En regardant mon réveil, je fis les gros yeux. Je sautai de mon lit avant de me diriger à toute vitesse dans la salle de bain pour me préparer. Je devais rejoindre Isadora à la plage à onze heures, il était déjà dix heures cinquante. Quoiqu’il arrive, je serais en retard. Je m’étais assoupit tard à cause de mes cours, ces satanés cours que je n’aime pas. Maintenant c’était la course. En cinq minutes j’étais prêt et dans la voiture. Sur la route, j’attrapai mon portable. « Je suis en retard comme d’habitude. Je suis en chemin. J’arrive dans cinq minutes. », envoyais-je à l’étudiante en architecture qui devait déjà être sur place à m’attendre. J’étais dans ma voiture, sur la route. Certes, utiliser son portable sur la route n’est pas une bonne chose mais pour ma défense je dirais que j’étais à un feu rouge ce qui veut dire à l’arrêt. Mais vu que j’avais plus de vingt minutes de retard, je ne voulais pas qu’elle pense que je n’allais pas venir alors que ce n’était pas le cas. J’étais ravi comme tout de passer la journée à la plage avec elle. Du coup, le message avait été obligatoire. Une fois fait, je conduisis tranquillement jusqu’au point de rendez-vous. Quelques minutes plus tard, j’arrêtais le moteur sur une place de parking avant de sortir de la voiture et m’aventurer sur la plage à sa recherche. Je n’eus pas besoin de la chercher longtemps. Il n’y avait pas grand monde. Je me dirigeai vers elle d’un pas rapide voire carrément en courant. « Hey, Isa’ ! Je suis désolé de mon retard. C'était la course ce matin. », lançais-je une fois à sa hauteur avant de m’asseoir sur le sable. Je déposai un baiser sur sa joue. « Ça va toi ? », ajoutais-je en souriant afin de débuter la conversation et, lui faire oublier mon gros retard.

J’étais extrêmement en retard. Je m’en voulais un peu d’avoir fait attendre Isadora qui contrairement à moi avait dû être à l’heure. Du coup, je n’avais pas attendu une seule seconde pour m’excuser auprès d’elle. Ce fut même la première que je fis avant même de déposer un baiser sur sa joue en guise de bonjour. Je m’étais même écroulé sur le sable avant ce geste amical. Mais je n’en pouvais plus de courir dans tous les sens. Cela en valait le coup puisque c’est une journée entière tous les deux mais, tout de même. J’étais heureux d’avoir mes fesses posées sur ce sable. Je fus également soulagé lorsqu’elle m’avoua qu’elle aussi était arrivée en retard. Je soufflais, souriant. « Ouf, tu me rassures ! » Moi qui pensais l’avoir fait attendre un sacré bout de temps, en fait ce n’était pas le cas ce qui était génial. J’haussais les épaules. « Affreusement longue ! Je passe des heures, mes journées dans mes bouquins, j’en peux plus. » C’est bien connu, je n’aime pas les études que je fais alors comment pourrais-je apprécier mes heures passées dans mes cours.

J’eu le droit à des explications sur son retard. Finalement, je me rendis compte que tous les deux avions fait exactement la même chose la veille. Nous avions passé la nuit dans nos cours d’où notre réveil en catastrophe ainsi que notre retard. Mais elle avait une très bonne idée en déclarant que tous nos soucis devaient restés au parking. Aujourd’hui, nous allions profiter de cette journée ensoleillée tous les deux mais sans pique-nique parce qu’apparemment elle ne l’a pas pris. Un sourire vînt s’afficher sur mes lèvres alors qu’Isadora se cachait le visage de ses mains, s’excusant. Je m’allongeai face à elle sur le ventre puis je posai ma tête sur le côté sur le sable. « Tu n’as pas besoin de vouloir te cacher sous ta serviette à cause de ça. Ce n’est rien. Je ne vais pas te noyer parce que tu as oublié le pique-nique & puis, tu as une bouteille d’eau c’est déjà ça. Au moins on ne va pas mourir de soif. » Je relevais la tête pour voir si la demoiselle allait relever la tête mais elle était cachée dans ses mains. Je fronçais les sourcils. « Allez relève la tête, ce n’est rien. J’irais nous chercher un truc vite fait à manger vers midi & tu n’es pas une catastrophe. Je suis aussi fatigué que toi alors ce n’est rien. », terminais-je en souriant.

Au départ nous avions prévu ce rendez-vous dans l’optique de déguster un délicieux pique-nique tous les deux mais Isadora avait zappé le repas ce qui pouvait s’avérer embêtant. Au moins, elle avait pris des mots croisés ainsi qu’une bouteille d’eau alors au moins si nous avons un moment de creux nous pourrions toujours faire ces jeux et, si nous avons soif, nous aurions de l’eau. Ce qui est certain aussi c’est qu’elle ne mérite pas la noyade pour si peu. J’étais tout sourire surtout en voyant qu’elle releva enfin la tête vers moi mais je fronçais les sourcils quand elle finit par dire que vu que nous sommes fatigués, nous devrions rentrer. Je ne dis rien mais, finalement elle me fit une autre proposition qui me plut beaucoup plus. « Oui, je préfère faire trempette plutôt que de partir tout de suite ! », fis-je tout sourire avant de me redresser. En d’autres termes, je n’avais pas envie de rentrer chez moi mais plutôt d’être avec elle. « Allez viens, l’heure de ta noyade est arrivée. » Je lâchais un petit rire avant de me lever. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever.

Debout tous les deux, Isadora retirais sa robe tandis que je me contentais d’enlever mon tee shirt. Devant ma déclaration de noyade, elle se défendit mettant en avant ce côté faussement agressif qui ne me faisait aucunement peur. Je ris. « Je ne suis pas convaincu mais, si tu le dis, hein, je ne vais pas te contredire ! » Je me dirigeais également vers l’eau, y entrant doucement mais la température de l’eau n’était pas mauvaise du tout. Isadora plongea dans l’eau, je fis de même. Une fois la tête sortit de l’eau, je passais une main dans les cheveux, les ébouriffant pour leur redonner du volume. Je suivais du regard, souriant, la jeune femme qui nageait sur le dos autour de moi. « Un vrai poisson. » En même temps qui n’aime pas l’eau, pas moi en tout cas. Je l’observais sans rien dire un instant puis je finis par l’arroser. « Oups, désolé. Je n’ai pas fait exprès. », déclarais-je avec un air faussement innocent alors que j’avais levé mes mains pour accompagner le tout.

Spoiler:

Je l’observais nager sur le dos autour de moi ou plutôt devrais-je dire que je l’admirais. J’aurai pu la regarder ainsi surement longtemps mais soudainement ma main fut la victime d’un dérapage incontrôlé sur l’eau ce qui l’éclaboussa. Gentil comme je suis, je lui fis mes excuses d’un air innocent qui n’eut aucun effet sur Isadora puisque celle-ci me renvoya une vague. Je passais ma main sur mon visage avant d’ouvrir mes yeux que j’avais fermé quelques secondes. Je pris un air faussement méchant lorsqu’elle fit ses excuses. « Oui, c’est ça. » Isadora reculait doucement en arrière sachant ce qui l’attendait. Du coup, j’avançais vers elle tranquillement. Enfin au début parce que j’augmentai la vitesse de mes pas avant de me jeter sur elle. Je l’attrapais par la taille avant de la faire couler, moi avec mais ce n’était guère important. Je me relevai quand même assez vite. « Cela vous apprendra Mademoiselle Kuznetzov à vouloir m’affronter ! », dis-je en riant alors que je la tenais toujours par la taille mais doucement, je n’étais pas un bourrin non plus.

A peine quelques instants après nous soyons sous l’eau, je revins à la surface avec Isadora que je ne tenais toujours par la taille. Celle-ci passa la tête par-dessus mon épaule, toussant. Je souris en voyant qu’elle n’en avait pas perdu son sens de l’humour en détournant mon nom de famille. « Vous m’avez cherché Mademoiselle mais, mon intention n’était pas de vous noyez. » Même si je restais sous le ton de la plaisanterie, je tenais à préciser que mon objectif n’avait pas été qu’elle avale de l’eau salée. J’aurais dû me douter que ça arriverait parce que se retrouver sous l’eau sans si attendre amène quasiment tout le temps au même résultat mais quand même. Je l’observais, souriant encore une fois, silencieux mais ce ne fut qu’un court instant puisqu’elle m’invita à manger pour ce midi. « Ah bon, pourquoi ça ? Moi qui me faisais déjà une joie de te payer le repas, zut alors ! », fis-je en riant même si c’était bizarre qu’elle décrète ça aussi soudainement mais, ce n’était pas très grave, de toute manière au final c’est moi qui paierai le repas, je suis plus rapide.

Un large sourire vînt s’afficher sur mes lèvres en entendant ce merveilleux surnom qu’elle venait de me donner, « monseigneur ». Mais le plus important était qu’elle reprenne son souffle, ce qu’elle réussit à faire. Heureusement d’ailleurs, la réanimer aurait sans doute fait plonger l’ambiance de la matinée même si c’est vrai que ses lèvres m’attiraient quelques peu. Quoiqu’il en soit, j’avais presque faillit la noyer et, c’est elle qui voulait payer le repas. Puisqu’elle insistait, je ne dirais rien. Un simple sourire ainsi qu’un mouvement de tête. « Si j’ai faim. » J’ai toujours faim alors, ce n’est pas une surprise que je donne une réponse positive. Je la regardais s’éloigner petit à petit alors que j’avançais également mais plus doucement. « Prends moi un sandwich n’importe lequel, celui qui a la meilleur tête, ça ira ! » Tout ce qu’il y avait semblait très bon mais un sandwich me suffisait. « Je vais nager un peu en t’attendant ! », ajoutais-je à titre indicatif, juste pour la prévenir que je ne serais pas sur le sable quand elle reviendra.

Ayant tous les deux un petit creux, Isadora pris la direction du sable puis du restaurant qu’elle connaissait assez bien puisque cette dernière m’avait annoncé tout le menu. Je l’observais sortir de l’eau quelques instants avant de repartir dans l’autre sens, me mettant à nager. Je fis plusieurs longueurs sans m’arrêter jusqu’à ce que j’atteigne les bouées. Je restais quelques minutes sur place, regardant le sable. Je ne voyais rien, seulement des silhouettes mais je fis demi-tour parce que même si je ne sais pas combien de temps j’ai mis, peut-être qu’elle était déjà là. Et en m’approchant, je la vis. Du coup, j’accélérai légèrement jusqu’à ce que je sorte de l’eau. Je passai une main dans mes cheveux, en m’approchant d’elle, souriant. « WhaoO, deux sacs. T’en as pris des choses dis donc ! » Je pris ma serviette, me sécha légèrement avant de m’asseoir. Je m’approchai dangereusement des sacs. « Qu’est-ce que tu as pris de beau ? » Cela sentait bon, j’avais faim, normal que je m’interroge sur le contenu des sacs.

En partant, je pensais qu’Isadora ramènerait deux sandwich ou du moins un pour moi ainsi qu’un plat pour elle mais au lieu de ça, elle était en compagnie de deux sacs qui m’avaient l’air bien rempli. De suite, je me demandais ce qu’il y avait à l’intérieur, le pourquoi du comment d’un tel engouement. Je ris en entendant que l’explication concernait tout simplement mon double estomac. « Oui, c’est vrai que pour être rassasié, il m’en faut mais ce n’était pas une raison pour te ruiner. » Je ne savais pas le prix qu’elle avait mis mais au final, ça devait tout de même avoir un coût mais, je souris en voyant que déjà elle avait tout prévu. « Oui, je suis sûr qu’il sera ravi. » Ces personnes qui vivent dans la rue, qui n’ont pas grand-chose, ne pouvait être que ravi d’avoir un repas. Obnubilé par les plats, je fis un simple signe positif de la tête à ce qui concernait la pêche et, la gratifiai d’un sourire pour la remercier de la bouteille que je pris. Je commençais à manger alors qu’elle m’apprenait qu’elle connait Loup-Ann. « C’est vrai ?! C’est cool & en plus, je dois dire qu’elle choisit bien ses modèles. », la complimentais-je indirectement avec un petit sourire. « Mais maintenant que je sais que tu la connais, je vais pouvoir te cuisiner pour avoir des infos croustillantes sur Loup’ », ajoutais-je presque directement après avec un sourire amusé.

Il y avait pas mal de choses dans ces deux sacs, j’avais faim c’est vrai mais ce n’était pas une raison de se ruiner. Mais apparemment celui qui s’occupait du restaurant la connaissait bien au point de lui faire des prix. Je souris. Elle n’avait pas mis tout son argent dans ce repas pour satisfaire mes deux estomacs, c’était plus que bien. En plus s’il nous en reste, elle connait même quelqu’un qui serait ravi d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Sur ces belles paroles, je commençais à gouter l’une des nombreuses choses qu’elle avait prise. Isa’ m’apprit finalement qu’elle connait Loup’ ce qui me réjouit. Ce que je pouvais dire, c’est qu’elle sait choisir ses modèles. Un compliment détourné, c’est vrai mais sincère. Mais pas besoin de s’éterniser là-dessus, maintenant que je savais ça, je pourrais la cuisiner pour apprendre des choses sur ma sœurette. Ce n’était pas gagné à moins que je réussisse à la faire craquer. J’arquai un sourcil, souriant. « Plus qu’un dîner ? Est-ce que tu ne serais pas entrain de me faire une proposition ? », fis-je avec de grands yeux. Je lâchai un rire avant de me rapprocher d’elle et, plus précisément mon visage du sien pour venir lui murmurer quelques mots à l’oreille. « C’est tentant mais sache quand même que je ne profiterai jamais de toi juste pour obtenir des informations sur Loup’ » Je fis un petit sourire tout en me reculant un peu, histoire de la voir quoi.

Pour obtenir des informations croustillantes sur Loup-Ann, je n’avais plus à fouiller un peu partout dans ses affaires ou à observer tout ce qu’elle fait avec mes jumelles spécialement achetées pour l’espionner, je n’avais plus qu’à cuisiner un peu Isadora pour les avoir. Mais, ça ne s’avérait pas aussi facile que ça puisque cette dernière refusait de dévoiler toutes informations susceptibles de m’intéresser si elle n’avait pas plus qu’un dîner. Je fis de grands yeux, ébahis. Est-ce qu’elle était entrain de me faire une proposition ? Hum, intéressant. Nous n’avions encore jamais fait de dîner tous les deux alors plus qu’un dîner, ne rêvons pas. Surtout qu’il était hors de question de profiter d’elle pour obtenir un ou deux renseignements. Cela ne voulait pas dire qu’en mon fond intérieur je ne le voudrais pas mais ça ne se faisait pas. Je fis un sourire en coin, me reculant vraiment, me mettant à nouveau à ma place initiale tandis qu’elle me demandait de lui rendre un service. « Oui, bien sûr. Ce que tu veux. » D’un coup, je la vis se lever, enlever sa robe avant de faire part de ce service qui était tout de simplement de lui mettre de la crème solaire. Je fis un mouvement de tête positif avant de lui prendre le tube. Je me mis de la crème sur les mains avant de commencer à lui étaler, doucement. Je ne dis rien pendant un instant mais j’avais soudainement envie de satisfaire ma curiosité. « Je ne veux pas être indiscret mais, qu’est-ce qu’ils signifient tes tatouages ? » J’avais déjà remarqué ses deux mots mais jusqu’à présent je n’avais jamais posé la question.

« Влюбьтесь » & « Однако » sont des termes russes que je ne connais absolument pas. En même temps, je ne me suis jamais rendu sur le territoire Russe, je n’y connais pas grand-chose alors je ne risquais pas d’avoir un poil d’informations sur ce que ces deux mots pouvaient-ils bien signifier. Je voulais satisfaire ma curiosité mais étant donné que c’est personnelle les tatouages, elle n’était pas obligée de tout me dire mais fort heureusement j’eus le droit à des explications. Je souriais à son récit tout en lui étalant la crème solaire sur le dos. « Je suis d’accord, c’est une très belle histoire. », répondis-je une fois qu’elle eut finit ses explications. J’arrêtais ce que j’étais entrain de faire lorsque ce fut à moi d’expliquer le pourquoi du comment de mon tatouage sur l’intérieur de mon bras. « Les plumes symbolisent la créativité, le renouveau, la légèreté, l’ascension aussi. Je me retrouve un peu là-dedans & puis dans les civilisations amérindiennes les plumes avaient des significations un peu farfelues. Je lui suis aussi ça alors, les plumes s’étaient parfaits ! », dis-je en riant vers la fin de mon explication avant de boire un peu d’eau.