Je n'ai jamais aimer faire les magasins. Je comprends parfaitement que certaines filles aiment ça, mais moi ça me tape sur les nerfs. J'ai du mal à comprendre à quoi ça sert de faire la queue pendant des heures pour acheter une paire de pompes que je suis sur de trouver sur sarenza.com ! Et puis, franchement attendre trois plombes pour pouvoir essayer un malheureux jean, ça me dépasse ! Je suis pas une clocharde en matière de mode, je m'habille bien, enfin, selon mes goûts. J'aime les tissus liberty avec pleins de fleurs et aussi les vêtements de sports, je vais souvent à la gym. Ce que je déteste, c'est acheter des fringues, faire les magasins, ce n'est pas ma tasse de thé, et quand j'y vais, c'est qu'on m'y a trainer de force. Et justement, aujourd'hui, c'est le cas !

Lennon, une très bonne amie à moi est une mordue de mode et elle adore me tanner pour que je vienne avec elle, pour elle, que je commande sur internet est franchement idiot, mais au moins, je fais pas la queue pour l'avoir et je paye le prix fort pour l'avoir le jour même, le tout sans sortir de chez moi, classe, non ?! Bref, ce jour là, je venais à peine d'ouvrir les yeux que mon nouveau blackBerry sonnait à toute ber-zingue. Je ne l'avais pas entendu, c'est Pomme, mon jack russel de trois ans qui s'est mis à brailler en me l'apportant. Elle avait sûrement comprit ce qui se passait ... Je décroche et j’entends la voix surexcité de Lennon qui m'annonce qu'il faut absolument qu'elle s'achète une robe superbe qu'elle vient de voir dans un magazine. Je grogne, quand je comprends que je vais devoir l'accompagner.

J’enfile ma robe de chambre, il est hors de question que je me balade en nuisette dans l'appartement. Mon copain risque de se faire des idées. Justement, il est dans la cuisine, son regard s'éclaire quand il me voit, et je me sent finalement soulagée de devoir aller au centre commercial. Je l'aime, mais on ne vit pas vraiment ensemble, je l'héberge le temps qu'il trouve un autre logement, et bon, je lui ai refiler la chambre d'amis et depuis, presque touts les soirs il cherche à m'y attiré, mais j'ai une peur panique d'aller plus loin. Voilà pourquoi, je préfère aller dans les magasins plutôt que de rester avec lui.

Néanmoins je l'embrasse tendrement pour lui souhaiter le bon jour, puis je prends mon petit déjeuner avant d'aller me laver. Je m'habille vite fait, et je ne suis pas encore sortit de mon appartement que Lennon me rappelle pour me rappeler de ne pas me défiler. Si elle savait ! Pomme dans les bras, je prends mon sac, sort de l'appart' et me dirige vers ma petite voiture, une Swift rouge que j'adore. Il ne me faut que quelques minutes pour me rendre sur les lieux du délits et quand j'arrive, bien sûr, elle est introuvable ! Cette fille est incroyable, elle me titre du lit un samedi matin et elle est en retard ! Je m'assois donc près de l'entrée, Pomme sur les genoux et j'attends.

Je trouve vite un banc ou poser mes grosses fesses. Pomme s'agite dans mes bras, mais je préfère la tenir fermement, manquerait plus qu'elle se barre, je serais bonne à lui courir après. Je ne suis pas patiente, c'est hélas l'un de mes trop nombreux défauts. Bah oui, je suis aussi chiante, timide, coincée, bornée, trop gentille, naïve, et j'en passe, on pourrais en noircir des pages et des pages, des fois, je me demandais comment j'arrivais à me faire des amis. Il faut croire que mon côté trop gentille avait du bon, ou alors, ils faisaient semblant. Quoique ça m'étonnerais fort que ça soit le cas, j'avais un don pour savoir quand on me mentais. Par contre moi, je savais mentir à la perfection, si bien que Shane ne se doutait pas un seul instant que je puisse avoir peur de coucher avec lui, en un sens, c'était pratique.

Je me sens quand même garce de l'avoir laisser, alors qu'il n'a rien fait de mal, je me décide alors à lui envoyer un petit message, ou plutôt à long, parce que même si je ne le montre pas, je suis complètement folle de lui, et ça me fait de la peine que ses parents ne me supporte pas. Son père ne comprends pas ce que son fils fait avec moi, quand à sa mère, n'en parlons pas, elle essaye de le faire changer d'avis à mon sujet, mais, j'ai de la chance, même si je suis une imbécile, il m'aime. Bref, il ne me faut pas beaucoup de temps pour lui écrire, je tape vite, et il me répond presque aussitôt. Il est vraiment génial, il faudrait vraiment que je me soigne et que je change, parce qu'il ne mérite pas ça. J'ai même songé à consulté un psy, mais ça ne changerait rien à l'affaire, mais comment cesser d'avoir peur sans lui en parler ?

Cela faisait bien une dizaine de minutes que 'attendais sur mon banc, n'y tenant plus, je repris une nouvelle fois mon téléphone dans le but d'appeler mon amie pour lui demander si elle ne se payait pas ma tête. Après tout, elle se serait pas gênée, elle ! Je n'en eut toutefois pas l'occasion, puisqu'au milieu de la foule, je reconnue sa chevelure rousse. La chance qu'elle avait d'avoir des cheveux pareil ! A côté, j'étais vraiment des plus banales.

« non, c'est toi qui est en retard, » lui répondis-je. J'avais l'habitude, elle me faisait le coup à chaque fois.

J'éclata de rire à la réponse que me fit mon amie. Son excuse était loufoque et lui ressemblait ben. Il n'y avait que Lennon pour inventé un truc pareil. Et je savais parfaitement qu'elle n'avait pas de voiture. J'en avais une, mais je le reconnais, je préférais me déplacer à pied. J'étais une trouillarde, je dépassais jamais le 50, qu'on ne soit pas en ville, c'était pareil. Résultat, dès que j'étais au volant, je me faisais klaxonner et appeler de divers noms d'oiseaux. Je m'en fichais pas mal, j'avais l'habitude, et puis, je changerais pas pour faire plaisir aux autres. J’eus soudain un doute, p'être bien qu'elle en avait une finalement, ce qui expliquerait son retard. Remarquez, c'était qu'un détail, et je ne lui en voulais déjà plus. Je n'étais pas rancunière, il en fallait vraiment beaucoup pour me mettre en colère, et puis, s’était plus fort que moi, j'étais tout sauf méchante. J'y peux rien ! J'avais quand même une qualité, celle de ne pas m’énerver pour rien, elles étaient rares, mais j'en avais quand même .

« Mais oui, c'est ça, » plaisantais-je, « Prends-moi pour une andouille ... M'enfin t'es là, c'est l’essentiel. »

Lennon donna une caresse à Pomme qui se dressa sur ses pâtes arrière, manquant de tomber des mes genoux. Je ris, avant de me lever, en le calant dans mes bras. Mon amie me demanda alors si j'étais à faire du shopping. Je n'avais besoin de rien, j'étais simplement venue pour l'accompagner et surtout pour éviter de rester avec mon copain, que j'aimais pourtant de tout mon cœur, mais je n'étais pas pour autant prête à faire du shopping pour autant, aussi, une affreuse grimace vint se dessiner sur mon visage. Je l'effaça bien vite, sachant, que ça ne lui ferait pas changer d'avis.

« Il faut bien, et puis ça me sauve la vie, » avouais-je, sans aller au bout de ma phrase.

Lennon adorait le saucisson ? C'est marrant, mais je m'en doutait ! Bref, à ma remarque, Lennon avait rétorquer qu'elle aimait les andouilles. Je me retient d'éclater de rire. Je n'était pas un danger publique au volant, en revanche, je l'était lorsque je me tenait debout sur mes deux jambes. Maladroite comme c'est pas permis, je passe temps à me tordre les pieds. Et comme je suis susceptible, si on se paye ma tête, je fais la gueule. Je n'en rajouta pas plus, sinon, on en aurai pour des semaines. Puis bon, j'avais un humour à 1$, qui ne faisait rire que moi, donc autant ne pas en remettre une couche. Je ne parviendrais qu'à plomber l'ambiance.

Lennon m'avait ensuite demander si j'étais prête pour une séance de shopping. Je ne serais jamais prête pour ce genre de truc, même si ma vie en dépendait, néanmoins, ce jour là, Lennon m'avait rendu un sacré service. Je crois bien qu'elle était loin d'imaginer à quel point. Même si courir les magasins était une vrai torture pour moi, j'étais prête à l'enduré. Je n'achèterais rien, je porterais les sacs. Lorsqu'elle me demanda pourquoi elle me sauvait la vie, une nouvelle grimace se dessina sur mon visage. J'avais honte de moi quand même.

« Euh ..., » commençais-je, « Mon copain ne travail pas aujourd'hui, » finis-je, par avouer.

Lennon savait parfaitement tout de mon histoire. Elle savait qu'on vivait plus ou moins ensemble et que je l'obligeais à dormir dans le canapé. Elle ignorait cependant que ma raison première était d'avoir peur. Une peur panique de tout ce qui avait un rapport, de près ou de loin, avec la sexualité. Autant le dire qu'en sachant qu'il ne travaillait pas, j’aurai été une fois de plus, obligé de prendre la fuite face à mon copain.

Hj : Aucun soucis, j'ai été pas mal occupé depuis lundi. Et ma réponse pu la , désolée.

Shane n'était pas un garçon difficile à supporter, au contraire, c'était un amour. La plaie dans notre couple c'était moi et mes manières de grand-mère, un jour prochain, je devrais peut être prendre rendez-vous chez un psy, histoire de me faire soigner. Ça ne tournait pas bien rond dans la planète Kayla.

« Non, c'est pas ça, » commençais-je, gênée. « Il, euh ... il attends juste certaine chose de moi et je peux pas lui donner, » finis-je par avouer, honteuse.

Pathétique, j'étais pathétique. Une vrai minable, même ma sœur était moins coincée que moi, c'est dire. Néanmoins, je ne m'éternisa pas sur le sujet, parler de moi, c'était pas mon truc. De plus, Lennon n'avait pas poser de questions, donc inutile de lui en donner l'occasion. De toute manière, c'est pas en en parlant avec une amie que j'arrangerais la situation. Il fallait que j'en parle avec lui, mais c'était au dessus de mes forces.

Nous nous dirigeâmes vers une première boutique. J'avais poser Pomme par terre et il s'empressa de faire des bons à côté de moi, tout content d'avoir retrouver une presque parfaite autonomie de mouvement. Bah oui, étant tenu en laisse, il ne pouvait passé ou il voulait. Aussitôt dans le magasin, Lennon m'entraina vers un présentoir ou se tenait, je fut bien obligé de le reconnaitre, une jolie robe qui, je le savais, m'irait bien. J'allais tendre le bras pour la regarder de plus près, mais les paroles de Lennon me firent revenir sur ma décision. Selon elle, si je portais cette tenue, j'avais toutes les chances du mon de plaire à mon chéri.

« Dans ce cas, elle restera sur le présentoir, » dis-je, en faisant demi-tour. Mon regard se porta sur un pantalon noir, tout ce qu'il y a de plus simple, mais qui me correspondait parfaitement.