« Vous êtes qui vous ? » Je venais de rentrer chez moi avant de voir un homme dans le fauteuil que j’occupais pour réviser mes cours et qui me souriait. « Je suis ton fiancé. » Beh tiens, c’est la meilleure, ça ? Fronçant les sourcils et après l’avoir jetée dehors à coups de poêle dans la figure, j’ai décidé d’appeler ma mère qui a confirmé ses dires. Pardon ? J’avais mal compris ou c’était une énorme conspiration contre moi. Comment pouvais-je être fiancée alors que je n’avais accepté aucune demande en mariage ? « Maman, dis-moi que c’est faux par pitié. » Mais non, ce n’était pas faux. Mais pour comprendre le reste de l’histoire, il faut remonter jusqu’au début, jusqu’à ma naissance en fait.

Je suis venue au monde en Angleterre dans une famille d’aristocrates. Jusque-là, rien n’est bien difficile à suivre puisque de toute manière, des aristocrates, il y en a à la pelle là-bas. J’ai été bercé durant toute mon enfance dans les contes de fées. Orgueil et Préjugés, Jane Eyre, tant d’histoires d’amour qui finissent bien. J’ai toujours voulu en vivre une à mon tour mais j’ai eu beau attendre, le prince charmant n’est jamais venu. Etant la seule fille et une enfant unique, mes parents insistaient pour que je perpétue la lignée et c’est pour ça que dès ma venue au monde, ils ont conclu une alliance avec les McCormick qui habitaient le manoir d’à côté, parents de deux beaux garçons. Je ne les ai jamais vu, je n’ai jamais entendu parler d’eux pour la simple et bonne raison que le deal était conclu alors pourquoi s’en soucier ? Que dire, faire d’autres mise à part attendre que la promise ait vingt et un ans (ce que j’ai eu en janvier dernier). Du coup, ma mère, cette femme honorable m’a inculquée tout ce que je devais savoir mais mon désir de rébellion et d’évasion étaient plus forts que tout. Je suis donc partie. J’ai eu l’opportunité d’exercer dans une université de San Diego. J’ai toujours été passionnée par les études donc cela ne serait pas trop un problème n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit, le lendemain de mon vingt et unième anniversaire, je rentrais de cours quand je l’ai trouvé dans mon fauteuil. Dans mon appartement. Comment était-il entré ? Doesn’t matter, n’est-ce pas ? « Tu vas l’épouser, tu n’as pas le choix. A la fin de tes études mais en attendant, il va rester vivre avec toi. » WHAAAAAT ? Super, j’ai hérité d’un fiancé qui fait aussi office de colocataire.

Alors il pourrait être le colocataire parfait mais non. Le mec, il a plein de tatouages sur le corps, ne connait pas les tee-shirts (fort heureusement pour ma vertu, il connait les caleçons) et en plus, il fait des trucs pas très nets. Dealeur, ou autre chose, je m’en tape. Je ne l’épouserai pas et je vais le jeter dehors sans précédent… Si seulement… L’animal ne se laisse pas faire et j’ai encore cinq, six ans à tirer comme ça. Je vais donc devoir mettre une stratégie sur place pour le virer de là. Pas si facile quand on sait que je commence à être attirée par lui, physiquement. Ah beh tiens, par la sainte Vierge, il n’est pas arrivé le jour où je craquerai.