∞ Il est 23h30 quand tu finis ton service, tu travailles depuis 13h30, sans t’être arrêté. Mais bon, il te le faut, cet argent, pour toi, et surtout pour eux, tes deux petits frères, et ta toute petite sœur, qui sont restés chez toi à Paris, avec ton abominable père. Tu poses ton plateau, et enlève ton tablier, adressant un rapide salut à tout le monde, tu t’en vas direction ton appartement pour te changer avant d’aller te relaxer sur une piste de danse. Il n’y a que là que tu es toi, toi toute entière à 100%. Tu entres, te douches, et te change en vitesse, un slim en jean clair, et une simple blouse. Puis tu sors de chez toi, et t’en vas pour Hillcrest est. Là-bas, il y a un endroit que tu affectionnes particulièrement, le Pole Sensations. Tu sors une cigarette de ton paquet, l’allumes, et la fumes en marchant. Fumer tue, mais faut bien crever de quelque chose après tout. Tu y arrives enfin, et un sourire se dessine sur tes lèvres, t’écrases distraitement ce qui reste de ta Camel, et tu pousses la porte, laissant la musique et l’ambiance t’assaillir. Sans t’en rendre compte, ton corps se balance au rythme des basses, et tu t’avances vers le bar pour commander un verre. ❝ Un martini s’il te plait.❞ Tu balayes la salle du regard en attendant ton verre, oui tu cherches quelqu’un de précis. Un homme. Tu ne connais pas son nom, ni quoique ce soit, mais il t’attire, et ce plus que jamais. Vous vous cherchez, souvent, sans jamais craquer. Ton verre arrive, et tu remercies le barman, tout en prenant une gorgée. Un petit soupir sort de ta bouche, et tu passes distraitement une main dans tes longs cheveux.

•• Ce soir, quel programme ? Oh ben en tant que Castichou fidèle au poste et à ses habitudes, je vais sûrement aller draguer en boite, danser un peu, faire des yeux doux & choisir parmi la file d'attente de prétendantes qui crèvent pour une nuit avec moi. Ces filles... j'les comprendrais jamais. Ça leur sert à quoi, au fond, de coucher avec moi en sachant que je m'attarderais pas demain, qu'elles n'auront pas même mon nom en souvenir & jamais l'espoir de recommencer ? J'les comprends pas. Mais bon, c'pas mon problème après-tout. J'entre au Pole Sensations. Il est un peu plus de minuit. Mes yeux habitués fouillent la salle rapidement, certains me saluent, d'autres me sourient, & le reste m'ignore. Le barman m'adresse un salut bruyant & je le lui renvoie avec un sourire. Je m'approche alors du bar justement... quand je croise une jolie demoiselle que je connais bien. Enfin non c'est n'importe quoi : je ne la connais pas du tout. Ni son nom, ni son âge, ni rien. Juste qu'elle m'attire, que ça fait des soirs et des soirs qu'on se cherchent sans jamais oser se trouver, et que je la désire comme j'ai rarement désiré quelqu'un. J'intercepte son verre & en prends une longue gorgée sans me gêner. Je lui adresse un sourire angélique. « Tiens donc, inconnue, il me semble que je te dois un autre verre n'est-ce pas ? » La provocation, le jeu. Toujours. Je lui indique le bar de la main, haussant un sourcil interrogateur.

∞ De longues minutes passent, tu balayes la salle sans le voir, et sans rien voir d’intéressant. Tu bois tranquillement ton verre quand soudain, tu le vois. Avec son attitude de beau gosse, aimant à filles, ce qu'il est, tout le monde le sait bien. Tu le vois saluer, sourire, hocher la tête à des gens que tu ne connais que de vue, et soudain, il est près de toi. Tu ne détournes pas le regard, après tout, ça fait partie du jeu Il sait que tu le veux, tu sais qu'il te veut, mais jamais cela ne va plus loin. Faire durer les choses est excitant après tout. Et c'est vrai qu'au plus ça dure, au plus c'est cool Il prend ton verre, et en boit une gorgée, ça jamais personne ne te l'avait fait. Tu te retiens de rire, et lui offres un petit sourire. ❝ Salut l'étranger! T'avais soif dit donc, tellement que t'as pas pu attendre le tien. ❞ Tu lui souris charmeuse, et t'approches de lui pour lui souffler à l'oreille. ❝ Non, ça va, je n'ai plus très-très soif. ❞ Tu te recules, et lui souris. ❝ Je peux te le laisser si tu veux, moi je pense que je vais aller me défouler un peu, histoire de changer d'air. ❞ Nouveau sourire, et prise d'une envie soudaine, tu colles un baiser sur la joue du beau brun, avant de le quitter, et de te laisser guider, et envahir par la musique. Elle prend possession de ton corps, et naturellement, tu te mets à bouger, sans vraiment danser. Le tout, le regard rivé dans celui de l'inconnu.

•• Ouais, j'ai peut-être peur aussi. Peur qu'on franchisse la ligne, peur que tout ça s'arrêter. Peur que je me rende compte qu'en fait, j'aimais ça. Ce jeu, tout ça... Ouais, j'crois que j'veux pas que ça s'arrête. Pour ça, 'faut l'alimenter, faut jouer, encore & encore. Non, j'ai pas pu attendre le mien. J'ai surtout pas pu attendre de la taquiner. J'suis du genre à m'imposer comme ça ouais. Elle refuse mon verre & j'affiche une moue feignant d'être vexé. Je finis son verre d'un seul coup et tandis qu'elle se dirige vers la piste de danse, je laisse le verre dans les mains d'un mec qui passe par là. Je lui adresse un clin d'oeil, il me regarde comme si j'étais un alien, et je continue mon chemin. Je la regarde se déhancher un peu. Elle fait quoi là, elle danse ? Non parce qu'alors, on n'a pas vraiment la même définition elle & moi. Je croise les bras, me mettant à un ou deux mètres d'elle pour poser un regard supérieur sur la demoiselle. La danse, c'est mon domaine, et j'ai pas peur de passer pour un arrogant puisque je sais y répondre. « Tu fais quoi là ? Non parce que... j'peux aussi t'apprendre à danser si tu veux. » Je lui lance un regard faussement désespéré, comme si je la jugeais comme ça. C'est pas mon genre, pas du tout. Mais je serais curieux de ce que ça donnerait si je la poussais comme ça dans ses retranchements.

∞ Faut avouer que toi non plus, t’as pas vraiment envie de craquer, pas tout de suite, parce que jouer ça t’aimes, oh que oui ! Et surtout avec lui, il est comme toi, et puis, il n’a pas l’air de vouloir craquer. Et c’est très bien, parce que tu ne veux pas que ça s’arrête, pas encore. T’as plus d’un tour dans ton sac aussi. Il boit dans ton verre, ce qui a le don de t’amuser. Qui fait ça, vraiment ? Mais il le fait en exprès. C’est pourquoi tu l’envoies sur les roses quand il te propose un verre. Non mais il a cru quoi, que t’étais si facile que ça ? Il a pas encore compris ?... Tu souris, et files sur la piste, d’abord, tu te contentes de bouger, te laisser simplement aller, de gauche à droite, le regard rivé sur le brun, qui vide ton verre, et … et le donne à un mec ? Eum d’accord, pourquoi pas hein ! Tu secoues la tête en souriant, il est pas comme les autres lui ! Puis tu vois son regard, supérieur, il se pense mieux que toi, ce que t’as toujours détesté. Mais tu fais mine de rien, et tu t’approches un peu de lui. Si seulement il t’avait vraiment vu danser, et pas te trémousser, il aurait fermer sa gueule ❝ T’es marrant tu sais. Vraiment hilarant. ❞ Tu lui tournes le dos, et te laisses aller, tu es dans une bulle, où il y a juste la musique et toi, et tu te mets à danser, mélangeant tout ce que tu connais, tout ce que tu sais faire, pas de classique, tango, valse, et des choses moins conventionnelle que tu as appris étant jeune, dans la rue. Tes yeux sont clos, tu te fiches totalement du brun pour le moment, tu te fiches de tout le monde. Danser c’est ton truc à toi, quelque chose que jamais personne ne pourra t’enlever, c’est ce qui t’as permis de réussir à survivre à ton enfance.

•• Ouais, moi j'fais dans l'originalité. Parait que personne ne s'attend jamais ni à mes réactions ni à mes faits & gestes et c'est ce que j'adore faire : surprendre les autres. Bref. J'peux pas deviner, moi, quand elle me dit qu'elle va danser, qu'elle sait vraiment danser puisque tout ce qu'elle me montre c'est un trémoussement grotesque quand on est fin danseur comme je le suis depuis des années. Je n'ai pas été admis dans la plus grande école de danse de San Diego pour rien. Elle me complimente alors sur mon humour, et je lui réponds avec un grand sourire mais il ne me semble pas avoir lancé une de mes super blagues pourtant. Puis alors, je comprends. Elle se met dos à moi. Et là, elle danse. Elle est la seule à danser. Oui parce que de mon point de vue, tous les autres gens là qui se trémoussent du derrière sur la piste ne dansent pas. Danser, c'est ce qu'elle m'offre là à ce moment-là. C'est improviser, c'est vivre de ses pas, c'est bouger comme si rien d'autre n'existait. Et c'est ce que l'inconnue fait là, sous mes yeux. Je suis si choqué que je la regarde comme ça : :ROOHH:. Mais rapidement, je me reprends & me colle contre elle dans son dos sans aucune gêne. A son oreille, je lui murmure : « Pourquoi tu m'as caché ça ? » avant de m'éloigner d'un seul coup, lui lançant un regard provoquant et intrigué.

∞ Et pour les surprendre, il les surprend Le mec a du le prendre pour un timbré. Ce que tu finis par croire qu’il est. Tu es piquée au vif par sa réaction, son air, mais tu caches ça sous tes taquineries, et ton faux compliment sur son humour. Puis tu le lâches du regard, et te mets à danser. De la vraie danse, pas de trémoussements, déhanchements et tout ça, pas comme font tout ces pauvres gens sans talents Bon, t’es pas comme ça en général, mais tu avoues volontiers que tu sais danser mieux que pas mal de monde. Toi tu mets tes émotions, tout ce que tu as, ton âme dans tes pas, dans tes mouvements. Parce que la danse, c'est ce qui te fait vivre, ce qui te fait avancer. Tu ne vois plus l'inconnu, et tu ne prêtes plus aucune attention aux gens alentours, c'est comme si tout s'évanouissait autour de toi, tu bondis, tu bouges en rythme avec les basses, ou en décalé, tu laisses ton corps parlé, tu le laisses aller. Improvisant sur le moment. Quand soudain, un corps colle le tien. Tu fais volte face, et te retourne, pour apercevoir le bel inconnu. ❝ Je n'ai rien caché, c'est toi qui a pensé que je ne savais pas danser. ❞ nuances-tu. Puis il s’écarte, tu t’avances un peu vers lui, et lui lances un peu fort pour qu’il entende malgré la musique. ❝Je peux t’apprendre si tu veux. ❞ exactement sur le même ton que lui, sauf que toi tu plaisantais, t’es pas une vilaine comme lui !

•• La vexer ou la prendre de haut n'est pas mon but, ni mon habitude. Je ne suis pas comme ça & ceux qui me connaissent bien le savent. Mais là, c'est différent. Et puis, provoquer les gens, c'est aussi quelque chose que j'adore faire, faut l'avouer. Alors qu'elle se dévoile enfin, et que je découvre devant moi non pas quelqu'un qui se déhanche seulement, mais une danseuse réelle car elle a de la technique, de l'habitude, de l'entraînement. Comment ai-je fait pour ne jamais m'en apercevoir ? Je fouille dans ma mémoire. En effet, il me semble bien qu'on ait jamais dansé ensemble. Donc, elle ne sait pas pour moi non plus. Elle me fait alors face, mais je m'écarte. Elle s'avance encore, comme pour conserver notre proximité. Je suis ravi de voir que ce jeu l'amuse aussi ; jouer tout seul, c'pas mon truc hein. Elle m'emprunte mon ton. Exactement. Avec le même accent. Un accent français, que je discerne enfin dans ses mots, dans sa voix, chose que je n'avais jamais fait attention avant ce soir. « M'apprendre ? » Je fronce les sourcils et m'avance suffisamment pour la faire reculer jusqu'au centre de la piste. Je la défie du regard et lui tend la main. « Tu m'accordes cette danse & tu jugeras par toi-même si j'ai besoin de cours ou non ? » je propose d'un air malicieux, dardant mes yeux dans les siens.

∞ Tu te rends compte au bout d’un moment que tu l’impressionnes, et cela fait décupler ton plaisir de danser. Ca lui en a bouché un coin de te voir danser ainsi, avec une aisance et une grace qui t’es naturelle. Jamais vous n’avez danser l’un avec l’autre, ou l’un devant l’autre, il ne pouvait donc pas savoir à quel point tu te débrouilles bien, même plus que ça. Soudain, une question s’impose à ton esprit. Comment est-ce qu’il danse ? Il faut croire qu’il se débrouille bien vu ses paroles précédentes, et tu commences à espérer qu’il sache danser comme toi. Tu n’as dansé qu’avec un seul partenaire, et cela remonte à des années, et il faut avouer que danser avec quelqu’un qui a du talent, ça te manque énormément. Tu t’avances, ne voulant pas vraiment le perdre dans la foule de monde alentours. Et puis aussi pour continuer votre jeu du chat et de la souris. Toi, tu ne remarques pas son accent pareil que le tien, tu ne fais pas attention à sa voix, enfin, pas directement sa voix, tu prêtes plutôt attention à son ton. Il avance, et te fais reculer, jusqu’au centre de la piste, un sourire se dessine sur tes lèvres, et tu relèves les sourcils. Sa main tendue vers toi, il te propose de danser. Tu hésites, mais pas très longtemps, tes yeux rivés dans les siens, tu lui réponds. ❝Ca marche l’inconnu.❞ tu souris, et attrapes sa main.

•• Je trouve rarement un ou une partenaire à mon niveau. D'habitude, je me contente de danser avec des gens qui dansent relativement bien sans avoir une réelle expérience comme j'ai moi. Néanmoins, danser avec cette belle inconnue – en fait elle n'est pas inconnue mais vu que je ne connais toujours pas son prénom... – est plus que tentant, parce qu'elle vient de me prouver qu'elle sait danser. Un sourire se dessine sur ses lèvres fines que j'aimerais vraiment toucher au moins une fois, et je sais alors qu'elle va accepter. Je le sais, je le sens, c'est comme ça. En effet, ma conviction se renforce lorsqu'elle pose sa main dans la mienne. Je souris à mon tour et l'attire brusquement à moi, plaquant une de mes mains dans son dos. On est pratiquement collés, mais ça aussi ça fait parti du jeu. On se cherche, et j'ai terriblement envie de la trouver bordelou. Mais je me retiens et laisse à mon corps le temps de s'imprégner de la musique. Et alors, les mouvements commencent. Je l'éloigne de moi et lui lâche la main, me mettant alors vraiment à danser, rien que pour moi, avant de relever les yeux vers elle au bout de quelques secondes, pour me calquer sur ses mouvements à elle.

∞ Toi, tu ne danses plus jamais en couple, tu préfères à la limite danser vraiment seule, pour profiter pleinement, et te trémousser avec des inconnus. Mais là, c’est différent, c’est la première fois depuis Léandro, depuis Paris, que tu acceptes de danser avec un partenaire. Vraiment danser. Tu es intriguée, très intriguée par ce jeune homme. Et attirée, on peut le dire. Il est le parfait beau gosse, grand, beau, sourire ravageur, toute une trainée de fille derrière lui. Mais pour le moment, c’est à votre petit jeu qu’il joue, et ça te fait plaisir. Trèèès plaisir Tu poses ta main dans la sienne, et te retrouves subitement collée à lui. Tu relèves les yeux vers les siens avec un sourire, et son odeur t’enivre un peu. T’as envie de coller tes lèvres aux siennes et de le plaquer contre un mur, mais tu prends sur toi, laissant durer l’attente, encore et encore. Puis surtout parce que tu veux le voir danser. La curiosité est un vilain défaut, mais quand on l’a, c’est pas de notre faute ! Il commence à danser, et te fais t’éloigner d’un mouvement, tu tourbillonnes sur toi-même en souriant, enchainant de petits pirouettes, avant de l’observer un peu, étonnée. Il danse, divinement bien. Mais tu ne te laisses pas impressionnée, et tu te remets à danser, laissant la musique prendre possession de tout le reste, tu es dans ta bulle, sauf que cette fois, tu le laisses entrer dans ton monde.

•• D'habitude, moi aussi je danse seul même si je fais rentrer quelques personnes dans mon monde. Que ce soit Jazz, Blue, ou d'autres, j'aime bien les initier, leur montrer ce que moi je ressens lorsque je bouge sur une piste de danse avec un public qui m'observe. J'adore ça. Ça peut paraître prétentieux mais j'adore le regard admiratif des gens qui se disent qu'ils ne savent pas faire ça. Parce que, mine de rien, ça me donne l'impression de savoir faire quelque chose d'original. Je respire son parfum et la décolle donc de moi, la lâchant en liberté. Elle se déhanche, moi aussi & je remarque qu'on a un peu le même style de danse : une danse spontanée, une danse de rue, pas du tout calculée, et une danse que mes professeurs qualifiaient "d'authentiquement française". Cela m'arrache un sourire et je chope sa main pour la ramener vers moi d'un seul coup. Ma main se cale dans son dos, descendant jusqu'au creux de ses reins. S'il n'y avait personne autour de nous, je crois que j'aurais été capable de la violer là tout de suite. Refusant de me laisser perturber, je me dérobe & me retrouver derrière-elle, lui tournant le dos, dansant un peu contre elle, toujours libre de chacun de mes mouvements. Plus rien n'existe. Il n'y a qu'elle, moi & la musique. Rien d'autre.

∞ Vous devez être pareil, parce que c’est vrai que tu as toujours aimé voir le regard des autres sur toi quand tu danses. C’est toujours ce regard mêlé de jalousie, et d’impressionnement. A ce moment tu te sens bien, tu te dis que tu sais au moins faire une chose de bien, t’as une réussite dans ta pauvre vie, c’est la danse. Tu danses, mélangeant des pas de classiques avec des mouvements moins travaillés, qui te viennent naturellement, et avec un grand sourire, tu te retrouves à nouveau collée contre lui, sa main descendant le long de ton dos. Un infime frémissement te parcourt, et tu souris de toutes tes dents. Tu avais oublié à quel point c’était bon de danser avec quelqu’un qui avait le même niveau que toi, ou presque. Ton regard rivé au sien, tu improvises quels pas dans le genre tango, rien que pour le charmer un peu plus, pour continuer le jeu. Tu aurais bien envie de le kidnapper et de l’entrainer chez toi, mais la flemme , et aussi, tu voulais continuer à partager ce moment unique avec lui. Soudain, il n’est plus là, et il est dans ton dos, tu continues à bouger, tout contre lui, avant de te retourner et d’enrouler un bras autour de sa nuque, et de te laisser tomber en peu en arrière ayant une confiance totale en tout partenaire, sachant qu’il serait la pour te rattraper, au cas où tu te prendrais une peau de banane ou une flaque de bière dans les pieds. Mais y’en avait pas et encore heureux, parce que bon finir sur le popotin en essayant de charmer mister beau gosse, c’est middle comme technique de drague A cet instant, tu te rends compte que tu ne connais toujours pas son prénom. Tu as envie de lui demander, mais te retiens, ne voulant rien gâcher avec des mots.

•• Dans ses pas, je retrouve quelques traces d'un enseignement classique. Dans ses courbes, dans ses gestes. Elle a apprit à danser, c'est obligé. Un peu comme moi quoi, j'ai pas non plus tout apprit dans la rue. Puis c'pas sur le bitume qu'on apprend à danser le classique ou la salsa ou toute autre danse demandant une technique rigoureuse. Alors qu'elle est tout proche de moi, elle improvise de nouveaux pas. Le tango. Un sourire discret s'étire sur mes lèvres. Là aussi, c'est de la provocation. Alors elle danse de tout, comme moi. Lui répondant dans le langage que je connais le mieux – la danse – je me mets alors à changer toute ma façon de danser. J'ai toujours eu cette faculté de modifier toute ma posture et mes pas très vite. Mes gestes deviennent plus fluides et moins heurtés, et mes jambes se mouvent rapidement et avec précision tandis que je prends le rôle d'un danseur de tango. Mes yeux restent fixés dans les siens, comme pour répondre à son défi muet. Soudain elle se retourne & enroule ses bras autour de moi. Par instinct, et pile au moment où elle se jette en arrière, mes mains la retiennent au niveau des hanches, sans pour autant m'arrêter de bouger. Tu la redresses alors, croisant son regard, n'osant pas lui demander son prénom non plus. Finalement, la musique s'arrête sur quelques dernières brillantes notes que je vis à fond. Les cheveux légèrement humides de transpiration, je la regarde, aguicheur. Je me rapproche d'elle, tandis que certains nous applaudissent même. « bon d'accord. t'auras pas besoin de cours, étrangère. »

∞ Tu changes subitement tes mouvements, ton style, tu troques tes pas classiques pour une danse que tu affectionnes particulièrement ; le tango. Cette danse de couple qui reste surement ta préférée. Un sourire étire tes lèvres, tu joues à un jeu dangereux là. Mais tu vois ses lèvres s’étirer en un fin sourire, et tu réprimes l’envie de l’embrasser. Soudain, il fait comme toi, ses pas changent, et son corps change très vite de style, et de position. Yeux dans les yeux, vous faites quelques pas, avant que dans une confiance totale en lui, tu te laisses aller, tomber en arrière, ses mains te tiennent pas les hanches, et tu souris, aux anges. Il te relève, et tu gardes tes yeux plongés dans les siens. Vous dansez, et tu profites à fond de ses quelques minutes qui te restent, ne voulant pas qu’elles se terminent. Jamais. Mais toutes bonnes choses à une fin, et la musique s’arrête, tu soupires avec tristesse, mais tu planes totalement, comme si tu étais défoncée, oui, ça te fais ça parfois de danser comme ça, mais cela faisait longtemps que ce n’était plus arrivé. Tu crèves de chaud, mais tu t’en fiches totalement, tu dois être un peu transpirante, mais tu t’en fiches encore plus. T’es toujours dans une bulle, avec lui. Avec un regard aguicheur, il s’approche de toi, et tu entends de petits applaudissements, tu n’en reviens pas, et tu éclates de rire, un éclat de rire joyeux, heureux, comme tu n’en avais plus eu depuis longtemps. Tu ramènes tes longs cheveux sur ton épaule, c’est qu’ils te donnent chaud eux ! Tu lui souris, ravi qu’il ait changé d’avis . ❝ Toi non plus, enfin quoique...❞ fais-tu taquine, en ne quittant pas son regard.

•• Je dois avouer que la petite inconnue m'a bien surpris. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle sache vraiment danser comme ça, mais je dois avouer que ça me réjouis. En plus d'être absolument attirante, elle sait danser, le rêve quoi. Après une exclusivité en tango, ce que notre "public" semble avoir apprécié, la musique s'arrête et je la regarde, avec un sourire franc et complice. Ouais, complice. Elle vient de me prouver qu'on a quelque chose de très important à mes yeux en commun. Un même langage, un même monde. Elle éclate de rire et mon sourire s'agrandit. Je la trouve encore plus séduisante en riant. Elle ramène ses cheveux devant elle, et je remarque alors qu'ils sont super longs. :ROOHH: Elle me répond d'un ton taquin & je lui lance une moue amusée. Je lui prends la main, presque naturellement. « Viens, allons nous rafraichir. » lui dis-je, l'entraînant alors vers le bar. Je m'assois sur un tabouret, lâchant sa main & commandant deux verres au barman qui me connait de toute façon. Non, pas parce que je bois souvent – c'est faux en plus – mais parce qu'il me voit souvent venir ici régulièrement, pour danser. Je le remercie d'un regard, et glisse un verre vers ma cavalière improvisée.

∞ Tu l'observes, il est beau à mourir ce gars, et le fait qu'il danse, ça ajoute à ton attirance pour lui. Enfaite, tu le dévores plus du regard que tu ne l'observes, tout ça en souriant, puis tu te mets à rire, comme une enfant, presque naïvement. Le bonheur d'avoir danser ainsi te monte à la tête il faut croire! Tu vois son sourire s'agrandir, tu évites de laisser voir à quel point son sourire te fait de l'effet, et tu réprimes l'envie de te serrer contre lui. Tes longs cheveux te donnent chaud, et tu les mets devant ton épaule. ❝ Ca donne chaud cette chevelure hein ❞ souffles-tu en n'arrivant pas à détacher ton regard du sien. Soudain, sa main serre la tienne, et tu le laisses faire, le laisses te guider vers le bar, t'approchant un peu de lui, histoire que personne ne se mette en travers de votre chemin. ❝ Avec plaisir! ❞ Pleine d'entrain, tu souris, et tu t'assieds à ses cotés. Tu l'observes commander à boire, en silence, et poses une main sur le verre qu'il te donnes. ❝ Et bien, à nous je dirais. ❞ Un énorme sourire illumine ton visage, et tu lèves ton verre pour trinquer avec le beau brun.

•• Je vois son regard insistant sur moi. Elle tuerait pour m'avoir dans son lit, j'en suis presque certain. Ceci dit, moi aussi peut-être bien. Elle me tente, elle s'amuse & ça m'attire encore plus. Mon sourire rayonnant est toujours en place sur mes lèvres fines. Sa chevelure ? Ah ça, oui. « T'aurais dû t'appeler Raiponce. » C'est là que je me rends vraiment compte que je ne connais même pas son prénom. Plus tard. Je lui propose un verre et l'entraîne alors vers le comptoir. Je note comme elle me serre. A-t-elle peur que quelqu'un d'autre vienne se mettre en travers de notre chemin ? Que ce soir, une autre fille attire mon attention ? Maintenant qu'elle est là, c'est impossible. Mais je me garde bien de le lui faire remarquer. Nos verres arrivent rapidement et je lui souris, rayonnant, levant mon verre pour l'entrechoquer avec le sien doucement. « À nous ! :yeah: » je répète avant d'en prendre une longue gorgée. Un savant cocktail qui a toujours le don de m'arracher la moitié de la gorge. Un verre, et c'est tout. Je ne rentre pas en voiture, bien sûr, mais je tiens si mal l'alcool qu'il ne m'en faudrait pas plus pour que je sois incapable de rentrer, même à pieds. « Alors, jolie inconnue, va-t-on enfin briser les anonymats respectifs ? » Je vrille mon regard dans le sien, clair et bleuté.

∞ Tu l’observes sans aucune gêne, quelque chose chez lui te rappelle quelqu’un, mais tu n’arrives pas à savoir qui. Son sourire rayonnant t’attires irrémédiablement, et toi aussi, tu souris, béate. Tu éclates de rire, Raiponce, bien sûr! Mais au final, tu aurais très bien pu t'appeler Raiponce, il n’en sait rien. Vous ne connaissez ni l'un ni l'autre le nom de l'autre. Vous vous dirigez vers le bar, et tu essayes de ne pas t'éloigner trop de lui, de peur qu’il ne te lâche, t’abandonne, qu’il ne soit attiré par une autre. Ce soir, tu le veux pour toi toute seule, c’était tellement bon de danser comme ça avec lui. Enfin les verres arrivent, et tu plonges tes yeux dans les siens, en trinquant. Tu bois quelques petites gorgées, laissant le liquide te bruler la gorge. ❝ C’est bon ça ❞ Tu souris et désignes le verre dont tu bois une longue gorgée. Tu l’écoutes en souriant. Aaaah, la question des noms. ❝ On va enfin la briser. Je peux te dire que je ne m’appelle pas Raiponce en tout cas ❞ Tu soutiens son regard avec un sourire taquin sur les lèvres avant d'attendre quelques secondes pour poursuivre. ❝ Juliette. ❞ Ton accent est à coupé au couteau, chaque fois que tu prononces ton prénom, à la française. ❝ Et toi, bel inconnu, c'est comment? ❞

•• Moi, je ne me doute de rien. Rien du tout. Elle ne me dit rien, du moins je ne retrouve pas grand chose de familier. Enfin, c'est surtout que je ne cherche pas à la comparer à quelqu'un que je connais. Quand j'ai quitté la France, j'avais douze ans. Huit ans sont passés et je m'imagine tout sauf retrouver toutes mes connaissances ici à San Diego. Donc, pas de ma faute. « Cocktail maison. J'te l'offre. » Gentleman, ouais je sais, je suis parfait. :laclass: Mes chevilles ? Elles vont bien, merci. Elle ne s'appelle pas Raiponce. Ben en même temps, j'ai jamais rencontré quelqu'un qui s'appelle Raiponce donc bon. J'attends toujours, silencieux, interrogateur, mon regard fixé dans le sien. Intense. Insistant. Son accent français que j'ai déjà entendu plus tôt et d'autres fois se fait alors vraiment audible. « Quel joli prénom mademoiselle la française. À Paris, je connaissais deux Juliette. » Pourtant, je ne fais pas le rapprochement. Non, pour moi, des Juliette, il peut y en avoir partout. « Et le bel inconnu se fait appeler Castiel. » Pause. Presque théâtrale. Je dévoile un sourire malicieux. « Mais si je te dis que mon vrai prénom est Roméo, je sais que tu vas croire à un coup de séduction, c'est nettement plus attrayant, n'est-ce pas ? » Je m'amuse. Je lui fais un clin d'oeil. Roméo. Ça fait bien longtemps qu'on ne m'appelle plus comme ça. Sauf Juliette, enfin June, qui a carrément changé de nom complet. Moi, j'me présente juste sous mon deuxième prénom. Par préférence.

∞ Pour toi, trois ans sont passés depuis Paris, et tu as changé. Beaucoup, tellement. Mais tu ne t’attends pas non plus à voir surgir ici, à San Diego tes anciens amis, ceux avec qui tu dansais quand tu étais enfant, ou adolescente. Ce serait trop beau de les revoir tous. Surtout quelqu’un en particulier. « Quel homme dit donc ! » Tu souris, charmeuse, et soutiens son regard, intense, magnifique, et troublant. Quand il te complimente, et parle de ta nationalité, tu souris, et hausses un sourcil. Puis, il te dit qu’il vient de Paris, et tu ouvres de grands yeux. « Je suis Parisienne aussi ! Et je connaissais aussi une Juliette. » Tu fais un beau grand sourire, même si tes 17 années à Paris sont les pires de ta vie, tu y penses quand même avec un sourire, mais juste pour les gens que tu y as rencontré. Tu attends qu’il te dise son prénom. Castiel. Non, tu n’en connais aucun. Jamais aucun garçon ne s’est présenté sous ce prénom. Peut-être l’as-tu bêtement déjà croisé une fois à Paris, ou bien encore ici à San Diego ? C’est bien plus probable que ce que tu pensais, que vous vous connaissiez. Tu souris, et ris un peu. « Je ne vais peut-être pas penser ça, très peu d’homme me l’ont fait ce coup. » dis-tu taquine. Tu bois une autre gorgée. « Donc tu t’appelles Roméo ? » Tu secoues la tête, faisant mine d’être indifférente à son attitude, en le voyant te faire un clin d’œil. Alors qu’indifférente, tu l’es très peu à son charme.

•• Moi, j'ai un peu mis de côté toutes mes connaissances françaises. Certes, quand j'en revois une, ça me rend heureux. Un peu nostalgique, mais enjoué. Mais je ne vais pas partir à la chasse non plus quoi. Ouais je sais, j'suis un mâle, un vrai. Je soutiens son regard sans problème, j'ai l'habitude de ce genre de regard aguicheur, même si la demoiselle a tendance à plus me troubler que les autres je dois l'avouer. Je fronce un peu les sourcils néanmoins en l'entendant me dire qu'elle vient de Paris aussi. « Euh.. si on connait la même... ça veut dire qu'on se connait. Enfin, y en avait peut-être trente mille dans Paris en fait. » Ou pas mais bon. Quand je me présente sous Castiel puis sous Roméo, ça n'a pas l'air de la faire tilter, donc c'est bien qu'on ne se connait pas. Ben sinon ça l'aurait marquée si elle connaissait un Roméo alors qu'elle s'appelle Juliette, non ? « Très peu ? Ça me semble être classique pourtant. » J'hausse les épaules. Après-tout, pas mon affaire de la façon dont elle se fait draguer tous les soirs. Elle est mignonne. À faire comme si elle était indifférente. Faut pas croire, j'ai tout compris moi. Je la regarde toujours de mes grands yeux bruns et intenses. « Oui c'est ça, Roméo. Mais appelle-moi Castiel, par pitié. » Roméo, tu ne supportes plus et ça fait déjà de ça huit ans.

∞ Quand tu as revu Juliette, enfin June, quelle surprise ! Mais quelle heureuse surprise. Revoir ta meilleure amie que tu pensais perdue, et la croiser au pieds de ton immeuble ! Quelle coïncidence. Elle, elle était une des personnes de ton passé avec qui tu voulais reprendre contact. Tu réfléchis en passant une main dans tes cheveux. ❝ Je connaissais un Roméo, figure-toi, mais ça ne peut pas être toi…❞ Et pourtant Tu l’observes, différemment, avec insistance. Ca se peut que ce soit lui ? Que ce Castiel qui danse si bien soit Roméo ? ❝ On peut le découvrir facilement. ❞ affirmes-tu en souriant. Tu hausses les épaules. ❝ Et bien, les gars qui tentent de me draguer sont parfois très loin, et cherchent pas vraiment dans l’intelligent, ou soit ils sont cons même avant d’avoir bu ❞ Mais bon, c’est vrai que le ‘Je peux être ton Roméo.’ On te l’a déjà sorti pas mal de fois. Tu continues à le regarder, essayant vraiment tant bien que mal de ne pas monter qu’il te déstabilise de plus en plus avec son beau regard brun. ❝ C’est un sublime prénom, pourquoi te faire appeler Castiel ? ❞ souffles-tu en fronçant les sourcils.

•• Je suis de plus en plus troublé. Troublé, oui. Je la dévisage, pas gêné de planter directement mon regard dans le sien. Bon sang, et ça lui viendrait pas à l'esprit qu'elle me connait peut-être alors si elle connaissait une autre Juliette & un Roméo et que je lui ai dis m'appeler Roméo & connaître une Juliette à Paris. Soit elle est blonde, soit elle est déstabilisée par moi. Je secoue la tête, balayant toutes ses paroles dont au fond, je me fiche bien. Je n'ai à présent qu'une seule idée en tête : savoir si c'est elle ou pas. Je la fixe. Elle a les mêmes yeux mais bon, même s'ils sont magnifiques, des yeux bleus j'en ai vu plusieurs paires à Paris quoi. « Bon on va y aller franco vu que t'as pas l'air décidée à briser la glace. » Ben ouais, elle me dit "on peut le découvrir facilement", mais elle fait rien pour quoi. « Rousseau ? Ton nom de famille, c'est Rousseau ? » J'oublie jamais un nom. Un visage change avec le temps. Mais les noms sont restés inscrits dans ma mémoire. Enfin... sauf si comme June, elle a changé de nom aussi quoi. Je la fixe toujours, portant mon verre à mes lèvres lentement sans la lâcher du regard. Je prends une longue gorgée brûlante et fraiche à la fois. « Et pour te répondre, quand toute ton enfance, on t'a comparé à Roméo & Juliette, t'en as marre. Juliette, c'est un nom qui est devenu si courant qu'on y pense moins souvent. Quand tu te présentes sous "Roméo", tu n'y manques pas. Et ça m'a gonflé, depuis tout petit. Puis Castiel, pour un danseur, c'est mieux. »

∞ Oh bien sur, tu y as pensé. Mais ce serait trop beau, et pas possible que de le retrouver. Tu n’oses pas te laisser à croire que c’est lui, à espérer, parce qu’au final, ça va pas être lui, pas le Roméo de Paris, et tu vas être déçue. Tu rigoles, non, pas décidée à briser la glace en première. Et c’est lui qui se lance, soudain, il sort ton nom de famille. Il s’en souvient ? Ton sourire reste figé, et ton coeur s’arrête quelques secondes avant de reprendre son rythme, mais dans une course affolée, effrénée. Alors c’est lui. Tu le fixes en silence, comme si tu le découvrais pour la première fois, comme si tu ne venais pas de passer ta soirée avec lui. Tu restes un petit moment ainsi, à le fixer, avant de te reprendre. ❝ Alors c’est toi. ❞ Tu secoues la tête, incrédule, et passes une main dans tes cheveux. Ta voix tremblote légèrement. ❝ Roméo, c’est… c’est toi bon sang ! ❞ Tu te racles la gorge, et lui fais un grand sourire. ❝ Juliette Jacinthe Rousseau, en chair et en os. ❞ Tu as envie de lui sauter dans les bras, mais évites, pour ne pas paraître totalement cinglée. Tu vides ton verre en l’écoutant. ❝ Je comprends, mais ça n’empêche que Roméo, c’est bien plus beau ❞ le taquines-tu.