« Dites nous la vérité mademoiselle, sinon on appellera vos parents. »
« Vous arriverez pas à les joindre, mon père est mort et ma mère est en voyage... »
« Vous êtes toute seule chez vous ? »
« Oui. »
« ... bien. Dites nous la vérité, Aline. On ne vous fera aucun mal. »
« Je ... je ne veux pas. »
« Nous voulons seulement vous aider, ne vous inquiétez pas. Vous pouvez vous confier, on vous croiera. »
La jeune fille avala sa salive et décida de tout avouer.
« Tout a commencé quand j'avais 12 ans. Je suis tombée amoureuse de lui, de Samuel. Comme vous le savez, il a 7 ans de plus que moi. Mais je l'aimais quand même, j'avais envi de lui et il avait envi de moi. Je suis sortie avec lui pendant un mois à peu près, j'étais très heureuse avec lui. Il était gentil, attentionné, mais quelques fois un peu brusque dans ses mouvements ... »
« Brusque ? Comment ça ? »
« Quand il me câlinait, il ne le faisait pas en douceur. Il me prenait comme ça, d'un coup. Mais je n'ai rien dit, je l'aimais. »
« D'accord. Continuez. »
« Un mois plus tard, il a voulu faire l'amour avec moi. Bien sûr, j'ai refusé .. je n'étais pas prête. Ni physiquement, ni psycologiquement. Il a insisté, mais je ne voulais pas. Je n'en avais pas envi. Alors il m'a largué et est parti. Et comme une conne, j'ai accepté de coucher avec lui après qu'il soit parti. Il est donc revenu vers moi et a commencé à se déshabiller. Il m'a dit de faire pareil, mais je n'osais pas. J'avais peur. Il a soupiré et m'a soufflé une phrase à l'oreille "Je te reverai Aline, t'inquiètes pas. Je t'aurais, tu dois être un bon coup. J'veux pas te louper ma belle" Il m'a embrassé et est parti. »
« ... je vois. Ne vous inquiétez pas mademoiselle, il n'est plus en état de nuire. »
« Laissez-moi finir ! J'ai attendu son retour pendant des années, et aujourd'hui, il est revenu. »
« Il a donc attentu que vous ayez 15 ans pour vous revoir. »
« C'est ça. Il est venu vers moi et m'a sourit. Son sourire était si calme, si apaisant, si serein. J'avais retrouvé le Samuel que j'avais aimé au tout début. Il m'a invité chez lui, j'ai accepté. On a bien rigolé, et il me semblait différent. Plus gentil, plus sein. Mais je m'étais trompée. Il me plaqua d'un seul coup contre le mur et m'embrassa sauvagement tout en commençant à m'enlever mon t-shirt. Je ne me suis pas débattue, je ne sais pas ce qui m'a pris. Et puis, il m'a enlevé mon jean. J'étais donc en sous-vêtement. Ensuite, il a mis sa main sous ma culotte. Un frisson me parcourut, mais je me suis débattu et je suis sortie en courant. »
« Et c'est là qu'on vous a vu. Je vois ... ne vous inquiétez pas, il est mort maintenant. Vous ne risquez plus rien Aline. »
En effet, les policiers avaient retrouvé Aline dans la rue, en sous-vêtements, et avaient essayé de pousuivre Samuel qui commençait à s'enfuir en scooter en voyant les policiers arriver. Mais il percuta une voiture et mourut d'un traumatisme cranien.
« Je sais. Mais vous croyez que c'est si facile que ça ? Je l'aimais. Et voilà qu'il se passe tellement de choses .. il essaie de me violer, il meurt ensuite ... je l'aime toujours, vous comprenez pas ?! Vous les policiers vous ne pensez qu'à l'argent, vous comprenez rien à rien, vous êtes que des connards, des enfoirés ! Vous dites que vous comprenez tout le monde, que vous êtes compréhensif, mon cul oui ! Donc au-revoir messieurs, je vous laisse. »
Ils n'eurent même pas le temps de se lever que la jeune femme était partie. Elle était en larmes et partit se réfugier dans la forêt. Elle sortit son portable et appela sa mère pour trouver un peu de réconfort. Mais elle ne répondit pas, ce qui énerva l'adolescente. Heureusement, elle reçut un appel de sa meilleure amie, Lucie, qui lui demandait comment ça allait. Aline lui avoua tout ce qui s'était passé, et qu'elle avait besoin de rester seule. Mais son amie ne l'écouta pas et la rejoignit immédiatement. Elle la prit dans ses bras, et, la brune se mit à pleurer, pleurer à en mourir. Lucie ouvrit la bouche, mais la referma plusieurs fois de suite. Enfin, au bout d'un moment, elle se lança.
« Aline, tu sais ... tu pourras toujours te confier à moi, je serai toute ma vie à ta disposition. Aline, je t'aime. Et pas seulement en amitié, je veux plus. »
A ces mots, elle colla doucement ses lèvres contre celles de la jolie brune. Mais, prise de panique, elle se recula et pleura plus encore.
« Toi aussi tu es comme Samuel, tu ... on peut pas avoir d'amis normaux ici ! Merde, je veux rester seule moi ! »
Elle se leva et courut dans la vaste forêt. Elle courut pendant une bonne heure, pleurant toutes les larmes de son corps. A la nuit tombée, elle s'assit sur une pierre et réfléchit. Réfléchit à tout, à rien. Elle s'était mal comportée avec Lucie, car ce qu'elle ignorait, c'est qu'elle aussi éprouvait des sentiments pour sa meilleure amie ... la jolie brune inspira à fond, se leva, sortit son portable et envoya un sms à son amie "je t'aime aussi, désolée pour tout à l'heure, j'étais à bout de nerfs" Accusé de récéption : envoyé. "ne t'inquiètes pas Aline, c'est normal. rdv ce soir chez moi, ok ?" La brune sourit et répondit un simple "ok". Le soir même, les deux filles se mirent en couple.

Tout alla bien pendant une année. Mais leur relation était restée secrète tout ce temps, et Aline décida de le dire à sa mère. Mais malheureusement, elle péta un cable, et lui sortit toute sorte d'insulte, comme "pute !' "sale homo, sors de ma maison connasse" "tu me déçois, pétasse". Blessée, et ne supportant pas toutes ces moqueries, elle cassa avec Lucie. Elle n'aurait pas du, elle le savait. Mais toutes ces insultes et moqueries étaient insupportables .. elle ne voulait pas supporter tout ça. Décidémment, jamais elle n'aimait la bonne personne. Une fois un pédophile dangereux, l'autre fois une fille. Pendant un an, Aline se remit de tout ça, et alla beaucoup mieux. Elle commençait doucement à oublier toute cette histoire, et avait retrouvé la joie de vivre. Sa mère était redevenue gentille avec elle, tout allait bien. Parfaitement bien.