« Si ce n’est pas lui qui paie, c’est toi. Ta vie ou ton corps, il me faudra bien l’un des deux pour régler la note de ton petit copain. Soit heureuse que je te laisse le choix, je ne donne pas cette chance à beaucoup de femmes. » « T’es qu’un enfoiré. » Ça, c’était il y a quelques mois, tout au sud de Brooklyn. Cette femme avait raison, Teddy était un véritable enfoiré et encore, il trouvait qu’elle avait été faible sur le mot, mais il ne l’avait pas été toute ma vie, loin de là. Il rêvait sans nul doute de New-York depuis qu'il était né ce fameux vingt-trois juillet dix-neuf cent quatre-vingt huit à Paris. Son père étant ministre, autant dire que durant toute son enfance, mais aussi au cours de son adolescence, le jeune homme avait voyagé dans pas mal de pays, visité pas mal de ville, mais celle qui le faisait vraiment rêver était incontestablement New-York. Ses parents n’avaient jamais compris son attirance pour cette ville, surtout son père qui avait tant de projets pour lui. Il espérait que son fiston suive ses traces et qu’un jour, il devienne un important ministre comme lui pouvait l’être. Il avait toujours essayé d’avoir le contrôle de sa vie, et cela avait plutôt bien marché… jusqu’à ce que Teddy prenne conscience que le seul qui devait avoir le contrôle sur sa vie c’était lui et personne d’autre. Quand votre père est reconnu dans une grande partie du monde, vous évitez de trop vous afficher au risque de faire un seul faux pas et de détruire toute sa réputation avant qu’il ne vienne à vous détruire vous. La haine qui grandissait en lui au fur et à mesure que les jours avançaient, ne se montrait qu’au sein de la demeure familiale. Son paternel l’énervait au plus haut point, prenant un peu plus la grosse tête au cours des semaines, des mois et même des années. Les conflits étaient plus que nombreux au sein de la famille Cartier, tout du moins, entre les deux hommes de la famille. La mère de Teddy ne disait rien de son côté, comme une femme soumise elle gardait le silence et s’en allait dés que son mari lui adressait un regard noir au début d’une dispute, le signal pour qu’elle laisse son homme et son fils en tête à tête. Mais il y avait au moins quelqu’un sur qui le jeune homme pouvait compter dans cette famille, sa soeur, de trois ans sa cadette, la seule personne au sein de sa famille à l’avoir toujours soutenu. Elle aussi en devenait presque dingue des sauts d’humeur de mon père. Maria et son frère étaient comme les deux doigts d’une main, jamais l’un sans l’autre, toujours à s'entre-aider et se soutenir peu importe la situation dans laquelle ils se trouvaient. Teddy avait fais des études dans la politique pour se lancer dans une carrière d’avocat et sa soeur avait tout naturellement suivi ses traces, au plus grand désarroi de son père à vrai dire. Ils avaient tous deux comme projet d’ouvrir un cabinet d’avocat qui plus est, ce rêve les avait suivi pendant quelques années à vrai dire. En fait, Maria était la petite soeur que tout le monde rêvait d’avoir. Enfin, à être aussi insolent avec son paternel, il fallait qu'il paie, d’une manière où d’une autre et à à peine dix-sept ans, le blondinet allait déguster.

« Teddy, tu peux descendre s’il te plait ? » « J’arrive ! », lança le jeune homme à sa mère. Il dévala les escaliers un instant plus tard, arrivant dans le salon. « Qu’est-ce qu’il y a ? » C’est alors qu’il n’aperçut pas seulement ses parents, mais aussi ceux de celle qui devait être sa pire ennemie à Paris, Rosa. La jeune femme et Teddy se connaissaient depuis quelques années maintenant. Cela avait commencé au collège où ils étaient tous deux dans la même classe à chaque nouvelle année. Elle et lui n’avaient jamais réussi à entendre. Il la trouvait trop prétentieuse, trop arrogante et elle Le voyait comme un mec sans intérêt. Tous deux passaient la plupart de leurs journées à se cracher en pleine figure toute sorte de noms d’oiseaux. Les années passaient et leur relation ne s’améliora guère. Cela dura jusqu’au lycée et aujourd’hui, elle se tenait là, devant lui, entourée de ses deux parents, des gens reconnus à Paris comme l’étaient ceux du blondinet. Il fronça les sourcils à cette vision, son regard parcourant chacune des personnes présentes dans la pièce. Il n’eut pas le temps de réagir suite au discours de son père comme quoi il voulait que son fils soit heureux et qu’il avait trouvé le meilleur moyen pour lui de l’être, bref, que du baratin qui n’avait ni queue ni tête. Teddy avait l’impression de s’être évanoui pendant quelques minutes suite aux paroles que son paternel avait débité et lorsqu’il reprit ses esprits, il était en train de passer une bague de fiançailles au doigt de Rosa. Leurs parents étaient en train de les applaudir comme si cela était un grand événement, réclamant à ce que les deux jeunes gens échangent un baiser. Le regard haineux de Rosa ne l’avait pas lâché une seule seconde alors qu’il était loin de vouloir faire ce qu’on était en train de lui demander. « Ça fait plaisir de savoir que je vais pouvoir te pourrir la vie jusqu’à la fin de tes jours tout en profitant de ton argent. » Il haussa un sourcil, s’apprêtant à répliquer alors que les lèvres de Rosa se posèrent sur les siennes pour lui offrir un baiser presque passionné qu’il était loin de vouloir prolonger. Il entendit un bruit de pas précipités qui s’éloignaient avant qu’une porte ne vienne à claquer. Teddy détourna le regard, rompant ainsi le baiser pour voir ce qui venait de se passer. « Ta soeur devrait prendre plus exemple sur toi Teddy, elle a besoin d’un bon recadrage. » Le jeune Cartier poussa un soupir, se disant que sa soeur devait être loin d’être heureuse de cette situation étant donné qu’elle connaissait sa relation avec Rosa. Il sentit d’ailleurs la main de cette dernière sur sa joue avant qu’il ne se dégage de son emprise, quittant à won tour la salle pour rejoindre Maria. « Je vais lui parler. », lâcha-t-il sur un ton sec, ouvrant la porte et la claquant à son tour.

Teddy avait vingt-et-un ans cet été là. Ce dernier été qu’il allait passer à Paris avant de quitter la ville pour s’éloigner de ses parents mais aussi de sa fiancée. Il n’avait pas pensé qu’il quitterait si tôt la capitale surtout pour une raison comme… celle-ci. Au cours de ses vacances, il fit la connaissance d’une jeune femme, Lullaby, venue tout droit de New-York, avec qui il s’était très bien entendu dés le départ. Elle comme lui avait dû se rendre compte qu’entre eux, il y avait bien plus qu’une simple amitié qui s’était installée mais malgré cela, aucun d’eux n’en fit allusion… jusqu’à ce qu’après quelques semaines, la jeune américaine vienne à lui dire qu’elle devait rentrer chez elle. Le blondinet avait essayé de la convaincre de rester avec lui en France, mais rien, elle lui disait qu’elle devait rentrer à cause de sa sœur alors se fut sur des mots pas vraiment tendres qu’ils se séparèrent. A croire que le jeune homme devait accepter son triste sort, rentrer chez lui et se dire que ça y est, il allait devoir épouser sa pire ennemie. En fin de compte, cela ne vint pas à se produire de si tôt, il était bien trop occupé avec don boulot d’avocat et de des débuts dans cette carrière pour de soucier d’un quelconque mariage. Il essayait de ne pas être trop présent à la maison, de rentrer tard le soir et de partir tôt sans croiser personne et cela fonctionna à merveille. Quelques mois plus tard, il prit finalement la fuite pour New-York afin d’échapper à ce mariage dont son père parlait bien trop souvent depuis plusieurs jours. Il s’est donc installé aux États-Unis dans l’espoir d’y avoir une meilleure vie, une vie dont il serait le seul maître. Il se sentait mieux à New-York, libre comme jamais et quelques temps plus tard, il retrouva celle pour qui il était finalement venue. Les choses n’avaient pas été de tout repos lorsqu’ils se sont retrouvés. Il y eut pas mal de révélation sur l’un comme sur l’autre mais suite à cela, il n’y avait plus aucun secret entre eux. Ils vivaient une belle histoire avec toutefois une ombre au tableau, la présence dans la ville de cette garce de Rosa qui avait appris que son fiancé se trouvait à New-York. Les scandales étaient nombreux, peut-être plus qu’à Paris, surtout après que Lullaby afficha les premières formes de sa grossesse. Finalement, Teddy était heureux, vraiment, pas même Rosa ne pouvait anéantir son bonheur. Se fut en fin de compte, l’être le plus inattendu qui y mit fin : le fils qu’elle attendait, son fils. Puis se fut la descente aux enfers pour le jeune Cartier. Les semaines qui suivirent se résumèrent à boire des litres de l’alcool et à rester vautrer sur son canapé, jusqu’à ce que finalement, un petit retour en France lui donne l’envie de revivre. Un sacré cachottier son père qui lui avait révélé qu’il gérait un gang de braqueurs de banque et de dealeurs de drogues dont le jeune homme prit les rênes dés son retour à New-York.

« Mais enfin Teddy t'es un monstre, tuer des gens, braquer des banques et voler des innocents te redonne goût à la vie ? » Voilà Trinity, il y a quelques jours de cela. Elle venait tout juste d’apprendre que son petit ami avait en quelque sorte une double identité et que cette dernière était loin de lui plaire, rien d’étonnant après tout. Avoir un copain braqueur et en plus de cela dealeur n’était pas évident du tout. Teddy aurait tant voulu que cette identité reste secrète mais finalement, les choses ne s’étaient pas prévues selon son plan au moment où il était entré dans la banque. La présence de Trinity était loin d’être désirée après tout. Puis comme un malheur n’arrive jamais seul, la jeune femme avait découvert qu’il était fiancé quelques minutes plus tard une fois qu’il avait entraîné la belle chez lui. Il aurait tant voulu arranger cette histoire dans son dos, histoire qui était prête à se conclure mais jamais il n’avait apporté la lettre qu’il avait écrite à Rosa ainsi que sa bague de fiançailles parce que cette dernière avait quitté la ville précipitamment. Une fois de plus, cette histoire était en train de ruiner sa nouvelle relation mais il fut surpris que cela ne dure pas. De cette dispute, les deux jeunes gens en ressortir bien plus forts, se promettant de ne plus rien cacher l’un à l’autre. Mais encore une fois, le Teddy n’ourson avait plus d’un tour dans son sac. Il avait assuré à Trinity qu’il quitterait le gang pour la rassurer mais en fin de compte, il n’en avait rien fais car il savait que s’il le faisait, lui et sa petite amie serait en danger. Et tout naturellement, la jeune femme fit une bien bonne boulette en décrochant à l’un des acolytes du jeune Cartier qui se trouvait sous la douche à cet instant, leur avouant que le blondinet ne voulait plus faire parti de ce gang, qu’il lâchait vraiment l’affaire. Quelques minutes plus tard, les deux jeunes gens avaient pliés bagages et les voici à San Diego, sans rien. Le père de Teddy avait rapidement appris ce qui s’était passé et le fils à papa ne l’était plus. Renié par son père qui décida de ne plus lui envoyer l’argent nécessaire pour se payer à la fois un loyer et ses études, le jeune homme décida de prendre les choses en main, ou presque, et se décocta un petit boulot en tant que stripteaseur, une fois de plus dans le plus grand des secrets alors qu’il affirmait que sa mère lui envoyé de l’argent douce. Encore un mensonge qui va tôt ou tard faire trembler son couple, un sacré cachottier le petit Teddy quand même.