Les yeux rivés sur un projet qui ne sera probablement pas terminé avant quelques jours,Adonis posa son regard sur sa montre. Minuit et toujours pas de nouvelles de Svetlana. Elle faisait probablement des siennes en draguant les premiers types venus et rien qu'à l'idée d'y penser,Adonis se massa les paupières et jeta un dernier coup d’œil sur l'horloge de la cuisine. Ses dessins pourraient probablement attendre demain,sa demi-sœur,non.Il n'avait pas envie qu'il lui arrive quelque chose,qu'il puisse regretter et il n'était jamais rassuré lorsqu'elle sortait seule.Il poussa sa chaise d'un geste brusque et saisit sa veste.Il éteignit les lumières de la cuisine et prit les clefs de la voiture bien que le bar dans lequel il était habitué à la croiser n'était qu'à quelques pas de chez eux.Il poussa la porte et à peine entré,des regards se posaient sur lui.N'aimant pas forcément ce genre de regards,il baissa les yeux et frotta une tâche inexistante sur sa veste.Sa sœur était probablement cachée dans un des recoins car Adonis ne la remarqua du premier regard.Pourtant,sa crinière brune ne passait jamais inaperçue et sa voix non plus,mais elle semblait vouloir jouer avec les nerfs de son frère et c'était gagné car il arpentait le bar,cherchant de gauche à droite mademoiselle.Désespérant presque,il la vit en charmante compagnie. Elle l'avait vu et c'est pas pour autant qu'elle daigna se lever pour aller le rassurer,au moins.Adonis se rendit près d'eux et saisit Svetlana par le poignet.L'homme qu'il l'accompagnait,se leva,se tenant au siège,après avoir probablement imbibé autant d'alcool que la brune,qui pouffait de rire sans raison. Adonis,n'étant pas d'humeur à jouer les impulsifs,rassura le jeune homme en lui disant qu'il n'était son frère,qui s'inquiétait pour sa sœur et l'homme lui montra qu'il comprenait en levant les pouces.Tirant plus loin sa jeune femme,il plongea ses yeux énervés,dans ceux de cette dernière.Si elle voulait être le centre des inquiétudes du jeune homme,elle avait gagné.Je t'ai appelé maintes fois.Réponds sur ton portable,dis-moi à quoi ça sert si tu réponds pas. Et c'est qui ce type,tu le connais ?

Se répétant que ça servait strictement à rien de s'énerver,Adonis finit par s'apaiser et regardait plus tranquillement sa sieur.Inconsciente. C'est ce qu'elle était depuis qu'ils étaient gosses.Elle ne s'était jamais préoccupée de ce que pouvait bien faire son frère pour elle,le nombre de choix qu'il avait fait pour ne pas abandonner cette dernière.Il la détestait presque à ce moment là.Il avait bien envie de lui balancer ces quatre vérités à la gueule,mais avec l'alcool qu'elle avait imbibé,elle ne retiendrait probablement rien du tout. Il avait beau lui dire les pires méchancetés au monde,demain,elle sera toute souriante,parce qu'elle ne se souviendra de rien. Adonis préféra garder sa salive pour plus important et la regarda une autre fois et renifla assez fort,puis décréta d'un ton sec,tantôt ironique.D'accord,c'est toi qui choisis. J'en ai marre de te courir après,tu fais ce que tu veux,tu es assez grande pour te débrouiller ? Je te laisse. Merci d'avoir cette opinion de moi,tu me juges alors que tu n'es pas mieux.Merci Svetlana. Il tourna les talons et fit signe à l'homme qui tenait compagnie à la brunette quelques minutes plus tôt,que sa sœur était libre.Il n'allait pas non plus s'attirer des ennuis et puis il savait que ça ne servait à rien de lui tenir tête alors il préféra la compagnie d'une jeune fille,plus loin,qui n'arrêta pas de le fixer.N'étant pas franchement le gentleman par pur excellence,il ne lui offrit aucun verre mais il n'était pas d'humeur à flirter avec la première nana venu pour se réconforter et il quitta l'endroit aussi vite qu'il était venu.Il se posa sur le trottoir en face et se fuma un pétard.Il se détendit vite et en oublia presque sa soeur qui était en train de se faire manipuler par un mec de quarante balais,au moins.

Assis sur le trottoir,Adonis ne prêtait pas attention aux regards des ivrognes qui sortaient déjà du bar. Il avait l'habitude de les voir,cetait souvent les mêmes têtes qui revenaient,avec juste une nouvelle personne à leurs côtés. Il passait sa main libre dans ses cheveux et soupira. Se prendre la tête avec Svetlana n'était pas une partie de plaisir. Depuis qu'ils étaient gosses,ils avaient du mal à s'entendre. Lorsqu'un des deux disait blanc,l'autre disait noir. Quand l'un faisait quelque chose,l'autre l'inverse. À croire qu'ils aimaient tant se contredire. Il fronça les sourcils et chassa la brunette de ses pensées,il s'était bien trop de mal ce soir pour pouvoir la tirer dune situation qu'elle regretterait probablement quelques instants plus tard. Il préfèrerait ne pas penser à ce qu'elle pourrait faire cette nuit. Ses paroles l'avaient blessés. Il faisait un tas de concessions pour qu'elle puisse être heureuse mais ça ne semblait pas lui suffire. Il n'allait pas non plus se mettre à genou pour qu'elle veuille le suivre. Il hocha la tête négativement et regardait la lumière de son portable,qui était rangé dans la poche de son jeans. C'était la brunette. Il rangea son portable et tira une bouffée dessus et vit cette dernière passer devant lui,mais il n'ouvrit pas la bouche pour l'interpeller,il la laissa chercher. Après l'avoir trouvé,elle prit place à ses côtés et lui retira le pétard de sa bouche. Adonis ne la regarda pas mais reprit le pétard de sa bouche,toujours vexé par son attitude.  C'est ta santé mais c'est mon tabac. Toujours un peu froid avec elle,il finit par poser son regard bleuté vers elle,voyant bien qu'elle ne semblait pas être dans son état normal. Elle semblait réellement désolée et c'était rare de la voir ainsi. Adonis passa sa main dans sa nuque et massa ses paupières,geste démontrant presque sa lassitude.  Ça me rend dingue de te voir comme ça. On dirait que tu fais tout ça pour attirer mon attention,mais t'as pas besoin de tout ça pour que je m'intéresse à toi. Adonis regardait sa sœur et la laissa poser sa tête contre son épaule. De sa main libre,il caressa sa joue du bout des doigts. 

Adonis la scruta du regard et rit suite à sa remarque. Il n'avait pas envie de la retrouver à l'hosto,quelques années plus tard,mourante. Il s'inquiétait un peu pour la santé de sa petite-sœur, comme tout bon frère. Svetlana était autant accro aux joints que le jeune homme et bien qu'il se donnait le droit de fumer comme un pompier,sa soeur devait se préserver autant qu'elle pouvait. Il n'avait pas envie qu'elle devienne comme lui. C'était un petit branleur,qui n'avait jamais bien grandi dans sa tête. Il n'avait jamais été le fils rêvé de ses parents. Il avait envisagé une carrière scientifique,pour tout plaquer pour de l'architecture. Ses parents prenaient bien plus souvent l'exemple de Svet sachant qu'elle excellait dans toit ce qu'elle entreprenait. Lui, il commençait pleins de choses pour ne jamais les terminer. Ses parents étaient blasés de le savoir changer sans cesse de voie. Pourtant Adonis n'avait jamais jalousé sa soeur. Elle était certes l'enfant parfaite selon eux mais il n'arrivait pas être avec elle,comme il était avec les autres. Il tenait bien trop à cette dernière. Il tira une dernière bouffée sur le joint et l'écrasait sol.T'es asthmatique Svetlana,je peux pas te laisser nuire à ta santé . Il baissa la tête et regarda le sol. Il commençait à faire froid et elle risquait d'attraper du mal avec sa robe. Adonis se leva et donna son manteau à sa sœur.Viens,on rentre. Il avança plus vite que la jeune femme,mains dans les poches,les yeux fixés sur la maison dans laquelle ils cohabitaient. Il avait préféré opter pour la marche plutôt que de se faire arrêter par les flics,qui détecterait le joint qu'il s'était fumé. Arrivé à la maison,il retira le manteau de sa sœur et avant qu'elle s'échappe dans la chambre,il la retint par la main.Tu n'as pas besoin de tout ça pour attirer mon attention. T'es ma petite sœur.