Je déposais mes lèvres sur le front de la jeune fille, tétanisée. Je lui murmurais des paroles réconfortantes, lui faisant comprendre que sa blessure n'était rien de grave. Même si dans le fond, je dois bien avouer que ça m’inquiétais. Bref, je lâchais un long soupire quand le personnel médical alla prendre au charge la petite. Je te vois plus tard ! soufflais-je à l'enfant, me voulant réconfortante. Je me dirigeais alors vers l’accueil, déjà fatiguée par ma soirée. Je glissais mes cheveux dans mes cheveux, les glissant d'un même côté de mon épaule. J'attrapais quelques dossiers, et remettais de l'ordre au bureau. C'est là que je remarquais Owen, mon voisin, et accessoirement l'homme qui occupais l'organe se trouvant dans ma cage thoracique. Je m'avançais aussitôt vers lui, esquissant un sourire surpris. Owen, ... ? murmurais-je tout en fronçant les sourcils. Je pensais que tu n'avais rien de grave quand tu es venu chercher la petite ! soufflais-je alors avant d'attraper sa main, le menant aussitôt sur l'un de nos lits de consultations - une chose pour lui que les urgences ne soient pas aujourd'hui débordée de monde, et malade en tout genre. Tu m'expliques ? lui demandais-je, bien décidée à ne pas le laisser partir sans avoir obtenu de réponses de sa part. J'étais stupide, mais je m'inquiétais pour lui.

Poppy avait l’air assez surprise de le voir ici. Et pourtant ce n’était pas rare ses apparitions à l’hôpital. Parfois c’était pour un collègue, parfois pour une victime, ou encore un voyou. Cette fois ci, c’était bien pour lui. Sa remarque lui laissa échappa un petit rire. Owen adorait sa voisine, et surtout quand elle se montrait si gentille envers lui. De toute évidence, elle pensait même que c’était l’œuvre de Molly. Alors suivant Poppy vers un des lits de consultations, il ne s’était même pas aperçu qu’elle lui avait carrément pris la main pour le « tirer ». Aaron avait évidemment bien vu la chose et commençait à s’agiter comme un fou échappé d’un asile. Et devant Poppy, Owen ne pouvait pas lui dire de dégager de là. Alors il le laissa faire le zouave derrière Poppy, et prit place gentiment sur le lit. « Oh ça ? C’est rien. Enfin ce n’est pas Molly en tout cas si ça peut te rassurer. Non juste un petit malfrat, et une vitre, une explosion et un morceau de verre. Enfin tu vois le genre. » Enlevant son tee shirt tel un mâle en pleine exposition de son corps, il fit la grimace en bougeant un peu trop l’épaule. Tant pis. Maintenant c’était à elle de faire son travail et de recoudre tout ça.

Oh ça ? C’est rien. Enfin ce n’est pas Molly en tout cas si ça peut te rassurer. Non juste un petit malfrat, et une vitre, une explosion et un morceau de verre. Enfin tu vois le genre me répondit-il, j'en fronçais davantage les sourcils, manquant de m'étouffer, surprise. Je savais qu'il possédait un métier à risque, mais tout de même. Rien que ça ? C'est vrai que c'est, ... très habituel ce type de blessure ! marmonnais-je tout en le regardant retirer son t-shirt. J'aurais très bien pu loucher sur son corps - que je savais bien bâti, je n'en jamais douté - mais j'étais ici sur mon lien de travail, et donc professionnelle. Putain, c'est laid ! soufflais-je en découvrant le travail auparavant fait sur son épaule. Je m'activais déjà, et glissais mes doigts le long de sa peau. Dis-moi si je te fais mal lui dis-je tout en retirant les fils qui lui avait été posé. J'étais minutieuse, et m'assurait de bien faire les choses afin que sa cicatrice ne soit pas horrible. Une fois enlevé, je nettoyais sa plait. Vous avez terminer votre service ? demandais-je alors aux deux hommes. J'avais bien l'intention de les inviter à sortir, après. Ce n'était pas dans mes habitudes, mais je pouvais bien, pour un fois, penser un peu à moi-même, il me suffisait de prévenir ma nourrice que j'allais rentrer plus tard - soit, ce n'était pas un grand problème.

Son explication avait eu l’air de surprendre une nouvelle fois Poppy et ce n’était pas réellement étonnant. Owen savait très bien qu’il risquait sa vie tous les jours, et qu’il ne manquait pas de rencontrer des situations toutes aussi étonnantes que les autres. Celle-ci semblait finalement assez banale comparée à d’autre. Sa remarque fit un instant un peu peur à Owen, puisqu’il ne tenait pas à garder une marque à cause d’un travail mal fait. Alors quand il sentit ses doigts sur sa blessure, il essaya de ne rien laisser paraitre et de faire mine de jouer au gros dur. « Non non vas i, hésites pas, tu sais bien que je sens jamais rien ». Menteur ? Un peu. Mais bon, c’est bien ce que tous les hommes prétendent être non ? Des gros durs ? Mais en sentant le produit, il grimaça une nouvelle fois. Décidément … Vous avez terminé votre service ? Alors qu’Owen était à dire la vérité pour une fois, il fut pris de court face à Aaron, qui répondit pour lui. « Owen oui. Moi il me reste deux heures à faire. Je vais faire la paperasse ça sera amusant ! » Il ne manquait pas de culot celui là. En réalité, c’était Owen qui devait faire les papiers, et surtout à qui il restait deux heures de travail. « Aaron connait mon emploi du temps par cœur apparemment. Si tu connaissais aussi bien le comportement des femmes, tu aurais peut être moins de soucis non ? » Entre eux, c’était toujours comme ça et malheureusement ce n’était pas prêt de s’arrêter.

Non non vas y, hésites pas, tu sais bien que je sens jamais rien me lâcha-t-il, je lui pinçais l'oreille, quel idiot. Arrêtes de te prendre pour un super héros, s'il te plait lui soufflais-je, avant de me concentrer à nouveau sur sa blessure. Je soignais la plaie, avant de lui refaire un bandage correct. Vous avez terminé votre service ? leur demandai-je, intéressée par la réponse. Je ne pouvais pas le nier, j'aimais la compagnie d'Owen, et profiter des instants en sa présence, toujours bons et agréables. Owen oui. Moi il me reste deux heures à faire. Je vais faire la paperasse ça sera amusant ! s'empressa de répondre son collègue, je lui jetais un regard, et esquissais un sourire. Cette réponse me satisfaisais, j'aurais apprécié être avec les deux hommes, mais la compagnie seule d'Owen ne me gênerais pas. Aaron connait mon emploi du temps par cœur apparemment. Si tu connaissais aussi bien le comportement des femmes, tu aurais peut-être moins de soucis, non ? répondit Owen, provoquant mon ricanement. Je me décalais, et nettoyais à présent mes doigts. J'ai terminé soufflais-je, ignorant cette petite pic de mon voisin adressé à son collègue. Aurais-tu d'autres blessures cachées ? lui demandais-je avant de m'asseoir à ses côtés sur le lit, du moins après m'avoir assuré que le personnel n'avait pas besoin de moins.

Sa remarque fit comprise par les deux autres personnes dans la pièce, et même si Aaron n’était pas si content de celle-ci, elle fit au moins rire Poppy. Aurais-tu d'autres blessures cachées ? Pour Owen, sa remarque sonnait comme celle d’une infirmière, et était donc dans la classe des phrases normales. Pourtant Aaron, en face, ne put s’empêcher de lui faire un grand sourire et ce qui provoqua une certaine gêne pour Owen. Alors lorsque Poppy prit place à côté de lui, il préféra se lever pour remettre son tee-shirt. Il n’avait jamais remarqué si Poppy le draguait ou non, et pourtant, il était assez mal à l’aise lorsqu’Aaron était avec eux. Il ne se cachait pas pour lui faire des sous-entendus, et ça l’agaçait assez souvent. Alors pour lui montrer qu’il avait tort, il essayait de lui prouver par a+b que Poppy ne le draguait pas, et avait des réactions normales. Lorsqu’elle quitta la pièce un instant, surement pour aller chercher ses affaires et enlevait sa blouse, Aaron ne manqua pas de lui faire remarquer que ses paroles n’étaient pas anodines. « Aurais-tu d’autres blessures cachées ? Allez, avoues au moins que là c’était de la drague ? Qui demande ça ? On ne m’a jamais dit ça à moi !! Ah si une fois ! » « Ah bah tu vois qu’on te l’a déjà demandé ! » « C’était une de mes conquêtes d’un soir Owen ! Pas une infirmière ! » « Allez arrêtes avec ça. C’est ma voisine point ! » « Ouais ouais c’est ça ! Tu verras dans quelques années qui avait raison ! Et bah tu diras : c’était ce bon vieux Aaron qui avait déjà tout compris ! » « F*rmes là tu m’énerves ! ». Attendant Poppy, il mit en même temps Aaron dehors, pour être un peu tranquille. De toute manière, il n’avait jamais raison, alors pourquoi maintenant ?

Je me posais à côté de lui, il se releva, mettant à nouveau son t-shirt. J'en profitais pour m'assurer que son dossier était bien rempli, signé. Chaque patient devant être recensé, au cas où. Je glissais une main dans mes cheveux, et quittais la pièce sans prendre le soin de les prévenir. J'allais, de toute façon, revenir. Je déposais son dossier à l’accueil et rejoignais notre vestiaire. J'y déposais ma blouse, retirais mes chaussures afin de remettre mes bottines, enfilais ma veste, et attrapais mon sac. Cinq minutes plus tard, je retournais dans la chambre, et fut surprise d'y découvrir Owen, seul. Il t'as déjà abandonné ? soufflais-je avant de ranger rapidement la pièce, son lit, et de remettre de l'ordre dans le matériel. Allez hop, dehors ! lui demandais-je. Ma main se déposa sur le haut de son dos, et j’éteignais sur notre passage la lumière. Il nous fallut que peu de temps avant de rejoindre la sortie. J'en avais profiter pour embrasser une de mes collègues, et me détachais les cheveux à peine sortir. Ça ne te gêne pas de sortir, au moins ? Molly n'est pas toute seule ? le questionnais-je, cette question était stupide. Je connaissais suffisamment mon voisin pour savoir qu'il ne laisserais jamais son enfant seule. Oublies cette question, je suis stupide marmonnais-je tout en refermant correctement ma veste. Bref, tu veux aller où ?

Il t’a déjà abandonné ? En réalité c’était plutôt Owen qui l’avait fichu dehors, mais ça, elle n’avait aucunement besoin de le savoir. Alors en hochant la tête, il approuva sa remarque. « Ouais il devait finir ses papiers. » D’un côté, il se sentait un peu malhonnête de l’avoir poussé à la sortie comme un malpropre. Mais ne plus entendre ses sous-entendus lui ferait des vacances. Et puis de toute manière, Aaron n’était pas du genre à être rancunier pour si peu. Non, il lui casserait surement les pieds le lendemain, mais au moins, il lui ficherait la paix avec Poppy. Ça ne te gêne pas de sortir, au moins ? Molly n'est pas toute seule ? Owen tourna la tête vers elle, l’air assez surpris. Pourquoi une telle question ? De toute manière il n’avait pas le choix pour Molly. Elle était encore dans son droit de rester seule avec Tammie, alors qu’importe ce qu’il pensait de la situation, il n’avait pas son mot à dire la dessus. Poppy s’était surement aperçu de son absurdité puisqu’elle rajouta : Oublies cette question, je suis stupide Bref, tu veux aller où ?. Owen ne lui en avait pas vraiment tenu rigueur. Après tout, elle connaissait son histoire, alors c’était normal qu’elle s’inquiète de l’état de Molly. « Non t’inquiètes c’est pas grave. Molly a encore ses droits sur Tammie, et même si je n’approuve pas son attitude, elle en a la garde une semaine sur deux. Je dois juste l’accepter et me taire. » Baissant la tête, il repensa une nouvelle fois à ce qu’elles pouvaient bien faire en ce moment même. Puis balayant cette image de sa tête, il regarda finalement Poppy avant de répondre à sa question. « Où tu veux ! Mais comme tu as pu le constater, Aaron est parti avec la voiture, donc c’est ta voiture qu’il faut prendre ! »

Non t’inquiètes c’est pas grave. Molly a encore ses droits sur Tammie, et même si je n’approuve pas son attitude, elle en a la garde une semaine sur deux. Je dois juste l’accepter et me taire me répondit-il. Je me sentais conne d'avoir posé une question aussi débile que celle-ci. Sérieusement, pourquoi ? Je n'en savais encore rien. Je me pinçais la lèvre, et hochais doucement du visage. Où tu veux ! Mais comme tu as pu le constater, Aaron est parti avec la voiture, donc c’est ta voiture qu’il faut prendre ! ajouta-t-il. Je sortais alors les clefs de mon sac, et me dirigeais vers ma voiture. Je jouais avec ma lèvre, silencieuse, jusqu'à attendre mon véhicule. Mets-toi à l'aise soufflais-je avant de grimper au volant. J'attendais qu'il s'installe, et démarrais aussitôt. Je n'avais aucune d'où est-ce que je pouvais bien aller. Tu m'en veux pas si on se perd ? lui demandais-je, souriante. Je tournais dans une rue, la première qui me semblait intéressante. Au feu, je m'arrêtais, et en profitais pour allumer la musique. Deux secondes plus tard, je chantais, mais néanmoins concentrée sur mon parcours que j'improvisais. Au fait, ton collègue, il a vraiment des problèmes avec les femmes ? le questionnais-je, amusée.

La suivant de près, il monta finalement dans la voiture tout en se « mettant » à son aise. Il y était déjà monté deux ou trois fois et Poppy avait un sacré soucis avec son sens de l’orientation. Et bien qu’il connaisse San Diego comme sa poche, il préférait la laisser conduire et s’amuser plutôt que de jouer au rabat joie. Tu m'en veux pas si on se perd ? Owen ne put s’empêcher d’éclater de rire, quand à la décision qu’elle prenait un peu au pif. Cette fille était unique, et il adorait chaque instant passé avec elle. Il ne se cachait pas, et elle le comprenait et l’écoutait toujours sans le juger. C’était tout ce qu’il lui fallait. Et puis, elle au moins, ne critiquait pas son métier à tout bout de champ. Certes c’était dangereux, mais il fallait bien des flics pour faire régner l’ordre et la paix non ? Après qu’elle eut allumé la musique, il rigola de plus belle en l’endentant chanté. Décidément, elle était en grande forme aujourd’hui. Au fait, ton collègue, il a vraiment des problèmes avec les femmes ? Sa question était bizarre puisqu’elle ne s’était jamais trop intéressée à Aaron, mais Owen lui répondit d’un ton amusé à son tour. « Il a connu une grande déception avec une femme, et maintenant ça l’amuse de ne plus se prendre au sérieux. Il drague, couche, quand bon lui semble. Je ne comprends pas trop sa façon de considérer les femmes mais bon, si ça lui plait. Et puis il trouvera surement une femme qui lui plaira vraiment un jour. »

J'étais perdue, comme toujours lorsque je prenais le volent, mais je savais maîtriser à la perfection cette situation. Je souriais, tout en me pinçant le coin de la lèvre. Il a connu une grande déception avec une femme, et maintenant ça l’amuse de ne plus se prendre au sérieux. Il drague, couche, quand bon lui semble. Je ne comprends pas trop sa façon de considérer les femmes mais bon, si ça lui plait. Et puis il trouvera surement une femme qui lui plaira vraiment un jour me répondit-il, j'en hochai doucement du visage, attentive. Sa façon de concevoir les femmes me plaisait, me rassurait sur la perception et l'image que j'avais de lui. Tu es un chouette homme, j'espère que tu en ai conscient me sentis-je obligée de lui faire remarque. Je roulais, et tournais dans une nouvelle rue. Stop, je m'arrêtais aussitôt devant un bar qui me semblait chaleureux et accueillant. Je déposais mon regard vers Owen, afin de m'assurer de sa réaction. Étant donné qu'il n'avait pas l'air mécontent, je me garais. C'est moi qui paye ! soufflais-je avant de sortir de la voiture. Je glissais mes cheveux d'un même côté de ma nuque, et attrapais mon portable quelques secondes afin de vérifier que je n'avais pas de messages concernant mon petit.

Tu es un chouette homme, j'espère que tu en ai conscient. Chouette homme ? Pas assez pour satisfaire son ex, et surement pas assez pour comprendre sa détresse et l’aider même après toutes ses erreurs. Après tout, il pouvait aussi être un type moyen parfois non ? Le chouette homme s’était uniquement pour ceux qui comptaient pour lui. « Ouais enfin ça c’est toi qui le dit. Demandes à Molly, je suis sûr que ce n’est pas des termes de ce genre qu’elle emploiera pour me qualifier ! »

Arrivé devant un bar de San Diego, Owen était finalement content d’atterrir dans celui-ci. Ayant été seulement le spectateur de la conduite de sa voisine, il n’avait pas réellement choisi l’endroit où il irait, et dieu seul sait, où Poppy aurait pu les conduire ! Descendant de la voiture, il sortit un billet discrètement de sa poche, avant d’entrer dans le bar. Connaissant que trop bien les propriétaires, il les salua et leur commanda discrètement les boissons. « Deux cocktails pour nous s’il te plait ! » Il fit glisser le billet sur le comptoir, en se retournant pour s’assurer que Poppy était bien en train de choisir une table et non derrière lui. Il prit enfin les cocktails, et les posa sur la table que la jeune femme avait choisie. « Et voilà pour toi ! »

Ouais enfin ça c’est toi qui le dit. Demandes à Molly, je suis sûr que ce n’est pas des termes de ce genre qu’elle emploiera pour me qualifier ! me répondit-il, forcément. J'en haussai les épaules, Molly n'est pas franchement une superbe référence ! Du moins, pas à mon goût. Je préférais ne pas faire la moindre remarque, afin de ne pas déclencher une discutions désagréable entre nous. Puis, franchement, Owen n'avait pas besoin que je lui parle de Molly, vraiment pas. Je rentrais, et regardais déjà autour de moi à la recherche d'une bonne place. Je perdrais déjà Owen de vue, l'oubliais, et m'installais sur une banquette qui m'avait l'air plus qu'appréciable. Je fronçais déjà les sourcils en le revenant revenir avec deux boissons. Et voilà pour toi ! me souffla-t-il avant de me tendre la boisson. Owen, t'es chiant ! râlais-je, déjà. Pourquoi est-ce que vous vous sentez toujours obliger de devoir payer nos boissons ? lui demandais-je, avec une moue boudeuse. je ne me priais cependant pas afin de boire quelques gorgées. Ce n'est pas bon mentis-je, telle une petite enfant, puérile.

Owen, t'es chiant ! C’était surement pour le remercier, mais bizarrement, un merci aurait largement suffit. Pourquoi est-ce que vous vous sentez toujours obliger de devoir payer nos boissons ? C’était un peu un code d’honneur finalement non ? Enfin chez Owen, c’était plus une question de banalité. Certes elle l’avait invité, mais il était l’homme alors c’était à lui de payer. Enfin bref, ce qui était fait était fait, et il était bien content de l’avoir eu en beauté sur ce coup-là. Enfin jusqu’à ce qu’elle lui lance un Ce n'est pas bon, qui le fit aussitôt bondir de sa chaise, pour se planter devant elle et lui dire : « Oh si tu veux je peux aller changer. Tu veux autre chose ?? Un jus de fruit, un verre de vin ? » Il n’était pas du genre à montrer ses sentiments ou quoi que ce soit, mais on ne pourrait jamais lui reprocher un jour son inattention envers les autres. Il aidait toujours les autres, et surtout prenait bien soin de sa fille, et de ses amis proches.

Oh si tu veux je peux aller changer. Tu veux autre chose ?? Un jus de fruit, un verre de vin ? me demanda-t-il, j'en rigolais aussitôt, tout en me pinçant délicatement le coin de la lèvre. Arrêtes de t'inquiéter pour moi, je vais terminer ce verre dégueulasse et j'irais en commander un autre soufflais-je avant de boire une longue gorgée. Dégueulasse n'était pas le mot approprié à cette boisson, mais j'avais simplement envie de le faire regretter d'avoir pris l'initiative d'aller nous chercher à boire. Je souhaitais, réellement, l'inviter. Mais bon, si dès que je te propose quelque chose, tu payes pour moi, j'risque de t'inviter plus souvent ! ajoutais-je, peu sérieuse. Je n'étais pas ce genre de personne, qui côtoyait les autres par intérêt. Au contraire, j'évitais ce type de personnalité, même si à cause de ma naïveté, il m'arrivait de croiser le chemin de cons de ce genre.

Arrêtes de t'inquiéter pour moi, je vais terminer ce verre dégueulasse et j'irais en commander un autre. Dégueulasse ? D’où ce cocktail était dégueulasse ? Owen fronça les sourcils et en but une nouvelle gorgée pour vérifier ses dires. Et malheureusement, il ne trouvait rien à dire sur ce cocktail. Il était simple, certes, mais n’était pas mauvais, ou tout du moins, pas plus mauvais qu’un marchand ambulant sur la plage. La regardant boire son verre à vitesse grand V, il n’était pas bien sûr de comprendre son geste. Mais bon, si dès que je te propose quelque chose, tu payes pour moi, j'risque de t'inviter plus souvent ! Alors c’était tout simplement parce qu’elle n’avait pas payé ? « Alors c’est uniquement pour ça ? Parce que j’ai payé les verres ? D’accord. D’accord. Hmm et bien je t’autorise à me payer le prochain si ça peut te permettre de mieux dormir la nuit ! ». Après tout, il trouverait surement le moyen de se rattraper, comme en gardant son fils ou quelque chose dans ce genre-là. « Et puis si ça peut te rassurer ça ne me dérange pas de t’offrir des cocktails surtout si c’est pour te voir en colère juste pour une histoire de qui à payer ! Mais bon tu as dit qu’il était dégueulasse alors bon… »

Alors c’est uniquement pour ça ? Parce que j’ai payé les verres ? D’accord. D’accord. Hmm et bien je t’autorise à me payer le prochain si ça peut te permettre de mieux dormir la nuit ! me répondit-il, j'avais gagné ce petit combat. J'en étais fière, et clairement souriante. Je croisais mes jambes, et terminais silencieusement mon verre. Quel délice ! Mais, je comptais bien conserver cette pensée pour moi-même. Et puis si ça peut te rassurer ça ne me dérange pas de t’offrir des cocktails surtout si c’est pour te voir en colère juste pour une histoire de qui à payer ! Mais bon tu as dit qu’il était dégueulasse alors bon … rajouta-t-il, j'en déposais ma main sur sa cuisse et tournais mon verre vers lui. Owen, passons à autre chose ! soufflais-je, rieuse, avant de faire signe au serveur de revenir auprès de nous. J'avais déjà terminé ce verre " dégueulasse ". Il me fit un signe de la tête, m'annonçant sa venue dans les minutes à venir. Je vais te montrer ce qu'est une bonne boisson glissais-je, d'un ton qui se voulait plutôt provocateur. J'avais envie de m'amuser. D'accord, la situation n'avait rien d'amusant, mais j'étais comme ça, je sautais sur toutes les occasion qui me faisait face afin de profiter, et de croquer à pleine dent dans ma vie. Rendre mon quotidien plus agréable, est probablement l'une de mes plus grandes motivations. Le serveur s'approcha de nous, je glissais tout mes cheveux d'un même côté de ma nuque. Un punch mexicain, s'il vous plait ! lui demandais-je. Deux verres ! m'empressais-je de rajouter.

Lorsqu’elle posa sa main sur la cuisse d’Owen, il en sursauta un bref instant. Est-ce ce genre de signes dont parlé Aaron ? Ce genre d’acte qui lui faisait penser que sa voisine pouvait le draguer à certains moments ? Non !! Il voyait Poppy, comme la bonne copine, la voisine toujours présente, qui ne juge pas, ne critique pas, et est toujours là lorsqu’on en a besoin. Après, de là à penser qu’elle pouvait éprouver des sentiments à son égard, ça tendait à l’absurde. Il l’aurait remarqué ! Et même si Poppy était une très belle femme, elle n’en restait pas moins sa voisine, et surtout, une amie proche. Owen, passons à autre chose ! Voilà, c’était une excellente idée. Je vais te montrer ce qu'est une bonne boisson. Le ton qu’elle venait d’employer fut tout de suite examiner par Owen. Est-ce qu’elle sous entendait quelque chose ou parlait-elle du verre, et uniquement de la boisson ? Il chassa ses idées, et prit deux minutes pour maudire Aaron de lui avoir mis des idées pareilles dans la tête. Décidément, même quand il n’était pas là, il se mêlait de ses histoires. Un punch mexicain, s'il vous plait ! Deux verres ! Elle voulait qu’ils soient complétement saouls pour rentrer ou bien ? « Hmm tu sais qu’à un moment donner va falloir qu’on rentre. Et je doute que ton non-sens de l’orientation mélangé avec de l’alcool ne fasse bon ménage ! »

J'agissais sans arrières pensées. J'aimais simplement passer du bon temps à ses côtés. Je venais d’interpeller un serveur afin qu'il nous serve un punch mexicain, je me connaissais, je tenais relativement bien l'alcool et un verre n'allait pas me faire un grand mal. Hmm tu sais qu’à un moment donner va falloir qu’on rentre. Et je doute que ton non-sens de l’orientation mélangé avec de l’alcool ne fasse bon ménage ! me répondit-il, rien de bien étonnant. Pourquoi le serais-je ? C'était un bon homme de sécurité, dont les qualités de son métier lui revenait rapidement. J'étais moi-même prudente, mais je savais ce que je faisais. Owen, tu sais que tu peux me faire confiance, non ? le questionnais-je, mon regard s'ancrant dans le sien. Je savais qu'il n'allait pas être en droit de contredire ma parole. Je ne suis pas très douée question orientation, mais je tiens relativement bien l'alcool ! Donc fais-toi plaisir, et bois. Puis au pire, on attendra quelques heures répondis-je, souriante. J'attrapais alors nos verres, et trempais le temps d'un instant mes lèvres contre la boisson.

Owen, tu sais que tu peux me faire confiance, non ? . Bien entendu qu’il lui faisait confiance. Mais après tout, il n’avait pas envie de rentrer dans un état second, et surtout, de devoir se faire prendre, à moitié saoul sur la route. Au pire des cas, il n’aurait qu’à appeler Aaron, il se ferait surement un malin plaisir à lui rappeler la partie amusante de la chose. Je ne suis pas très douée question orientation, mais je tiens relativement bien l'alcool ! Donc fais-toi plaisir, et bois. Puis au pire, on attendra quelques heures. Après tout, il n’avait qu’à boire au moins son verre, et il glisserait un ou deux mots au patron, pour le prévenir. « D’accord d’accord. Je ne dirais plus rien, et je vais boire la boisson que tu nous as choisis ! » Il prit son verre en le faisant tourner, comme pour analyser son contenu. « Un punch mexicain c’est bien ça ? » Il sentit le contenu, avant de finalement en boire une gorgée. Ce n’était pas la meilleure boisson qu’il avait bu, mais c’était assez appréciable. Et pourtant, il préféra entrer dans le jeu de Poppy de tout à l’heure. « Hmm oui c’est buvable on va dire ! » Il leva finalement son verre et avec un grand sourire il finit par dire : « Trinquons à notre petit moment sans enfants ! »

Je le regardais, et me voulais convaincante. Je tenais à partager cet instant avec lui, seuls. Je tenais à lui, et appréciais sa présence. D’accord d’accord. Je ne dirais plus rien, et je vais boire la boisson que tu nous as choisis ! déclara-t-il avant de prendre son verre, afin de l'analyser. Je fronçais doucement les sourcils, impatiente qu'il se décide à le boire, juste afin d'observer sa réaction. Un punch mexicain c’est bien ça ? me demanda-t-il, j'en hochai alors du visage. Punch mexicain, ce n'était pas une des boissons les plus bonnes que je connaissais, mais c'était la première chose qui m'étais venu à l'esprit. Ce n'est pas plus dégueulasse que ton cocktail, alors bois dis-je tout en buvant une autre gorgée. Hmm oui c’est buvable on va dire ! me lâcha-t-il, tout en élevant son verre, souriant. Je me pinçais une nouvelle fois la lèvre, petit con. Il intégrait mon jeu, évidemment. Trinquons à notre petit moment sans enfants ! Je relevais mon verre, et frappais dans le sien. Je jouais avec ma lèvre avant de décroiser rapidement mes jambes. Je buvais, encore. Trinquons à cet instant sans cris, pleurnichardes, et regards de chiens battus ! me permis-je d'ajouter, bien évidemment ironique. Mon fils savait me rendre dingue, mais je ne sentais jamais dépassée par la situation, en ce qui concerne son caractère. Mon fils était bien un petit ange, agréable. Je balayais la salle du regard, et remarquais alors un beau, et grand billard, et je reposais alors mon regard sur Owen, je possédais à présent une expression riches en sous-entendu.

Ce n'est pas plus dégueulasse que ton cocktail, alors bois. Dis comme ça, ce n’était pas vraiment l’argument choc pour l’obliger à boire ce punch. Mais bon, de toute manière, il était comme obligé de gouter. Après tout, c’était elle qui allait payer alors bon. Le tintement de leur verre annonçait le bien être d’être seul, sans enfants. Trinquons à cet instant sans cris, pleurnichardes, et regards de chiens battus ! Owen adorait Tammie et il remerciait encore Molly pour lui avoir apporté ce petit ange. Mais c’était évident un enfant, et elle n’était pas forcément un ange 24/24h. Il lui arrivait également de le rendre chèvre, et surtout, de lui faire les fameux yeux de chiens battus pour avoir sa poupée ou autre jouet dans le magasin. Après tout, c’était de son âge non ? Alors qu’il buvait une nouvelle gorgée de son punch, il suivit le regard de Poppy sur le billard. Elle voulait y jouer c’était certain. Il reposa son verre et ne put se retenir de plaisanter. « Tu es vraiment sur de vouloir y jouer ? Tu n’as pas peur de perdre ? ». Owen jouait quelques fois au billard avec des amis, et il savait se débrouiller. Mais bon, ce n’était pas non plus son jeu fétiche, alors il ne cherchait pas réellement à gagner à tout prix.

Je buvais, doucement, et lui faisais comprendre mes attentions : jouer cette partie de billard. Je n'y étais pas adepte, mais j'avais simplement l'envie d'agir, et de provoquer un nouveau duel entre nous. Tu es vraiment sur de vouloir y jouer ? Tu n’as pas peur de perdre ? me demanda-t-il, m'obligeant à hausser mes sourcils. Il me sous-estimais, clairement ; enfin, je savais qu'il n'était pas sincère, du moins j'osais l’espérer. Je vais te tuer, Owen lui soufflais-je avant de me lever. Je lui tendais mes mains. Puis, depuis quand tu me sous-estimes ? le questionnais-je, tout innocemment, avant de réceptionner ses doigts contre les miens. Je l'attirais aussitôt vers le table de billard en question. Je jouais avec ma lèvre tout en récupérant les deux lances. Je lui donnais la sienne, et ébouriffais mes cheveux.

Je vais te tuer, Owen. Des deux, c’était plutôt Owen qui était techniquement armé. Mais Poppy avait réellement l’air de croire qu’elle avait pris le pouvoir, et surtout qu’elle allait le massacrer. Il se laissa faire, lui donnant ses deux mains pour la laisser le trainer jusqu’au billard. Réceptionnant l’une des lances qu’avait attrapé sa très chère voisine, il se posta contre l’autre table de billard, en faisant un signe de la main, comme pour lui montrer qu’elle pouvait jouer. « Honneur aux dames ! ». Il connaissait les bonnes manières, et la faire commencer en faisait parti. Il fit ensuite un signe au serveur, pour lui commander deux nouvelles boissons. « Deux bières s’il vous plait ! » Pour lui, le billard ne se jouait jamais sans une bonne bière fraiche à proximité. Alors que le serveur repartait au comptoir pour aller chercher la commande, il regarda Poppy jouer.