Once upon a time, we burn bright, That all we ever seem to do is fight, On and on..., And on and on and on... Once upon a time on the same side, Once upon a time on the same side, at the same Day, And why'd you have to go have to go and throw it all on my fame. I could've been a Princess, You'd be a King, Could've had a castle, and wore a ring, But noooooo, you let me gooooooo!

Comment tu t'appelles déjà? Meghan. C'est vrai? Tu t'appelles seulement Meghan? Lâche moi, va jouer ailleurs. Non mais dit moi franchement. Tu t'appelles comment? Arrêtes, j'vais m'énerver. Ouuuuh j'ai peur. Non vraiment, dit moi comment tu t'appelles. En entier. Mais qu'est-ce que ça peut te faire comment j'm'appelle, hein? T'as pas autre chose à faire? Quelqu'un d'autre à embêter? Non, on laisse pas une jolie fille comme toi de côté. Alors dit moi! Tssss tu saoule Bobby. Apple-Aaliyah. Meghan Apple-Aaliyah. C'est bon t'es content? Eh bah voilà, c'était pas difficile!

Bobby est celui qui m'a tout enseigné de la street dance. Quand je dis tout, c'est vraiment tout. Des bases aux pas les plus compliqués. Je l'ai rencontré quand j'avais 14 ans. J'étais en vacances à Floride, seule avec ma soeur et mon frère. Comme chaque année à Noël d'ailleurs. Bah ouais, nos parents ne pouvaient pas passer les fêtes avec nous, alors autant nous faire "plaisir" en nous laissant une maison en bord de mer rien que pour nous. C'est clair qu'à première vue, ça peut paraître cool. Une à deux semaines de liberté totale entre frères et soeurs, à faire ce que l'on veut quand on le veut. Mais au fond, c'est vachement lourd. Lourd de ne pas voir ses parents tout ce temps, lourd de ne pas décorer le sapin de Noël en famille, lourd de ne pas ouvrir les paquets cadeaux en pyjama tous ensemble, lourd de se retrouver seuls, chaque année à la même période. "Mais vous n'êtes pas vraiment seuls! Il y a Martha avec vous!" Ouais, génial. Martha s'occupait de la maison de Floride toute l'année. Cuisinière, nounou, femme de ménage... Une grosse et vieille américaine raciste qui n'en a rien à foutre des enfants et qui, en plus de ça, est poilue comme un yéti et à l'odeur d'un poisson pourri. Elle nous plaisait énormément, ça coulait de source. Et tout ça pour quoi? Pour que mes parents puissent continuer à tenir leurs petites affaires financières. Oui, parce qu'être millionnaires, ça prend du temps. Beaucoup de temps. Alors pourquoi avoir eu des enfants si c'était pour les refiler dès les premiers mois à une nourrice? Pour assurer la lignée et être sûr que tout ce joli petit pognon ne finisse pas dans les mains de n'importe qui. Voilà dans quel univers j'ai vécu et duquel j'ai réussi à en sortir en emménageant ici, à San Diego.

J'ai un frère et une soeur. Ils sont jumeaux, nés deux ans après moi. On s'est toujours bien entendus. C'était la seule chose à faire: se serrer les coudes pour survivre normalement à tout ça. Du coup, on a fait plein de choses ensemble et nous sommes devenus très proches. J'avais deux personnes à protéger, et du coup j'ai dû apprendre à me protéger moi-même. C'est pour ça que je suis quelqu'un de plutôt renfermée, réservée. Je ne m'étale pas sur moi, sur ce que j'aime, sur ce que je n'aime pas. Parler de moi, c'est pas mon truc. Du coup, personne ne me connais vraiment bien. Je ne me dévoile pas entièrement, et quelques fois, ça gêne les autres qui ont l'impression que je ne leur fait pas confiance. Mais j'ai tellement dû faire attention à chacun de mes mots, chacun de mes gestes, etc avec mes parents, lors des soirées qu'ils organisaient, où tout devait être parfait, que j'ai pris l'habitude de me cacher derrière la politesse en me contentant du strict minimum. Ma mère me répétait sans arrêt que les gens s'en fiche de qui je suis: une belle robe et une jolie frimousse leur suffit. Sois jolie et tais toi. Voilà pourquoi je ne parle pas de moi. Traumatisée vous dîtes? Non, n'abusez pas non plus. Je sais m'ouvrir autrement, je sais m'amuser et m'exprimer d'une autre façon. La fête et la danse, entre autre. Depuis que je suis toute petite, je danse. Danse classique, danses latines et plus tard, street dance avec tout ce qu'elle englobe. Une passion dont je ne me lasserais jamais. Quand je danse, je peux oublier tellement de chose, être tellement libre que ça en devient vitale. Je compense le reste avec la fête. Non, je ne fume pas. Rien du tout. Et je bois raisonnablement. Mais je m'éclate. Je chante, je danse, je ris... Je m'amuse. Et c'est ce qu'il faut dans la vie, non? S'amuser. Du coup, la journée, quand je ne danse pas, je fais des photos. Photographe, moi? Non, pas du tout. Mettez moi un appareil photo dans les mains et vous constaterez le massacre par vous-même. Non, ce que je fais moi, c'est poser. Je pose pour les plus grands maintenant. Les plus connus mais aussi, petit à petit, la haute couture française. En fait, depuis ma plus tendre enfance, j'adore les vêtements, la mode... C'est ma seconde passion. Du coup, il me semblait logique d'en faire mon métier. Ma mère connaissant quelques personnes dans le milieu, c'était donc super simple d'y accéder. C'est d'ailleurs la seule chose qu'elle a fait pour moi. Et la seule pour laquelle je lui en serait toujours reconnaissante.

Que dire de plus? Qu'avez-vous besoin de savoir? J'ai tout dit, tout raconté. Ma vie n'a rien d’exceptionnelle à part le fait que je possède un peu plus d'argent que la moyenne, que vous pouvez me voir sur les affiches dans la rue et que je côtoie le monde de la musique grâce à mes apparitions dans certains clips vidéos. Mais gardez une chose en tête: mon nom, mon prénom, mon âge, mon métier, vous le connaissez. Mais moi, vous ne me connaissez pas.