Cowel n'avait pas remis les pieds à New York depuis des années à présent. Par manque de temps, d'envie, d'utilité... Auparavant, il y allait avec plaisir pour retrouver Trinity, leurs fours rire, leurs complicités, leurs amitiés. Mais avec leurs relations et leur rupture, Cowel n'a jamais réellement retrouvé le courage d'y retourner, préférant parler à la jeune femme via internet ou téléphone, de peur de l'affronter en face. Car même si celle-ci est plus fluette et fragile que lui, elle peut s'avérer terrible lorsqu'elle le voulait, croyais-moi et Cowel ne voulais pas subir son gourou . Parler à distance semblait la meilleure solution, même si la compagnie physique de la blonde lui manquait. Repartir à New York ne lui apporterait rien de bien transcendant. Sa vie, sa vraie, elle était à San Diego, au soleil, pas à New York et il s'y était résolu. Il était heureux ici, même si ses voyages lui manquaient, même si la blonde lui manquait, même si plein de choses lui manquaient.... Parfois il y repense, souvent le soir, avant de dormir ou lorsqu'il tombe sur une photo souvenir. Parfois il y repense en souriant, parfois la tristesse l'envahit. Il ne peut s'empêcher de penser d'avoir perdu gros en refusant de retourner là-bas et revoir son ex. N'étant pas du genre à fuir c'est pourtant ce qu'il a fait selon lui, bien que Trinity ait l'air d'avoir compris...

Voilà un petit moment que Cowel n'avait pas repensait à tout cela. Peut-être parce que sa vie s'avérait plus compliquée qu'il ne le pensait, peut-être qu'elle était trop prenante et épuisante pour penser au passé ? Quoi qu'il en soit, le passé n'avait pas l'air du même avis car tout dans cette journée lui rappela un moment d'antan. Le fait de tomber sur son sweet I ove New York alors qu'il cherchait un autre sweet. Le fait de tomber sur un film se passant à New York lorsqu'il alluma la télévision et surtout de tomber sur la blonde qui était la principale raison de ses visites régulière là-bas... Alors qu'il venait d'éteindre la télévision pour prendre l'air et pourquoi pas s'acheter une ou deux fringues, Cowel s'attendait à tout, à voir n'importe qui sauf elle. Trinity-Rain. Pourquoi elle était là ? Qu'est-ce qu'elle foutait là surtout ! Depuis quand ? Pourquoi ? Habitait-elle là ? Pourquoi ? Questions récurrentes qui se bousculaient dans sa tête à la seconde même où il entendit la douce voix prononcer son prénom. Il était de profil et pourtant il l'a reconnu pour l'avoir tant entendu au téléphone. N'osant pas tourner la tête de suite, il laissa s'écouler quelques secondes, le temps de trouver le courage de sourire bien qu'il ait un peu peur de la confrontation pour l'avoir évité si longtemps. Il ne réussit pas à sourire, son visage laissait trop entrevoir la surprise. Et c'est avec difficulté qu'il murmura son prénom...« Tri..Trinity ? » Comme si il venait de la voir réellement, son regard se fit plus curieux, plus affolé, plus perplexe. Non il ne rêvait pas. sans un mot, sans bouger, il laissa écouler une bonne minute selon lui avant de retrouver l'usage de sa langue. « Ba... Pourquoi t'es là ? » Questionna t-il malgré lui. La question tournait trop dans sa tête pour la retenir plus longtemps. Quitte à se retrouver, autant connaître la principale raison de sa venue ici.

Cowel est loin d'être un gars parfait, sans défaut, irréprochable. Lui aussi fait souvent mal les choses malgré toutes ses bonnes intentions. San Diego étant toute sa vie, il s'avérait que New York avait une place également importante dans son coeur, notamment une personne qui y résidait. Mais la distance, les sentiments évoluant... Tellement de choses on fait qu'il n'avait plus le goût ni le courage de retourner là-bas. Oui Trinity lui avait manqué, oui elle pensait souvent à elle, en amie certes mais tout de même... Mais cela ne lui donna pourtant jamais le courage de lui téléphoner ni même de lui répondre. Trop honteux, surement... Quoiqu'il en soit le jeune homme avait refait sa vie ici, là où il était né sans trop se soucier de l'avenir de la jeune femme même si ses pensées voguaient souvent vers New York. Parfois il se posait des questions comme "que devient-elle ?" "avec qui elle est ?" " Comment va-t-elle ?" Questions qui bien sûr n'ont jamais trouvé de réponse, du moins jusqu'à aujourd'hui... S'il aurait pu deviner qu'en se promenant aujourd'hui il tomberait nez à nez avec son ex, croyais moi qu'il s'y serait mieux préparer et aurait un peu mieux anticipé les choses. Mais bon, pour ça il faut déjà savoir qu'elle est là, or c'était loin d'être son cas. Surpris, hébété par la nouvelle, les mots sortirent d'eux-mêmes et sa réponse le rendit davantage perplexe. Elle ne savait pas ? :étrange: Elle est à San Diego sans savoir pourquoi ? Pour le coup il ne s'y attendait pas à celle-là. « Comment ça tu sais pas ? » Répondit-il spontanément, laissant sortir ses pensées sans même réfléchir. La surprise ayant laissé place à la raison, Cowel perdit son faible sourire face à sa question. LA question qu'il redoutait le plus. Baissant le regard, trop honteux, il balbutia quelques mots incompréhensibles avant de réussir une phrase potable. « J'avais honte... Honte de moi, honte de t'avoir lâché de la sorte, tout ça... Et j'm'en voulais aussi, en fait j'avais peur de te confronter... » Une nouvelle fois les mots étaient sorti d'eux-mêmes. À chacun de ses appels il tentait de parvenir à les dire et lorsqu'il se décida, elle avait déjà raccroché. À chaque fois il avait cherché ses mots, le courage, en vain... Et pourtant là, en face, ils étaient sortis d'eux-mêmes, comme-ci finalement ils n'avaient attendu que ça, le moment, ce moment. « Désolé... » Rajouta t-il sincèrement, comme-ci, bien que cela soit évident, il devait le rajouter.

Spoiler:

Il avait été dégueulasse, il le sait. Des messages, des mails il en avait rédigé mais il avait toujours appréhendé la réaction. Au final il avait envoyé une lettre longue de deux pages, lui expliquant les choses, s'emmêlant dans ses mots... Et au final il semblerait qu'elle se soit perdu lors du voyage ou que simplement elle n'est pas envie de répondre. C'est vrai que ce n'est pas une excuse, mais il n'était pas l'un de ces connards, ce n'était pas lui ça et au final il apparaissait plus comme ça qu'autrement aux yeux d'une fille à qui il tenait depuis longtemps. Personne n'est parfait, surtout pas Cowel et même s'il aurait pu répondre à ses appels, il n'a jamais été réellement prêt à l'entendre elle et ses reproches. Il n'était pas prêt, même encore maintenant alors que finalement il n'avait plus le choix et niveau reproche, la jeune femme avait l'air d'en avoir des tonnes. « Ba moi ça m'intéresse... » Osa-t-il tout en étant sceptique par rapport à sa réponse. Mais bon, elle n'était pas à San Diego pour rien, il voulait savoir, après tout c'était plus sa ville que la sienne et s'il était possible de la croiser souvent, il devait se préparer et arranger les choses... Il le devait car il avait déjà assez perdu de temps comme ça. Encaissant l'attaque et les paroles de Trinity, Cowel soupira, honteux de lui mais aussi cela lui donnait le temps de réfléchir. Trouver les mots car comme il se doutait, mademoiselle Wayne s'énervait et ça, ce n'est jamais bon. « Je t'ai lâché car j'ressantais qu'une profonde amitié pour toi, mais te le dire s'avérait trop difficile. Mais t'abuse, j't'ai quand même envoyé une lettre... Enfin j'veux dire c'était trop dur de te confronter de vive voix mais par écrit, ça me semblait plus calme. Écoute Trinity, tu m"connais, je n'ai jamais joué avec toi, j'ai toujours été sincère et honnête... » Prononça t'il calmement, sans s'énerver car il était clair que c'était inutile. Et même s'il avait envie de s'énerver, même s'il avait envie de lui dire mille fois qu'elle abusait car il avait toujours été lui-même, fidèle, sincère. À croire qu'elle ne le connaissait pas, à croire qu'elle préférait se borner sur sa rancune plutôt que sur ce qu'elle connaissait de l'architecte...

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C'est toujours dans ces moments-là qu'on se demande pourquoi on parle. À quoi bon sortir des mots, des phrases, s'intéresser aux personnes si celles-ci évitent en toute beauté ce que vous dites. Oui Cowel était intéressé par l'histoire de Trinity, le pourquoi du comment elle était là. Oui mais sans grande surprise elle préféra zapper sa question, à part si vous trouvez d'autres mots pour traduire ça, pour parler du sujet principal. Peut-être qu'elle, elle s'en fout, préférant régler ses comptes, lui avait tout dit dans sa lettre et préférait s'intéresser sur l'histoire de la blonde. Néanmoins il choisit tout de même de régler la chose car de toute manière il savait à la perfection que tant qu'elle n'aurait pas de réponse, elle ne lâcherait pas l'affaire. Soupirant face au fait qu'elle n'ai pas reçu sa lettre, Cowel pestait mentalement contre la poste et leur incapacité à livrer correctement quelque chose. Voilà une lettre qu'il avait écrite pour rien. Ok elle n'était pas super, ok certaines phrases ressemblaient à rien mais merde il l'avait écrite pour qu'elle soit lue quoi ! « Ba non, s'bien pour ça que j"comprend pas » Commença t'il avec une petite touche d'humour pour la dérider. L'avantage c'est qu'elle c'était calmée, ce qui est déjà bien. « En gros oui. Si j'me souviens bien, car mine de rien ça remonte... » Continua t'il en se grattant la tête afin de rafraichir sa mémoire sur les mots qu'il avait pu utiliser. « J'te disais que j'tenais énormément à toi, que tu comptais beaucoup pour moi et que c'est justement pour ça que j'voulais qu'on arrête tout. Pour sauver ce qu'il y avait à sauver. Car j'tenais trop à toi pour te perdre à cause de sentiments plus vraiment là... Enfin, franchement, Trinity, ça a toujours été très fort entre nous, mais c'était pas de l'amour à l'état pur. Ou si, en partie mais c'était plus de l'attachement, une envie de ne pas être seul... Reconnais-le !?» Il ne savait pas trop ce qu'il disait, encore une fois les mots se mélangeaient malgré lui dans son cerveau. « J'suis con, je sais, désolé pour tout ça. » Finissa t'il misérable. Non il ne se souvenait pas vraiment de ce qu'il avait dit dans sa lettre, mais qu'importe à s'niveau là, vu tout le temps qui c'était écoulé entre leur rupture et maintenant, aux yeux de Cowel il ne devait pas rester grand-chose à sauver... « J'pense qu'on a plus grand-chose à s 'dire, à part si tu veux m"dire pourquoi t'es là... » Mains dans les poches, Cowel haussa les épaules prêtes à tourner les talons. Pas de confrontations, plus de confrontations, pas avec Trinity....