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Invité | Sujet: Re: Toi t’as les clés de la tour Eiffel. C’est de là-haut que tu colores l’arc-en-ciel •• PEARL. Sam 26 Mai - 11:28 | |
| once upon a time ... The Wild Child •• C’était le jour de mes 11 ans. Le 15 septembre 2003 à Londres, aux environs de 14 heures, sûrement le jour que je n’oublierai jamais. Je jouai avec ma mère, à vrai dire nous étions très complices, la plupart de mon temps libre, je le passai avec elle. Au lieu d’inviter des copines à la maison, je préférai sortir avec ma mère et manger une glace avant de faire un tour au Square. Ce jour-là, nous étions restées à la maison car le temps était maussade, lorsque le portable de mère vibra. « Quoi, comment ça ? Mon mari est... MORT ?! » Dit-elle en commençant à éclater en sanglots. En entendant ces quelques mots, je m'arrêtai aussitôt de jouer. Quelques secondes après, ma mère raccrocha et me prit par le poignet et m'emmena dans un endroit qu'on appelait un hôpital. Drôle d'endroit, à vrai dire, c'était la première fois que j'y mettais les pieds. Mon père était sur un lit, dans la chambre 49. Il ne bougeait plus et l'appareil à côté montrait des lignes droites continues. Quand je réalisai réellement qu'il était mort, je m'effondrai à mon tour dans les bras de ma mère. Quelques jours plus tard, je commençai à douter de sa mort. Je n'avais qu'onze ans, c'est vrai mais j'étais très intelligente pour mon âge, sans me venter, j'étais une sorte de surdouée car on m'avait déjà fait passer une classe. Peut-être que mon père n'était pas mort accidentellement dans la voiture. Et si on avait commandité cet accident ? Oui, c'était sûrement ça car tard dans la nuit, mes parents s'engueulaient, ils se disaient qui s'ils continuaient à trafiquer trop de choses comme ça, ils auraient des représailles. C'était ça, on en voulait à mon père d'avoir magouiller et l'homme, ou la femme s'était vengé(e) en le tuant. Tout de suite, je montai les escaliers pour aller voir ma mère et lui faire part de ma théorie, peut-être que de cette manière, elle pourrait venger la mort de mon père. « Maman maman, je sais ce qui est arrivé à papa ! » M'exclamai-je avant de m'arrêter net. « Maman ... » Je ne pouvais pas croire ce que j'étais en train de voir. Non, c'était impossible, la seule personne qui me restait sur Terre, mon seul modèle venait de mettre fin à sa vie en se pendant. Je me présente, Yale Pearl-River Lawford, 11 ans et orpheline.Hallinger's Family •• Après avoir pleuré quelques minutes ou peut-être quelques heures sur le corps de ma mère, je décidai d'appeler quelqu'un pour que l'on vienne m'aider. Je n'avais qu'onze ans et je ne pouvais pas vivre seule. Je pris alors que le téléphone et appela ma tante. C'est la seule famille qui me restait désormais. « Tata, maman est morte, je sais pas quoi faire, je suis toute seule, j'ai peur, viens m'aider je t'en supplie. » Dis-je en tremblant de la voix, j'étais prête à craquer de la seconde à l'autre. Dans l'heure qui suivit, ma tante et mon oncle arrivèrent et emmenèrent ma mère à l'hôpital. Je les accompagnai et en moins d'une semaine, c'était déjà la deuxième fois que je me retrouvais dans cet endroit assez glauque, pour ne pas dire terrifiant. Je passai toute mon enfance avec mes cousins, Morgane et Théodore ainsi que leurs parents. Ils étaient gentils avec moi, c'est vrai, mais j'étais comme la fille rejetée, celle qu'on faisait passer en dernier. En même temps, cela se comprenait, s'occuper de trois enfants dont l'un n'était pas le vôtre, ce n'était pas facile. « Théodore et Morgane, donnez-moi votre assiette que je vous serve. Et Pearl aussi, bien sûr. » C'était toujours comme ça et à vrai dire, je le vivais assez mal. Je me sentais seule, très seule et au collège encore plus. J'étais la surdouée, et par conséquent, pas grand monde ne me trouvait intéressante, voire personne. Environ un an après, lorsque Morgane et moi-même venions d'avoir douze ans, son père mourut. Ce drame bouleversa toute la famille qui devint plus froide que jamais avec moi. Sauf Morgane. Parfois, je m'entendais bien avec et parfois, elle était plus distante et ce jusqu'à nos 16 ans. À cet âge, Morgane décida de partir de chez elle. Pourquoi ? Je n'en compris jamais la raison mais ce que je savais, c'est que maintenant, il y avait un vide à l'intérieur de moi, un vide que je n'arriverai sans doute jamais à combler si je restais à Londres avec Théodore et mon oncle à broyer du noir.2008, la descente aux enfers •• Par mes propres moyens, j'atterris à San Diego. C'était une ville qui m'avait toujours fasciné. Je n'avais que 16 ans, 16 ans c'était jeune, très jeune et j'étais encore une fois seule dans cette immense ville. J'avais pour objectif de trouver un petit boulot pour me payer mes études, pour que j’aie un bon boulot plus tard mais je ne trouvai rien de tout ça. En comprenant qu'à mon âge, je ne pouvais rien faire seule, j'étais destinée à vivre dans la rue et changer de foyers comme l'on changeait de chemises. À 16 ans, j'étais une fille pommée, à la rue, qui n'avait plus rien et qui n'avait aucune ambition. Pendant un an, de 16 à 17 ans, j'errai dans les rues de San Diego à la recherche d'un abri. Plusieurs fois, je trouvai refuge auprès de dealeur qui n'avait que de mauvaises influences sur moi. Maintenant, en plus d'être à la rue, j'étais une droguée, une alcoolique et une fille qui couchait avec tout ce qui bougeait dès qu'elle avait un coup dans le nez. Pendant un an, je vécus dans cette misère et pendant un an, j'espérais que quelqu'un me trouve un petit matin et qu'il me dise qu'il m'aiderait et qu'il me sortirait de toute cette merde dans laquelle je n'arrivais pas à me sortir seule.Cowel E. Devihnson ou mon sauveur •• « Mais laissez moi ma drogue, redonnez moi mon sachet ! » Dis-je à l'égard d'un jeune homme qui venait de m’ôter mon paquet de drogue. Je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait, s'il voulait me la piquer ou s'il était venu m'aider, comme je l'espérais depuis si longtemps. À ce moment, je compris que le célèbre dicton, l'espoir fait vivre était vrai et que j'en étais la preuve vivante. Le jeune homme qui m'avait pris mon sachet était dénommé Cowel et il venait de me prendre sous son aile pour m'aider à redresser la pente. « Merci Cowel, sans toi je serai encore à la rue à cette heure là, comment je pourrais te remercier ? » Lui demandais-je après être revenue à un état normal. Je venais de prendre ma douche, d'être coiffée et habillée correctement, voilà qui me changeait des habitudes que j'avais prises durant cette longue année. « Ne touche plus à la drogue. » Dit-il sur un ton assez solennel. « Tu peux désormais dire de moi que je suis clean, je n'y toucherai plus jamais ! » Promis-je sur le coup. Seulement, quelques jours après, je retombai vite dans ce qu'on appelait l'addiction à la drogue. Je ne pouvais pas le nier, j'étais une droguée, j'étais malade et il fallait qu'on me soigne. Je ne voulais plus de tout ça, je ne voulais plus y toucher mais c'était plus fort que moi, la partie sombre en moi me disait de recommencer à toucher à cette merde. « PEARL ! Qu'est-ce que tu fous merde ?! Tu m'avais promis d'arrêter ! » - « Je suis désolée Cowel, mais c'est plus fort que moi, si j'en prends pas, je suis pas bien, c'est comme toi quand tu bois ton café tous les matins, moi c'est la drogue qu'il faut que je prenne, sinon je ne peux pas assurer ma journée. » C'est sûrement la chose la plus stupide que j'ai dite puisque peu de temps après, Cowel me força à aller en cure de désintoxication. Bien sûr d'un côté, j'étais d'accord avec lui, je voulais me débarrasser définitivement de tout ça mais d'un autre, un an de soin, ça allait être long, très long, et un an sans drogue, allais-je tenir ?What doesn't kill you makes you stronger •• Plus les jours passaient et plus j'arrivais à me passer de la drogue, heureusement. Je voyais les efforts que je faisais et ils servaient à quelque chose. Cela faisait maintenant huit mois que j'étais au centre de désintoxication et huit mois que je n'avais pas touché à la drogue. Une semaine sur deux, je continuais de voir Cowel. Il venait souvent me rendre visite quand ces dernières étaient autorisées et j'en étais la plus heureuse. Après tout, il était la seule chose que j'avais de précieux à San Diego et Cowel était une drogue dont je ne pouvais pas me passer pendant un an, c'était impossible. Je n'étais pas toute seule au centre. J'avais fais la connaissance d'un homme, appelé Charlie, il me plaisait beaucoup. Chaque jour que je passais avec lui était un jour meilleur, un jour de pur bonheur. Il savait me faire rire et me faire retrouver le sourire dès que je menaçais de replonger dans une sorte de dépression nerveuse. Un après-midi, à 15 heures, j'attendais dans la cour Charlie. C'est là qu'on se retrouvait pendant une heure et depuis huit mois, jamais il n'avait manqué l'occasion de venir. Mais ce jour là, il avait déjà plus d'un quart d'heure de retard. Mince qu'est-ce qu'il pouvait faire alors ? Pour en avoir le cœur net, je demandai à un surveillant. « Excusez moi monsieur, vous n'auriez pas vu Charlie ? » - « Vous n'êtes pas au courant ? Il est mort ce matin, il s'est pendu dans sa cellule, il a fait une rechute. » Je fus une fois de plus assommée par cette nouvelle. Pire que ça en fait, effondrée. Celui que j'aimais dans le fond venait de mourir, mon Dieu comment je pourrais me remettre de ça encore une fois ? Pourquoi moi ? Je n'avais rien fais de mal pour que de telles choses m'arrivent. Je rentrai tout de suite dans ma cellule et commençai à tout foutre en l'air, à jeter tous mes livres et défaire mes draps. Il fallait que j'extériorise tout, je ne pouvais plus tenir. Des gardes arrivèrent quelques secondes après pour me neutraliser et tenter de me calmer. « Bonjour je suis Cowel, je viens voir Pearl, c'est la semaine des visites. » Dit-il le lendemain matin, enthousiaste. « Je suis désolée monsieur mais Pearl a comme rechuté hier, elle a perdu Charlie, un jeune homme avec qui elle passait beaucoup de temps. Depuis elle ne parle plus, elle se comporte comme au début de sa cure alors les visites ne sont plus autorisées pour elle, je vous rappellerai quand son comportement se sera amélioré. » Maintenant, Cowel n'avait plus le droit de venir me voir. Après Charlie, c'était au tour de Cowel. Mais combien de temps allais-je rester dans ce centre ? Jusqu'à la fin de ma vie ? Je devais leur montrer que j'allais mieux même si dans le fond, ce n'était pas le cas, juste pour sortir et revoir Cowel. San Diego, 2010 •• Enfin, le jour que j'attendais depuis maintenant un an, ma sortie du centre de désintoxication. J'allais mieux, beaucoup mieux, je m'étais en quelque sorte remise de la mort de Charlie grâce aux visites de Cowel et à son soutien, une fois de plus. Sans lui, je ne serai rien à cette heure là, je serai encore à la rue ou sûrement morte d'une overdose il y a bien longtemps. Et il était là, à la sortie, il m'attendait. C'était mon sauveur, mon frère, mon héros, c'était Cowel. Tout en lâchant ma valise, je lui sautai dans les bras avant que nous repartions chez lui. Pour l'instant, j'habitais sous son toit, j'étais obligée. Je n'avais pas un sous sur moi, le peu que je gagnais à rendre des services, c'était pour le donner à Cowel, quand il l'acceptait. Finalement, il m'acheta un appartement, après de longues discussions. Je ne voulais pas profiter de son argent comme ça mais ce que je voulais encore moins, c'est être un boulet pour lui. J'acceptai alors l'appartement qu'il m'offrit et l'argent qu'il me versait tous les mois, assez pour me faire vivre et payer mes études en plus. J'étais retournée dans une université comme n'importe quel jeune de mon âge, c'est ce que je voulais, être des plus banales après ce qu'il m'était arrivé. J'entreprenais des études dans l'art, c'était la seule chose pour laquelle je me passionnais vraiment. J'avais déjà une petite idée de ce que je voulais faire, décoratrice d'intérieur. J'avais beaucoup d'imagination à revendre et passer mon temps à aménager de nouveaux espaces était ce que je voulais vraiment faire. Don't kiss me goodbye •• Les études, m'en voilà débarrassées. Maintenant, j'allais pouvoir travailler en tant que décoratrice d'intérieur et avoir une paye qui serait capable de rembourser Cowel. Peut-être ne voudrait-il pas de cet argent mais moi, je voulais absolument lui rendre, de gré ou de force, je lui rendrai, je le savais. Très vite, grâce à mon diplôme, j'entrai dans une entreprise de design et me voilà à exercer le métier que j'ai toujours voulu faire. Il y a à peine quatre ans, j'étais à la rue, sans rien et maintenant, me voilà avec un appartement, un travail stable et des amis sur qui compter. Ça fait du bien d'aimer et de se sentir aimer. Côté cœur, je ne préfère pas me pencher sur le problème. Je ne veux pas m'engager dans une nouvelle relation, je ne suis pas prête à encaisser une autre déception. Je savais que j'étais encore fragile et à tout moment, je pouvais retomber dans la débauche et ça, je ne voulais pas, non en aucun cas. Côté caractère, je suis bien difficile à cerner. Maintenant, toutes les personnes qui me connaissent peuvent me qualifier de maniaque, en priorité. L'année où j'ai été à la rue, j'ai vécu dans la crasse, sans pouvoir me laver tous les jours et je me rattrape aujourd'hui en voulant que tout soit parfait. Peut-être est-ce une maladie, vouloir que tout soit propre et rangé, à sa place, mais je préfère de loin être malade de la propreté que d’être une toxico. Même si parfois, il m'arrive de repenser à mon passé et que dans ce cas-là, je suis assez froide, le reste du temps je suis plutôt une jeune femme pleine de vie, souriante et névrosée. Je profite de chaque instant comme si c'était le dernier et je n'hésite pas à me comporter comme une enfant. Balancer des blagues pourries à longueur de journée et faire des farces, c'est tout moi. Sûrement n'ais-je pas profité assez de mon enfance, je me rattrape maintenant. Malheureusement, sous mes airs angéliques se cache parfois une personne bien plus sombre. Étant très lunatique, je peux changer d’humeur comme on change de chemises. Quand je suis de mauvaise poil, je suis ce qu’on appelle une garce qui n’hésite pas à dire ce que tout le monde pense tout bas, même si ça peut blesser. Le lendemain, à nouveau de bonne humeur et pétillante j’essaie de réparer les dégâts sans pour autant m’excuser. Fierté, un jour tu me perdras. Je suis également assez mystérieuse et très rares sont les personnes qui connaissent mon passé, je ne préfère pas en parler. Lorsqu’on me voit comme ça, on a sûrement l’impression que je me fous de l’amour, de ne pas trouver le prince charmant comme dirait certaines de mes amies mais au fond, j’y pense, tous les jours, ça me trotte dans la tête. Je suis une femme des plus banales sur ce sujet, je recherche l’âme sœur, un homme qui saura me combler de joie et qui me fera oublier mon passé rien qu’en me regardant. « L’amour c’est pour les faibles. » Préférais-je vous répondre.
Dernière édition par Y. Pearl-River Lawford le Sam 26 Mai - 13:49, édité 14 fois |
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