« maman ? tu crois que les licornes existent ? non parce que j'aimerais bien en avoir une rien que pour moi, tu vois, ma licorne elle serait blanche avec les cheveux roses avec pleins de paillettes et puis ses pieds seront roses aussi mais ils seront dans les tons arc-en-ciel, oh oui, un arc-en-ciel rose c'est trop beau ! et puis elle mangera des bonbons et du gâteau au chocolat ma licorne elle s'appellera Bell comme moi, hein maman, parce que moi je m'appelle Babi et puis oh maman maman ! si on met Babi et Bell ensemble ça fait Babi-Bell, oh maman c'est rigolo hein ? » la jeune enfant de cinq ans releva alors les yeux du bracelet argenté qu'elle venait d'accrocher à une branche de l'arbre du jardin de sa grand-mère. Pourquoi ? Elle n'en savait rien, elle faisait juste ça comme ça comme le monologue qu'elle avait fait subir à sa mère il y a quelques secondes.
« maman, Babi-Bell c'est marrant hein ? » elle posa son regard bleu azur sur le visage lointain de sa mère, elle ne semblait pas l'entendre comme si elle était perdu dans un univers lointain dont elle avait expulsé sa fille, Babi tira alors le bras de sa mère en essayant de la faire réagir.
« Babi, tu me fais mal arrêtes » et puis elle partit, sans rien dire d'autre. Babi la regarda faire, sa robe flottait dans son dos. Elle qui avait la démarche si légère d'habitude avait la démarche lourde, comme si elle traînait un boulet. Babi pinça ses lèvres et haussa les épaules, reportant son attention sur son bracelet, ses petits doigts touchaient doucement le fil d'argent.
« babi rentre à la maison » la jeune enfant du haut de ses cinq ans soupira et traîna des pieds tout le long du retour.
« pourquoi fais tu cette tête ? » lui demanda son père alors qu'elle rentrait dans la maison de sa grand-mère, l'odeur lui fit pincé les narines.
« elle fait toujours la tête Alexandre, allez monte dans ta chambre Babi et va faire tes devoirs » la demoiselle releva la tête vers sa mère et s'arrêta nette, la bouche grande ouverte dans un o parfait, ses yeux brillaient d'incompréhension.
« Chérie, il n'y a pas de devoirs pour elle, on est en vacances » sa mère soupira et regarda méchamment son mari. Babi ne comprenait plus, sa mère avait changé de comportement.
« Rho vous m'énervez vous deux, c'est pas possible d'être aussi chiante que toi Babi » Babi regarda son père, une moue pleurante sur le visage, son père s'approcha d'elle et la prit dans ses bras
« ba vas-y faite moi passez pour la méchante aussi. Non attendez, vous savez quoi je me barre et vous ne me reverrez plus » Babi secoua la tête tandis que sa mère montait les escaliers pour aller au chambre
« elle rigole hein papa, maman va pas partir ? » son père la fit s'asseoir sur le canapé, lui intimant de ne pas bouger, la demoiselle se mit sur les genoux et attendit. C'était la première fois que ses parents s'engueulaient. Cela dura au moins deux heures, Babi resta deux heures à les écoutaient, les mains sur les oreilles, les joues mouillées et les yeux rouges. Deux heures plus tard, sa mère descendit les escaliers avec des valises, elle comprit alors, ce n'était pas une blague. La petite fille se leva du canapé et courut vers sa mère.
« Maman, ne pars pas s'il te plait, je serais gentille la plus gentille du monde » mais sa mère ne l'entendait pas, Babi courait le plus qui lui était possible, hurlant à sa mère de ne pas la laisser mais elle disparut dans le taxi qu'elle avait appelé.
« maman pars pas » fut la dernière phrase qu'elle adressa à sa mère.
« je suis vraiment obligée de descendre et d'y aller papa ? tu sais je peux rester à la maison, je travaillerais même à la maison si tu veux mais je veux pas y retourner, s'il te plait » supplia la demoiselle de quinze ans à son père. Il la regardait sérieusement, sa fille n'était pas du genre à le supplier pour un rien mais quand elle le faisait c'était pour une bonne raison.
« papa je t'en supplie, je veux plus y aller ... je peux faire l'école à la maison, tu sais c'est bien l'école à la maison ... » son père soupira
« bon écoute ma chérie, va à l'école pour aujourd'hui et en reparlera ce soir d'accord, je te promets d'y réfléchir d'accord ? » la jeune fille pinça ses lèvres au bord des larmes, elle renifla légèrement et sortit de la voiture de son père, mettant son sac en bandoulière à son épaule droite, elle prit une profonde inspiration et vit son père partir. Une larme coula contre son grès sur sa joue, elle l'essuya rapidement avant que quelqu'un ne la remarque.
« oh mais regardez qui voilà, ne serait-ce pas notre pauvre ringarde d'Edenweiss » le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour dans ses veines, elle prit une inspiration et commença à marcher bien que les ricanements dans son dos ne faisaient qu'augmenter. Elle croisa ses bras contre son ventre un peu trop rond pour les autres. Elle n'en pouvait plus.
« oh regardez notre petite grosse s'en va, mais non pars pas, on a pas encore finit de rigolez. » elle baissa la tête et marcha à la limite de courir. Elle rentra dans le bâtiment surpeuplés par les élèves, personne ne semblait la voir, elle semblait être une pauvre fille, invisible à leur yeux. Elle sera son sac contre elle et essaya de se frayer un chemin dans tout les coudes qu'on lui envoyaient. La risée du lycée. Elle était au bord des larmes, si ce n'est qu'elle pleurait déjà, elle arriva très vite à sa classe, elle rentra rapidement et prit place tout au fond, l'heure allez commencer dans quelques minutes, elle posa ses affaires sur sa table et se cacha derrière. Les heures des cours étaient les seules heures où elle était un temps soit peu tranquille, la pire heure était celle du midi et pourtant il fallait bien manger. Armée de son plateau repas à moitié vide, elle avait prit soin de mettre dans son sac ce qui pouvait être encore mangé et n'avait pas prit de place en sauce, c'était le genre de plat qu'on aimé lui balancé à la figure.
« hé la ringarde, tu t'es mise au régime ? » un grand silence s'en suivit et tout les regards étaient posés sur elle. La jeune fille se sentit désemparée. Mais elle en avait marre, c'était terminé, demain elle ne serait plus là. Elle prit une profonde inspiration et s'avança vers le groupe de fille populaire, elles ricanèrent et fit des mouvements devant leurs nez.
« C'est finit Ashley. » elle ria, faisant son signe de doigts avec son index
« Oh si c'est finit, tu n'auras plus personne comme bouc émissaire parce que demain, toutes les personnes a qui tu auras fais du mal seront beaucoup plus grande que toi. Hein, dis moi, tu as un gros problème avec ton égo pour t'en prendre aux personnes qui ne demandent qu'à être tranquille ou c'est juste pour attirer l'attention sur toi ? Tu sais quoi je me sens triste pour toi parce que tu es pathétique. » elle prit son dessert, une gelée rouge qui avait du mal à partir à la machine et elle l'étala soigneusement sur le tee-shirt blanc d'Ashley qui hurla.
« Nous ne sommes pas quittes parce que tu sais quoi, mademoiselle on est qu'au lycée, j'aimerais te voir à l'université quand les grandes te remettront à ta place qui est plus bas que terre, alors ma vieille va te faire soigner par un psy » elle recula balançant son plateau sur la table derrière elle.
« Va te faire foutre Ashley, parce que tu sais quoi, moi à l'heure d'aujourd'hui je vaux beaucoup mieux que toi. » elle fit alors une révérence et s'en alla, Ashley partit aux toilettes avec son armada et la cantine applaudissant le geste de Babi, mais c'était trop tard, sa décision était prise, elle ne retournera plus à l'école, enfin plus dans cette école en tout cas.
« Papa ? est ce que je peux partir ? » elle tourna la tête vers son père, assit à côté d'elle sur le canapé, en face de la télé.
« je veux dire, je voudrais aller à San Diego en Californie ... » « Pourquoi tu veux partir ? » Babi baissa la tête et prit une inspiration, elle croisa les jambes en tailleurs.
« papa, je voudrais sortir de Rome, j'ai dix-huit ans et j'ai déjà un plan de préparé pour San Diego. » « un plan ? attend c'est un piège que tu me tends là ? » dit son père avec une pointe de moquerie dans la voix
« j'ai trouvé une université qui veut bien de moi, j'ai envoyé ma candidature et j'ai été acceptée !» dit-elle en tapant dans ses mains, son père fit un sourire en coin.
« Et du coup j'ai aussi demandé une bourse et elle m'a été attribuée seulement si je confirme mais je voulais d'abord voir avec toi étant donné que t'es mon petit papounet d'amour » elle afficha alors une de ses moues qui faisait craqué son père. Il frotta ses yeux comme lorsqu'il était entrain de réfléchir. Elle le connaissait trop bien.
« Tout se passera bien pour moi et puis il y a tata Marguarette, je l'ai contacté et elle est d'accord pour m'accueillir en cas de besoin ! et même pour les premiers jours le temps de m'y habitué ! regarde j'ai pensé à tout » « tu es sûre que tu veux partir ? » « Oui, papa. Je suis vraiment sûre, je dois aller de l'avant ! » son père baissa la tête, oui, elle le devait, même si sa mère les avaient quittés quand Babi n'avait que cinq ans, apprendre qu'elle avait été tué lors d'une fusillade dans un centre commerciale était quelque chose qui avait demandé beaucoup de chose à la famille Edenweiss.
« D'accord » la jeune femme allait se vendre une nouvelle fois mais son père l'avait coupé, elle fit alors un énorme sourire.
« Merci papa, je te promet de t'appeler tout les soirs pour tout te raconter ! » elle posa un baiser sur la joue de son père et se leva pour aller chercher les dossiers pour les compléter avec son père. Elle allait enfin sortir d'ici, Rome bien que ce soit sa ville natale était devenue une prison pour elle, la jeune fille avait grandit, s'était renforcée depuis l'épisode Ashley, elle avait réussit à faire l'école à la maison jusqu'à son arrivé à l'université, mais elle rêvait d'aventure, la jeune fille ronde aux yeux de tous était devenu une belle jeune fille.
Le temps semblait s'être arrêté autour d'elle. Elle était dans les bouchons. « il y a pas un autre moyen d'arrivé à l'aéroport ? je veux pas rater mon avion ! » demanda-t-elle en s'avançant vers le siège avant, mais le conducteur ne répondit pas, depuis le début il lui faisait peur, elle soupira, elle sortit deux billets et les lui tendit. « je continue à pieds » elle sortit de la voiture et prit ses valises et commença à marcher entre les voitures et les klaxons. Derniers souvenirs qu'elle aura de Rome, la ville et ses bouchons. Ses yeux étaient posés sur la mer qui s'étendait devant elle, bleu, elle se confondait avec le bleu du ciel, c'était magnifique. La ville de San Diego était magnifique. Elle posa ses deux mains sur sa bouche, elle n'en croyait pas ses yeux.
« BABI !! » la jeune fille tourna la tête et vit sa tante s'avançait vers elle, tout sourire, bras tendus, la jeune fille courut dans ses bras.
« ce que tu as grandis ma chérie ! tu es magnifique ! » « ça me fait tellement plaisir de te voir ! Attends juste deux minutes, tourne toi sourit et » dit-elle en levant son portable, prenant une photo d'elle et de sa tante devant la mer
« c'est pour l'envoyer à papa ! » elle envoya alors le message lui disant qu'elle était bien arrivé. Sa tante la regarda, Babi fut gênée.
« qu'est-ce qu'il y a ? » « tu lui ressemble tellement » babi sentit son coeur se serré, elle baissa la tête et la releva, elle devait être forte et allait de l'avant, elle récupéra ses valises et partit avec sa tante. Direction sa nouvelle maison et sa nouvelle vie. C'est vrai que débuté sa vie loin de ses racines c'est difficile mais Babi était du genre à ne plus rien laisser passer. Son passé lui rappelait souvent qu'elle ne devait plus baisser les bras. Les premiers jours se passèrent tranquillement, essayant de s'habitué au décalage horaire ce qui était plutôt difficile quand sa tante vivait Babi dormait et ainsi de suite.
« allez babi il faut vivre maintenant ! on dirait une chauve souris ! » lui répétait souvent sa tante quand elle venait la réveillait ce qui amusait la demoiselle de bientôt la vingtaine.
« encore un peu. » « non allez faut que t'ailles dans ta nouvelle école mademoiselle » la jeune fille se redressa enfin sur ses avant-bras et regarda sa tante
« d'accord ! »