Mya & Ash'

L Little Italy..Un quartier que j'aimais fréquenter. C'était l'un des quartiers les plus paisibles et les plus sûrs de San Diego. Puis, on y respirait comme un air doux méditerranéen qui vous transportait en Europe. Sans oublier ses restaurants où l'on y faisait les plus bonnes pastas que je n'avais jamais goûté ou encore ses pizzas chaudes, fondantes où le fromage et les olives étaient roi. Les Italiens étaient les rois des pastas et des pizzas, c'était bien connu. Puis, il y'avait ce café italien, branché sur la sixième rue et où j'y passais des heures et des heures à écrire, à songer à de nouvelles chorégraphies plus originales sortant de l'ordinaire. La sangle de mon sac de cours autour de mon cou, j'arpentais les ruelles étroites de Little Italy. Tout était placé sous le signe de la joie et la bonne humeur. Le soleil était au rendez-vous, le ciel bien dégagé et , comme si c'était une journée exceptionnelle, tout le monde affichait une mine radieuse. Voilà qui me mettait de bonne humeur. Fredonnant un chant italien, je m'arrêtais devant la vitrine du fameux café où je l'avais l'habitude d'y aller: "chez Gino". Je poussai la porte et sentis quelques regards se poser sur moi. Je n'y prêtai aucune attention et d'une démarche élégante et distinguée, je m'approchai du comptoir.

« Un café-crème s'il vous plait » demandai-je après m'être éclairci la voix.

J'arborai un sourire chaleureux alors que le serveur s'éloignait. Quelques minutes plus tard, il revint avec ma commande et me la tendit. Je pris avec précaution mon café parsemé de crème chantille de peur de me brûler les doigts et déposa un billet sur le comptoir.

« En vous remerciant.Gardez la monnaie.»

Puis, le café à la main, je quittai le café et referma la porte derrière moi. Je m'apprêtai à reprendre mon chemin lorsque je heurtai quelqu'un et ne manquai pas de renverser la moitié de mon café sur moi. Manque de bol, ma chemise était blanche et elle était agrémentée d'une cravate bleu clair. Je relevai mes lunettes et releva ma tête pour voir le visage de la personne qui m'avait heurté. Je 'apprêtais à l'incendier d'insultes lorsque je reconnus un visage plus que familier. Mon visage se figea.

« Oops, désolé, je ... Ash ? »

J'inclinai légèrement la tête. C'était impossible. Mais qu'est-ce que Mya faisait donc là? C'était la dernière personne que je m'attendais à croiser à San Diego. Cela faisait des années qu'on s'était perdu de vue. On ne s'était pas vraiment donné de nouvelles par manque de temps ou peut-être parce que notre rupture avait engendré un certain malaise entre nous. Ma fureur s'était volatilisée et avait laissé place à de l'étonnement. J'étais incapable de dire comment je me sentais face à cette retrouvaille inattendue. Je me sentais à la fois gêné et content de revoir un visage familier.

« Mya? quelle surprise! » dis-je lentement alors que mon visage se fendait en un sourire timide et gêné. « Je dois avouer que c'est le dernier endroit où je m'attendais à te croiser..» ajoutai-je en passant une main nerveuse dans mes cheveux soigneusement coiffés.

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Mya & Ash'

L Je restais là stupéfait me demandant si je rêvais, si j'hallucinais ou bien si ce que j'avais sous mes yeux était vraiment réel. Mya, à San Diego? L'improbable s'était produit. Je ne faisais même plus attention aux passants à la mine joyeuse ou à l'ambiance estivale et chaleureuse qui se dégageait. Je restais là à la fixer, la bouche grande ouverte. Le café sur mes vêtements n'était même plus un problème ou en tout cas n'était pas prioritaire. Je ne détachais pas mon regard d'elle et tenait fermement ma tasse dans ma main. Mya semblait toute aussi étonnée que moi. Elle ne pensait même pas me revoir un jour. A y réfléchir, moi non plus et c'était peut-être pour ça que c'était aussi surprenant. Notre relation appartenait au passé et était classée maintenant. Il fallait laisser le passé au passé même si je le reconnais, j'avais eu du mal à oublier cette amourette. Pourtant, je savais que notre relation n'allait pas faire long feu. La revoir me faisait toujours quelque chose. Un mélange de contentement, d'appréhension et de malaise. Je ne craignais pas que des sentiments amoureux refassent surface. Tout était bien clair dans ma tête. Et puis, j'avais une petite-amie à laquelle je tenais énormément. Pendant un instant, j'ai songé que l'on pouvait rester amis mais au vu du malaise que la situation avait crée, il valait mieux s'ôter cette idée de la tête.

Je me balançais sur mes pieds alors qu'elle m'avoua penser que j'étais en Europe. C'était fou comment le monde était petit. On revoit des visages que l'on ne s'imaginait pas croiser de si tôt et encore moins à l'autre bout du monde. Cette rencontre, hormis mon malaise, avait suscité une curiosité chez moi..la curiosité de savoir ce qu'elle pouvait bien faire ici. Probablement qu'elle aussi était venue pour ses études ou alors il y'avait une autre motivation beaucoup moins sérieuse. Quoiqu'il en soit, si je voulais une réponse, je n'avais qu'à lui poser la question. Je me pinçais la lèvre pour m'empêcher de trop parler. Dans ce genre de rencontre, il valait mieux rester discret et peu bavard. Sait-on jamais...

« Ne t'en fais pas pour ma chemise. Je la ferai laver » répondis-je arborant un sourire faible. Je balançais mes mains d'avant en arrière puis, après quelques minutes de silence, je repris la parole. Je ne savais pas trop comment me comporter mais rester muet ne présageait rien de bon pour la suite. Je devais parler mais pas trop. « Alors...qu'est-ce que tu deviens? » demandai-je sur un ton hésitant et d'une voix peu convaincante.

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