•• Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle se promène dans le cimetière. Peut-être parce que depuis qu'elle a perdu son enfant, elle se sent plus proche de la mort. Elle cherche la tombe de son père et dépose les quelques fleurs qu'elle a acheté pour lui. Elle lui offre un sourire triste mais ne prononce rien, de peur de fondre en sanglots. L'hôpital, ça date de deux semaines. Les marques sur son visage commence à disparaître un peu. Tous les jours, elle reçoit des appels. 80% sont d'Harper. Qui s'excuse, qui se sent coupable. 15 autres % sont de Keegan. Qui se sent coupable aussi. Les 5 derniers sont de tout le monde et n'importe qui. Qui s'excuse en ayant appris l'accident. Mais elle ne répond pas. A personne. Elle flotte, elle ne sait plus quoi penser de tout. Tout ce qu'elle sait, c'est que ce n'est de la faute de personne. Ni de Keegan, ni d'Harper. La sienne, à la limite mais c'est tout. Si elle en veut à Harper, ce n'est pas pour ces raisons là, elle est bien incapable de l'accuser de la mort de cet enfant. Elle soupire doucement et alors qu'elle s'apprête à quitter le cimetière, elle entend une voix. Elle s'approche alors et découvre Priam, de dos à elle, qui parle sans doute à la tombe de sa femme. Elle n'a pas entendu la première phrase, mais elle sait qu'il parle de lui. Elle écoute attentivement et une fois qu'il semble avoir finit, a l'idée de s'éclipser comme ça. Mais bon, vous connaissez la Archibald autant que moi hein, la discrétion c'est pas trop son truc. Elle se prend une branche dans les cheveux et pousse un petit cri de surprise. Comment ne pas la remarquer...

•• Noëlya ou comment partir en toute discrétion. Après son petit cri, elle reste un instant figée, se demandant s'il l'a entendu. Comme elle n'entend rien, elle commence à faire quelques pas sans oser se retourner et là sa voix – cette voix qui lui a tant manquée, qu'elle connait si bien, qui peut la rassurer d'un mot comme la briser – résonne et elle se fige. Elle avale sa salive et se retourne alors vers lui, remettant ses cheveux en place dans un mouvement d'intimidation. Il fait quelques pas vers elle. Il n'a pas l'air en colère. De la voir ici alors qu'il parlait à sa femme. Depuis qu'elle l'a vu très en colère comme jamais, elle craint de le revoir un jour dans cet état-là. Elle relève les yeux, croisant son regard bleuté. Elle se mord la lèvre. « Désolée, je voulais pas... t'interrompre, et te déranger, j'ai entendu une voix et je... enfin, c'est pas important, je voulais juste pas que tu crois que... » Que quoi ? Qu'elle a entendu ce qu'il vient de dire ? Qu'elle le suit ou l'espionne ? Qu'elle a besoin de lui et qu'elle l'aime encore comme une dingue ? Elle soupire sans terminer sa phrase et baisse les yeux. « Tu vas bien ? » demande-t-elle fébrilement. Super endroit pour se taper la discut', le cimetière, je dois avouer que c'est quand même bien trouvé.

•• Elle aussi détaille ses traits du regard. Il a des cernes sous les yeux. Dort-il la nuit ? Ou n'y arrive-t-il pas ? Fait-il des cauchemars comme elle en fait elle ? Bon déjà, il ne croit "rien du tout". Bon, c'est déjà ça non ? Il aurait pu l'accuser de l'avoir espionné, et d'avoir brisé ce moment d'intimité. Mais non, il ne semble pas lui en vouloir. Ça va ? Non, ça ne va pas, et l'entendre à sa voix n'est pas difficile, ça se voit autant que le nez au milieu de la figure. Le regard de la blonde se fait un peu plus dur, pour qu'il lui réponde franchement. Elle n'aurait jamais cru qu'elle serait capable de prendre de la distance avec lui ainsi. Avant, elle se serait juste jetée dans ses bras en pleurant de lui pardonner. Lui pardonner quoi au juste ? Ah oui, cette fois, la situation est inversée. Elle soutient son regard pendant toutes ses paroles. Tous ses mots qui font battre son coeur plus vite et qui en même temps, le lui déchire. Au moins, il comprend. C'est peut-être un peu tard, mais il comprend. « Ne parle plus de ça, y a plus de bébé de toute façon. » Sa voix est un peu sèche, mais ce n'est pas volontaire. C'est sa façon de contrer l'émotion qui la saisit dès qu'on lui parle de ça. Elle ne veut plus entendre parler de cette enfant qu'elle ne verra jamais. Mais sa dernière phrase la fait réagir et elle fait plusieurs pas vers lui en secouant la tête. « Dis pas ça,... Priam, t'es pas... con. » Elle soupire doucement en baissant le regard au sol, observant derrière-lui la tombe de sa femme. Elle sait qu'il a été surpris de la voir choisir le bébé plutôt que lui. Et si maintenant il comprend, alors tant mieux. Elle passe une main dans ses cheveux blonds, jouant timidement avec une mèche. Le silence s'installe mais elle ne sait pas quoi dire pour le briser. Pour la première fois avec lui, elle ne sait pas du tout comment agir.

•• De toute façon, elle l'aurait senti. Même s'il avait continué à mentir, elle le connaît trop bien et elle aurait su qu'il lui mentait. Non, se mentir, ils ne peuvent pas, parce qu'ils n'ont plus de secrets l'un pour l'autre. Il relève la tête et la regarde. Elle soutient son regard bleu dans lequel elle a si longtemps rêvé de s'y perdre et dans lequel elle a aujourd'hui peur de s'y noyer. Et de perdre pieds. Son mal être se lit dans ses yeux et cela la fait grimacer, car elle déteste le voir comme ça. A cause d'elle, en plus, en quelques sortes. La gorge nouée, elle l'écoute commencer à s'énerver sur lui-même. Mais soudain, ses propos prennent une allure inattendue. Je fais du mal à tout le monde ! Je détruis tout ce que je touche, j'ai failli te détruire... Le souffle soudain court, elle le dévisage, comme s'il venait de parler une langue inconnue. Elle secoue la tête, cligne des yeux et en quelques pas, elle lui fait face, levant un peu la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. Elle attrape son visage pour qu'il la regarde et essuie une larme qui a roulé sur sa joue. « Non. » Son ton est dur et assuré. Elle a retiré sa main de son visage. « Non, arrête, c'est n'importe quoi. Priam, d'où tu sors ça ? Cet accident n'est absolument pas de ta faute, c'est de la faute de personne bon sang ! Et tu... » Elle baisse les yeux un instant, cherchant ses mots, avant de les relever. « ... tu ne me détruis pas, moi. Regarde, je suis toujours là. Il en faut plus pour détruire Noëlya Ocëaniaa Archibald. » affirmes-tu avec l'ombre d'un sourire sur le visage. Tu tends la main pour caresser sa joue mais tu arrêtes ton mouvement en route, laissant ta main retomber le long de ton corps. « J'ai besoin de temps, Harper. Pour savoir si... on est vraiment fait pour être ensemble toi et moi. »

ça va me faire pleurer. :pi:

•• Elle frissonne. Elle a l'impression que les rôles sont inversés. Qu'il est à la place qu'elle tenait il y a encore quelques mois, quelques semaines. Depuis qu'elle lui a avoué ses sentiments, tant de choses se sont enchaînées... Le choix entre Liam & lui. Abu. Keegan. La mise en couple. L'annonce de la grossesse. Leur rupture. L'accident. Tout s'est enchaîné très vite, trop vite. Son essai pour détendre l'atmosphère tombe à plat. :pi: Elle ne remarque donc pas que ses mots lui font si mal que ça et l'écoute quand il parle. Ses paroles lui font monter les larmes aux yeux. Oui, elle le sait. C'est bien ça le pire. Mais il est encore trop tôt pour elle de l'avouer. Elle secoue lentement la tête, l'air désolé. « Je crois en toi, Harper. » affirme-t-elle avec sincérité, car elle n'a jamais cessé de croire en lui. « C'est en nous que j'ai du mal à croire après tout ça. » avoue-t-elle ensuite, les yeux brillants. Elle détourne le regard, inspirant à fond. Elle aurait envie elle aussi de se serrer dans ses bras, de pouvoir s'abandonner à lui dans son étreinte si rassurante. Mais elle reste là, debout devant lui à quelques centimètres. « J'ai juste besoin d'un peu de temps... »

c'est bon, je pleure aussi.

•• Elle ne sait plus. Pour tout dire, la petite blonde est complètement perdue. Elle ne sait plus quoi croire, elle ne sait plus quoi faire. Elle aimerait lui dire qu'elle croit toujours en eux, que oui ils seront plus fort que ça... mais comment en être sûr ? Depuis l'accident, elle doute de tout et n'importe quoi, comme si cela avait brisé sa confiance en elle & en tout ce qu'elle fait chaque jour. « Je veux pas... je veux pas te rendre malheureux, Priam. » Encore un inversement des rôles ? En tout cas, c'est tout ce qu'elle trouve à répondre. Elle est étonnée de l'entendre dire ça. Etonnée qu'il lui demande en fait. Elle le dévisage un instant et finalement, en guise de réponse, elle s'approche encore et passe ses bras autour de lui. Elle frémit, humant son parfum qu'elle connait toujours par coeur, et qu'elle n'oubliera sans doute jamais. Elle a envie, sur le moment, de relever la tête et de poser ses lèvres sur les siennes, mais elle sait que ce n'est pas très correct. « On peut... on peut simplement reprendre notre amitié là où on l'avait laissée, et voir... comment ça évolue ? » demande-t-elle sans le regarder, toujours contre lui. Elle sait bien que rien ne sera jamais comme avant après tout ce qu'ils ont vécu. Mais elle lui avoue là aussi qu'elle ne peut pas se passer de lui.

•• Elle ne répond pas. Elle est incapable de lui dire qu'elle ne le laissera jamais. Parce qu'elle est incapable de faire une promesse quand elle ignore si elle sera capable de la tenir ou non. Et elle ne brise jamais une promesse. Elle le serre contre elle et quand elle sens ses bras se refermer autour d'elle, elle frissonne de soulagement. Elle a beau jouer à la fille forte, il lui a manqué plus que de coutume. Elle caresse doucement son dos, ne voulant pas se détacher de lui, voulant que ce moment dure des heures. Elle se rend compte qu'en fait, ça ne tient qu'à elle que leur relation reprenne. Mais est-elle prête à prendre le risque ? Toute cette épreuve l'a affaiblie et endurcie, moralement parlant. Elle a affronté beaucoup de choses en même temps et c'était une première pour elle. Elle sent que sa réponse est un peu forcée et décolle alors sa tête de lui pour pouvoir le regarder, cherchant son regard. Elle tend la main pour caresser sa joue. « Comme ça on reprend tout à zéro, on y va à notre rythme, et on recommence du début. Tu n'es pas d'accord ? » demande-t-elle d'une voix si douce et cristalline que l'on dirait une voix d'enfant. Elle caresse toujours sa joue, ne le lâchant pas des yeux pour intercepter toute émotion. Pour elle, c'est la meilleure chose à faire. De là où ils sont, elle peine à reprendre où ils en étaient, pas après tout ce qu'il vient de se passer.

merciiiiii gosh ta réponse est vraiment trop magnifique

•• Oui, tout a changé. Tout a trop changé. Dans la tête de la petite blonde qui est ressortie de cette épreuve complètement transformée, tout s'entrechoque. Elle le regarde toujours, attendant sa réponse. Mais elle voit bien qu'il n'est pas d'accord. Elle pourrait le comprendre sans qu'il n'ouvre la bouche tant elle connaître ses mimiques par coeur à force de les avoir observées. Pourquoi partir aussi loin ? Elle n'en sait rien. Peut-être parce qu'elle a du mal à les redéfinir comme un couple. Peut-être parce que ce n'est pas de lui dont elle doute mais d'elle ? Elle va répondre quand il reprend la parole. Elle l'écoute, chaque mot s'enfonçant dans son coeur, chaque mot magnifique l'enfonçant un peu plus au fond d'elle-même. « Moi aussi j'avais besoin de nous, Harper. » C'est sorti tout seul. Elle ne voulait pas dire ça, car ça veut presque dire moi aussi j'avais besoin de nous, et t'as préféré me rejeter. Elle craint qu'il s'en veuille, elle n'a pas dit ça pour raviver sa culpabilité, absolument pas car elle déteste savoir qu'il s'en veut. Affichant une mine gênée, elle rougit un peu et détourne alors le regard en soupirant, toujours contre lui. « Je... je sais pas, tu sais, je sais pas si... si je suis vraiment prête. » Doit-elle lui parler du retour de vacances de Liam ? Ou surtout, du grand retour d'Abu, revenu pour lui dire qu'il l'aimait ?

•• Il resserre son étreinte et elle le laisse faire, rassurée là dans ses bras. Elle sait qu'il ne la croira pas. Elle pourrait dire tout ce qu'elle veut, ça doit s'entendre dans sa voix. Et lui doit le percevoir. Ils ont atteint un seuil de communication où ils peuvent se passer de parler. Quand ils sont en couple, c'est pratique. Quand ce n'est pas le cas, beaucoup moins. En entendant sa question, elle garde longtemps le silence. Si longtemps qu'on pourrait croire qu'elle ne répondra pas. « Les deux. » finit-elle alors par murmurer doucement. Autant être franche, c'est ce qu'elle fait le mieux et de toute façon, elle ne peut rien lui cacher. Il va sans doute se mettre en colère, comme avant. Elle se mordille la lèvre, n'osant pas le regarder et ne voulant pas s'en détacher par peur qu'il s'en aille à son tour. Elle a beau voir qu'il la fixe, elle a le regard fuyant et regarde ailleurs, caressant doucement son bras, distraite.

•• Oui là sur le moment, c'est plutôt un inconvénient pour la miss Archibald de ne pas pouvoir lui mentir. Pas qu'elle souhaite lui cacher ça, mais elle aurait bien voulu ne pas avoir à tout lui déballer ici. Puis pas dans un cimetière quoi. Tu soupires légèrement en l'entendant. Néanmoins, il est calme, ce qui l'étonne. Et la rassure aussi. Elle ne veut pas qu'il s'emballe, elle ne veut pas l'énerver. Elle n'a pas besoin de ça en plus. Toujours très franche, elle ose enfin le regarder. « Liam est revenu de vacances. Mais bon, lui il veut sûrement passer à autre chose, je lui ai fait bien trop de mal. » souligne-t-elle avec un ton cru. Elle s'en veut de l'avoir fait souffrir comme ça. Mais elle n'avait pas le choix, ils lui avaient posé un ultimatum. « Et tu te souviens d'Abu ? Il... avait subitement disparu et là il est revenu pour me dire... qu'il m'aimait. » Bam, comment elle te largue la bombe quoi. Mais elle ne peut pas lui dire autrement. Elle cherche son regard, voulant y voir la moindre réaction qui y passera, caressant toujours son bras comme pour l'apaiser.

•• Elle prie pour qu'il ne s'énerve pas. Elle ne veut pas le voir s'énerver, elle ne se sent pas de l'affronter là maintenant. Elle n'est pas prête. Pas encore. Elle note ses réactions, une à une, sachant très bien que le sujet "Liam" est d'habitude le "sujet interdit". Heureusement, il ne s'énerve pas. Elle cherche son regard et il revient la regarder alors droit dans les yeux. Elle tressaille de tout son long, se noyant dans ses prunelles bleues. Quand il parle, tu as envie de détourner le regard, mais cela résoudrait à fuir. Et tu ne veux pas fuir, tu ne veux plus fuir. Autant tout lui dire en face. Tu soutiens alors son regard et attends puisqu'il semble continuer. Tu frémis en entendant les deux noms et soupires doucement. « J'en sais rien, Priam. C'est pour ça que j'ai besoin de temps. » murmures-tu alors calmement, caressant doucement sa joue. Tu n'aimes pas parler de ça, surtout pas avec lui. Soupirant doucement, tu contemples les alentours calmes et silencieux. « Tu m'as manqué, tu sais. » dis-tu sincèrement en tournant la tête de nouveau vers lui.

•• Elle a peur, oui. Peur qu'il ne comprenne pas. Peur qu'il comprenne de travers. Peur qu'il la rejette, même si c'est elle qui le rejette aussi. Bref, en gros, elle a peur quoi. Quand elle lui avoue qu'il lui a manqué, elle est sincère oui. Là dans ses bras, elle se sent bien mieux qu'elle ne s'est sentie tout au long de ses deux semaines qui ont précédé ce moment. Elle caresse son bras, esquissant un petit sourire en entendant dire qu'elle lui a manqué aussi. Quand il enchaîne, sa voix est calme. Il surprend Noë qui aurait cru qu'il s'énerverait et elle trouve ça... magique. Il lui parle tout calmement, quel amour. Mais ses paroles la font froncer les sourcils. « Non ! Non, Priam, je ne regrette pas. Tu es le bon choix. » Elle relève les yeux vers lui, cherchant son regard. « Mais... mais y a des choses qui ont changé, Abu est revenu, il... il a un enfant avec lui, qu'il élève seul.. » Noë l'ange gardien. Elle soupire doucement en secouant la tête. « Je t'aime Harper. Et je regrette absolument pas de t'avoir choisi. » déclare-t-elle d'une voix sure, ses yeux rivés dans les siens. Elle ose tendre la main pour caresser doucement sa joue, caressant ses lèvres, puis son cou, avant de baisser les yeux pour reposer sa tête tout contre son torse, écoutant son coeur battre.