« C'est parfait Callie ! Vous voyez, c'est comme ça qu'il faut faire ! » avait lancé le professeur de mathématiques qui s'occupait de faire travailler la classe de la jeune Callie tout juste âgée de quinze ans. Cela faisait déjà quelques années que la jeune fille se donnait a fond pour les études, mais surtout depuis son entrée en lycée où là elle découvrit son futur: chirurgien. En effet, son rêve était de pouvoir sauver des vies, entreprendre de grandes études ne lui faisait pas peur du tout, elle en était devenue facilement accro et avait du mal à s'en détacher quelques fois. Elle était d'ailleurs la fierté de la famille Moriarty. Qui ne connaissait pas la très fortunée famille Moriarty ? Bien que dernière les apparences, se cachaient souvent de la détresse dans les yeux des derniers descendants, ce n'était pas le cas pour Callie qui était entrée dans le moule comme ses parents le désirait. Elle était devenue l'enfant parfait, le modèle, la dernière de la fratrie. Ses parents en étaient tellement fière que quelques fois elle était même comparée à sa grande sœur ainsi qu'à son frère, ne les mettant pas dans leur avantage d'ailleurs. Mais tout ceci importait guère Callie qui elle ne voulait que faire plaisir à ses parents, les problèmes qu'il y avait entre sa sœur, son frère et ses parents ne la regardaient pas. Elle allait souvent se réfugier dans sa chambre lorsqu'une dispute éclatait, elle n'aimait pas trop ce genre de chose, étant plus du genre à contourner la moindre difficulté socialement parlant, elle n'essayait pas de défendre ses parents, bien qu'intérieurement, elle se sentait assez différente de son frère et surtout de sa sœur, Chloé. En effet, dans chaque famille, ou presque, la petite sœur prend exemple sur la grande sœur, lorsqu'il y en a une, mais dans ce cas là, la jeune Callie s'est directement reconnue dans la personnalité de la mère. Depuis, Callie a toujours suivit les pas de sa chère maman, étant sûr et certaine que la meilleure façon de réussir était de rester près d'elle pour n'avoir aucun problèmes.

Plus que quelques mètres et elle allait pouvoir reposer ses pauvres petites jambes qui avait tant supporté aujourd'hui. Passant la porte difficilement, toute son énergie revint lorsqu'elle comprit qu'elle était enfin arrivée à destination. Elle était heureuse, elle était d'ailleurs pressée de voir sa sœur afin de lui raconter la cause de sa bonne humeur. Car bien qu'elles ne s'entendent pas très souvent, Callie aimait bien parler de temps en temps à Chloé, elle restait tout de même un pilier plutôt important dans sa vie malgré tout. « Chloé ! Il faut que je te raconte ce qu'il m'est arrivé aujourd'hui ! » criait-elle dans toute la maison qui avait l'air aussi vide qu'une galerie d'art. Callie fouillait toutes les pièces, et voyant la maison, il en fallait du temps pour regarder chaque pièce afin de trouver sa sœur. Ayant jeté un coup d'oeil dans toutes les pièces de la maison, elle revint dans le salon, s'empressant de composé le numéro de Chloé. « Le numéro que vous avez composé n'est plus attribué. » Le doute et la panique commençaient doucement à s'installer dans le corps de Callie. Voyant sa mère rentrer, la jeune fille se précipita paniquée vers sa génitrice afin de lui demander où était passé Chloé. « Désolée ma puce, mais ta sœur est partie. Partie pour de bon avec ton frère pour aller vivre ailleurs. Tu dois comprendre que tu n'as pas besoin d'eux pour réussir ta vie. » avait-elle sortie d'une traite, comme si elle parlait d'un quelconque voisin. Mais c'était ses enfants, ses propres enfants. Tobias et Chloé étaient partis sans laisser un mot ni même un au revoir. Et ça Callie ne le digèrera jamais.

« Tu vas pas faire la gueule jusqu'à la fin de ta vie quand même Callie ! » avait-il lancé sur un ton supérieur qui pouvait quelques fois faire peur à la jeune fille. Ils n'étaient plus que trois dans la grande demeure et tout ça ne rendait pas Callie heureuse. Cela faisait déjà quelques mois que la jeune demoiselle vivait seule avec ses deux parents, sans Chloé ni Tobias, et elle ne le vivait pas très bien. Elle travaillait toujours autant, mais s'était complètement cloitrée chez elle, à croire qu'elle ne voulait plus que quelqu'un à qui elle tenait ne parte sans la prévenir. Et puis il y avait aussi l'histoire de Tobias. En effet, le jour où la petite dernière de la famille a découvert que Tobias n'était en réalité que leur frère adoptif, elle eut du mal à remonter la pente. Certes, elle n'était pas la première concerné, c'est sur, mais elle en voulait à ses parents de ne pas avoir la vérité après tout ce que Callie avait fait pour eux. C'était donc une Callie un peu déprimée qu'on pouvait croiser dans les couloirs de son lycée. Ce qui choquait le plus les autres, c'est que généralement les adolescents tombant dans une dépression se raccrochaient à la drogue ou autre produit de ce genre. Mais ce n'était pas le cas de la jeune anglaise, elle se défoulait sur les cours, explosant les résultats qu'elle avait déjà élevés. « Callie. Écoutes, on voit bien que tu n'es plus comme avant. Alors oui on est heureux que tu réussisses tes études, on est vraiment heureux de ça, mais tu ne vis plus, tu ne sors plus. Tout ce qui nous importe c'est ton bonheur. » disait la mère de Callie, inquiète à propos de sa fille préférée. Elle n'allait pas le cacher, Callie était devenue sa petite protégée, et ne voulait en aucun cas perdre son dernier enfant. « Cette vie me convient totalement maman, je n'ai pas besoin d'en changer. » répondit la jeune fille, âgée de tout juste dix-huit ans. « Ne discute pas, on a déjà réservé le billet, tu pars demain pour San Diego, tu vas vivre avec ton frère et ta sœur. » La voix de la mère était stricte et décisive, Callie savait qu'elle ne pouvait pas s'opposer aux choix de ses parents, elle n'avait jamais eut le courage de s'affronter à eux. « Mais mes études ?.. » « T'en fais pas, on a tout prévu, il y a une école de médecine là-bas, tu pourras suivre tes études autant qu'ici. On veut juste ton bonheur ma puce, comprends-nous, on veut que tu sois heureuse. »

Voilà déjà quelques semaines que Callie était arrivée à San Diego. Depuis son arrivée, elle avait préféré qu'on l'appelle Ange, elle voulait commencer une nouvelle vie, changer de personnalité et avoir comme seul exemple sa sœur et son frère. Même ses professeurs avaient pris l'habitude de l'appeler Ange, peut-être parce qu'elle ne répondait que très rarement à son prénom de naissance. Mais voilà quelques semaines que la jeune anglaise avait commencé ses études de médecine, ici à San Diego. Et pour le moins surprenant, la jeune fille s'est retrouvée à être confondue avec une autre jeune fille de son niveau. Une certaine Ella Gonzales. Tous les profs les confondaient, et fort heureusement pour eux, elles n'étaient que quelques fois dans la même classe. « C'est vrai qu'on se ressemble assez ! » avait lancé un jour Ella apercevant Ange assise seule, un bouquin entre les mains. Elle avait prit la peine de lever la tête, bien qu'habituellement elle ne l'aurait pas fait. « Excuses-moi ? » questionna l'anglaise, qui était un peu perdu. Déjà que le changement d'air l'avait un peu chamboulée, mais le fait de parler à d'autres élèves était assez rare, bien qu'elle veuille changer ça. « Je suis Ella Gonzales ! Ta fameuse copie-conforme ! » avait-elle répondu, en rigolant et s'installant à côté d'elle. C'est une Ange toute timide qui accueillit cette fille, qui allait par la suite devenir sa nouvelle amie pour un bon bout de temps, une sorte de pilier dont elle avait grandement besoin et qu'elle ne risquerait pas de lâcher. « Salut ! Moi c'est Ange Moriarty.. »