immense château pour te cacher, lorsque tu perdis de vue Sweeny. Tout de suite, tu te mis à le chercher et tu oublias totalement le raisonnement qu'il avait, tu le connaissais un minimum et il savait comment te surprendre. D'ailleurs, tu fus prise d'un petit sursaut quand il se glissa derrière toi, mais bien vite, tu te mis à frissonner en sentant sa main sur ta hanche. Tu pressas sa main à l'aide de la tienne et te retournas face à lui. « D'accord, un partout. Et si on arrêtait de jouer ? » Tu déboutonnas quelques boutons de sa chemise avant de te diriger vers les chambres en tenant sa main, pour que vous ne vous perdiez pas, cette fois ci.

•• Ce soir, c'est étrange. D'habitude, je suis obligé de me montrer dur et distant avec elle, pour ne pas me retrouver tenté de franchir la limite. Mais ce soir, les conditions sont différentes. Ce soir, peut-être est-ce l'ambiance de la soirée ? Le fait d'être masqués ? Aucune idée. En tout cas, j'ai envie d'elle bien plus que d'habitude. Ou plutôt, je me sens plus prêt à franchir le pas. Et que ça me semble plus possible. Je ne veux pas me demander quand, comment, pourquoi, et demain.. Non, je veux juste penser à sa peau contre la mienne et à, enfin, ses lèvres sur les miennes. Elle semble être sur la même longueur d'onde puisque je la sens déboutonner un peu ma chemise. Mon sourire s'agrandit et je la suis sans aucune hésitation vers une des chambres. Je lui lâche la main, éteint la lumière dedans, et ferme la porte derrière-nous simplement en la poussant. Puis alors, je me tourne vers elle, la devinant grâce à la grande lueur de la lune au-dehors, qui passe à travers une immense fenêtre où l'on peut voir qu'il neige au-dehors. Il pourrait faire moins vingt je crois que de toute façon, j'aurais chaud. Je caresse son visage, plongeant mon regard dans le sien avec intensité, comme si je savourais notre franchissement de limites. Je frôle ses lèvres avec dextérité. « T'as raison. On arrête de jouer.. » et je presse mes lèvres contre les siennes, glissant mes mains sous son t-shirt directement, les passant jusqu'à son dos pour pouvoir la rapprocher de moi. C'est tellement bon. Tellement interdit depuis longtemps.. et tellement bon à présent.

Tu n'avais pas envie de t'arrêter de jouer maintenant. Après tout, tu n'allais pas t'arrêter sur une défaite, pour toi. Avant même que tu l'emmènes dans la chambre ou encore, que tu avais déboutonné quelques boutons de sa chemise, tu avais un plan pour que le jeu continue et auquel tu gagnerais. En attendant Sweeny, tu avais visité le château, du moins une partie et tu avais vu une chambre avec une sorte de passage secret, qui menait à un salon. Tu fis exprès d'emmener Sweeny dans cette chambre. Cependant, avant de mettre ton plan à exécution, tu comptais bien en profiter. Tu répondis à son baiser en y mêlant passion et fougue, frissonnant lorsque tu sentis ses mains dans ton dos. Tu mordillas un instant son lobe d'oreille avant de retirer sa veste et déboutonner le restant des boutons de sa chemise. Tu ne lui laissa le temps de rien faire que tu l'allongea sur le lit et tu laissas glisser ta langue le long de son torse. Tu t'arrêtas alors, un sourire au coin de tes lèvres. « Oh, va vérifier que personne ne nous a suivis s'il te plaît, et ferme la porte à clé, j'aimerais pas qu'on nous interrompe... » Tu te poussas pour le laisser se lever et lorsqu'il eût le dos tourné, tu n'eus pas le temps d'aller chercher ton masque que tu te dépêchas de prendre la porte qui menait au salon, ne lui laissant aucun indice d'où tu irais.

•• Et encore une fois, elle me mène en bateau, elle se met à jouer, sans que tu le saches. Je crois avoir compris les règles, avoir gagné, mais je me trompe. Mais ça je ne le sais pas encore. Héhé. Je la suis dans la chambre, refermant juste la porte derrière-nous et revenant l'embrasser, je glisse mes mains dans son dos pour la rapprocher de moi. Elle ouvre les derniers boutons de ma chemise, mordillant le lobe de mon oreille, me faisant perdre conscience peu à peu au fil des secondes. D'un seul coup, je me retrouve sur le lit, elle au-dessus de moi et je crois enfin que nous allons franchir la limite. Sa langue court sur mon torse et je soupire brusquement. Et puis elle me stoppe d'un seul coup. Je crains qu'elle ne veuille tout cesser maintenant mais elle me demande seulement d'aller fermer la porte. Naïf dans ma fièvre, je me lève, docile, et vais fermer la porte à clé non sans avoir vérifié dans le couloir que personne ne nous avait vu, comme elle me l'a indiqué. Quand je me retourne, la chambre est vide. Son masque est posé sur le lit, mais la belle a disparu. Un sourire malicieux apparait sur mes lèvres. Je pourrais la féliciter, parce que j'y ai cru dur comme fer. Je vois un passage ouvert, et je m'y engage alors sans aucune crainte, sachant parfaitement qu'elle est passée par là. Je me retrouve de nouveau dans un dédale de pièces et cette fois, je m'arrête, hésitant sur la direction à suivre, cherchant un indice ou quelque chose.

Qu'il le croit ou non, tu avais vraiment envie de lui. Mais ce que tu avais envie par dessus tout, c'était jouer avec lui. Quitte à le perdre, à ce qu'il ne veuille plus de toi, tu t'en foutais. Tu venais de le laisser dans la chambre, seul. En seulement quelques minutes tu avais prévu ton coup et tu étais d'ailleurs assez fière de toi. Mais tu avais oublié ton masque avec la précipitation ce qui était assez embêtant, sans, il te reconnaîtrait en moins de deux minutes et ce petit jeu se finirait beaucoup moins bien que tu ne l'avais imaginé. Tu marchais à travers ces passages sinueux, en espérant retomber dans une pièce avec foule de monde. Après tout, avec le nombre de personnes qu'il y avait et le nombre de pièces, tu avais plus de chance de te retrouver avec eux plutôt que dans une pièce morbide ? Tu empruntas un escalier qui heureusement pour toi, mena a un salon, où il n'y avait pas grand monde, bizarrement. « Excusez moi, j'ai perdu mon masque. » Tu volas ce dernier à la fille devant toi et voyant son étonnement tu ajoutas : « De toute façon il ne t'allait pas. » Tu lâchas un petit rire cristallin, tu ajustas ta robe et tu te rendis dans un endroit avec beaucoup plus de monde, te fondant comme si de rien était dans la foule. Si tu avais changé de masque, il avait beaucoup moins de chance de te retrouver.

•• Un peu frustré d'avoir ainsi été dupé et d'avoir cru que notre jeu était arrivé à termes, je marche toujours dans un long couloir sombre et peu éclairé. Je me demande bien où elle se cache. D'un côté, ça me vexe, mais d'un autre, ça m'intrigue encore plus. J'ai toujours envie d'elle, encore plus même, et pourtant c'est peut-être une bonne chose qu'elle ait tourné ça encore une fois dans une course poursuite. Il ne faut pas que je m'attache, alors je me promets d'être dur avec elle si je la recroise. Notre jeu est devenu comme une obsession et c'est malsain, n'est-ce pas ? J'arrive dans une pièce gorgée de monde. J'ai le pressentiment qu'elle est là quelque part mais incapable de savoir où. Je décide de tenter le tout pour le tout, j'ai retenu son odeur, son parfum, je vais la chercher à ça, comme un loup le ferait. Je me colle dans le dos de la première blonde que je vois, mais son odeur âcre n'est pas la sienne. Je me détache d'elle avec un clin d'oeil et poursuit ainsi mon manège dans toute la salle jusqu'à sentir les mêmes fragrances que Silver. Je la ceinture solidement, caressant ses hanches en laissant mes lèvres se perdre dans son cou. Bon ok, si c'est pas elle, je risque de me prendre une bonne claque. Sauf si la fille en question apprécie, bien sûr.

Tu adorais jouer avec les hommes, c'était l'un de tes passes temps favoris. Nous étions samedi soir, demain, tu sortirais prendre l'air, marcher un peu, essayer de recontacter Luckaël et la semaine, tu la passerais à réviser et à travailler. C'était deux Silver différentes, si seulement Sweeny te voyait la semaine, tu ne sais même pas s'il t'aurait un jour remarqué. Tu te fondais parfaitement dans la masse comme tu pouvais en ressortir volontairement. Ce soir, tu étais comme une croqueuse d'hommes, si on pouvait dire ça comme ça, mais la semaine, tu pensais à un seul homme. Même si depuis que tu avais revu Sweeny, tu pensais également à lui. Bon, passons ces étranges pensées. Tu étais dans un salon, et Sweeny n'était pas difficile à repérer puisqu'il avait l'air d'un fou qui cherchait un de ses précieux. Tu le vis s'approcher de plusieurs jeunes femmes, sauf toi. Comment il pouvait te confondre avec elles, sérieusement, tu étais vexée là. En souriant, tu te dirigeas au buffet et tu sortis ton portable. « Je suis vexée que tu me confondes avec des blondes décolorées... » Message envoyé, tu rangeas aussitôt ton portable et continuas d'arpenter le buffet, comme si de rien était. Tu surveillais bien sûr qu'il soit encore à portée de vue, sans qu'il ne t'ai remarqué. Alors que vos regards se croisèrent, tu ne savais pas s'il t'avait soupçonné mais pour être sûr, tu te faufilas entre quelques personnes pour atterrir dans un endroit assez étrange... une bibliothèque. Contrairement à ce que tu croyais, il n'y avait pas une seule présence humaine.

•• D'un certain côté, je devine qu'elle est dans la salle et donc qu'elle m'a localisée depuis un moment. En m'amusant avec plusieurs demoiselles, j'ai envie de la rendre jalouse, de retourner un peu le jeu et d'inverser les rôles. Il faut dire que oui, j'ai un peu mal pris le coup qu'elle m'a fait plus tôt et qu'à présent, je me méfie. Aussi, je me suis durci et mon regard est plus impénétrable que peu avant. Je croise son regard et oui, je sais que c'est elle puisqu'elle s'éclipse. Je localise la porte où elle s'en va et lâche un bref soupir. Je sens mon portable vibrer, et en voyant son message, je ne la rejoins pas de suite. Je lui envoie tout de même un « À ta place, je me méfierais plutôt de ne pas m'avoir lassé. » et range mon portable dans la poche arrière. J'ajuste un peu mon masque, voulant rester parfaitement incognito. Finalement, au bout de quelques minutes, un air désinvolte dans ton allure, tu pousses la porte où elle a disparu, arrivant dans une bibliothèque où il n'y a pas âme qui vive. Enfin,.. elle doit pourtant bien être dans les parages. Soupirant légèrement de nouveau, je me mets alors à errer dans les allées, à l'inconnu, au hasard, observant les livres anciens et bibliques qui peuplent les étagères poussiéreuses mais charismatiques.

« À ta place, je me méfierais plutôt de ne pas m'avoir lassé. » Tu étais dans la bibliothèque et lorsque tu reçus ce message, tu poussas un léger soupir. Il voulait jouer ou non ? En tous cas, on aurait dit qu'il était plutôt en train d'abandonner bêtement, à cause de sa fierté mal placée. Il venait de perdre, et il l'avait mal pris, d'accord, mais de là à se lasser, c'est qu'il n'était pas bon joueur. Tu rangeas à nouveau ton portable et posa ton masque sur la table de la bibliothèque. Tu te faisais à l'idée qu'il ne viendrait plus, qu'il était lassé alors tu abandonnais toi aussi. Tu jetais un coup d'oeil aux livres qui se trouvaient devant toi. Ils étaient vieux mais tout à fait fascinant. Tu ne te passionnais pas forcément pour la littérature mais de voir des choses comme ça, ça te plaisait. Pourquoi, tu ne saurais pas le dire. Tu pris un bouquin au hasard et commenças à le feuilleter, en fait, c'était plus pour t'occuper le temps de trouver un plan de secours avec quelqu'un d'autre qui était prêt à jouer. Tu aperçus alors le jeune homme à l'autre bout de la pièce. Refermant le livre, tu t'approchas de lui, sans ton masque. « Je croyais que tu étais lassé ? » Comme si de rien était, tu rouvris un ouvrage, le survolant, tu attendais juste sa réponse.

•• Je pioche un livre au hasard, l'ouvrant pour découvrir des pages poussiéreuses et jaunies. Sur la première page, il n'y a qu'une prénom (Lola) et une date (19 juillet 1947). Alors que je le feuillette, curieux, sa voix m'interrompt. Je sais que c'est elle, car sa voix, je la reconnais et que dans cette bibliothèque, ça ne peut être qu'elle. Je lève les yeux vers elle, la découvrant alors toujours sans masque. Elle est ravissante, mais je ne compte pas me laisser hypnotiser par ses beaux yeux. Je hausse alors les épaules, reportant mon attention sur mon bouquin. Finalement, au bout de quelques secondes, comme elle semble m'ignorer elle aussi, je repose le livre sur son étagère et passe derrière elle en la frôlant. « Qui a dit que je suis venu là pour toi ? » Provocateur, je lui fais un clin d'oeil avant de détourner le regard, me faufilant dans une autre allée non sans lui avoir jeté un dernier regard. Mauvais joueur ? Non, ce n'est pas ça. Mais j'ai vraiment l'impression de compter pour des prunes pour elle, d'être un type parmi les autres, et Dieu sait comme je déteste ça. D'habitude, c'est ce que je cherche à être (un type comme les autres) mais cette fois, je me suis attaché à elle, un peu contre mon gré et je suis forcé de l'avouer ; sinon, ça ne m'atteindrait pas ainsi. Et donc, ça me froisse un peu quoi. Mon masque toujours sur le visage, je sillonne les allées, curieux de savoir si elle va me suivre ou pas. À son tour de savoir ce que c'est de courir après l'autre.

« Qui a dit que je suis venu là pour toi ? » Tu savais très bien qu'il était venu là pour toi, la seule chose qu'il n'arrivait pas à admettre, c'est que pour l'instant tu avais gagné et que lui, il était déçu et sa fierté l'empêchait de prendre ça en rigolant. Tu soupiras et haussas les épaules. « Hum je sais pas, peut-être puisqu'il y a quelques minutes je suis entrée ici. » Tu souris en le voyant partir vers les couloirs. Décidément, il avait vraiment mal prit le fait que tu le laisses en plan. Et tu te mettais à sa place, on t'aura fait ça, le mec en question n'aurait déjà plus de tête. Tu ne voulais plus le laisser s'échapper et très vite, tu partis à ton tour pour le rattraper. Tu agrippas sa main après l'avoir suivit pendant quelques pas et le plaqua contre le mur. « T'as déjà fait ça dans une bibliothèque, monsieur le tombeur ? » Tout en en descendant tes mains vers son pantalon pour commencer à le défaire, tu déposais déjà plusieurs baisers sur ses lèvres et dans son cou.

•• En l'entendant, je lève les yeux au ciel sans répondre. Oui, oui, vexé pour de bon là, ok je suis susceptible mais tout le monde aurait pu se vexer après ça. Alors que je pars dans les couloirs, déambulant comme un égaré, je la sens m'attraper la main. L'instant d'après, je suis plaqué contre un mur. Sa proximité troublante m'empêche de réfléchir ; les baisers qu'elle dépose dans mon cou encore plus. Cela fait tellement longtemps que nous jouons à ce jeu que mes pensées déraillent totalement. Néanmoins, je veille à garder mon self-control et joue à l'insensible, ne répondant pas à ses baisers et ne réagissant pas à ses mains qui défont mon pantalon. « Si c'est pour me laisser encore en plan, sans pantalon cette fois-ci, tu peux t'arrêter là tout de suite, ça m'évitera une nouvelle frustration. » Je murmure alors en esquivant un de ces baisers. Pourtant, j'ai tout sauf envie qu'elle s'arrête. Mais si elle me refait ça, j'risque de vraiment mal le prendre pour de bon quoi.

D'un côté, tu le comprenais. On t'aurait fait une chose pareille, voilà longtemps que tu aurais quitté cet endroit pour rentrer chez toi, énervée plus que jamais. Bon, lui, heureusement il n'avait pas quitté le château sinon tu te serais retrouvée un peu seule, comme une conne mais après tout, il avait voulu jouer avec toi, il fallait en payer les conséquences non ? Bref, sa mauvaise foie commençait à t'énerver, il ne pouvait pas accepter d'avoir perdu, tout simplement ? Tu avais donc envie de cesser, pour que rien ne parte en cacahuètes. Il s'en va, tu ne sais pas quoi faire. Tu le laisses partir, encore une fois ou tu laisses ta fierté de côté et tu vas le rattraper ? Tu optes pour la seconde option et l'attrape par le bras, le collant contre le mur. Tu commences à déposer plusieurs baisers, dans son cou, sur ses lèvres mais tu vois bien qu'il reste de marbre. Le fait-il exprès ou est-il vraiment vexé ? « Non c'est bon, je sais que j'ai gagné.. » Tu souris, et te remets à déposer des baisers dans son cou en espérant que cette fois ci, il se montre plus expressif.

•• À croire que je me suis lassé de jouer, ou que sais-je encore. Vous savez, la plupart du temps, celui qui peine le plus à me comprendre... c'est bien moi. Mais je sais que je n'ai pas du tout apprécié son petit coup précédent, car elle m'avait fait croire que le jeu était terminé pour m'asséner le coup de grâce juste après. Pourtant, maintenant réellement si près du but, je me demande finalement si je ne vais pas regretter. Une fois qu'on aura couché ensemble, que se passera-t-il ? Elle passera sûrement son chemin, je n'aurais plus aucun intérêt pour elle, n'est-ce pas ? Alors qu'elle m'embrasser de nouveau dans le cou, je sens que je ne vais pourtant pas pouvoir tenir plus longtemps. J'attrape son visage entre mes mains pour l'embrasser à pleine bouche, y mettant tout ce désir trop longtemps refoulé. Mes mains attrapent ses hanches et je la maintiens contre moi, tandis que je laisse ma langue aller chercher la sienne. Ici au moins, personne ne nous dérangera. Quoique, tout peut arriver après-tout. Je me fiche qu'elle ait gagné d'ailleurs, mon subconscient est déjà passé à autre chose, il est facile de me distraire quand on m'embrasser dans le cou, vous voyez. Je glisse une main dans son dos sous son t-shirt, caressant doucement le creux de ses reins.

C'était bien de jouer, à vrai dire, tu adorais ça, comme un enfant qui découvrait ses jouets de Noyel. Mais un moment, il fallait passer aux choses sérieuses et Dieu seul sait que là, tu ne pouvait plus te comparer à un enfant de 5 ans puisqu'à cet âge, on ne pouvait pas, le système reproductif ne le permettait pas. Vous voulez pas un dessin non plus ? Maintenant, Sweeny et toi, vous arrêtiez de jouer, enfin surtout toi. Tu voulais que ce soir, ce soit toi qui prenne les commandes de ce jeu, et non lui, comme il devait en avoir l'habitude. T'étais pas une soumise, pas comme toutes ces filles à ses pieds, loin de là. Tu sais qu'en continuant de l'embrasser comme tu le fais, il ne va pas résister longtemps parce que c'est un homme et puis que tu sais y faire avec eux. Biiingo. Tu te laisses faire et réponds à son baiser et tu laisses vos langues se mêler l'unes à l'autres. Tu te réjouis intérieurement, c'est comme si tu venais de gagner, encore une fois. Cédant à ton tour au désir enfouit tout ce temps au fond de toi, tu ouvres la porte derrière vous menant à cette fameuse bibliothèque. Même si dans le couloir, vous n'aviez pas beaucoup de chance de vous faire surprendre, ce n'est pas grave, autant en être vraiment sûr en se cachant dans un recoin de cette immense bibliothèque. Tu le plaques contre le mur et retire sa veste sans pour autant lâcher ses lèvres, ne serait-ce qu'une seconde.