L'histoire est libre mais je vous donne tout de même certains détails assez importants.
« Je suis né à San Diego dans l'un de ses quartiers les plus populaire. Je fus élevé par ma mère. Cette dernière était tombée enceinte à l'âge de seize ans suite à une histoire d'amour avec un italien qu'elle avait rencontré pendant des vacances. Elle avait été tellement sotte, imbécile et avait cru qu'il l'épouserait en sachant qu'elle était enceinte. Il l'avait quitté, l'avait abandonné. Elle s'était retrouvée seule vu qu'elle était orpheline et dut donc se débrouiller toute seule. Je grandis en ayant cette haine et ce dégoût pour les sentiments, l'amour. C'était à cause de cela que ma mère était tombée enceinte... c'est à cause de l'amour que je fus privé d'amour. Je fréquentai le lycée du quartier et mes notes n'étaient pas vraiment exceptionnelles. J'étais intelligent, je le savais. Mais je ne travaillais pas. Je comptais seulement sur mon intelligence pour faire le travail à ma place. J'obtenus donc une bourse afin de poursuivre mes études dans l'une des universités les plus prestigieuses du pays. Je décidai de m'y rendre seulement pour faire plaisir à ma mère. »

C'est bien trop compliqué. « - Tu crois au coup de foudre ? - Oui. - Naïve. » Elle froissa les sourcils et me lança son oreiller en pleine figure. Je ne bougeai pas continuant de fumer mon joint, lentement. J'en profitai du mieux que je le pouvais vu que je ne pouvais m'accorder le luxe d'en acheter d'avantage. Je dois avouer que les joints devenaient de plus en plus chers. Elle était assise, en face de moi, les jambes croisées et jouant avec sa mèche rebelle qui ne cessait de lui cacher la vue. Elle était stressée, nerveuse... Je pouvais le sentir. Je la connaissais par coeur et pouvais traduire chacun de ses gestes. Cependant, je ne lui posai la moindre la question. Elle laissa échapper un soupir avant de venir me rejoindre dans le grand divan marron. Je ne bougeai pas. Elle fit une moue boudeuse et me lança un regard noir avant de se lever brusquement pour reprendre sa place. Je lui attrapai le bras, rapidement et l'obligeai à se rasseoir. Je demeurai silencieux et elle aussi. On n'avait guère besoin de parler. Le silence ne nous avait jamais gêné, tous les deux. Je sentais les vibrations se dégageant de son corps et pouvais comprendre à travers sa respiration rapide ce qu'elle ressentait. Je gardai le silence. Elle laissa échapper un petit ronronnement qui fut rapidement étouffé par un bruit sourd provenant de la maison des voisins. « Je t'aime. » Avait-elle murmuré, doucement. Je l'ignorai et continuai de fumer mon joint. La fumée qui s'en dégageait envahissait de plus en plus la chambre dans laquelle on se trouvait. J'observais calmement les coins de la chambre et fus amusé en me rappelant de tous les souvenirs que j'avais vécu ici. Elle était toujours là, assise sur le divan. Je ne m'étais pas retourné mais je pouvais déjà sentir ses yeux se remplir de larmes et son premier sanglot encore étouffé et emprisonné dans sa gorge. Sa main droite trembla légèrement et elle dut se forcer à se calmer. Elle ne voulait point que je le remarque, trop fière pour se permettre de s'avouer vaincue. Elle était vexée et blessée. J'aspirai profondément la dernière bouffée provenant de mon joint avant de l'écraser par terre. « Connard. Va te faire foutre. » Elle venait d'exploser tel un volcan essayant de se retenir mais en vain. Elle se leva brusquement et se mit face à moi. Elle me gifla rapidement et laissa échapper une longue série de mots grossiers dont la grossièreté augmentait en crescendo à mesure qu'elle parlait. J'avais toujours été amusé par ce contraste entre son innocence et sa vulgarité extrême, à la fois. Elle avait cette habilité de jongler entre les deux tout en gardant un air angélique. Elle me cognait de plus en plus fort accompagnant chaque coup par un sanglot déchirant. Les larmes coulaient de son visage - l'une après l'autre - embrassaient doucement sa peau de bébé et se réunissaient à la fin de son menton parfait avant de tomber et se fracasser sur le sol. J'avais croisé les bras et n'avais toujours pas bougé. J'observais cette magnifique scène et admirais la façon avec laquelle Tatiana bougeait. Elle était tellement belle avec sa longue chevelure blonde, ses yeux tout bleus malgré la quantité de larmes qui en découlait , ses lèvres pulpeuses qui ne cessaient de bouger vu la fréquence de vitesse avec laquelle elle parlait. C'était magique. Tout s'interrompit, soudainement. Elle s'arrêta de parler, sûrement trop fatiguée pour poursuivre. Ses larmes, cependant, ne cessèrent de couler. Elle se laissa tomber d'une manière lasse sur son lit et son regard se perdit. Je l'observai pour un laps de temps assez court. Je me levai, lentement, et avançai en sa direction. Elle ne bougea pas. Je m'agenouillai pour pouvoir la contempler plus aisément et collai mon visage contre le sien. Mes lèvres embrassant son front, essuyant ses larmes, caressant son nez un peu trop parfait tout en cherchant ses fines lèvres. Elles se collèrent d'une manière passionné et douce à la fois pour donner naissance à un baiser langoureux plein de nostalgie, de désirs et de remords.